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Swim with the current and float away
OKSANNA & ROYCE
Je fais semblant de ne pas faire attention quand j'entends Royce se plaindre qu'il a mal. J'ai un peu l'impression d'avoir à faire avec un petit garçon tout fier et têtu et je me dis que le plus simple c'est d'agir sans même lui demander. D'ailleurs, je vois bien qu'au final il est content que je vienne lui faire un massage. Au début il râlait, maintenant j'hésite à m'arrêter de peur qu'il ne bave dans la barque et nous fasse couler à nouveau. Mais bon, je me prends au jeu et m'exécute lorsqu'il me dit de masser plus d'un côté que d'un autre. Cela m'arrache même un sourire de le voir plus détendu et plus attentif à mes gestes. En fait, les hommes n'attendent qu'une chose : qu'on les amadoue. Une fois que c'est fait, finit les gros muscles et les grosses voix, tout cela laisse place aux vrais enfants qu'ils sont. Ce n'est pas une critique loin de là. Je trouve ça même plutôt mignon et attachant. C'est pour ça que je ne m'arrête pas après avoir demandé à Royce s'il allait mieux. Je prends encore quelques minutes pour détendre ses muscles le réconforter de sa chute dans le lac. « J'ai plusieurs frères et soeurs alors j'ai eu de quoi m'entraîner. » je lui réponds lorsqu'il me dit que j'ai des doigts de fée. Je me souviens de plusieurs soirées où nous passions notre temps à nous masser les uns les autres. C'était un peu comme une tradition chez nous. Tradition que j'ai vite perdue avec l'âge, jugeant cela inutile. Quand j'y pense, je me dis que j'ai été stupide de rejeter mes proches de la sorte. J'ai voulu faire la fille forte, celle qui n'a pas de coeur. C'est peut-être pour me rattraper que j'ai pas laissé Royce flotter dans le lac, que je l'ai recueilli sur ma barque et que je lui fais un massage. Faut croire que mon instinct maternel est remonté à la surface lorsque je l'ai vu recouvert d'algues. « Par contre à partir de maintenant, je vais me faire payer. La demi-heure gratuite est passée. » je ris, et retire mes mains de sa peau encore humide. Parce que bon, il faut pas non plus abuser hein. Je veux bien être gentille deux minutes mais après je sais qu'il ne me lâchera plus et j'arriverais plus à lui dire non. Je regarde au large et me dis que la terre ferme est sacrément loin. En tout cas le côté où il y a le petit port aux barques. Car à notre gauche, j’aperçois aussi la terre à quelques mètres. Peut-être qu'on pourrait s'y accoster et essayer de rentrer à pieds ? En espérant que ce ne soit pas un genre d'îlot et qu'on s'y retrouve coincés. « A ton avis, on pourrait retourner avec les autres en passant par là ? » je demande à Royce en montrant l'endroit en question d'un geste de la main. De toute façon, ce sera ça, ou ramer. Ou nager. Avec les algues. Au choix.
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CODES © LITTLE WOLF.
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