Y'a des promos au rayon puériculture (Raphael)

Raphael écoutait, conseillait, racontait son expérience. On avait presque du mal à croire à nous voir ainsi discuter calmement que nous nous étions battus il y avait quelques mois de cela. Comme quoi je n’étais pas un cas désespéré et les similitudes entre le winthrop et moi me poussaient à le voir sous un jour nouveau. « Tu as attendu quelques mois pour le garder… C’était parce qu’il était trop petit et que tu n’étais pas à l’aise ? » questionnai-je intrigué. Je ne me voyais pas manquer un seul instant avec mon enfant, même les premiers mois en fait. Mais ça allait obligatoirement se produire. J’allais peut être être absent lors de son premier sourire, lors de son premier areuh, lors de son premier éclat de rire… En fait, ça me rendait fou d’avance et je savais que Talya allait être aussi frustrée que moi si elle manquait l’une des premières fois de notre bébé. Mais notre situation allait forcément entraîner des ratés pour l’un ou pour l’autre. Il faudrait probablement investir dans un bon caméscope. En tout cas, Raph s’était arrangé à l’amiable. J’hochai la tête pour approuver : oui c’était surement mieux ainsi, pas d’avocat, pas de bataille juridique, moins de conflits. « C’est surement mieux mais pour pouvoir se mettre d’accord, il faut en parler… Et comme Talya évite un peu le sujet, je ne vois pas comment faire sans prendre d'avocat. » Et puis, contrairement à Raphael et son ex copine, Talya et moi avions encore du mal à nous entendre amicalement. Mon interlocuteur accepta le verre que je voulais lui offrir, soulignant que c’était mieux qu’un coup de poing. « J’suis vraiment désolé pour ça… » me répétai-je, toujours peu fier m’être emporté de la sorte sur lui. Tout en continuant de discuter, on se dirigea vers les caisses pour que Raphael règle les couches de son fils. « C’est ta semaine de garde là alors ? » devinai-je quand il me fit savoir qu’il avait besoin des couches pour Mateo, prénom que je ne pus m’empêcher de désapprouver intérieurement, sans pour autant le dire à Raph. Il pouvait pas savoir qu’il avait filé à son fils le même prénom que portait le mec qui m’avait piqué Talya.

Il veut des conseils, alors je lui en donne, du mieux que je peux. Nos situations sont similaires, sauf que lui va continuer de vivre dans la même ville que son ex, et ça j'en aurait été incapable si je voulais reprendre ma vie à zéro. Fallait que je m'éloigne d'elle, et maintenant ça se passe mieux. " J'ai du attendre un mois et demie, oui parce que je savais pas trop comment m'y prendre, mais tous les week end, je montais voir mon ex, pour l'aider, pour qu'elle me montre comment m'en occuper et tout. Et maintenant, je maitrise ça parfaitement. " Oui enfin je galère toujours un peu pour les couches, parce qu'il a tendance à être bien actif comme bébé. Il bouge dans tous les sens, que je l'attacherais bien pour lui changer sa couche correctement. J'ai hâte qu'il devienne propre pour le coup. " Oui mais disons que vous vivez dans la même ville, ça facilite beaucoup, et puis c'est ton enfant aussi, si t'as envie de l'avoir rien que pour toi une semaine, elle pourra pas refuser. " Sauf peut être les premières semaines, mais je m'étais longuement battu avec mon ex. Les première fois que je l'avais, elle me téléphonait tous les jours pour savoir comment ça se passe. Il s'excuse une nouvelle fois pour le poing que j'ai reçu, mais bon c'est fait et je ferais bien d'oublier. Je m'occupais de régler les couches pour mon fils. " Oui je vais le chercher ce soir, je l'ai pas vu beaucoup du Summer Camp, il a été chez ses grands parents. " Mais bon même s'il était chez ses grands parents, au maximum ça a dû être un jour, parce que mon ex a aussi une vie et des choses de prévus. " On va au bar du coin ? " Oui ça fera largement l'affaire je pense.

(Invité)