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Sa remarque sur la bière renversé me fait glousser. C'est plus fort que moi. Il m'aurait réellement fait lécher le sol pour nettoyer ? J'y crois pas, le mec est accro à son appartement. D'ailleurs, je ne compte pas faire de commentaire sur celui-ci, j'ai trop peur que ses chevilles gonflent encore et encore. Puis, c'est un mec quand même, ça prends vite le melon. Nous nous posons tranquillement dans le canapé et le moment fatidique arrive très vite. Je stresse vraiment. C'est une véritable torture de parle de ma vie de cette manière. En même temps, ça faisait du bien d'en parler et de faire sortir toute cette horrible histoire. Et certainement que ça pousserait Hardin à me comprendre un peu mieux. Je n'étais pas naturellement déséquilibrée, il y avait eu des choses traumatisantes qui m'avaient fait devenir comme ça. Mais je ne lui faisais pas pleinement confiance non plus, j'avais peur qu'il me juge et que ça change son regard sur moi. Ma vie telle qu'elle était n'était pas pleinement de ma faute. Mais je pense que j'avais rien fais non plus pour arranger les choses. Je laissais échapper un petit soupir avant de me mettre enfin à parler. Je commençais alors avec les grandes lignes. Lui parlant de ma situation familiale qui est le gros point noir et qui l'est toujours d'ailleurs. Je vois Hardin changer de position comme ci il était mal à l'aise et ça me pousse à m'arrêter, mais il me fait signe de continuer, alors je redémarre de plus belle. Je lui raconte plus en détail ce qui c'est passé pour mon père. Et je finis par faire une nouvelle pause. « Je vois. Je t'excuse le fait d'être un brin dérangée alors. » j'esquisse un mince sourire. C'était déjà ça au moins, il avait l'air de comprendre. « Et ta mère, t'as plus aucun contact avec elle ? » Sa question me surprend d'abord, mais je fais très vite un signe négatif de tête. Je n'ai plus entendu parler de ma mère depuis qu'elle ma mise à la porte. Je ne sais même pas si elle est encore en vie. Je reprends alors, expliquant qu'il est difficile pour moi de me montrer patiente avec lui à cause de tout ça. Hardin s'était totalement redressé jusqu'à s’accouder sur ses genoux. Il avait l'air dans un autre monde. « A t'entendre on dirait que tu te sens enchaînée. C'est vraiment ça, que t'as l'impression que je veux ? Que tu te sentes "contraintes" de suivre mon rythme ? » Il essayait réellement de comprendre et ça m'allait droit au coeur, alors sans savoir, j'esquissais un sourire. « Hardin, rien de ce que je t'ai raconté ne te concerne... C'est juste pour que tu comprenne de quoi je suis faite. Tu ne me contraint à rien du tout, tu sais de toute façon que j'ai assez de caractère pour sortir de tout ça si ça m’étouffe trop. Si je suis là, c'est parce que j'en ai envie... C'est juste que... Je pense que l'on a tous les deux besoin de faire un pas l'un vers l'autre, j'veux dire que... je dois apprendre à me calmer, à me montrer plus patiente avec toi, mais en contre partie, j'ai juste besoin d'être rassurée, que tu me dises que tout ça ça compte autant pour toi que pour moi... sinon, je ne vois pas l’intérêt de rester là à te raconter ma vie à deux heures du matin alors que tu t'en fiches. » Je laissais tomber mes baskets pour ensuite faire revenir mes pieds sous mes fesses tout en étant de côté, tournée vers lui, accoudée contre le dossier du canapé. Je n'avais pas pu être plus clair quant à mes intentions. C'était lui que je voulais. Il ne fallait pas qu'il s'arrête à mon côté dur à cuir et mather. J'étais surtout une fille qui aimait bien déconner et profiter parce que j'avais loupé mon début de vie. Je laissais échapper un nouveau soupir et dans un moment de vulnérabilité, je lui demandais dans une voix douce si je pouvais rester avec lui cette nuit. « Evidemment » Je pinçais mes lèvres en le regardant. « Tu dis ça parce que tu en a vraiment envie ou parce que j'te fais pitié ? » Je ne savais pas si c'était le joint ou bien le fait d'avoir parlé -ou les deux- mais je me sentais bien plus légère. J'étais plus sereine. « Et toi alors ? » Ouais, c'était à lui de me parler maintenant.
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