Jour 2 - You're gonna hear me roar (antwan)

You're gonna hear me roar

OKSANNA & ANTWAN

C'est bon je craque. Premier jour, c'est Safari, j'ai déjà vu pas mal d'animaux, pris des tonnes de photos, mais là c'est juste l’apothéose. Nous avons été autorisés à passer quelques instants avec des bébés animaux, et j'admets que je suis tombée sous le charme des lionceaux. En même temps, qui ne serait pas fasciné par ces gros matous ? Ils sont tellement beaux, mignons et pourtant si impressionnants pour leur âge. Si jeunes et déjà si gros. J'adore trop, j'ai presque envie de pleurer tellement j'aurais jamais cru faire un truc pareil un jour. Je décide alors de prendre une photo de moi et eux, pour pouvoir la montrer à mes proches une fois rentrée. Ils n'en croiront pas leurs yeux. Je lève alors mon téléphone en l'air pour qu'on me voie bien avec les bébés lions, mais là quelqu'un passe et me bouscule. Résultat, je trébuche et mon téléphone tombe entre les grosses pattes des lions. Je reste quelques secondes bouche bée avant de m'exclamer : « Oh non non non, pas ça ! » car les lionceaux semblent s'être entichés de l'appareil et commencent à jouer avec comme si c'était un hochet.

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YOU'RE GONNA HEAR ME ROAR
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Tout ce qui est petit est mignon, c’est ça ? Eh bien c’est confirmé. Les lionceaux sont nettement plus beaux que les grosses créatures qui rugissent à côté. Pas seulement pour moi, mais pour l’ensemble des eliots présent au voyage de la confrérie. Voyager en Afrique était une bonne idée. Tate et Nemo ont réussi à les emmener dans un endroit parfait avec en prime des bébés animaux. Je recule de quelques pas pour prendre l’ensemble de l’enclos en photo, mais manque de chance, je marche sur quelqu’un. Je manque de me casser la gueule au contact mais ce ne sont que mes lunettes de soleil qui tombent sur l’herbe. « Désolé. » fis-je à Oksanna. Rapidement, je récupère mes lunettes et lance un petit sourire à l’eliot. Léger problème, le téléphone de la blonde se retrouve entre les pattes des lionceaux. « Merde. » Je regarde la scène, me rapproche un peu pour récupérer le précieux mais une des bestioles m’attaque. Une belle griffure sur ma main. « Ils sont sauvages dès la naissance, c’est pas possible. » Rale Antwan. En tout cas t’as bien mis ton amie dans un sale pétrin.

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OKSANNA & ANTWAN

Si un jour on m'avait dit que je me retrouverais dans cette situation, je n'y aurais jamais cru. Être en Afrique du Sud, mon téléphone coincé entre les griffes de bébés lions. C'est complètement dingue. Et pourtant c'est vrai. Je reste un peu bête face à cette scène et ne me rends compte qu'après quelques secondes que c'est Antwan qui s'excuse pour m'avoir bousculée. Je lui lance un regard assez mitigé. Je lui pardonne bien sûr, mais j'ai besoin de son aide. Et je suppose qu'il comprend le message quand il se penche pour essayer de réparer son erreur. Moi voilà, alors qu'il tente de m'aider, un des lionceaux protège sa proie, j'ai nommé mon téléphone, et vient lui griffer la main. Je plaque mes mains sur ma bouche. Sacré bestioles ! « Ils ont été très mal éduqués si tu veux mon avis. » je lui dis, histoire de détendre l'atmosphère. Mais je m'en veux qu'il se soit fait griffé par ma faute. J'irais l'amener moi-même dans une infirmerie, promis. Après qu'on ai récupéré mon téléphone of course. Je vais pas laisser cette fortune dans la savane. « J'ai un plan ! Pendant que je les éloigne avec une branche, tu t'occupe du téléphone ! » je lui lance, prise d'une idée de génie.

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« Ils ont été très mal éduqués si tu veux mon avis. » Certainement, j'en sais rien. Je ne sais même pas si on peut éduquer un lionceau comme un chiot. Niveau animaux, zéro pointé. Mais, je peux affirmer que même petits les lions sont dangereux. Regardez ma main. Des petits saignements un peu partout sur mes phalanges. « Faut se mefier des apparences. » Comme toujours. Même dans un parc. Aaaah.. la vie est dure n'est-ce pas ? « J'ai un plan ! Pendant que je les éloigne avec une branche, tu t'occupe du téléphone ! » Oksanna semble persuadée que son idée va révolutionner le monde. J'le lis dans tes yeux. Une superwoman caché sous ses airs d'eliot. Petit mouvement de tête pour confirmer que je suis avec elle. Encore faudrait-il qu'elle arrive à les éloigner. Les efforts de la blonde n'ont pas l'air de payer. La branche n'interresse absolument pas les bébés.

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OKSANNA & ANTWAN

Antwan acquiesce d'un signe de tête lorsque je lui expose mon plan de distraire les lionceaux avec une branche. Je me dis que je ne peux pas avoir tellement tord, puis qui ne tente rien n'a rien. Je vais donc chercher la branche en question et l'agite face aux museaux des petits lions, mais ils n'ont pas l'air de réagir. J'essaye de les attirer comme s'ils étaient des petits chats, mais mon téléphone les intéresse carrément plus que cette stupide branche. « Fichus lionceaux. » je peste, déçue que mon idée ne marche pas. J'attrape alors mon sac à dos et en sors quelques gâteaux. Je les laisse renifler et les lance à quelques mètres d'eux en me disant que de la nourriture pourrait marcher. Mais ce n'est malheureusement toujours pas le cas. Mon karma doit être particulièrement mauvais aujourd'hui. Qu'importe, il faut que je récupère mon téléphone. D'autant plus que je doute que les directeurs du parc soient d'accord pour laisser un tel objet dans les pattes de leurs animaux. « Je désespère, je sais plus quoi faire. » je lance à Antwan dans un soupire, puis me laisse tomber sur mon derrière. Il va falloir se creuser la cervelle pour trouver une solution.

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On pourrait demander à un type du parc. Sauf que les deux eliots essayent de s’en sortir par leur propre moyen. Une branche qui n’attire pas les félins, des gâteaux qui ne sont pas à leur gout. Aucune des idées d’Oksanna ne marche. Je n'ai pas mieux. Je n’ai jamais imaginé de plan pour distraire des bébés lionceaux. Je vois mon amie s’asseoir et regarder le portable. « On va trouver un moyen. » J'observe autour de moi espérant qu’un gardien soit dans les passages. Personne. La blague. C’est bien le karma. Il est mauvais pour nous deux, j’suis désolé. Je m’avance à nouveau vers les animaux en les regardant de haut. Peut-être qu’ils seront plus impressionnés par un type debout que par un type accroupi qui part dès qu’il a une petite blessure sur la main. Je bouge mes pieds de sorte à éloigner les deux bébés du précieux téléphone. « Prend-le. » Vas-y Oksanna, c’est le moment de le sauver.

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OKSANNA & ANTWAN

Cette situation qui était bien mignonne et marrante au départ commence à me taper sur le système. Antwan et moi ne sommes pas des petsitters, on a pas que ça à fait d'amuser les lionceaux de la savane. On a d'autres animaux à voir et on a surtout pas envie de se faire bouffer en récupérant nos affaires volées. Car il faut dire ce qui est, ces bébés lions m'ont piqué mon téléphone. Nous avons tenté plusieurs choses pour parvenir à notre fin mais ils ont refusé de coopérer. C'est carrément de l'obstruction quoi. Ma mauvaise humeur commence donc à reprendre le dessus et j'ai plus vraiment le sourire au lèvre alors que je suis assise par terre. Antwan décide alors de prendre le taureau par les cornes et se met à attirer les petits fauves avec ses pieds. Attirés, ces derniers s'éloignent, laissant mon téléphone à ma portée. Je saute alors sur l'objets puis m'éloigne de deux mètres avant que les boules de poils finissent par se rendre compte de la supercherie. « Bien joué Antwan, t'es génial ! » je lui lance alors que je serre mon téléphone contre moi, ravie de l'avoir retrouvé.

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Je suis surpris de l’efficacité de ma technique. Au mieux, je me serais fait remarquer par un animalier alerté par mes coups de pieds dans les bestioles. J’en aurais profité pour mettre les points sur les i au sujet du comportement de leurs animaux. Des touristes ne sont pas censés avoir des ennuis avec des lionceaux. Il est comme ça l’eliot. Prêt à montrer qu’il est le plus fort en engueulant un type ou en donnant des coups dans des bébés lions. Oksanna profite de l’amadouement des petits pour récupérer son téléphone. Ca tire un soupir du côté male. Enfin. « Maintenant on se barre de là. » J’en ai déjà marre des animaux africains et n’hésite pas à mettre mon amie dans le même cas que lui. Au pire, Petrova prendra des photos un autre jour. Elle a le temps de revenir. Je sors de l’enclos des félins et m’éloigne de ce dernier en attendant - si elle veut bien le suivre - Oksanna. Il y a tellement mieux à voir.

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OKSANNA & ANTWAN

Ma bonne humeur est enfin revenue une fois que j'ai retrouvé mon téléphone. Il faut dire que je suis du genre à vite baisser les bras ou à vite m'énerver. Je suis pas très patiente dirons-nous. Une chance que je tenais à mon téléphone car sinon je serais partie et j'aurais décidé de m'en acheter un autre. Je suis donc très reconnaissance envers Antwan pour m'avoir aidée jusqu'au bout. En parlant de lui, j'ai clairement l'impression que cette mésaventure lui a tapé sur le système et il le fait rapidement savoir. Cela me fait rire de le voir énervé de la sorte, mais je le comprends. Il s'est limite fait bouffer par des lionceaux aujourd'hui donc je me doute qu'il en ait marre. Je décide alors de le suivre hors de l'enclos, moi aussi un peu fatiguée d'avoir eu a supporter cela. Une fois à sa hauteur, j'entame la conversation avec lui. « Sinon, comment vas-tu en ce moment ? » je lui demande. C'est vrai que j'ai pas forcément eu l'occasion de lui parler dernièrement et c'est dommage. Antwan est le premier ami que je me suis fait à Harvard et je l'apprécie beaucoup.

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Oksanna a bien remarqué mon agacement vis-à-vis des bébés lions. Elle ne reste pas avec eux pour prendre des photos - un boulet pourrait venir la faire tomber elle et son téléphone après tout - mais sort de l'enclos pour me rejoindre. Ca m'étire un petit sourire et alors on commence à marcher. « Sinon, comment vas-tu en ce moment ? » A l'heure actuel, ma vie ne semble pas se transformer en tragédie. A cet instant, je ne soupçonne même pas un voyage assombri par des histoires de bal. Je suis fier de pouvoir lui dire : aujourd'hui, « Je vais bien. » Si on oublie notre mésaventure. « Et toi ? » Depuis quelques temps, je vois de moins en moins Petrova. Faute aux révisions et aux partiels qui n'ont pas été de tout repos cette année encore. Mais j'me fais pas de soucis pour elle, regardez comment elle sourit. Elle a l'air de n'avoir aucun nuage gris au dessus de son nez.

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