Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility(Roxalya) ♡ Confidences sur confidences. - Page 2
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(Roxalya) ♡ Confidences sur confidences.

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Entre Talya et Mack, les deux réactions étaient plutôt épiques. J'crois qu'elles rivalisaient niveau réaction démesurées, entre Mack qui avait pété un verre et commencé à courir partout, et Talya qui a fondu en larmes en réclamant de ne pas être une meringue. « Ne t'en fais pas, je prendrais soin de ce nom jusqu'au bout. » Blackburn était le nom de ma mère, pas mon nom de naissance, mais le plus précieux. Je n'avais jamais été particulièrement fière de m'appeler Lewis, d'où mon changement de nom à l'âge de quinze ans, en quittant Phoenix. Je fis un léger sourire en hochant la tête, écoutant Talya. Oui, l'amour est fragile, tout ne tient parfois qu'à un fil, et je ne pouvais que trop le savoir avec tout ce que nous avions traversé avec Demyan. Mais avec du recul... Je ne changerais rien. Parce qu'aujourd'hui plus que jamais j'étais certaine de mes sentiments envers lui, certaine de mon envie de porter son nom, d'être sa femme. J'écarquillais les yeux lorsque ma cousine m'annonça accoucher pour fin octobre. Awi, dis doonc, ça prend de la place! Je posais ma main sur son ventre avec un léger sourire. « Comme quoi ça varie d'une grossesse à l'autre. Tu sais déjà le sexe du bébé ? » Je passais doucement ma paume contre son ventre avant de reculer ma main. « Je te tiendrais au courant pour la date, j'avoue qu'avec Demyan on en a pas encore de précise. Je dois lui en parler. » Est-ce qu'il veut qu'on se marie cet été, ici ? Ou à Cambridge, d'ici la fin de l'année ? No idea. La seule certitude que j'ai, c'est que désormais, cet homme est à moi.
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Je serrais la main de Rox dans la mienne lorsqu'elle parla de notre précieux nom de famille, ce nom qui nous liait. Nous n'avions pas besoin de cela pour être de la même famille, mais quand même cela me ferait bizarre de la voir changer de nom, comme ça lui aurait surement fait bizarre si je m'étais présentée avec mon nom d'usage qui était celui de mon défunt mari que j'avais choisi de ne pas garder. D'ailleurs, Charlie portait mon nom aussi. « Je voulais savoir parce que j'aimerais une deuxième fille, mais Priape ne voulait pas... Comme je venais de lui faire comprendre dans la salle d'attente que j'étais la seule à diriger ma vie maintenant, il n'a pas trouvé meilleure vengeance que de m'afficher devant l'échographiste et j'ai préféré coupé court et ne pas demander le sexe. » Putain de bonhomme. « Du coup ça sera surprise ! Tu veux être tata de quoi toi de préférence ? » Je reportais toute mon attention sur elle et sur son futur mariage, c'était beau l'amour quand même. « Vous allez être magnifiques tous les deux et former une sublime famille. Je suis vraiment contente que tous les soucis soient passés. Et à part cette grande nouvelle quoi de nouveau ? »
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Ah les hommes, quelle bande de chieurs. J'écoutais avec attention ma cousine me raconter pourquoi elle... Ne savait pas le sexe du bébé. Sacré Priape. A cause de lui, je ne vais même pas savoir de quoi je serais tata. J'affichais une légère moue boudeuse, avant de répondre à l'interrogation de Talya en haussant une épaule. « J'ai pas de préférence moi. Pourquoi pas un ptit mec, ça ferait un copain pour Aaron, il est entouré de filles. » Le pauvre petit devait se sentir bien seul, alors bon, quitte à avoir un peu de compagnie ! Et vas y que Talya s'extasiait encore sur mon couple avec Demyan, et le mot "famille" me mit le rouge aux joues. Une famille... Depuis le temps que je voulais enfin me poser, est-ce que j'aurais enfin réussi ? Je soupirais en l'entendant me demander quoi de nouveau. A vraie dire... Pas grand chose. Enfin, si. Enfin... non. « Rien de neuf... J'ai emmené Demyan à Phoenix, y a quelques jours. Pour lui parler de mon enfance, de ce qu'il ne savait pas encore de moi... » Je fronçais les sourcils, me pinçant les lèvres. Talya aussi, ne savait rien. Sans la regarder, fixant le banc et la boite à gâteaux, je lui demandais: « Est-ce que tu te souviens de la dernière année où on s'est vues, avant .. Avant Harvard ? » On devait avoir 14-15 ans. Dernier contact avant de nombreuses années... Trop d'années.
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« Merci de me donner une raison de ne pas être triste si c'est un garçon ! Ca sera vraiment pour Aaron alors ! » Pourquoi est ce que je faisais à ce point une fixette sur le fait que je voulais avoir une fille ? Je n'en savais rien. « Phoenix rien que ça ! Enfin je suppose que si tu m'annonces aujourd'hui que tu vas te marier c'est qu'il n'a pas fuit devant tes révélations ! Tu lui as précisé que la jeunette qui le dragouillait en début d'année était ta cousine ? » Je tentais un peu de légèreté alors que je sentais le sujet assez fragile arriver puisque Rox venait de plonger le regard dans le vide en direction des gâteaux. Soit elle avait une grosse faim, soit elle allait passer aux aveux avec moi aussi. « Je m'en souviens vaguement oui pourquoi ? Eh Rox qu'est ce qu'il y a ? » Je n'aimais pas du tout la mine triste qu'avait prise ma cousine, je ne voulais pas qu'elle soit triste alors que le plus beau jour de sa vie allait bientôt arriver.
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On peut dire ce qu'on veut, le passé ne te quitte jamais vraiment. Lors de mes premières années sur le campus, je ne pouvais pas fermer l'oeil sans faire de cauchemars. Mon père, ma vie à Boston, mes problèmes d'enfance.. Le fait que j'aie perdu de vue mes proches, ma famille, comme Talya. Et elle ne savait rien de tout ça. Lors de nos retrouvailles, j'ai éludé ses questions, son incompréhension lorsque nous nous étions perdues de vue. Elle n'a jamais su ce que je vivais sur Phoenix. Je ne sais même pas si notre grand mère en avait parlé à son père. Mais à l'époque, elle aurait été bien trop jeune pour comprendre la situation, elle comme son frère, et j'étais heureuse qu'ils me voient toujours comme une petite fille normal. Pas une enfant battue. Immédiatement en voyant mon expression, Talya s'affola, et je redressais la tête, inspirant. « A toi non plus je ne t'ai pas tout dit. Sur les circonstances qui ont fait que depuis toutes ces années on ne s'était pas revues. » C'est délicat, comme sujet. C'est fragile, complexe. Au moins, j'avais pris l'habitude d'en parler à avoir du tout expliquer de A à Z à Demyan. Avec Talya, les choses devraient mieux se passer. « Tu te souviens des bleus que j'avais quand on s'est vues, quand j'avais quoi ... 13, 14 ans ? Je t'ai dit que j'avais fait une vilaine chute dans les escaliers en partant en cours. » Mon excuse favorite, les chutes. « Ou quand je t'ai dit que si j'avais maigri, c'était parce que j'avais été malade pendant plusieurs semaines sans réussir à manger ? » Anorexie. Une période très brève de ma vie, mais que j'avais bel et bien eue. « Je suis pas tombée dans les escaliers. Et j'ai jamais été malade... Ou du moins pas dans ce sens là. » Parce que... Qu'on se le dise, si, j'étais malade. C'était juste psychologique.
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J'écoutais les paroles de Roxanna et je tentais de capter son regard mais il était fuyant. Plus elle parlait et plus j'avais l'impression de comprendre là où elle voulait m'emmener mais je ne voulais pas imaginer cela. Je ne pouvais pas imaginer que je l'ai laissé là dedans, que tout le monde l'ait laissé là dedans sans que personne ne l'aide ou ne puisse l'aider. On a toutes les deux eut nos galères certes mais celle qui se dessine devant moi, celle qu'elle veut me faire comprendre m'a l'air bien pire que la mienne. Je ne me rends pas compte qu'une larme coule le long de ma joue, je ne le contrôle pas, les hormones surement sont la cause de mon hypersensibilité. Il faut bien trouver une excuse à cela. Je tente de camoufler cette émotion en essuyant rapidement ma joue et en reportant mon regard sur elle, puis sur les enfants qui jouent ensemble les plus grands faisant attention aux plus petits comme on pouvait le faire ensemble. « Qu'est ce que tu essayes de me faire comprendre Rox ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? » Pour moi, impossible de mettre des mots là dessus, je n'accepterais surement tout cela qu'en l'entendant.
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Le problème quand on a passé des années à tout garder sous silence, à fuir la vérité, à cacher son passé, ça fait mal quand il remonte à la surface. Trop mal. Mais s'il y a bien deux personnes qui DEVAIENT tout savoir, c'étaient Demyan et Talya. Mon avenir et ma famille, tous les deux. Je sentais Talya paniquer au fil de mes explications, et j'attrapais avec douceur ses mains dans les miennes pour la rassurer. J'aurais peut-être dû attendre qu'elle ait accouché. Je pense qu'une partie d'elle sait déjà de quoi je parle. Mon père n'a jamais voulu participer aux sorties quand ils venaient en Arizona. Il n'a presque jamais vu Talya. « Je ... » Je pesais mes mots, fronçais les sourcils. Y a pas de manière douce de faire passer un tel pan de son passé. « Si mamie est restée chez moi toutes ces années, c'était pas juste parce que maman était morte.. Mais aussi pour me protéger de mon père. Il était alcoolique.. Ingérable. Sauf qu'elle n'était pas toujours là... » Je soupirais, sentant aussi les larmes me monter en voyant l'émotion de Talya. Je tentais alors de la rassurer comme je le pouvais. « Mais c'était rare, rassures toi! Du moins... Tant qu'elle était là. » Après... Les choses se sont compliquées.
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Je questionnais Rox pour qu'elle m'en dise plus, pour qu'elle crache le morceau, que j'entende les mots que je ne voulais pas entendre en fait. Est ce qu'elle avait vraiment subi ce à quoi je pensais ? J'espérais bien que non. C'était atroce, comment j'avais pu passer des années à la cotoyer et ne pas le voir ? Comment avait elle pu ne pas me le dire ? Je l'aurais aidé. Avec mon jeune âge je ne sais pas ce que j'aurais fait mais oui je l'aurais aidé, d'une manière ou d'une autre, j'aurais trouvé un moyen, seule ou accompagnée. « Qu'est ce qu'il t'a fait Rox ? » Je plantais mon regard dans le sien et resserrait mes mains qu'elle avait pris dans les siennes. J'avais besoin de courage pour entendre ce qu'elle avait à me dire et elle avait besoin de courage pour me dire l'horreur qu'elle avait vécu pendant toutes ces années. Mais elle n'avait pas l'air de réussir à mettre des mots dessus. « Est ce qu'il t'a... ? » Impossible de sortir ce mot. Les pères violents vont souvent plus loin que les coups. Est ce que ma cousine fait parti des jeunes femmes qui se sont reconstruites alors qu'elles ont été violées ? Frappées ? Traitées sans respect pendant des années ? « Mamie savait tout ça ? »
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Je crois que c'est pire qu'avec Demyan, en fait. Parce que Talya m'a connue, à cette époque. Elle me voyait pendant que je traversais cet enfer avec mon père et ma grand mère. Evidemment que je ne lui en avais pas parlé. Evidemment que mamie non plus, qu'est ce qu'ils auraient pu faire ? De toutes manières, il n'a commencé à devenir vraiment violent que peu avant la dernière fois que j'avais vu Talya. Ma gorge se serrait à mesure que Talya serrait mes mains dans les siennes, et je secouais directement la tête à l'entente de son sous entendu. « Non. Non il n'a pas fait ça. » De la pure violence, rien de plus. Je frissonnais à la simple idée qu'il aie pu vouloir aller plus loin. Mais non. Je l'horrifiais, ce n'était pas pour faire de quelconques attouchements. Puis, lorsqu'elle demanda à propos de notre grand mère, je soupirais, et hochais doucement la tête. « Sur la fin, elle voulait qu'on s'en aille. Toutes les deux. Au départ mon père se contentait d'être dur dans ses mots. Mais au moment ou elle a voulu qu'on parte, il était trop tard, j'avais déjà été trop loin... » Doucement, je faisais pivoter nos poignets et tirais sur mes bracelets pour montrer mes cicatrices. J'en avais tellement, tellement honte. « L'année ou mamie est décédée, je .. J'ai pas pu lui dire au revoir. J'étais à l'hôpital. » L'adolescence, ça rend con. Mais plus encore avec un père comme le mien.
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Plus Rox avançait dans son histoire et plus je sentais la culpabilité me nouer la gorge. Vraiment je n'avais rien vu pendant toute cette période, quelle amie j'avais été pour elle, quel membre de la famille j'avais été ? Vraiment j'en voulais à ma grand mère d'avoir passé tout cela en sourdine, j'étais sûre que quelqu'un aurait pu faire quelque chose. Même si en Ukraine on n'avait pas toujours eu la belle vie, on se serrait toujours les coudes pour réussir... Roxanna continue son histoire, dévoile ce qu'elle a fait ce qu'elle n'a pas pu faire, ce qu'elle regrette aussi surement... Je sens l'émotion me gagner encore plus et je lâche ses mains pour venir entourer ses épaules de mes bras. J'ai besoin de la serrer contre moi même si mon gros ventre se met entre nous deux de manière assez imposante. « Je suis tellement désolée de ne pas avoir été là Rox, tellement désolée de ne rien avoir vu de tout cela, je suis horrible, j'aurais dû le voir et être là... » Je ne contrôlais plus mes larmes et les enfants nous regardaient bizarrement. « Comment ça s'est terminé Rox ? » Comment elle s'est dégagée de l'emprise de son père ? Parce que moi je n'ai pas su tout cela, mon père s'était barré et je n'allais plus chez ma grand mère...
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