Is that really you ? (martin)

Nous étions déjà au troisième jour en Arizona, le temps passait beaucoup trop vite pour moi. Aucune activité n'était prévue pour aujourd'hui, ce qui m'arrangeait car j'aimais bien n'en faire qu'à ma tête et aller dans des endroits au pif sur un coup de tête. J'avais testé la piscine la veille au soir avec Marc, en faisant un bon bain de minuit accompagnée de mon pote. Maintenant j'avais envie de tester l'eau du Lac Havasu. (a) J'avais demandé à des gens telle une chieuse de m'indiquer l'endroit et j'avais fait semblant de pas comprendre pour qu'on m'y guide à pied. J'avais fini par arriver après dix minutes de marche en les suivant et je priais intérieurement pour me souvenir du chemin de retour. Je remerciais le gentil vieux couple qui m'avait guidé mais on savait tous les trois que je leur avait rendu service en faisant cette petite marche qui allait leur faire perdre un peu de graisse. J'arrivais là-bas et admirais la vue magnifique. Je vis quelqu'un assis, en regardant l'eau tel un mec pommé. J'allais m'installer à l'ombre à quelques mètres et tournais la tête vers le mec, que je pouvais maintenant bien voir. Je fronçais les sourcils puisqu'il me rappelait quelqu'un et je décidais donc de me lever pour m'avancer vers lui, jusqu'à ce que je compris qui c'était. Martin ?! m'exclamais-je choquée et sûre de moi. Pas de doute c'était bien lui.

J'avais peur de me tromper et que ce soit juste un mec normal ou même un cousin, ouais on sait jamais les Pecek s'implantaient partout, c'était une famille de tarés. Bon pas plus que la mienne, certes. Lorsqu'il prononça mon prénom à son tour, mon coeur rata un battement. Pas de doute, c'était bien le Martin dont j'avais été folle quand j'étais jeune. La première chose qu'il me disait était des vacheries, évidemment. Ça avait toujours été comme ça entre nous et je constatais que c'était encore le cas, trois ans plus tard. Mais là tout de suite, mon côté fragilité ressortait et j'avais pas envie de le clasher. Oh ta gueule. toujours autant d'amour entre nous ouais, c'était beau. Je m'approchais et le pris dans mes bras, passant mes bras autour de son cou. Je ne l'avais pas vu depuis des années et maintenant que je le voyais en face de moi, je devais reconnaître qu'il m'avait vraiment manquée. Je me décrochais finalement de lui. Putain mais qu'est-ce que tu fous là ? m'exclamais-je, réagissant enfin.

Je finissais par m'écarter rapidement de lui, vu qu'on était pas vraiment souvent tendres l'un envers l'autre. Je me rappelais qu'on était du genre à se faire des calins peu souvent étant jeunes et j'avais grandi mais pas vraiment changé. Mais ça faisait tout de même super plaisir de le voir et je reprenais enfin mes esprits et on finissait rapidement par reprendre nos conversations d'avant, comme si rien n'avait changé. Toujours à s'envoyer des pics sans retenue, c'était amusant et pas du tout blessant. Je m'attendais à ce qu'il m'annonce qu'il est venu faire du camping ici, mais il m'annonçait qu'il entrait à harvard en septembre, ce qui me fit ouvrir grand les yeux sous la surprise. Je penchais la tête et j'haussais un sourcil suite à son petit pic qui faisait sûrement rire que lui. Oh putain, moi qui vivais tranquille, j'vais encore me faire harceler comme quand j'étais ado.. Oui je parlais totalement de lui. Qu'est-ce que t'as foutu pour changer d'université ? T'as finis par t'faire chopper pour voyeurisme sur professeur et ta famille a eu tellement honte qu'elle t'a envoyée ici en te faisant pistonner bien sûr ? aaah l'amour..

Niveau mec vaniteux qui se croit tout permis, j'avais été plutôt gâtée dans ma vie et ce, dès mon enfance. Spécialement avec un mec nommé Martin. Ah oui, c'était bien l'idiot en face de moi qui me le prouvait d'ailleurs encore une fois en affirmant que j'étais folle de lui. Bon, je l'avais jamais avoué mais fallait bien que je le déstabilise. Ouais c'est vrai, j'avoue.. Mais bon, ça c'était avant. Juste le fait que j'avoue ça, ça allait presque le faire tourner de l'oeil c'est sûr. Bah ouais, une fille comme moi qui avait pu s'intéresser à quelqu'un comme lui, c'était un miracle. Enfin bon, j'avais beau faire la maligne, je me demandais tout de même si c'était toujours d'actualité.. Ahah non, sûrement pas, c'était mon côté nostalgique qui ressortait et cet enfoiré allait vite fait se remettre à sa place pour me laisser continuer de l'embêter. J'avais retenu que le mot bourse dans sa réponse. Une bourse ? C'est clair que la vie doit pas être simple depuis que ton père a quitté la multinationale de mon père.. Il arrive à vous nourrir quand même ? demandais-je en croisant les bras. Ouais j'avais un peu la haine contre son père, c'était de sa faute si j'avais plus vu Martin depuis des années.

« Oui, avant. Parce qu’aujourd’hui c’est même plus de la folie, c’est de la démence à mon égard. Raide dingue la fille. » je levais les yeux au ciel, il était vraiment con quand il s'y mettait ce mec. C'est toi qui parle.. J'suis sûre que t'as fait transférer sur ton nouveau téléphone toutes les photos de nous et t'en as même fait un album avec comme nom "femme de ma vie" alors arrêtes toi. répondis-je narmol. Puis je partais dans un délire où je me mettais à clasher son père, ça faisait longtemps. « Ouuuh, ça rage ? » j'haussais les épaules. Bien sûr que j'ai eu la rage, pendant longtemps même ! m'exclamais-je sincèrement, en repensant à ce moment de ma vie qui avait pas été agréable. Mais en me rendant compte que je venais tout juste de dévoiler un truc à Martin je me rattrapais. Non j'déconne, faut juste voir la vérité en face en fait. Il avait un boulot parfait avec mon père, il a voulu dépasser le maître mais j'suis sûre qu'il doit bien regretter maintenant. Ouais j'avais vraiment la haine contre son père et je m'en foutais qu'il apprécie pas de me voir parler de son père comme ça. « Tu sais, j’crois qu’il nous a rendu service. On aurait fini par tuer quelqu’un à force. On prévoyait gros l’année où il a changé de poste. J’suis pas sûr que le feu d’artifice en intérieur aurait été une bonne idée. » Je riais en me remémorant le plan qu'on avait prévu avant qu'on soit finalement coupés par le départ de son fichu père, c'était vraiment un coup à faire. Oh mais t'en fais pas, ton départ m'a pas empêchée d'le faire. Il s'trouve que j'ai trouvé un autre ado de mon âge plutôt rebelle dans l'une des soirées de mon père. Il s'faisait vraiment chier alors on a élaboré quelques plans. Non. Gros mytho, gros foutage de gueule. J'avais en effet rencontré un autre ado, mais j'l'avais directement détesté parce qu'il me rappelait trop Martin.