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Les oiseaux chantent, les gens à l’extérieur discutent de leur dernière journée avec un volume élevé - histoire de bien se faire entendre par des mamies passant dans le coin -, et les rayons du soleil chatouillent mon visage endormi. Les vacances quoi. Sauf que ces petits détails m’empêchent d'aller avec Morphée. Monsieur est une marmotte. Monsieur doit dormir. J'envie Lizie d’y arriver, vraiment. Doucement, je me glisse en dehors du lit essayant de ne pas tirer ma copine de son sommeil. Tshirt chopé en cours de route et enfilé sur le chemin de la cuisine, je finis mon trajet devant Maxym. Etant donné qu'elle n'avait pas ses clés de caravane, elle a passé la nuit au chalet. Un vrai boulet cette fille, je vous jure. Et comme je n’allais pas la laisser poireauter dehors, l'ame généreuse et le  merveilleux ami qui est en moi lui a laissé le canapé. Je m'approche d'elle et lance un « Salut' ! » sans vraiment la regarder, encore un peu endormi et traînant des pieds jusqu’au canapé où je m’avachis avec l'élégance d’un éléphant. C'est seulement là que je croise .. son regard.
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Son regard c'est juste un peu plus haut, Antwan. Elle fout quoi Maxym, là, au juste ? Dans le chalet d'Antwan. Et Lizie. Faut pas l'oublier elle. Même si c'est ce qu'elle a fait, l'Eliot, en se pointant devant chez eux en pleine nuit. L'air déséspéré de la fille qui a perdu ses clés dans le bar où demoiselle a trop consommé. Chanceux Wayans, qui la récupère et lui offre son canapé, dans lequel elle passe la nuit, s'effondrant dessus, le sommeil motivé par son sang contaminé. Le soleil et les éclats de voix la sortent de son état végétatif, et plutôt que de filer directement du chalet pour ne pas imposer sa présence, préfère se faire un chocolat, pour commencer son petit-déjeuner. Y a personne qui l'attend là-bas, c'est pas intéressant. « Salut' ! » Détourne son regard de la machine à café devant lequel elle a appuyé ses mains. « Bonjouuur. » Le regarde s'avachir avec le sourire. Quand au fait qu'elle se balade en culotte et débardeur ne couvrant pas grand-chose, c'est pas dérangeant aux yeux de la McAllister. Elle allait quand même dormir en jean. « Vas-y squatte mon lit, j't'en prie ! » Qu'elle s'amuse d'un rire, posant son index sur l'image de la tasse. « Je te fais un café ? T'as une sale tête. » J'vous jure qu'elle voit pas le soucis. Tout est normal.
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Le fait qu’elle se balade en culotte et débardeur ne dérange pas non plus Wayans. Il comprendra plus tard qu’elle n’est pas chez elle, mais chez Lizie et que cette tenue ne va pas plaire à celle qui dort. Mais pour le moment c’est pas ce qui importe voyez vous. Les yeux fatigués se permettent même quelques égarements. « Lit que je t’ai gracieusement offert. Remercie moi encore j’ai pas bien entendu. » Quant au café, je ne peux pas refuser vu ma tête de zombie. D'ailleurs, j'entends la douche du réveil m’appeler. « Ouais, s’te plait. » Tout est normal c’est ça ? Alors expliquez-moi pourquoi le regard masculin ne cesse de fixer la silhouette de l'invité ? Il profite même de son occupation pour continuer. Maaal. Très mal. Releve les yeux ! Même si entre nous.. un regard ne va pas nous tuer ou mettre en danger une quelconque relation. On fait attention à ce qu’on dit ou fait pour préserver notre petit monde idéal. « Toi par contre t’as l’air de bonne humeur. » Elle a échappé à la gueule de bois. Elle s'était pourtant endormie en deux minutes et j'aurais parié sur un état pitoyable le lendemain.
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Fait ta Eliot, pense à toi. Oublie les conséquences, les avis divergeants. Ces esprits qui ne vous comprennent pas. Qui ne comprennent pas qu'elle se pavane ainsi, vu le passif. Vu la situation, la demoiselle qui dort, le petit-ami jaloux et trop loin, la bien-séance. Qui ne comprennent pas que l'autre ne gronde pas encore. Ne détourne même pas le regard. « Lit que je t’ai gracieusement offert. Remercie moi encore j’ai pas bien entendu. » Hausse un sourcil, sourit avec malice. « Merci Antwan Wayans. » Qu'elle minaude d'une voix chaude, gardant ses rires dans sa gorge. Na, c'est pas le début d'une séance interdite aux yeux chastes. Allez Lizie, respire, c'est une femme prise, amoureuse, fidèle. Qui aime un peu trop s'amuser, c'est tout. Et plaire. Plaire à ces yeux bruns qu'elle croit sentir dans son dos. M'encourage pas dans mes conneries, tu sais ce que ça nous fait. «Ouais, s’te plait. » Appuie sur le bouton, laisse l'odeur de café s'incruster dans la pièce. « Ca fait longtemps qu'on a pas prit un petit-déjeuner ensemble. » Qu'elle glisse avec un brin de nostalgie. Ca fait longtemps qu'on se permet plus de dormir dans un même endroit. Bon, okay y a ta meuf à côté, mais moi je l'ai déjà oublié. « Toi par contre t’as l’air de bonne humeur. » Attrape la tasse de café pleine, la sienne de chocolat, et se rapproche de l'encore endormie. « Toujours ! Allez pousse-toi, ou j't'écrase ! » Mon genou part déjà à l'assaut du canapé, dans un équilibre instable. Puis ca serait quand même con que j'me renverse un truc sur le débardeur, non ?
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Grand sourire. Tout fier quand on me remercie. Il m’en faut peu pour m’étirer un sourire. « Je t’en prie. » Elle s’en va jouer la serveuse pendant que j'apprécie la vue. Relax c’est juste deux secondes, pas de quoi en faire toute une histoire. Personne le saura. Même pas la femme prise, fidèle et amoureuse.. on va oublier le dernier. « Faute à celle qui s’est barrée de la confrérie. » Si Max était restée elle n’aurait pas eu les cris de gosses toute la nuit mais un ami avec qui papoter de son dernier rêve devant un croissant. Chacun ses choix. Je lui laisse la place sur son lit évitant de me faire écraser ou asperger de café. La tasse en main, j’m’y attaque directement sans même penser au détail de la chaleur. Et voilà la langue brulée. « Putain. » fis-je en écrasant mes dents contre ma langue comme si ca servait à quelque chose. Pas doué le Wayans. J’étais distrait. « Lizie est pas au courant que t’es ici donc à ta place j’m’attacherais pas trop à ce canapé. »
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« Je t’en prie. » Allez, on s'amuse. On s'en fout, au moins l'espace de quelques secondes. Faut pas rendre ça si sérieux. J'vous jure qu'on en voit plus quand madame se dandine sur la plage. Mais c'est tout aussi sympa dans ta cuisine. « Faute à celle qui s’est barrée de la confrérie. » Un sourire automatique prend place, tandis qu'elle balance doucement la tête de gauche à droite. « Tu sais que je les supporte pas à haute dose.. Je sais pas comment tu fais. » Avant y avait Zoia, ça allait, mais elle est partie, et ma patience pour ces bourgeois coincés aussi. Pas tous, heureusement. « J'allais quand même pas rester que pour toi ! » Qu'elle reprend en accentuant le « que », juste pour l'emmerder un peu. Continue dans cette optique d'ailleurs, en prenant place sur le canapé. Et voilà qu'il se brûle. « Impatient. » Pouffe un peu derrière sa bouche fermée, reprenant consciencieusement la descente de son chocolat, les jambes croisées en tailleur.  « Lizie est pas au courant que t’es ici donc à ta place j’m’attacherais pas trop à ce canapé. » Ca lui remballe légèrement son rire. Se coupe dans sa gorgée pour le viser de ses prunelles foncées, l'air boudeur. « Tu me vires..? J'peux finir ma tasse au moins ? » Ose un non, tu vas voir comme je suis têtue.
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« Tu sais que je les supporte pas à haute dose.. Je sais pas comment tu fais. » Peut-être parce que je suis moi-même un eliot. Pas qu'elle n'en soit pas une, mais Maxym n'est jamais rentrée dans le rang. Pas totalement. Ce que moi j'ai fait. Notre grande différence. C'est certainement à cause de ce trait de caractère qu'elle a choisi un mather et pas un eliot ou un gars de n'importe quel autre confrérie. « Si ! J’en valais la peine. » Et j'y crois en plus. La langue se brule à cause de la distraction qu'on ne citera plus. Quelque chose qui fait bien rire la brunette jusqu'à c'que le sujet Lizie tombe. Faute au Wayans qui n'a pas plus s’empêcher de rappeler la réalité. T'es pas dans ta caravane Max. « Tu me vires..? J'peux finir ma tasse au moins ? » Ca étire le sourire disparu. Elle peut rester mais dès que la belle au bois dormant se réveille faudra qu'elle parte. C'est mieux pour tout le monde. Une crise du matin on s'en passera. « Tu peux rest.. » Un bruit suspect, une porte qui s’ouvre ou se ferme peu importe. « Peut-être pas en fait. A moins que tu tiennes à te faire tuer. » Je grimace en me levant du canapé.  « Libre à toi. » Bien sûr, tu dois partir. Pas besoin de le dire.
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Mais t'es pas un vrai Eliot, un con aux valeurs étriquées. Tu m'la fais pas à moi, Antwan. Pas quand je vois tes yeux de gamins, parfois. D'homme, maintenant, certes. Pas quand tu t'es lié à une hippie. Chacun notre rebelle. On s'en fout après tout, de nos différences, y a tellement de choses qui nous rapprochent. Comme un ego démesuré. « Si ! J’en valais la peine. » Elle en rit, Maxym. Glisse un quasi inaudible : « C'est vrai, t'en vaux la peine. » T'en vaudras toujours la peine. C'est pas le choix que j'ai fais, mais tu vaux la peine de quelques sacrifices. Heureusement, les mots sucrés s'oublient dans un énième rire, quand l'empressé se brûle. Ca doit faire un déclic nécessaire pour se rappeler à la réalité du lieu. De la belle endormie à côté, qui n'aimera sûrement pas la présence de la scandaleuse, surtout dans cette tenue. « Tu peux rest.. » Ca le coupe, le bruit. Ca le coupe carrément dans l'entretien. Il se lève, s'écarte de McAllister après avoir glissé un : « Peut-être pas en fait. A moins que tu tiennes à te faire tuer. » Voit comme tu t'éloignes de moi. Un léger voile assombrit le regard de la demoiselle. Bref sourire, et noie sa réplique dans son chocolat : « J'parierais pas sur ma défaite. » Bien que la douce doit bien se révéler furie, elle en a le potentiel. Mais Maxym est une furie de naissance.  « Libre à toi. » Visiblement pas. Je le vois que t'es mal à l'aise. Que t'as qu'une envie, que je passe la porte. Et c'est justement parce que ça m'atteint que je vais pas le faire. « Moi ça va, j'me sens bien. Puis ça peut être sympa un petit-déjeuner à trois. » Étend ses longues jambes devant elle, soupire d'un bien-être simulé. « T'as de quoi grignoter un truc ? J'ai suuuper faim. » Fait même pas d'effort pour parler moins fort, mais en fait pour s'empêcher de rire en voyant la tronche d'Antwan.
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J’en vaux la peine mais tu rigoles juste après, c’est ça ? T’façon rire est mieux que le reste. Ca fait oublier que certaines questions sont sans réponses depuis un an ou plus. Mais oui rigolons parce que ce boulet de Wayans se brule la langue comme un idiot. Par contre évite de rire quand on parle de Lizie, parce qu’elle est vraiment capable de te sauter dessus dès le réveil. Elle m’a bien collé une baffe juste après être descendue d’un trajet d’une heure. Lizie c’est pas peace & love, mais war & love. « Moi ça va, j'me sens bien. Puis ça peut être sympa un petit-déjeuner à trois. T'as de quoi grignoter un truc ? J'ai suuuper faim. »  Je soupire moi aussi mais avec un air d’agacement naissant. Bien sûr, on a tous hâte de se croiser tous ensemble. Tu t’souviens de l’ancien rendez vous qu’on aurait voulu éviter ? On peut échapper à celui-là. « Sérieux Max. » Coupé par un bâillement. Preuve que c’est le matin et que je ne suis pas prêt à être témoin d’un affrontement. « Fais pas chier. »
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Depuis le réveil, Maxym se marre. Se moque, s'amuse, s'épanouit dans la complicité retrouvée. Parce qu'elle a l'impression que rien ne change. Ils sont juste eux, avec cette amitié qui les caractérise. On demande pas aux autres de comprendre un truc sur lequel ils ont jamais été foutu de mettre des mots. On s'en contente. On se taquine. J'm'amuse du fait que ta copine dort à côté, et qu'elle appréciera pas. Je crois surtout que je veux voir jusqu'à où ça t'amuses, toi. Pas loin. Les limites de ce qu'on est. « Sérieux Max. » Sourit dans son chocolat en le regardant par dessus sa tasse. Pas envie d'être sérieuse. On a jamais été bon, quand on a essayé d'être des adultes. « Fais pas chier. » Passe sa langue contre ses lèvres, essaye de récupérer rapidement du calme. Laisse, une, deux secondes. « Pardon ? » Fais pas chier, y a l'amour de sa vie à côté là, et monsieur a peur de la froisser pour la conne que t'es, Max. On retient l'excès de rage qui commence à crisper sa mâchoire. « J'ai pas bien compris j'crois. » Vas-y répète. Finit de la faire passer avant moi, assume.
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