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C'était bien la première fois que je ressentais ça pour une de mes victimes, la culpabilité, la pitié, ces sentiments qui vous donnent mal au cœur et dont on ne peut se défaire facilement. Oksanna avait été une femme sur qui je m'étais acharnée, pensant qu'elle n'était qu'une gosse de riche sans cœur, se vantant de son argent et il s'avérait que je m'étais trompé, harcelant sans raisons valables une étudiante de Harvard, allant jusqu'à la pousser à quitter l'université. Mais elle ne pouvait pas partir, pas maintenant, je ne voulais pas qu'elle abandonne comme ça par ma faute. Son baiser sur ma joue ne fit qu'empirer la situation, j'en étais malade jusqu'à la nausée. L'envie de tout lui avouer me gagnait ainsi petit à petit, voulant me faire pardonner de toute cette mascarade. Cependant, j'étais conscient que faire cela, lui dire que j'étais le coupable, reviendrait à nuire toutes mes chances de me lier d'amitié avec elle alors autant garder cela pour moi, après tout les liens les plus forts étaient basés sur quelques mensonges bien cachés. Puis, peut être qu'elle oublierait un jour, peut être même qu'elle finira par en rire en le racontant à ses amis dans quelques mois, il suffisait juste d'attendre et de se faire petit. Mais les farces devaient continuer, si elle s'arrêtait tout à coup, comme ça, ce serait bizarre, Oksanna risquerait de me suspecter. A contre cœur, je pris donc la décision de continuer à la harceler mais à petites doses. Plus de culottes à vendre, plus de bouses, juste des petites blagues qui ne la démoraliseraient pas tant que ça. « Heureux de voir que tu as changé d'avis ! Te laisse pas abattre par quelques mauvaises blagues. » dis-je d'une voix douce avec un petit sourire. « Je suis désolé Oksanna, désolé de ne pas pouvoir t'aider plus que ça ». Ces excuses étaient sincères, seulement je n'étais pas désolé pour ça mais plutôt pour avoir été un connard insensible. Le regard triste, je l'observais, espérant qu'elle ne comprenne jamais, qu'elle continue à vivre dans cette illusion. Après tout, pourquoi connaître la vérité quand celle-ci n'engendre que douleur et tristesse ?
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