Ô Chaussette, ma chaussette. ► Taylor

Eh merde ! Plusieurs jurons semblables sortirent de ma bouche en constatant qu'il ne me restait qu'une paire de chaussettes. Enfin une paire.. Là était le problème, il manquait une chaussette à cette paire. Agacé je regardais sous le lit, fouillait partout avant l'illumination : la soirée, les lumières qui s'étaient éteintes et la femme qui me piquait ma chaussette pour un jeu. Cette chaussette ne m'était pas revenu, pourquoi ? Un oubli ? Un vol ? Peu importe, il fallait que je la retrouve, histoire de ne pas marcher pied nus dans tout le camping. Enfilant mes chaussures à une vitesse incroyable, je fonçais dehors, ma chaussette à la main, cherchant désespérément son âme sœur. Mais comment la retrouver ? L'instinct ? L'odeur ? Non, impossible. Il ne restait plus qu'une solution, celle qui consistait à me balader dans le camping, la chaussette à la main, tel un fou, un fétichiste de cette sorte de vêtements. Mon regard passait de droite à gauche, espérant croiser celui de quelqu'un qui ne serait, non pas choqué ou étonné, mais compréhensif. Quelqu'un qui foncerait vers moi avec une chaussette à la main, le double de celle que je tenais maintenant. S'il-te-plaît, chaussette, j'ai besoin de toi.

T'avais passé la soirée à le chercher et te voilà ce matin avec une chaussette à la main parce que non, t'as toujours pas réussi à trouver ce fameux mec à qui tu as volé une chaussette pour un jeu que tu n'as finalement pas gagné. Cela se serait passé avant minuit, t'aurais pu penser à un remake de Cendrillon où ici, ce n'est pas le prince qui cherche Cendrillon à l'aide d'une chaussure mais bien toi qui cherche le mec à qui t'as volé une chaussette. Une chaussette odorante d'autant plus ! Du coup, t'avais décidé de commencer par l'espace chalets, peut-être que tu le trouverais ton Cendrillon à la chaussette puante ? Déambulant donc avec une salopette en jean et un crop-top, tu savais que tu passerais pour une perdue de service mais au moins, t'auras tenter de le chercher ce mec. Puis, toujours en marchant, ton portable vibra et instinctivement tu te dépêchas de le prendre dans ta main, gardant une main libre pour tenir la chaussette. Et c'est d'ailleurs en ne regardant pas devant toi que te voilà rentrer en contact avec quelqu'un. Meeeeerde ! avais-tu lâchés pour montrer ta maladresse. Tu levas ton regard vers le jeune homme que t'avais bousculé et sur le coup, tu t'étais directement dit que t'aurais pu tomber sur n'importe qui sauf lui. En réalité, tu ne le connais pas, mais t'en as pas entendu du bien du coup, tu l'aimes pas point. Désolé, je regardais pas... Tu allais continuer ton chemin quand tout d'un coup, tu posas ton regard vers la chaussette qu'il tenait à sa main. Wait, c'est toi chaussette puante man ! T'avais lâché ça sans réfléchir, gros boulet time ! Enfin, j'veux dire c'est à toi que j'ai piqué une chaussette hier soir et que je n'ai pas pu te redonner ensuite!

« Meeeeerde ! » entendis-je après m'être pris un coup ou plutôt, une personne. M'apprêtant à sortir une phrase de drague toute pourrie, je me ravisais en voyant qui était la victime : une connasse. On ne s'était jamais vraiment parlé mais le peu que j'avais entendu d'elle m'avait largement suffi. « Désolé, je regardais pas... », je levais les yeux au ciel, même en regardant je pariais qu'elle aurait eu la malchance de me cogner. La poussant un peu sur le côté pour continuer mon chemin, repartir à la recherche de ma bien aimée chaussettes, je m'arrêtais lorsque j'entendais les mots « chaussettes puantes ». What ? Chaussettes ? Puantes ? PUANTES ? D'où elle sortait celle là ? Me retournant d'un coup, mon regard se porta sur la chaussette dans sa main puis sur celle dans la mienne, ma chaussette, elle tenait ma chaussette. C'était un rêve, un cauchemar. « Enfin, j'veux dire c'est à toi que j'ai piqué une chaussette hier soir et que je n'ai pas pu te redonner ensuite! ». Mes yeux lançaient des éclairs, j'étais passé pour un con à cause d'elle, une femme que je ne voulais même pas draguer ! L'idée du cauchemar me revint en tête, très vite je me pinçais et sortais un juron : « Eh merde ! C'est pas un cauchemar ! » puis, la fixant, je lui répondis : « Ouais, j'aimerai bien la récupérer cette chaussette puante, je savais bien que ça ne pouvait être que quelqu'un de bizarre qui l'avait gardée, genre une fétichiste des chaussettes »

Comment t'avais pu tomber sur ce mec ? Bien qu'il n'était pas moche on ne va pas se mentir mais non, pas lui quoi ! T'aurais su ça plus tôt, jamais tu n'aurais pris sa chaussette. Alors certes, ça reste très con de se dire "ah nan, lui j'veux pas lui parler j'en ai entendu que du mal" mais franchement, tu ne peux pas réagir autrement non plus. Tu ne vas pas jouer l'idiote pour qu'il joue au con avec toi ! « Eh merde ! C'est pas un cauchemar ! » Whut, un cauchemar ? T'étais loin de ressembler à un cauchemar ! « Ouais, j'aimerai bien la récupérer cette chaussette puante, je savais bien que ça ne pouvait être que quelqu'un de bizarre qui l'avait gardée, genre une fétichiste des chaussettes » Il le faisait exprès ou bien ? Toi, bizarre ? Ou fétichiste des chaussettes ? Heu, ouais mais non.   Tu rigoles, j'espère ? J'ai pas passé ma soirée et mon début de matinée à chercher Monsieur chaussette pour qu'au final on m'envoie à la gueule que je suis fétichiste des chaussettes. Et pour information, si je l'avais été j'aurais fait en sorte de prendre des chaussettes propres, pas sales et odorantes ! T'y croyais pas tes yeux. Déjà que tu t'étais démenée pour trouver cet idiot, voilà maintenant qu'il t'accusait d'être une malade. Il n'avait pas qu'à laisser sa chaussette à une parfaite inconnue, non mais oh. Puis, si tu ne voulais pas avoir affaire avec une personne "bizarre", t'avais peut-être pas à laisser partir ta chaussette à une parfaite inconnue dans le noir !

« Tu rigoles, j'espère ? J'ai pas passé ma soirée et mon début de matinée à chercher Monsieur chaussette pour qu'au final on m'envoie à la gueule que je suis fétichiste des chaussettes. Et pour information, si je l'avais été j'aurais fait en sorte de prendre des chaussettes propres, pas sales et odorantes ! » Je relevais la tête de ma chaussette d'un air étonné, ne m'étant pas attendu à ce qu'elle me réponde. Elle m'avait toujours fait penser à ce genre de fille qui ne disaient rien en face, malgré leur colère, puis repartaient ailleurs pour s'en plaindre à quelqu'un d'autre. Peut être m'étais-je trompé à son sujet ? En tout cas, cette répartie m'amuse beaucoup, un grand sourire amusé s'affichant sur mon visage. « Puis, si tu ne voulais pas avoir affaire avec une personne "bizarre", t'avais peut-être pas à laisser partir ta chaussette à une parfaite inconnue dans le noir ! » me balança-t-elle telle une évidence. Pas bête tout ça, c'est qu'elle en avait dans le crâne finalement. Étrangement, ses phrases ne me vexèrent pas, au contraire, elles me donnèrent envie d'apprendre à la connaître, de voir à quel point je m'étais trompé sur elle. «  Bon d'accord, j'ai eu tort de t'appeler fétichiste des chaussettes étant donné que t'a dû supporter l'odeur toute une nuit et je n'ai pas laissé ma chaussette à une parfaite inconnue, on ne m'a pas laissé le choix, nuance » répliquais-je en riant. « D'ailleurs, t'étais bien motivée pour chercher autant de temps l'homme à chaussette, t'es sûr t'avais pas un autre but en tête ? »

Nan mais pour qui, il se prenait ? Il a cru t'étais quoi. Enfin, t'es pas si spéciale que ça, avouons-le mais tu n'es pas non plus la première biatch qui passe. Du coup, non tu te laissais pas faire, t'aimais pas ça. On ne marche te marche pas sur les pieds, ah ça non.  «  Bon d'accord, j'ai eu tort de t'appeler fétichiste des chaussettes étant donné que t'a dû supporter l'odeur toute une nuit et je n'ai pas laissé ma chaussette à une parfaite inconnue, on ne m'a pas laissé le choix, nuance » Tiens, ton Cendrillon à la chaussette se mettait à rire. Peut-être qu'il était pas si con au final ? Enfin, valait mieux être sur tes gardes, on ne sait jamais après tout ! Il suffirait que tu lui laisses le bénéfice du doute pour qu'au final, il te la fait à l'envers. Mais, t'avais rien à perdre non plus donc à quoi bon.  Pas faux, tu marques un point ! lui dis-tu en souriant. « D'ailleurs, t'étais bien motivée pour chercher autant de temps l'homme à chaussette, t'es sûr t'avais pas un autre but en tête ? » Tu le voyais venir. Oh ça non, pour une fois tu n'avais pas d'arrière pensé. Enfin, tu voulais bien rencontrer la personne à qui tu as volé cette fameuse chaussette mais tu t'étais pas non plus mise en tête d'aller draguer ce fameux mec. Bien qu'il ne soit pas si moche que ça, avouons-le ! Pas le moins du monde ! Et puis, il fallait bien que je retrouve l'homme à la chaussette, il semblait perdu sans son autre chaussette ! lui dis-tu alors. Ne quittant pas ton sourire, tu décidas de te présenter. Sinon, moi c'est Taylor !

« Pas le moins du monde ! Et puis, il fallait bien que je retrouve l'homme à la chaussette, il semblait perdu sans son autre chaussette ! » me contredit-elle, m'arrachant ainsi un autre sourire. En effet, j'avais du passer pour un fou à me balader comme ça avec une chaussette à main, comme si ce vêtement était la chose la plus important au monde. « Pas si perdu que ça ! En même temps une chaussette est une grande source de stress » plaisantais-je, espérant qu'elle ne me prenne pas au sérieux, étant donné que parfois mes blagues tombaient à l'eau. Toujours avec ce sourire, elle me dit son prénom. Taylor.. Joli nom pour le coup ! J'évitais cependant de le lui dire, de peur qu'elle prenne ça pour une tentative de drague désespérée. « Tu donnes ton prénom comme ça ? Imagine je suis un psychopathe qui perd ses chaussettes pour rencontrer de nouvelles femmes ? » blaguais-je avec un clin d’œil, ne sachant même pas si cela était déjà arrivée tellement cette idée était étrange. Finalement, je décidais de lui dire le mien aussi, autant ne pas lui mettre de vent : « Je m'appelle Blake, tu sais le mec dont tout le monde se plaint ? »

T'avais pas tort, il avait réellement l'air perdu avec une seule chaussette dans sa main. Mais en même temps, tu pouvais comprendre. Le plus rageant quand tu fais une lessive, c'est de ne pas trouver la seconde paire de ta paire de chaussette. Alors forcément, quand on est au camping c'est encore plus rageant ! « Pas si perdu que ça ! En même temps une chaussette est une grande source de stress » Tu rigolais alors face à sa plaisanterie. « Tu donnes ton prénom comme ça ? Imagine je suis un psychopathe qui perd ses chaussettes pour rencontrer de nouvelles femmes ? » Tu n'as pas pu t'empêcher de pouffer face à ce qu'il venait de te dire. Il avait pas tort le coco, un psychopathe pouvait roder dans le camping tel un léopard ou non mieux, tel un guépard en quête de femelle. Puis après il ferait sa girafe et foutrait à sa victime des coups de cou. Ensuite, il lui ferait des bébés comme un lion ou un bonobo (bah ouais, ils sont pas très sains les bonobos hein) et après il ferait comme la veuve noire et il mangerait sa victime. Sauf que là ouais, il échange les rôles, il ferait en gros comme s'il était une meuf mais bon, c'est un psychopathe alors tout est possible ! Qui sait, peut-être que c'est moi la psychopathe en quête de chaire fraîche ! avais-tu dit avec un air mystérieux et un sourire en coin. Les conneries que tu pouvais dire parfois. Puis après tu rigolerais comme une hyène parce que tu ris comme une attardée. Bah ouais, pour l'instant tu te contrôle mais il suffit que tu te lâches puis c'est bon, tout le monde va te regarder comme si t'étais un macaque. « Je m'appelle Blake, tu sais le mec dont tout le monde se plaint ? » T'avais entendu la même chose sur lui. "Ouais, Blake c'est tadada" ou encore "Blake, c'est un connard faut pas lui parler blablabla". Le pire, c'est que t'étais si con que tu faisais ton poisson et tu préférais le juger avant de le connaître réellement. Alors, c'est vrai qu'au départ tu le prenais pour un connard, limite un serpent qui va empoissonner ton sang itou. Mais finalement, au vu du peu de conversations que vous aviez, il ne t'avait pas l'air d'être aussi con que ça. Tiens, c'est bizarre on me disait justement que t'étais un gars assez chiant quand tu t'y mettais ! Tu lui souriais de nouveau pour bien lui montrer que tu ne prenais pas ça très au sérieux. Mais pour l'instant, t'as pas l'air si chiant que ça ! Les mauvaises langues n'ont peut-être pas si raison que ça ?

« Tiens, c'est bizarre on me disait justement que t'étais un gars assez chiant quand tu t'y mettais ! » plaisanta-t-elle, m'arrachant ainsi un sourire. Pourtant je savais qu'elle n'avait pas complètement tort, que des personnes pensaient vraiment cela de moi, des personnes lâches qui n'osaient pas venir me dire en face ce qu'elles pensaient réellement de moi. C'est ce qui avait pour habitude de m'énerver, des femmes qui disaient devant leurs amies qu'un mec comme moi n'en valait pas la peine juste avant de tomber dans mes filets et de finir dans mon lit. J'espérais juste que Taylor n'était pas l'une d'elle, faisant ami ami avec moi pour aller cracher dans mon dos ensuite, cela ne ferait que me décevoir. Mais elle semblait différente, n'accordant plus autant d'importance que ça aux rumeurs, aux hypocrites : « Mais pour l'instant, t'as pas l'air si chiant que ça ! Les mauvaises langues n'ont peut-être pas si raison que ça ? » Elle n'avait pas tort, ces mauvaises langues n'ayant pas le savoir absolue, me traitant de chiant quand tout ce que je faisais était profiter de la vie un maximum, après tout on en avait qu'une seule non ? Mais il y avait quelque chose qui était vrai dans ces rumeurs, j'étais sans cœur, séduisant tout ce qui bougeait, cherchant à mettre dans mon lit toutes celles qui me convenaient. Il fallait que j'en fasse part à Taylor, qu'elle ne se fasse pas de fausses idées sur moi, qu'elle ne commence pas à penser que j'étais une de ces victimes de la société. « Oh, je suis pas si chiant, à part quand je veux absolument un truc. Ne t'en fais pas, croire les mauvaises langues peut être utile parfois. T'a sûrement dû entendre que j'étais un connard qui ne réfléchissait pas à ce qu'il faisait non ? » lui demandais-je alors, préparant ainsi le terrain.

Oui, tu parlais pas du fait qu'au départ tu te méfiais, qu'au final t'étais pas mieux que les auteurs de ces rumeurs mais valait mieux pas non ? Puis, il était pas censé le savoir alors pourquoi le lui dire ? Cela serait inutile de se brouiller avec quelqu'un surtout quand ce dernier est ultra sexy (bah ouais, on va pas se mentir non plus hein !) « Oh, je suis pas si chiant, à part quand je veux absolument un truc. Ne t'en fais pas, croire les mauvaises langues peut être utile parfois. T'a sûrement dû entendre que j'étais un connard qui ne réfléchissait pas à ce qu'il faisait non ? » Tu lui souriais légèrement. Oui, t'avais entendu dire qu'il était un connard et tu le voyais comme ça mais là, il n'avait pas l'air de l'être. A part s'il désirait quelque chose mais à part sa chaussette que tu tenais dans sa main, tu ne voyais pas en quoi tu pouvais être intéressante. Enfin oui, il pouvait aussi te mettre dans son lit mais il n'y arriverait que si tu le voudrais donc bon. Oui, mais entre ce qu'on dit et ce qui est vrai, il y a généralement une différence ! T'as bien du entendre que j'étais une pouf superficielle qui parle un tantinet trop et qui est assez attardé sur les bords quand je m'y mettais, non ? En général, c'est ce qu'on disait de toi. Heureusement, il n'y a pas le terme "vierge" qui y ressort puisque personne sauf tes amis les plus proches le savent. Bien que tu n'as pas honte mais tu ne préférais tout de même pas que ça se répande à Harvard. Et puis, ça n'a pas que du mal de ne pas réfléchir face à ce que l'on fait ! Trop réfléchir c'est pas bien non plus donc ! lui dis-tu avec un sourire en coin. Comme ça, sur le coup t'avais pensé à des trucs malsains ? MAIS PAS DU TOUT voyons, toi t'es une sainte.