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• J’ai pas besoin d’avoir un masque, de jouer à un jeu, de faire le gars énervé, le mec qui se moque de tout et qui n’a pas de sentiments, qui ne ressent rien et qui se moque bien du monde qui l’entoure. J’ai pas besoin de jouer ce rôle, d’être le Misha que j’étais devenue avec le temps et avec les épreuves que j’ai dû traverser. J’ai pas non plus besoin de m’énerver pour un rien, d’envoyer chier un mec juste parceque sa gueule ne me revient pas, ou parcequ’il a le même t-shirt que moi et qu’en plus de ça, il le porte mal. J’ai pas besoin d’être ce genre de mec, d’être ce gars froid qui laisse personne l’approcher, personne percer cette carapace, cette coquille impénétrable qu’il s’est fabriqué autour de lui pour éviter d’être déçu, blessé par quelqu’un. J’ai vraiment plus besoin de tout ça, de cette apparence, de cette image que je m’étais approprié au fur et à mesure des années passées. J’en vois plus l’importance, j’en ressens plus le besoin. Pour une fois dans ma vie, j’me dis que je peux être comme tout le monde, tout en gardant bien sûr mon caractère, tout en étant, évidement, un enfoiré avec les gens que j’aime pas. Mais, dans la vie de tous les jours, dans celle ou Oksanna est à mes côtés, j’ai plus besoin de ça, j’ai juste besoin d’être moi-même, et ça, c’est grâce à elle, c’est elle qui fait ressortir ça, qui fait sortir mon bon côté, et, honnêtement, peu de personne on réussit par le passé. Alors je vivais, je vivais ma vie comme j’aurais dû la vivre depuis longtemps, j’étais heureux avec elle, comme j’aurais dû l’être depuis longtemps. Mais, j’me dis qu’au final, toutes ces épreuves qu’on a dû traverser, et bien, elles nous ont permis d’être ici aujourd’hui, d’être arrivé à ce stade, d’être sous cette cascade, de s’être retrouvé dans la même confrérie, de profiter de ces vacances ensembles, peut-être pas autant qu’ont l’auraient voulu, mais d’en profiter pleinement lorsqu’elle est en ma compagnie. J’me dis que malgré ces années d’absences, aujourd’hui, nous vivons un rêve, nous avons su saisir cette chance qui nous a été donné, et qu’on fait tout pour ne pas la gâcher. Oksanna, c’est Oksanna, j’pourrais pas dire autre chose, je l’aimais, et, c’était comme ça, j’me posais pas d’autres questions, j’en avais pas envie, car j’étais sûr et certain de mes sentiments, j’étais persuadé de ce que je ressentais pour elle, et que ce n’était pas prêt de changer. Alors, sous cette cascade, dans notre petit endroit de paradis, notre cachette secrète, je l’écoute argumenter sur nos plans d’évasions, de vie au grand air, et, je ne peux m’empêcher de sourire, d’imaginer cette vie qu’ont pourraient avoir si on le faisaient vraiment. Doucement, je laisse mes bras entourer son corps, comme pour la sentir contre moi, et, je réponds. « On vivrait à poil ouais ! On aurait une barque, et on ferait du troque sur l’eau comme dans les tribus, et puis un jour, on finirait par se poser dans une cabane que j’aurais construit, on aura des enfants, et on leur parlerait de la vie qu’on avait avant, et… Je continuerais de t’aimer encore et encore… » J’étais pas vraiment le genre de gars à me projeter dans le futur, mais, avec elle, je n’avais aucun mal à le faire. J’étais bien ici, dans ce rêve qu’ont étaient en train de construire. Doucement, j’me mis à caresser sa joue, à plonger mon regard dans le sien et à réaliser la chance que j’avais, cette chance qui m’avait été offerte. J’étais chanceux, vraiment. •
Copyright Clochette
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