SHELDON & ROXY Ϟ Family matters more than anything

	# Family matters more than anything « Can we work it out? Can we be a family? » # Inman Square # Roxanna & Sheldon

Roxanna hocha simplement la tête quand j’évoquais le fait que notre mère avait peut-être voulu refaire une famille me comprenant en étant partie à ma recherche. Je la regardais, guettant ses moindres réactions au fur et à mesure que je parlais, que je dévoilais ce que je savais, ce que j’avais deviné. Et quand j’évoquais mon changement de nom de famille, et le sien, je la sentis reculer, plus distance. Avais- je touché un point sensible ? Elle arrêta de me faire face et se tourna légèrement de côté, m’apparaissant sur son profil. Elle passait une main sur son épaule, geste que je l’avais déjà vu faire, semblant se renfermer sur elle-même. J’étais peut-être allé trop loin pour aujourd’hui, il valait mieux me taire pour le moment, la laisser continuer si elle en avait envie. Mais au lieu de rester posée, sa main fut glisser le fin gilet jusqu’à son coude. « Cadeau de la maison… » Sur son épaule maintenant dénudée, je pouvais apercevoir la cicatrice encore rose d’une ancienne trace de coupure. Au vu son regard, je compris qu’il en était à l’origine. J’eus pour premier réflexe de lever mon bras, de tendre les doigts, pour m’approcher plus près de ce reste de passé, le toucher pour le rendre plus réel. Mais j’arrêtais mon geste en plein vol. Ce n’était surement pas ce qu’elle souhaitait en me la montrant. Je laissais mon bras retomber, et serra le poing à ma place, ma rage pour ce géniteur tortionnaire devenait plus forte à chaque fois que j’en découvrais plus sur ma famille. « Les voisins ... Que t'ont-ils dit exactement ... A propos de la mort de notre père ? » Sa question n’était pas innocente, je le sentais, et ma réponse entrainerait des confidences de sa part. Ou non. « Qu’il était mort dans l’incendie de la maison, qu’il avait du s’endormir, complètement saoul, et ne pas se rendre compte que tout brûlait autour de lui. Et que c’est à partir de ce jour qu’ils ne t’ont plus jamais revue … Rien de plus. » J’avais supposé qu’elle avait profité de ce décès pour disparaître et changer de vie pour oublier son passé, changeant de nom au passage pour éviter toute ressemblance avec la petite fille blessée qu’elle était. Et je la comprenais, je comprenais sa fuite, et ses réticences lors de mes premières phrases, quand elle avait compris que je savait réellement qui elle était.

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Je me sentais étrangement à l'aise pour parler avec Sheldon de notre passé... Peut-être parce qu'il avait déjà dit les grandes lignes de mon histoire lui-même, et que je me sentais moins menacée. A tel point que je finis par dénuder mon épaule pour lui montrer mon souvenir d'Alice, cette fille qui souffrait dans cette maison à Phoenix : Une large et magnifique cicatrice laissée par Richard. Automatiquement, je vis Sheldon lever la main pour la tendre vers mon bras. Je restais immobile, de toutes manières, même Jude avait eu de nombreuses occasions de toucher ma cicatrice pour la désinfecter après mon agression. Elle faisait partie de moi, comme si c'était de naissance. Néanmoins, mon aîné laissa retomber son bras le long de son corps, poing serré. Je devinais qu'à ce moment, il en voulait à papa... Peut-être m'en voudrait-il aussi lorsqu'il saura toute l'histoire. Je lui demandais alors ce que les voisins de Phoenix lui avaient dit exactement sur nous. Il fallait que je sache quoi expliquer. « Qu’il était mort dans l’incendie de la maison, qu’il avait du s’endormir, complètement saoul, et ne pas se rendre compte que tout brûlait autour de lui. Et que c’est à partir de ce jour qu’ils ne t’ont plus jamais revue … Rien de plus. » - « Je suis à l'origine de l'incendie. » déclarais-je alors simplement, serrant mes poings. S'il devait en vouloir à sa petite soeur, autant qu'il le fasse maintenant. Je relevais mon regard vers le sien, dénotant dans son regard qu'il ne comprenait pas. Je me retournais face à lui. « Maman est décédée en me mettant au monde, alors c'est notre grand mère qui a emménagé chez nous pour s'occuper de moi ... Et me protéger de papa. Elle avait pour coutume d'allumer des ... Bougies parfumées, quand papa empestait l'alcool. Elle disait que ça éloignait les mauvaises ondes. Et quand elle m'a laissée ... J'avais seize ans, et je voulais continuer ses petits rituels, pour moi c'était comme continuer de la faire vivre à travers ces petites lumières... » Ma gorge se serra. A chaque fois que j'évoquais notre grand mère, je me souvenais de combien elle représentait tout pour moi alors. Combien sans elle, je serais déjà morte depuis longtemps. Mon regard se voilà de larmes, mais je ne clignais pas des yeux, poursuivant en posant mes doigts sur ma cicatrice. « Sauf que ce soir là, il est rentré de je ne sais ou et ... Il s'est mis à me ... Il m'a fait tomber sur la table en verre et ... » Je n'arrivais plus à terminer mes phrases, je montrais simplement la blessure, et je me doutais que Sheldon comprendrait tout de même. Une larme roula sur ma joue, et je continuais plus bas : « Je ne voulais plus rester, alors oui, j'ai voulu quitter la ville, et j'ai été me réfugier toute la nuit dans un studio de danse désaffecté ou j'allais toujours. Je comptais revenir prendre des affaires quand il ne serait pas là, le lendemain ... Sauf que j'ai entendu les pompiers, et j'ai vu la maison en flammes ... A cause de moi .. Des bougies..» J'avais clairement entendu que les bougies avaient enflammé progressivement la maison. Pas étonnant avec tout l'alcool dans cette baraque. J'ai baissé la tête, avant de terminer, regardant Sheldon droit dans les yeux. « J'ai fuit parce que je ne le supportait plus, oui ... Mais si j'ai changé de nom, c'est aussi surtout parce que j'ai .. J'ai tué ce type... » Je n'arrivais plus à l'appeler papa maintenant que j'avais évoqué tout ça.

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Pendant que j’approchais ma main d’elle, de son épaule, de sa cicatrice encore rose, Roxanna restait immobile, me regardant sans vraiment regarder. Le regard perdu dans le vide. Comme résignée. Je ne saurais jamais si c’est mon regard, ou juste le fait que ce contact pourrait venir trop tôt dans « notre histoire », mais je n’allais pas au bout de mon geste, me contenta de répondre à sa question quand elle me demanda ce que je savais de la mort de l’homme qui nous avait plus ou moins servit de père. Plus à elle qu’à moi. Je ne lui cachais rien, je n’en voyais pas l’intérêt, pour moi il était clair qu’elle était partie pour le fuir, et j’étais autant persuadé de cette version depuis que j’avais vu sur le corps de ma petite sœur les marques de son inconscience et de sa sauvagerie. « Je suis à l'origine de l'incendie. » Mon regard restait fixé sur ses poings, qu’elle avait serré tout comme moi quelques secondes plus tôt, mais je ne pus m’empêcher de lever les yeux vers elle, un peu incrédule face à ses dires. Elle me regarda aussi à nouveau, et continua à parler, se justifia et me dévoilant encore plus de détails sur son histoire. «Maman est décédée en me mettant au monde, alors c'est notre grand mère qui a emménagé chez nous pour s'occuper de moi ... Et me protéger de papa. Elle avait pour coutume d'allumer des ... Bougies parfumées, quand papa empestait l'alcool. Elle disait que ça éloignait les mauvaises ondes. Et quand elle m'a laissée ... J'avais seize ans, et je voulais continuer ses petits rituels, pour moi c'était comme continuer de la faire vivre à travers ces petites lumières... » Si je fermais les yeux, je savais que je pourrais m’imaginer sans soucis une Roxanna plus jeune, accompagnée d’une femme plus âgée, pur fruit de mon imagination vu que je ne l’avais jamais vue, en train d’allumer des bougies dans un salon, des bouteilles vides autour d’elle. J’aurai presque pu sentir une odeur de cannelle flotter dans l’air, l’odeur préférée de ma mère adoptive. Je n’aurai jamais pensé que son nom aurait pu apparaître à ce moment. Je laissais Roxie continuer, sans l’interrompre, même si j’avais remarqué sa voix plus brisée, ses yeux de plus en plus humides évoquant le souvenir de cette femme qui avait tant compté pour elle, mais que je e connaîtrais jamais, et ses doigts qui s’étaient posés sur sa cicatrice, comme si elle l’aidait à mieux se replonger dans le passé. Façon de parler. « Sauf que ce soir là, il est rentré de je ne sais ou et ... Il s'est mis à me ... Il m'a fait tomber sur la table en verre et ... » Une larme coula le long de sa joue, et cette fois-ci, je ne pouvais juste rester les bras ballants sans rien faire. Je me penchais un peu en avant et doucement, je posais ma main sur celle qui était restée posée sur sa cuisse, sorte d’encouragement silencieux. Juste pour signifier que j’étais là. Et que je le serais jusqu’à la fin. Je ne savais pas si elle s’en était rendue compte. Sa voix semblait encore plus faible, presque un murmure. « Je ne voulais plus rester, alors oui, j'ai voulu quitter la ville, et j'ai été me réfugier toute la nuit dans un studio de danse désaffecté ou j'allais toujours. Je comptais revenir prendre des affaires quand il ne serait pas là, le lendemain ... Sauf que j'ai entendu les pompiers, et j'ai vu la maison en flammes ... A cause de moi .. Des bougies.. […] J'ai fuit parce que je ne le supportait plus, oui ... Mais si j'ai changé de nom, c'est aussi surtout parce que j'ai .. J'ai tué ce type... » Elle avait relevé la tête, me regardant droit dans les yeux, se redressant en évoquant notre père. Malgré son histoire, pour moi, elle n’était pas un assassin. Cet incendie était un enchainement d’éléments, les bougies, l’alcool, la somnolence d’un ivrogne. En aucun cas, elle ne semblait la seule responsable de tout ç a. Mais d’un autre côté, elle semblait tellement convaincue d’être à l’origine de l’incendie que j’avais presque peur de la « contrarier » en exposant mes théories. Qu’elle était la meilleure chose à faire et à faire ? Je n’en étais pas sûr. Je me raclais la gorge avant de parler. « Pour moi, tu n’es pas un assassin. Tu es juste ma sœur, et tu t’es défendue comme tu pouvais. On ne se serait peut-être jamais croisés sans tout ça … » J’avais une envie folle de la prendre dans mes bras, de la rassurer, qu’elle soit réellement convaincue que je ne la voyais pas comme une mauvaise personne mais bien comme une innocente. Qu’il fallait protéger. Tant pis pour les a-prioris, elle allait devoir de toute façon s’habituer au fait que j’étais quelqu’un de tactile. Je déplaçais le bras qui retenait sa main autour de ses épaules, me rapprochant d’elle par la même occasion. « Je t’ai retrouvée et c’est le plus important à mes yeux. »

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C'était toujours particulièrement douloureux, de devoir parler de mon passé ... De ce que j'avais vécu, et fait. Et encore, je ne venais de confier à Sheldon qu'une partie de ma vie, étant donné que des merdes, j'en avais eu d'autres par la suite, à Boston. En revanche, je ne me sentais pas prête à ce qu'il entende tout ça, même si un Winthrop avait publié en début d'année sur son site une vidéo exposant à tout Harvard de mon strip teaseuse ... Je gardais espoir que mon .. frère, ne voie pas ça, qu'il n'en aie pas entendu parler. A mesure que j'avançais dans mon récit, les choses se compliquaient. Alors que j'en arrivais à la nuit ou mon géniteur m'avait fait cette cicatrice, une larme se permit d'entamer une course le long de ma joue. Je vis Sheldon réagir immédiatement, se penchant lentement en avant, surement, avant de se risquer à poser sa main sur la mienne, sur ma cuisse. Après un moment d'hésitation, je retournais doucement ma main pour serrer celle du jeune homme du bout des doigts, poursuivant mon récit. Terminant par avouer que par ma faute, mon père, et donc le sien, était mort. Je soupirais longuement, essayant de contenir de nouveles larmes qui menaçaient de faire leur apparition. Je ne quittais pas Sheldon du regard, guettant une quelconque réaction négative venant de lui. Depuis mon agression avec Billie, je suivais une sorte de thérapie avec un psy, pour mettre à plat mes sentiments, et bien que plus les jours allaient, plus je savais que je n'étais pas vraiment coupable - des ados qui allument des bougies, ce n'est pas un acte de vandalisme - mais dans le fond, il restait ce mal être que j'avais, et dont je ne savais me débarrasser. Sheldon se racla la gorge avant de se mettre à parler, s'attirant à nouveau toute mon attention. « Pour moi, tu n’es pas un assassin. Tu es juste ma sœur, et tu t’es défendue comme tu pouvais. On ne se serait peut-être jamais croisés sans tout ça … » J'entrouvrais légèrement les lèvres, ne sachant quoi dire, surprise. Alors il ne m'en voulait pas ? Après tout, même s'il savait comment était notre père ... J'osais imaginer sa déception il y a quatre ans, lorsqu'il est arrivé à Phoenix et qu'il n'a trouvé personne. Pas même moi, qui à l'époque était déjà sur Boston. Le jeune homme se risqua à s'approcher de moi, posant une main sur mon épaule. Je demeurais muette. De toutes manières je n'avais que trop parlé depuis tout à l'heure. « Je t’ai retrouvée et c’est le plus important à mes yeux. » Combien de fois est ce que j'ai rêvé de ce genre de moment ? De me rendre compte que je n'étais plus seule, que j'avais une véritable famille ? Certes, ce n'était pas une grande famille, et je savais que jamais je ne pourrais en retrouver une, mais j'avais un frère. Un frère dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Je hochais doucement la tête avant de me risquer à m'approcher, submergée par l'émotion. Hésitante au départ, je finis par encercler Sheldon de mes bras pour l'étreindre, logeant mon visage dans le creux de son cou. « Ça me fait toujours bizarre mais ... Tu n'imagines même pas ce que ça peut me faire ... De plus être toute seule .. » Enfin, techniquement je n'étais pas seule, j'avais trouvé ma famille auprès de mes amis, auprès de Jude ... Mais avoir un frère, un vrai, ça n'a rien à voir avec le reste. Je reculais mon visage, avant de dire avec un léger sourire à l'adresse de Sheldon. « T'as les yeux de maman tu sais ... Ça me perturbe depuis tout à l'heure. »

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Alors que je posais ma main sur le dos de l’une des siennes pendant qu’elle me racontait son histoire, elle eut un léger moment d’hésitation et sembla comme pétrifiée quelques secondes. Elle ne s’attendait surement pas à un geste, à un contact. J’hésitais sur la marche à suivre, devrais-je plutôt retirer ma main, revenir en arrière ? Mais elle se ressaisit, et retournant sa main, serra la mienne, paume contre paume. Elle continua à parler, et une fois qu’elle eut finit, je la vis soupirer, ses yeux humides, prêts à laisser sortir un torrent de larmes sur ses joues. Elle attendait visiblement ma réaction, et vu son état, était convaincue qu’il serait négatif et que j’allais lui reprocher quantités de choses. Sauf qu’il n’en était pas le cas, et je ne comprenais par sa réaction. Mais je préfèrerai ne pas être trop direct, contournant les choses. Je ressentais le besoin de prendre des pincettes pour lui parler pour le moment, pour ne pas la blesser. Pour la première fois, je lui dis qu’elle était juste ma sœur à mes yeux. Et que je ne pouvais pas lui en vouloir juste par ce fait. Elle semblait à la fois surprise et rassurée. Et j’en profitais pour mes rapprocher davantage d’elle, collant mon épaule à la sienne, et l’entourant de mon bras, sans pour autant l’oppresser. Qu’elle puisse s’éloigner à nouveau si elle en ressentais le besoin. Elle hocha la tête, comme par automatisme quand je lui avouais que je le plus important à mes yeux, avait été de la retrouver, d’être à ses côtés aujourd’hui. Elle me surprit en se rapprochant de moi, et en m’entourant de ses bras avant de caler sa tête juste contre mon cou. Encore une fois, je ne savais pas la meilleure chose à faire, mais mes bras se levèrent d’eux-mêmes pour la serrer contre moi, et je fermais les yeux, profitant juste de ce premier instant vraiment proche avec elle, et en espérant qu’il y en aurait encore bien d’autres. « Ça me fait toujours bizarre mais ... Tu n'imagines même pas ce que ça peut me faire ... De plus être toute seule … » J’avais été fils unique dans ma famille adoptive, mes parents ayant juste évoqué le fait qu’ils ne pouvaient plus avoir d’enfants après moi, en rectifiant par la suite les faits et en m’avouant que ma mère était stérile et qu’ils ne voulaient pas recourir à une mère porteuse. Et toute ma vie, insciemment, j’avais senti un manque, celui d’un autre être à surveiller, à protéger. « Avoir une sœur est tout aussi nouveau pour moi tu sais … » Elle retira son visage de mon cou, je rouvris les yeux et pu apercevoir un sourire sur ses fines lèvres. « T'as les yeux de maman tu sais ... Ça me perturbe depuis tout à l'heure. » J’avais vu quelques photos d’elle, j’en avais même gardé une, qui avait tout naturellement trouvé sa place dans mon portefeuille, le seul objet que j’avais toujours avec moi. Et pourtant, je n’avais jamais remarqué cette ressemblance. Et ressembler à quelqu’un que je n’avais pas connu me fit vraiment bizarre. Je crois que j’ai presque rougi, un peu gêné. Un « Merci. » fut la seule chose que je réussi à dire, presque en bredouillant. Mais le sourire qui illuminait le visage de Roxanna me fit vraiment plaisir. En réalité, ressembler à cet être de mon passé me fit plaisir, elle venait de me faire un compliment qui m’allait droit au cœur. « Je crois qu'il va falloir que j'arrête de t'épier à partir d'aujourd'hui ... » Je ne pouvais pas m'empêcher de taquiner les gens quand je me sentais un peu trop vulnérable, comme un moyen de défense.

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La situation était vraiment étrange. Avoir un frère, comme ça, tout à coup ... C'était nouveau, et je savais que tout ne se ferait pas en une journée. Il allait falloir que j'apprenne à nouer une véritable relation fraternelle avec Sheldon, que cela soit au niveau de la complicité, ou du reste ... J'ai toujours appris à me débrouiller seule, sans l'aide de personne, à ne dépendre de personne, et là, je savais qu'il allait falloir que je me fasse à l'idée que non, je ne suis pas toute seule. J'ai un grand frère, et vu comme il m'a cherchée, ce n'était pas pour me laisser repartir. Je ne comptais certainement pas le lâcher non plus, de toutes manières. Mais rien que le prendre dans mes bras, ça me semblait ... Etrange. J'étreignais doucement Sheldon, avant de lui souffler, hésitante, que j'étais soulagée d'avoir un frère même si c'était encore très étrange à mes yeux. « Avoir une sœur est tout aussi nouveau pour moi tu sais … » J'esquissais un sourire avant de reculer mon visage, faisant remarquer calmement à Sheldon qu'il avait les même yeux qu'Alice, notre mère. Bien que n'ayant des souvenirs d'elle que via des photos, je me souvenais encore nettement de son visage. J'avais l'impression que je venais de gêner Sheldon, qui parvint néanmoins à répondre un « Merci. » tout bas, presque hésitant. Je me détachais légèrement de lui, souriant toujours légèrement. « Je crois qu'il va falloir que j'arrête de t'épier à partir d'aujourd'hui ... » Me dit alors le jeune homme, me faisant éclater de rire. Dire que de mon côté je l'ai pris pour un type relou qui cherchait à m'embêter ou à me draguer ! Je haussais les épaules, avant de répondre avec un petit sourire : « Je ne pense plus que ce sera nécessaire non ... De toutes manières maintenant que je sais qui tu es tu seras encore moins discret ! » Je ris légèrement, c'est vrai, il n'avait plus à m'espionner, sauf s'il voulait jouer les grands frères trop protecteur qui n'aiment pas voir leur petite soeur sortir le soir! Après une minute de réflexion, je décidais d'en apprendre plus sur mon frère aîné, demandant sagement : « Alors ... Tu es aussi à Harvard ? Tu es dans une des maisons ? Et ... Tu fais quoi comme études ? » Me rendant compte que je venais de l'assommer de question, je me pinçais la lèvre : «Je sais, je suis curieuse ! »

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Roxanna éclata de rire. Si avoir une sœur signifiait être heureux dès qu’elle l’était aussi, cela me convenait et les choses commençaient plutôt bien. Elle haussa les épaules, le sourire toujours aux lèvres. « Je ne pense plus que ce sera nécessaire non ... De toutes manières maintenant que je sais qui tu es tu seras encore moins discret ! » Petite pique, petite taquinerie, mais qui fit s’afficher un autre sourire. Je l’avais mérité. Et je baissais la tête, les mains levées, en signe de capitulation. Non, je le suivrais plus. Elle avait le droit d’avoir ses intimité, droit de faire des choses dont je ne serai pas au courant. Et libre à elle de venir m’en parler ensuite si elle le souhaitait. Ou pas. C’étaient les règles, je me devais de les respecter. Une minute passa, sans qu’aucun de nous ne parla, mais elle me dérangea moins que les autres. Je me sentais juste bien en sa présence. « Alors ... Tu es aussi à Harvard ? Tu es dans une des maison ? Et ... Tu fais quoi comme études ? […] Je sais, je suis curieuse !» Ce fut à mon tour d’éclater de rire devant ses propos. « Trèèèès curieuse ... Mais comme c’est toi, je ne vais rien te cacher de mes secrets. » C’était même son droit de me poser des questions. Car après tout, j’avais appris pas mal de choses ces derniers mois sur elle, mais elle ne savait encore rien de moi. Il était temps qu’on apprenne à se connaître. « Je suis étudiant en mathématiques et en informatique, mon petit côté geek intello … » Beaucoup de personnes pensaient que ces études n’allaient pas vraiment avec le fait que je sois un sportif, mais j’aimais les contractions, tout comme j’aimais le fait de réussir dans ces deux domaines. D’être là où on ne m’attendait pas. « Et je suis chez les Winthrop depuis ma première année à Harvard. » Soit la maison qui me convenait le mieux à mon avis, et je m’y sentais vraiment bien. Bien sûr, je savais que ma sœur étudiait la danse depuis son arrivée à l’université. Elle devait se douter que je devais déjà le savoir. « Je t’ai vue danser un soir, j’ai été impressionné. Tu es vraiment douée … » Je n’y connaissais absolument rien, mais elle m’avait laissée bouche bée ce soir-là. Et je sentais le besoin de lui faire savoir combien j’étais fier d’elle.

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J'ai toujours été très curieuse, ce n'est pas nouveau, en revanche, je respecte également lorsque les gens décident de garder le silence. Or, je ne posais pas aujourd'hui des questions trop intimes à Sheldon, je me doutais donc qu'il allait me répondre. Cependant, le jeune homme ne manqua pas de me faire remarquer également à quel point j'étais curieuse. Eh, oh, il allait bien falloir qu'il s'y fasse, à ce que je sache une petite sœur est faite pour emmerder le monde. « Trèèèès curieuse ... Mais comme c’est toi, je ne vais rien te cacher de mes secrets. » Je ris légèrement, ses « secrets », je n'allais pas non plus lui demander de me raconter tout ce qu'il avait a cacher, disons simplement que je voulais commencer à découvrir ce frère dont je ne savais rien en dehors du nom. J'écoutais attentivement Sheldon alors qu'il m'expliquait quelles études il faisait sur le campus. Et dire que mon propre frère était dans la même université que moi depuis le début... Ça pour de la coïncidence. « Je suis étudiant en mathématiques et en informatique, mon petit côté geek intello … » J'arquais un sourcil, avant de hocher la tête. Étrange, je le visualisais plus comme un sportif également qu'un geek, mais si cela lui plaisait, c'était le principal. Il poursuivit sur son choix de maison, l'opposé de la mienne : « Et je suis chez les Winthrop depuis ma première année à Harvard. » En revanche, là j'étais moins surprise. Il avait vraiment la carrure et l'allure d'un Winthrop, ces beaux gosses et hommes à femmes. D'ailleurs, je me demandais s'il avait une copine. Je lui demanderais plus tard. « Je vais souvent chez les Winthrop, deux de mes meilleurs amis y sont, si ça se trouve je t'ai déjà vu sans même m'en rendre compte ! » J'esquissais un sourire, avant de croiser les jambes et de caler correctement mon dos contre le banc, observant alternativement mon frère, et le parc. Sheldon reprit la parole, abordant un sujet qui me surpris: « Je t’ai vue danser un soir, j’ai été impressionné. Tu es vraiment douée … » Je tournais directement la tête vers lui, rougissant faiblement. Surement s'était-il rendu à une des représentations des élèves de danse d'Harvard, auxquelles je participais toujours. Savoir qu'il avait voulu me voir danser me faisait vraiment plaisir, même s'il ne me connaissait pas, il avait voulu apprendre à me découvrir.. « Merci ... C'est gentil, et ça me touche. Je fais de la danse depuis un petit bout de temps, mais bon, je fais toujours en sorte de m'améliorer avec ces études ! » Je remarquais alors en même temps que le soleil commençait à se coucher, et que je n'avais plus de bus pour rentrer sur le campus. Je tournais la tête vers Sheldon :« C'est pas que j'aime pas être avec toi dans ce parc mais .. Tu retournes sur le campus toi ? Je voudrais éviter de rentrer trop tard avec ces courses ... » Je terminais ma phrase en désignant les sacs plastique à mes côtés.

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Je la vis sourire quand j’évoquais devant elle le fait qu’elle connaitrait bientôt tous mes secrets. Je répondrais certes à toutes les questions qu’elle me poseraient, mais je savais que je resterait évasif sur certains points, notamment concernant ma vie sentimentale pas vraiment stable depuis quelques années. Je n’avais rien à me reprocher, mais je savais que nombre de filles n’approuvaient pas ma condition qu’elles qualifiaient de « dom juan à deux sous ». Quand j’évoquais mes études, je la vis lever un de ses sourcils avant de juste hocher la tête, comme pour se rattraper. C’est vrai que je n’avais pas vraiment le physique de l’emploi, et beaucoup de personnes étaient surprises de mon parcours, et de mon envie de devenir ingénieure, mais au moins ,j’étais la preuve vivante qu’on pouvait conjuguer sport et études sans soucis. Ce que j’aimais beaucoup. Quand j’évoquais ma présence chez les Winthrop depuis mes premiers jours sur le campus, son visage s’éclaira à nouveau. « Je vais souvent chez les Winthrop, deux de mes meilleurs amis y sont, si ça se trouve je t'ai déjà vu sans même m'en rendre compte ! » Autant j’avais passé des heures à l’espionner, à en apprendre un maximum sur elle, mais sitôt rentré chez les Winthrop, j’essayais vraiment de passer à autre chose, de la sortir de ma tête. D’oublier ce que j’appelais ma « névrose ». Mais lui dire ça n’aurait servit à rien. Autant rester évasif. « C’est possible. » J’accompagnais mes paroles d’un simple haussement des épaules, avant de changer totalement de sujet, et d’évoquer le soir où je l’avais vu danser. Si je devais être franc, je n’avais jamais été attiré par cet art, je trouvais même la danse plutôt barbante. Mais pour elle, pour la voir davantage, pour encore mieux la comprendre, j’avais fort l’effort d’assister à une représentation. Que ce soit elle avait surement contribué au fait qu’elle m’avait bluffée ce soir-là, à la fois concentrée et tellement aérienne dans ces gestes. Un vrai ange. Mon compliment sembla la toucher car lorsqu’elle tourna à nouveau la tête vers moi, je vis que ses joues avaient légèrement rougies. « Merci ... C'est gentil, et ça me touche. Je fais de la danse depuis un petit bout de temps, mais bon, je fais toujours en sorte de m'améliorer avec ces études ! » Pour moi, elle n’avait besoin d’aucune amélioration, sa prestation avait été parfaite pour moi. Mais je savais bien que tout le monde avait tendance à se dévaloriser, je me contentais donc de lui sourire. « C'est pas que j'aime pas être avec toi dans ce parc mais .. Tu retournes sur le campus toi ? Je voudrais éviter de rentrer trop tard avec ces courses ... » Je regardais l’heure sur la montre attachée à mon poignet, effectivement, le temps avait filé à vitesse grand V. « Je vais rentrer avec toi. Je n’ai plus rien à faire en ville. » En sous-entendant que j’étais venu ici pour elle, et que maintenant que je lui avais parlé, que notre lien familial avait été mis à jour, et accepté de sa part, je pouvais retourner à Harvard la conscience bien plus tranquille. J’allais lui proposer de retourner à l’arrêt de bus, lorsque je me rappelais que le dernier nous était passé sous le nez une bonne demi-heure auparavant. Les solutions pour rentrer étaient limitées. « J’avais aussi pris le bus, ma voiture est restée au campus. Il ne nous reste plus qu’à rentrer à pied … à moins que tu préfères prendre un taxi ? » Elle était plutôt chargée et je comprendrais tout à fait qu’elle préfère éviter de marcher. Même si dans ma tête, je savais déjà que je m’occuperai de porter ses sacs si elle choisissait la première solution.

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Je venais totu simplement de passer une journée incroyable. J'étais sortie dans le simple but d'aller faire quelques courses, et voilà que je me découvrais un frère aîné au détour d'une rue. Je n'en revenais tout simplement pas, et j'étais convaincue qu'il allait me falloir un certain temps, pour parvenir à m'habituer à la situation. Après tout ... J'ai du vivre durant des années en me disant que j'étais seule au monde, et que je n'avais plus la moindre famille, et bim, Sheldon arrivait dans ma vie, ce frère qui avait été abandonné à la naissance .. Qui des années durant avait été seul, exactement comme moi. Peut-être était-ce cette raison qui faisait que déjà, dans un certain sens, je me sentais proche de lui. Mais il était temps de rentrer, j'avais des courses à ranger, et je n'aimais plus vraiment traîner la nuit en ville ces dernières semaines. « Je vais rentrer avec toi. Je n’ai plus rien à faire en ville. » me dit alors Sheldon, alors que je venais de faire remarquer qu'il était relativement tard, et peut-être l'heure de retourner sur Harvard. Je hochais la tête, contente à l'idée qu'il ne préférerait pas rentrer de son côté, et j'empoignais mes sacs, me redressant pour quitter le banc. « J’avais aussi pris le bus, ma voiture est restée au campus. Il ne nous reste plus qu’à rentrer à pied … à moins que tu préfères prendre un taxi ? » Je secouais la tête de gauche à droite, hors de question de payer un taxis alors que je suis jeune et que j'ai des jambes. J'entrainais déjà Sheldon en dehors du parc, me justifiant sur mon refus en déclarant simplement : « A quoi bon payer carrément un taxi alors que le campus n'est pas si loin ? » J'esquissais un sourire, passant les portes du parc alors que Sheldon voulait déjà attraper mes sacs. Ah non ! Je tirais dessus en riant légèrement. « Je vais pas mourir en portant mes sacs jusque chez les Cabots, promis, faut que je garde de la force ! » Le jeune homme fut contraint de rendre les armes, et j'esquissais un sourire fier en marchant tranquillement vers l'université. Le chemin se déroula presque en silence, nous nous posions quelques questions de temps à autres, histoire d'apprendre à se connaître, mais j'avais encore du mal à me .. Débloquer. A m'habituer au fait qu'après tout, cet homme partageait le même sang que moi. Au bout d'une dizaine de minutes, durant lesquelles Sheldon avait fini par réussir à me piquer mes sacs, nous arrivions devant la maison Cabot. Je récupérais mes sacs, et j'ouvrais la porte du bâtiment. « Bon eh bien ... A la prochaine ? J'vais au summer camp; la semaine prochaine, après les exams ... Si t'y vas aussi .. » J'avais l'impression d'être une de ces adolescentes éprises d'un homme qui ne savaient pas comment donner un rencard. Sauf qu'en occurrence, je ne savais pas comment revoir mon .. Frère. J'esquissais un sourire léger, me rehaussais sur la pointe des pieds pour déposer une bise sur la joue de Sheldon, et m'engouffrais dans la maison, encore un peu perturbée par cette folle après midi. Jude n'allait jamais me croire.

FIN DU RP - Et désolé du retard -

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