MANCOLN ✮ Beauty and the beast.

N'empêche, c'était une bonne idée de venir ici. J'étais pas tellement allé en vacances pendant que j'étais petit, mes parents n'étaient pas les plus riches du pays. On se débrouillait mais quand on partait en vacances, c'était un budget sur deux, trois ans. Du coup, ouais, c'était pas forcément évident. Maintenant que je suis assez autonome, j'avais la chance de pouvoir choisir mes destinations et puis même ceux avec qui j'y allais. Et faut dire que l'Arizona, ça tapait fort le soleil. Du coup, j'avais tendance à me lever tôt, somnoler la journée en mode espagnol avec leur siesta et puis m'amuser le soir. Là, j'avais eu un coup de barre et je m'étais foutu derrière un buisson pour somnoler un coup avant d'aller m'éclater avec des potes. Sauf que bon, forcément, il faut que rien ne se passe comme prévu. J'étais réveillé par une main qui était en train de tripoter mon pénis. Et merde quoi, j'étais un homme et j'étais complètement impuissant sur ma façon de réagir à ce genre de caresse. Quelle idée de porter un short de bain assez fin. Si j'avais eu un jean, ça aurait été plus compliqué pour lui.. ou elle. Ugh. Me redressant assez rapidement, je faisais face à une jolie jeune femme - heureusement j'ai envie de dire - qui avait l'air d'être assez gênée par le geste qu'elle venait d'avoir à mon encontre. « Je sais que j'suis beau garçon mais... la prochaine fois, tu pourrais demander si j'suis consentant ? » disais-je en rigolant, mes mains placées pour cacher ce qu'elle venait de toucher.

J'étais un mec et je ne pouvais pas forcément contrôler comment mon corps réagissait dans certaines situations. Comme là par exemple. Quelqu'un est venu agripper mon pénis sans me demander mon avis et forcément, j'avais pas la meilleure réaction qui soit. Fallait que je pense à quelque chose de pas sexy du tout. C'était compliqué, parce que je me rendais compte bien assez vite que la femme qui l'avait fait... bah elle était canon. « C'est pas grave, t'en fais pas... non pas que ça m'arrive souvent mais.. enfin, t'en fais pas » Ouais, ça restait quand même bien awkward comme situation et puis je supposais bien qu'elle avait envie de se terrer dans un trou pour ne plus en sortir. Gentil comme je suis, je lui évite d'empirer son état. Un bracelet ? C'était ça la raison de tout ça ? Je m'accroupissais et je cherchais donc le bracelet en sa compagnie et, quand je l'avais dans mon champ de vision, je le reconnaissais. C'était étrange, parce que ça faisait des années que je ne l'avais pas vu. C'était moi, moi qui l'avait offert à cette fille là, durant des vacances. « Manu..? » J'attrapais le bijou et je relevais le regard sur la jeune femme, restant accroupi parce que ça cachait le début d'érection que j'avais.

Bon, je devais me calmer et tout irait bien, rien ne serait visible et on repartira dans nos vies respectives. Mais en attendant, je devais faire en sorte que tout redevienne normal dans mon anatomie et c'était pas encore le cas. C'était bien pour ça que je restais accroupi face à la jeune femme. Le bracelet, je l'avais reconnu et forcément, ça ne pouvait être qu'une seule fille. Et quand je lui ai dit, elle a eu l'air d'être assez surprise et se demandait même de comment je connaissais son prénom. Bon, évidemment, elle ne m'avait pas reconnu mais c'était pas si grave. « Le bracelet.. C'est moi qui te l'ai offert y'a des années » Autant dire, une éternité. Mais ouais, c'était bien moi celui qui lui avait offert, je reconnaitrai ce bracelet entre mille. Un million même. C'était durant des vacances et.. ouais, j'avais échangé mon premier baiser avec cette fille. Ça s'oublie pas. Et puis maintenant je rougissais parce qu'elle parlait de mon état actuel et j'en avais pas tellement envie. Merci la discrétion. « Vu comment tu m'as tripoté, j'suis étonné que j'en sois pas à un stade plus élevé t'sais » Genre bien plus poussé quoi. Non, là ça allait, c'était que le début et ça allait vite s'enlever. Je l'espère.

Ouais ouais, on est con quand on est jeune, quitte à offrir un bracelet à une fille qui t'appelle "la bête". Elle venait de le refaire et j'étais toujours pas fan de ce surnom, mais bon, je peux pas lui en vouloir. J'étais vraiment pas top à l'époque. Pas autant que maintenant tout du moins. Quoiqu'il en soit, c'était tant mieux qu'on laisse tomber la façon dont mon corps avait réagi sous ses caresses parce que je n'en étais pas particulièrement fier. J'esquissais donc un simple petit sourire avant qu'elle ne se rapproche de moi, me secouant alors d'une manière qui aurait pu me faire tomber à la renverse. Heureusement que j'avais un peu d'équilibre, assez pour rester sur mes deux pieds. « Pas forcément non, tu sais l'adolescence ça suffit pour certains » dont moi. Mais bon, fallait pas être jaloux forcément, j'avais quand même fait des efforts pour rester un beau garçon. Je ne me repose pas sur mes lauriers. « Bah, j'suis à Harvard depuis quatre ans maintenant, j'rentre en cinquième année à la rentrée. Et toi ? » disais-je en souriant alors que je venais m'installer, la bosse entre mes jambes s'étant alors estompée. Encore heureux que ça n'ait pas duré des heures et des heures. Et puis bon, c'était quand même une jolie fille alors sa présence à côté de moi n'a pas forcément facilité la tâche. Il est clair qu'en plus d'être mon premier baiser, j'aurais pas craché pour qu'elle soit plus. Mais là, valait mieux éviter, je suis pas du genre à me taper la première venue.

Me retrouver face à Manu, ça faisait quand même remonter de sacrés souvenirs. Je veux dire, c'était la première fille que j'avais embrassé donc bon, ça marque quand même pas mal. Et si elle n'avait pas eu ce bracelet perdu, je crois pas que je l'aurais reconnue en fait. Et elle, clairement, avait eu du mal à me reconnaitre. Faut dire que, comme j'ai dit, l'adolescence avait fait son boulot et j'étais plus du tout le même. Non pas que je veuille me vanter ou quoi, mais j'étais quand même plutôt pas mal dans mon genre quoi. Je me mis alors à sourire en sentant son petit coup dans mon ventre, me pliant même légèrement pour éviter un choc bien plus puissant que voulu mais c'était quand même sur le ton de la rigolade. « Non, je sais, t'en fais pas c'est juste que... woaw quoi. Ça fait si longtemps. J'ai l'impression c'était durant une autre vie » En tout cas, elle avait bien grandi elle aussi et je ne regrettais pas notre premier baiser échangé tous les deux. Maintenant, si jamais je dois le dire à un pote, je serai plutôt du genre "T'as vu le canon là ? J'l'ai déjà embrassé". Ouais bon non, j'suis pas trop du genre vantard non plus donc à éviter. « Une petite amie ? Pas vraiment non. Je crois pas que le côté passionné d'histoire attire tant que ça les filles tu sais » Non pas que ça les attirait pas du tout, j'ai eu des relations plus ou moins sérieuses par le passé, mais pour l'instant j'étais un rat solitaire, en quête de vacances et de solitude. Et puis de soirées et d'amusement, évidemment;