FAITES-VOUS PLAISIR AU ROYAUME DU CANAPE ₪ SHAE PERCHEE

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Harvard était peut-être en vacances, mais sachez que les super-héros ne prennent pas de vacances. C’est ce pourquoi Martin faisait marcher son business même l’été, il pouvait même dire que son chiffre de ventes montait à une vitesse exponentielle. En fait, pour vous endormir le soir, ça sert à rien de compter les moutons, hein. Il suffit de compter les toxicos de Cambridge, ou du Grand Canyon, parce que parfois la jeunesse dorée s’enjaille là-bas, pourvu que quelques-uns tombent dedans et là ce serait vraiment les vacances. En fait, les étudiants de Harvard étaient comme les Ch’tis. Ils vont à Mykonos, Miami, Las Vegas, Phoenix, m’voyeeez. Tout ça pour dire, donc, que ce soir, Martin bossait. Il profitait de l’apéritif de bienvenue au bar – et donc de l’afflux de la foule – pour aller à la rencontre de ses quelques clients. Bon, ce soir, il ne devait fournir que Shae, sa cliente la plus fidèle ces derniers temps. Il commençait tellement à connaître ses goûts qu’il lui faisait un mélange spécial, un genre d’anti-dépresseur qui te fait voir la vie en rose et dont les effets s’atténuent lentement pour limiter la casse pendant le retour à la réalité. Ouais, Martin gérait aussi le service après-vente, quelle éthique ! Revenons aux affaires. Martin reconnut au loin sa cliente qui était accompagnée d’individus lambda. Il fallait qu’il fasse diversion pour l’attirer dans un coin plus tranquille sans que ce soit suspect. S’approchant doucement d’elle, il prit sur le chemin un parasol à cocktail qu’il glissa entre ses dents. Puis il arriva avec une démarche à la Ricky Martin et attrapa par la main Shae afin qu’elle s’immisce hors du groupe. « Guapaaa guapa, je vous emprunte votre copine ! » lâcha-t-il machinalement avec un accent espagnol à couper à la scie. Et puis il entama quelques pas de salsa/tango/macarena, jusqu’à se retrouver dans le dos de Shae en mode danse du bassin, ce qu’il faut de proximité pour lui glisser ; « T’as pas oublié l’argent, j’espère ? » Ouais, vous voyez, c’est pour ça que Martin se ferait jamais pécho pour trafic de drogue. Il avait le sens de la communication et savait  se mouiller la chemise pour aborder ses clients sans que ça paraisse suspect.

Shae pot

Copyright Clochette

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Shae avait toujours trouvé ça particulièrement ridicule de déprimer, une perte de temps, il y avait tellement mieux à faire que passer ses journées à procrastiner avec un sorbet à la fraise – pas fan des glaces à la vanille la demoiselle – en se demandant très philosophiquement : pourquoi la vie pourquoi la mort ? Avant de se demander si Brune Jenner a bien fait de devenir une fille, parce que la vie de meuf, on ne la souhaite à personne. Non, suite à une déception amoureuse, Shae était plus du genre à chercher à se trouver sur le même lieu de vacances que Leonardo DiCaprio pour être la prochaine grande blonde avec qui il ferait gouloum gouloum dans la case. Et là, grand mystère de l'été, elle ne se remettait pas de s'être fait plantée fois deux par … Attendez, Adam n'était pas son copain, Alaska n'était pas sa copine ? Alors où était le problème ? Non vraiment ça n'avait aucun sens, Shae avait y réfléchir, elle trouvait presque plus aisé de trouver la localisation de l'Atlantide. Mais si encore elle se contentait de ça, non, la blonde avait trouvé un truc magique pour se sortir de son état pseudo-dépressif pourri, et cette solution s'appelait Martin. Attention, ce n'était pas Martin lui-même, noooon la solution n'était pas qu'elle avait flashé sur Martin, qu'il lui avait réparé son petit cœur et qu'ils vivaient désormais heureux sur leur matelas de piscine commun, la seule chose que Shae trouvait potable chez le jeune homme c'était bien sa faculté à produire des méthamphétamines dans sa caravane à la Breaking Bad. Elle était d'ailleurs en pleine représentation de sa beauté au centre d'un cercle de soupirants lorsqu'elle le vit arriver, elle adressa un pauvre sourire désolé aux gens avec qui elle était jusque là, entrant dans le jeu du jeune homme – bah ouais elle y voyait un intérêt quoi. « J'ai une tête à oublier l'argent ? T'as pas oublié la marchandise non plus, j'veux pas en être réduite à les fumer mes billets, attends on va dans un coin tranquille c'est cramé là. » dit-elle en se débarrassant de la proximité approximative qu'il avait instauré pour venir lui racketter son argent.

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L’astuce pour être un bon dealer, c’est d’adopter le caméléon style. Non, j’parle pas d’imiter l’autre kéké là-bas avec son string de bain vert fluo, ses tongues orange Quincy, sa banane galaxy et ses poils blonds de bite labrador. Le caméléon, c’est quelqu’un qui s’adapte rapidement à son environnement, qui peut se camoufler sous n’importe quelle personnalité sans problème. Voyez, Martin, super crédible en Antonio Banderas pro de la salsa avec un parasol entre les dents. Si un jour il a le temps – et s’il obtient le collier d’immunité pour pas être viré au prochain conseil avec la police municipale – il songera à écrire un bouquin ’dealer pour les nuls’. ça aiderait beaucoup de monde. Peut-être même un peu trop de monde pour que ce soit légal.  En tout cas, Shae ne savait pas apprécier le professionnalisme de Martin, mais ce dernier ne lui en tenait pas rigueur. Elle était une cliente très professionnelle également, pas le genre à vendre son corps pour trois grammes d’aphrodisiaque. D’ailleurs, je le dis là, mais ça ne sert à rien de payer Martin en nature. Professionnalisme un jour, professionnalisme toujours. Du coup, il se contenta d’acquiescer quand Shae proposa d’aller dans un coin tranquille. Le Tchèque avait déjà repéré les lieux, il savait exactement où ils devaient procéder à l’échange. « Là-bas y a les sanitaires. Mais c’est des toilettes à la turques donc y a jamais personne. » C’est quand même l’invention la plus naze au monde ça, les toilettes à la turque. J’aurais dû profiter d’avoir une bff germano-turque en Finlande pour lui demander le pourquoi du comment de ces chiottes. Il l’attrapa par le poignet et la guida jusqu’au point de repère, veillant à jeter un regard salace aux soupirants de Shae, pour qu’ils croient qu’ils partent faire crac-crac boom tantôt afin de ne pas être dérangé. Ouais ouais, il pensait à tous les détails. Une fois en sécurité, il mit sa main dans sa poche, conservant entre ses doigts le sachet transparent (fermé par un petit ruban bleu pour faire plaisir à Zéphyr). Il ne le sortit pas tout de suite, préférant voir les billets en premier. « Par contre, j’ai pas augmenté la dose comme tu me l’as demandé. Si j’le fais, compte tenu de ta taille, de ton poids et de la fréquence à laquelle tu commandes, tu risquerais de faire un arrêt cardiaque au bout de 4,73 pilules. » Le mec, il a tout calculé. Non mais c’est bon, qu’il lui donne ses pilules anti-dépression OK. Mais il ne voulait pas avoir la mort de Shae sur la conscience. C’est pas bon pour le business de médoc.

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Martin avait l'art d'allier le fond et la forme comme personne. Il aurait sûrement plus à ma prof de français qui mettait un point d'honneur à nous apprendre à bien former nos lettres afin de plaire au correcteur. En y repensant, j'aurais peut-être du mettre quelques cœurs à la place des points sur les i et je ne sais pas trop quoi encore, bref faire du charme au professeur grâce à la sensualité avec laquelle j'écris mes m. Bref, discrétion rimait avec toilettes sales, douteuses et sombres pour le jeune homme. Soit, la blonde préférait toujours ça plutôt qu'il crie sur les toits que sa cliente la plus fidèle était la sage et gracieuse Shae. Elle se demandait si ses tendances junkies des derniers temps lui vaudrait d'être virée des Cabots ou pas. Peu importe ça lui donnerait des heures en plus à consacrer à ses plans douteux et ses chers Nemesis. Quoiqu'il en soit, Shae mit ses goûts de luxe de côté le temps de récupérer son précieux trésor – qui lui avait coûté aussi cher qu'un week-end Spa dans un cinq étoiles soit dit en passant. « Tu m'étonnes. » lâcha-t-elle avec un petit air snob qu'elle aimait bien prendre pour prouver qu'elle était bien dégoûtée comme il faut. Avec un rictus moqueur aux lèvres, elle récupéra le petit sachet, bien trop joliment présenté pour que ce soit ce garçon qui ait fait ça. La blonde le soupçonnait de travailler en groupe, il avait du mérite, elle n'avait jamais supporté ça. Elle haussa un sourcil en l'écoutant, ouais ouais, blablabla, ça s'était son boulot, cependant c'était fort dommage, elle commençait à bien trop avoir l'habitude de ces petits cachets magiques. « Même pas un tout petit peu ? J'ai pris du poids depuis la dernière fois, pas grand chose certes, mais deux McDo de trop et le résultat est là. » dit-elle en se mettant de profil pour désigner son ventre, c'est clair que 500 grammes de plus sur 1m75 on voit de suite la différence. Elle finit par hausser les épaules. « Enfin si tu le dis, mais du coup j'ai une réduc non ? Parce que moi j'ai prévu l'argent pour une dose plus forte, si t'as pas augmenté, j'ai une compensation non ? »

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Reclus de la soirée à deux mètres des toilettes turques, il était temps de procéder à l’échange entre Shae et Martin. Noooon, ils ne s’échangeaient pas euuux, Martin ne rêvait pas de vivre dans le corps d’anorexique-anémique à la Conroy-Williams, oooowwww. En plus elle n’avait pas assez de seins pour que Martin y trouve son compte. Ils parlaient business. Mais là, quelque chose que Martin n’aimait pas se présenta ; elle tentait de négocie. Euh, who is the boss ? Sûrement pas elle. Ah ouais OK. La meuf devait être au bout de sa vie après deux menus Best-Of. En plus, la connaissant, Shae avait fait sa fine fleur, genre en commandant une salade et non pas un Big Mac. M’enfin Martin connaissait son job – et ses équations – pour savoir que deux best-of ne justifiait pas une augmentation des doses. Il arqua un sourcil et répondit ; « Si tu me crois pas, j’peux insérer le facteur ‘je suis devenue un gros tas après deux mcdo’ dans mon algorithme mais je peux d’avance te dire que le résultat sera le même. Pas d’augmentation. Tu vas devoir faire sans. » Elle devait faire confiance à l’homme sage, et non pas l’homme singe, ça c’est Cody Bleeker mais il n’a rien à voir dans ce rp donc on s’en fout quoi. Du coup, elle demandait une reduc. Euuuh elle s’est crue chez Baboo ou quoi celle-là, des affaires à prix fous non non non. Le Tchèque garda son calme et tendit la main pour accueillir les magnifiques billets verts de la Cabot, bien que cette dernière réclamait une compensation. « De quel genre de compensation tu parles ? J’y peux rien si t’as cru que je faisais les soldes. T’es pas à H&M. » Woooow, ça c’est de la répartie btwww, super violent son ’tu t’es crue à H&M ou quoi yoooo’. Toujours est-il qu’il ne voulait pas se faire emmerder ce soir et que l’échange avait intérêt à se faire cordialement. pas avoir la mort de Shae sur la conscience. C’est pas bon pour le business de médoc.

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Qu'il continue à faire la fine bouche, la jeune femme n'aurait aucun soucis à aller trouver un autre fournisseur et irait sponsorisé une autre marque. Sérieusement ? Et alors qu'est-ce qu'on en fait du « client est roi » ? Visiblement Martin était débutant dans le commerce et n'avait que faire des vieux adages. Que diable, un peu de générosité tout de même ! Il avait vraiment une chance incroyable que la blonde ne connaissait pas cent cinquante dealers sinon elle aurait eu vite faire d'aller voir ailleurs si la marijuana était plus verte. Ah toutes ces concessions qu'on est prêt à faire pour quelques minutes de bonheur, tout ça laissait Shae songeuse, elle avait comme des envies de poésie. « Tu vas me faire croire que tu es un fin mathématicien ? Tu veux que je te dise ? Selon mon théorème personnel je vais récupérer mes billets et aller voir ailleurs, essaye de fidéliser la clientèle Pecek, conseille d'amie. » Non c'est vrai à la fin ! Il se rendait compte un peu du fric qu'elle lui avait laissé en deux mois ? Non monsieur ne pensait qu'à son petit confort de prince de la drogue, un peu de prise de risque ne lui ferait pas du mal ! Elle fit un geste de la main, un sourire un peu hautain aux lèvres. « Tu crois vraiment que le fait les soldes chez H&M ? » Bref là n'était pas la question, de toute façon parler fringues avec le jeune homme était peine perdue, à vrai dire elle se demandait même s'il lui arrivait de faire des magasins à ce garçon. Non son look sentait la friperie de loin. Il était gonflé, il lui semblait pourtant qu'elle lui laissait assez d'argent pour qu'il aille faire ses emplettes. « Et alors ? Justement innove, inspire de l'industrie à grande échelle plutôt que de rester sur tes petits acquis, je te demande pas de t'inquiéter si c'est trop fort ou pas, juste d'augmenter ma dose, qu'est-ce que ça peut te faire ? »

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Ouuuulaaaa, c’est qu’elle sortait de ses gongs la Shae. Apparemment, elle n’aimait pas qu’on lui dise non, ce qui surprenait guère le Tchèque qui s’empressa de lui faire remarquer, le ton pinçant ; « On est amis maintenant ? » C’est curieux qu’elle emploie ce terme avec lui. Puis quand elle lui demanda s’il croyait vraiment qu’elle faisait les soldes chez H&M, ça puait vraiment la question piège. Il la détailla de haut en bas, puis de bas en haut, puis de gauche à droite mais ça c’était vite fait parce qu’elle avait adopté la taille cure-dent – tout comme la personnalité – et critiqua sans vergogne ; « J’en sais rien. En général toutes les petites pétasses blondes vont s’acheter leur combi-short à fleurs chez H&M. T’es peut-être une petite pétasse blonde de luxe en fait. » Pas sûr que la traiter de pétasse de luxe la calme. Mais osef, Martin saurait gérer ses crises d’hystérie. D’ailleurs, il s’empressa de la ramener à l’ordre avant qu’elle ne se sente plus. « ça me fait que si tu fais une attaque, ça va me faire de la mauvaise pub, OK ? Et j’commence à me dire qu’il faut que tu diminues ta conso. Conseil d’ami. » Il reprit exactement les mêmes mots de Shae, en imitant son petit ton tranchant. En fait, il s’inquiétait plus qu’il ne l’aimerait pour Shae. Aussi surprenant que cela puisse être, il trouvait cette petite pétasse blonde accro à ses pilules du bonheur plus qu’attachante. « Pourquoi t’en as besoin en fait, hein ? Arrête, t’as tes espèces de soupirantes qui te suivent à la trace comme les poules suivent leur grain. Tu les domines. Tu vas pas me dire que t’as besoin de CA pour gérer ta vie, STP, joue pas avec moi. » Et merde, le voilà faire ce qu’il redoutait le plus ; le psy pour ses clients. C’était pas son job. Il vendait ses cachetons, s’assurait qu’on le payait à temps et basta. Il devrait l’appliquer avec Shae sans sourciller.

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Sa question paraissait presque solennelle, mais malheureusement Shae n'était pas sure de pouvoir lui fournir la réponse qu'il devait souhaiter avoir ; à savoir que oui, ils étaient amis. La blonde se ravisa, elle ne voulait pas lui briser le cœur, et au fond ces derniers temps elle passait plus de temps avec Martin à échanger billets contre pilules qu'avec ses amis. S'il lui en restait évidemment. « Pas tout à fait. » grimaça-t-elle avant de l'écouter critiquer son style vestimentaire. Ou bien brosser son portrait psychologique. Un peu des deux sûrement. Néanmoins, ça l'amusait assez en fait, pas du genre à se voiler la face sur l'image qu'elle renvoyait à la société. « Je préfère ça, j'aime pas être mélangée à la foule des pétasses blondes, je préfère autant que tu reconnaisses que je suis un cran au dessus. » Mais qu'est-ce qu'elle pouvait s'en foutre des répercutions de son éventuelle mort sur les ventes de Martin. Bon au fond ça la gênerait un peu de le foutre dans la merde, il devait se nourrir, subvenir à ses besoins. Cependant, elle n'acceptait pas qu'il juge sa conso, elle faisait ce qu'elle voulait, elle s'en moquait de ce qu'il pensait, elle prenait autant de médocs qu'elle voulait, il ne voulait pas augmenter sa dose ok, mais de quel droit se permettrait-il de la baisser ? « Et pourquoi ? T'es pas mon père, je fais ce que je veux, je te paie tu te tais, d'accord j'oublie l'idée d'augmenter ma dose, mais laisse-moi au moins l'actuelle ! » La jeune femme croisa ses bras sur sa poitrine – enfin pas qu'elle en ait une imposante – mais il était tombé sur le casque ou quoi ? Pourquoi elle en avait besoin ? Non mais ça va pas elle allait pas lui dire ça à lui. Elle jeta un coup d’œil aux filles que désignait Martin, qui la suivait effectivement comme des abeilles suivent un pot de miel – ou des mouches suivent une bouse au choix. « Oh elles, elles sont un peu chiantes, pas le genre de filles avec qui on s'éclate, elles sont gentilles, elles me tiennent compagnie. Puis tu connais pas ma vie, si tu crois que ça se résume qu'à ça, tu te trompes. » Sortez les violons, et puis d'abord ça n'intéressait pas Pecek de savoir les problèmes sentimentaux de Shae, allez fais péter les médocs qu'elle puisse partir en paix.
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« OK, va pour la pétasse blonde de luxe. » lâcha-t-il le plus naturellement du monde, assez heureux d’être finalement arrivé à un consensus avec elle. Hallelujah mes frères, hallelujah mes sœurs. Un miracle venait de se produire, Shae et Martin venaient de s’entendre sur quelque chose. Comme quoi, tout pouvait arriver, alors peut-être bien que j’aurais un iPhone 6 pour Noël prochain. Comment ça, faut pas que je tire trop sur l’élastique ? Sisisisisi, je tire je tire je tire, c’est un élastique magique qui ne se brise pas, sisisi. Là par contre, dès qu’on menaçait les pilules magiques de Shae, cette dernière perdait ses moyens. Elle était à deux doigts de supplier Pecek de lui donner sa dose. Bien sûr qu’il la lui donnerait, parce qu’elle avait les biffetons et que t’façon il préférait repartir sans sa cargaison qu’avec. Question de sécurité. Il l’avait fait pour elle, c’était du sur-mesure et invendable à quelqu’un d’autre. Martin avait trop le souci du détail pour garder des invendus. Mais il voulait percer la carapace de Shae, et quelque chose lui disait qu’il avait trouvé l’endroit où ça sonnait creux ; « Mais tu l’auras. » affirma-t-il en mettant néanmoins la main derrière son dos, comme pour lui signifier qu’elle devrait tout de même attendre un peu. « Et pourquoi tu restes avec elles ? T’as personne d’autre ? » demanda-t-il avec un semblant de cynisme dans la voix. Mais il ne voulait pas être méchant. Juste la provoquer. Apparemment y avait que ça qui marchait, un peu comme quand il l’avait traité de pétasse de luxe, m’voyez.

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Un soupir de soulagement s'échappa d'entre ses lèvres, définitivement rassurée à l'idée d'avoir le droit de recevoir son petit sachet mignon. Oh elle allait le chérir comme son propre enfant, Martin pouvait être rassuré. Mais celui-ci avait décidé de faire dans le chiant, Shae n'avait pas souvenir que dans le temps il fut aussi casse-pied – pour être polie. Non avant, il se contentait de prendre les billets que la blonde lui tentait, elle récupérait son sachet, et on s'arrêtait là. Pourquoi diantre cherchait-il à en savoir trop ? Perso quand j'appelle Orange pour modifier mon forfait, il me demande pas si j'ai besoin d'une heure d'appel en plus parce que j'ai plus d'amis qu'avant ou si je veux résilier mon abonnement internet parce que je me fais harceler sur les réseaux sociaux. Non, je paie, j'ai ce que je veux. Enfin bon, Shae regarda Martin absolument scandalisée par les familiarités qu'il se permettait d'avoir avec elle. Et après ça te parle de professionnalisme ? De toute façon elle en était sure, choisir comme dealer un mec propre sur lui, c'était forcément risqué, elle aurait mieux eu fait de choisir un mec chelou vivant dans une cité HLM des bas quartiers de New York. « Non mais je rêve ou quoi ? Depuis quand tu t'intéresses à ma vie sociale ? Je te demande moi qui c'est qui vient squatter ton lit tous les soirs ? Non. Restons-en à une relation strictement professionnelle je t'en prie. » Piquée dans son orgueil de reine des abeilles, elle trouva néanmoins nécessaire de rajouter. « Et j'ai des amis, c'est juste qu'ils sont occupés, je m'occupe aussi. » Elle releva le menton avec un souriant triomphant aux lèvres. Ceci dit cela la poussa à la réflexion. Quels amis avait-elle déjà ? Victoria évidemment, mais bien trop occupée par son mec, Nemo qu'elle ne voyait jamais, Avery aussi mais elle ne savait pas à quel point elle pouvait compter sur lui dans la mesure où il était le meilleur ami d'Adam, quant à Alaska, elle était partie sans un au revoir. Bon et alors ? Elle avait quand même des amis.
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