reunions really unexpected. (LINCAËL)

Les souvenirs remontent à la surface. De mon enfance à mon adolescence. Je suis entièrement chamboulé face à mon frère. Cela fait plus de cinq ans que je n'avais pas vu mon jumeau. Depuis que mes parents ont décidés de me mettre à la porte du domicile familial en cause de mes conneries consécutives. Une fois de plus, je reste impassible devant les propos blessants de mon frère. Lincoln savait y faire pour me blesser. Il y a plus aucun doute là-dessus. Je m'étais éloigné de lui pour avoir une meilleure vue. Cependant, j'entendis les derniers propos que Lincoln venait de me lancer me fit faire demi-tour immédiatement. Je viens à lui faire face sans pour autant, lui montrer un quelconque sentiment. « Tu n'es pas comme les autres ... je n'ai pas parce que je ne me confie pas à toi, que tu ressembles aux autres. Faut arrêter la parano. J'ai toujours été ainsi, tu le savais très bien. Même à mes potes je n'arrive pas à me confier. J'ai un problème, j'en suis conscient. Mais, faut arrêter de croire que c'est parce que tu n'es pas important pour moi. » Je l'ai abandonné certes. Or, ce fut ma plus grande et mauvaise erreur de toute ma vie. Je m'en voudrais jusqu'à ma mort. J'emmènerais ce sentiment jusqu'à ma tombe.

Je me voulais blessant parce que j'étais blessé. Il ne savait pas ce que ça faisait que de se faire rejeter par son frère, sa moitié. Autant, on aurait pas été jumeau, je pense que ça serait mieux passé. Mais là... On a toujours eu ce lien très fort, celui des deux frères inséparables que rien ne peut se mettre en travers. Et lui, il se barre à la première difficulté. « Parce que je suis moins que tes potes ? De mieux en mieux. Tu sais quoi Sam ? On va s'en tenir à ce qu'on fait le mieux depuis près de cinq ans : s'ignorer et vivre nos vies chacun de notre côté. Aie une vie remplie de potes et de fêtes et de tout c'que tu veux, j'en ai plus rien à foutre » Certes, il était du genre à pas se confier, à pas parler, j'étais un peu comme lui. Mais c'était pas une excuse. J'étais supposé savoir tout de lui, et au final, j'étais considéré que comme un "pote" parmi ces potes, et encore. Il n'arrive même pas à m'dire ce qu'il a sur le coeur ou quoi. Alors ouais, j'abandonne. Pour de vrai. À quoi bon ? On n'arrivera pas à s'entendre lui et moi, tant il reste buté sur ses idées.

Pour le coup, Lincoln savait dire les mots blessant à mon encontre. Même si je ne montre rien. De le voir aussi indifférent face à-moi, me déstabilisait. Cela me rend faible. Puisque mon frère à toujours était la personne qui savait me rendre fort. Sauf, qu'encore une fois je n'arrive pas à dire les mots qu'il faut pour essayer de raisonner Lincoln. Je m'enfonce tout seul au fur et à mesure que je lui parle. D'ailleurs, j'ai envenimé les choses entre nous avec mes simples paroles. Encore une fois, la meilleure chose que je devrais faire c'est parti. « Pourquoi tu déformes mes propos à chaque fois ? Est-ce que j'ai dit que tu étais moins important que mes amies ? Tu as toujours été la personne LA plus importante dans ma vie. Et même si je t'ai abandonné, j'ai toujours essayé de savoir ce que tu devenais mais, c'était compliqué. Puisque les parents ne voulaient pas me donner de tes nouvelles. » Après qu'il veuille me croire ou non. J'en avais plus rien à faire maintenant. Au moins, je lui aurais dit ce que j'avais sur le coeur. C'est déjà une grande première pour moi. J'espère qu'il s'en rendra compte ...

Depuis que Sam s'était barré de la maison à la demande des parents, je m'étais construit comme une carapace pour me protéger. Il était hors de question que quelqu'un vienne me blesser autant que lui pouvait le faire. Alors clairement, quand il était mon interlocuteur, ma façon de me protéger était au summum. Si je pouvais être méchant, c'était bien parce que c'était lui en face, et pas un autre. « Sam, on était assez grand pour avoir des téléphones à l'époque. Va pas me dire que la seule façon d'avoir de mes nouvelles, c'était par les parents. On avait des potes, tu t'souviens ? Des potes en commun parce qu'on était tout le temps fourré ensemble ! » Cette conversation était blasante, pour un début de vacances. C'était surtout cette façon de remuer le passé qui était des plus blessants. « Tu sais ce qui s'est passé après ton départ ? Tout le monde me demandait où tu étais, ce qui t'étais arrivé ? Et quand bien même j'arrivais à dire ce qui s'était passé, personne ne comprenait pourquoi t'avais également coupé les ponts avec moi. Personne. » Merci Sam de me foutre le cafard en venant me reparler. Tellement de rancoeur, de rancune que je sais pas si on arrivera un jour à arranger les choses.

J'ai été un gros égoïste en quittant le domicile familial. Je m'en rends compte bien trop tard. Une semaine était déjà passé. Je ne pouvais plus faire de retour en arrière. Puisque j'étais persuadé que Lincoln ne m'aurait jamais pardonné le fait que je l'aie abandonné sans le moindre remord. Pourtant, cela m'a énormément coûté de partir sans lui. Mais, je ne pouvais pas lui offrir une vie aussi merdique que la mienne. Je m'en refusais d'avance. « Sauf, que j'ai dû changer de téléphone parce que le mien avait mal terminé suite à une bagarre et, j'avais perdu tout mes contacts. Crois-le ou non, c'est la stricte vérité ! » J'ai essayé un nombre incalculable de fois de récupérer son numéro auprès des parents mais, ils ne me l'ont jamais donné. Pour la simple raison, qu'ils ne voulaient pas que Lincoln devient comme moi. « J'ai été le roi des cons. J'aurais beau m'excuser, je sais que tu me le pardonneras jamais ! Je m'en fais une raison, même si c'est blessant. » Je me rends à l'évidence, jamais on pourra arranger les choses un jour. Mais, je continue à l'espérer secrètement. Qui sait ? Toutefois, s'il veut réellement que je l'éloigne de lui, je le ferais à regret. « Tu veux réellement, que je m'éloigne de toi ? Que je ne te donne plus de nouvelle ? »

C'était pas l'idéal que de me retrouver face à Samaël maintenant, après cinq longues années de silence. Mais c'était pourtant en train d'arriver et fallait qu'on arrive à communiquer sans s'engueuler, ce qui n'était pas forcément chose facile puisque la rancune prenait le dessus sur le reste. Il avait des excuses, toujours des excuses. Est-ce que je le croyais ? Je ne pense pas non. « Je sais pas si j'te pardonnerai un jour, peut-être, qui sait. Mais tu sais même pas ce que ça fait.. tu sais pas et je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi. Tu vois, j'suis tenté de te le faire comprendre la manière forte, tu comprendras comme ça que tes excuses ne servent strictement à rien » Je commençais alors à croiser mes bras contre mon torse, signe de mon renfermement sur moi-même. Après tout, j'avais de quoi. Position de protection, comme un bouclier, contre celui qui m'avait fait le plus de mal. « Ça changera pas des cinq dernières années »

Devoir faire face à Lincoln après cinq longues années de silence radio, ce n'est pas évident à gérer. Surtout quand on aperçoit toute la rancœur que Lincoln peut porter pour son jumeau. Puis, ils doivent parler sans s'engueuler mais, ce n'est pas une mince affaire. Samaël n'y arrive pas, surtout pas quand il voit Lincoln lui parlait ainsi. C'est compliqué pour lui de canaliser son énervement. Il ne veut pas blesser Lincoln donc il reste neutre dans ses propos. Il essaye tant bien que mal de s'expliquer calmement. « Très bien, je sais à quoi m'en tenir dès à présent. Mais, ne vient pas me dire un beau jour que je n'ai pas essayé de me rabibocher avec mon frère. Puisque pour l'instant c'est lui qui me repousse, une chose que je comprends. Cependant, je ne vais pas passer le reste de ma vie à m'excuser ... déjà ce n'est pas dans ma nature. » Héla-t-il en croisant les bras face à son frère. « J'ai compris le message Lincoln. Je te souhaite malgré tout d'avoir une vie heureuse même sans moi ... » Rétorque-t-il en s'éloignant petit à petit de son frère. C'est terminé de courir après une personne qui en a strictement rien à faire de vous. Terminer de gaspiller de la salive inutilement, puisqu'on refuse d'accepter des excuses ...

La rancoeur, c'était mauvais pour les relations. Je le savais, je le sentais. Une part de moi voulait juste prendre mon frère dans les bras, tout simplement être heureux de sa présence et reprendre tout de zéro. Sauf que non, je pouvais juste pas laisser passer tout ce qui était arrivé il y a cinq ans. Il m'a abandonné et j'avais envie qu'il se batte pour vouloir être dans ma vie. Qu'il me fasse comprendre que ça vaut le coup de l'avoir de nouveau avec moi et qu'il ne m'abandonnera plus jamais. C'était peut-être con comme façon de voir les choses mais c'était comme ça et pas autrement. « J'avais bien compris que c'était pas dans ta nature, t'en fais pas Sam. » Ouais, parce que Sam ne fait pas les trucs qui ne sont pas dans ses habitudes. Vouloir récupérer sn frère par exemple. Bah c'est ça, bon vent et bon débarras. Tsss. « Yep » Et voilà. Une super altercation des frères Lancaster. Putain il vient juste de me plomber la journée. Faisant alors demi-tour, j'retournais au camping dans le but de ruminer dans ma caravane.