La vie est trop courte pour tout prendre au sérieux. Qui sait ce qu'il peut se passer dans la minute qui suit, ou si demain la mort ne viendra pas nous attendre sur le pas de la porte ? J'ai complètement changé de philosophie depuis que Willow est morte, et je profite un peu plus de ce que la vie m'offre. J'ai sûrement perdu trop de temps par le passé avec mes conneries, alors maintenant, je fais comme si cette journée était la dernière de ma vie. J'te connais bien plus que tu ne le penses, petit oiseau des îles. dis-je en souriant. Elle se tournait vers moi, avec cette petite remarque et ce petit geste qui me donnait un peu plus envie de réitérer cette chose qu'on est sensées ne plus recommencer. J'peux te montrer ça quand tu veux... ajoutais-je avec un clin d'œil, en gardant par la suite mon regard dans le sien. Je sais que tu l'aimes, mais si t'as un mauvais pré-sentiment sur votre possible avenir, faut pas que tu forces le destin. Regardes, j'ai voulu forcer le mien, et celle que j'voyais comme la femme de ma vie est tout d'même morte. Alors profite, vis au jour le jour. T'es trop sexy pour t'prendre la tête, mais tu peux toujours prendre la mienne entre tes cuisses si tu veux.. Je riais légèrement en me rapprochant un peu plus d'elle, sinon j'allais vraiment me péter la gueule du lit, et ça serait vraiment con.
Je n'ai pas envie de me prendre au sérieux mais pourtant, une petite voix me dit qu'il ne faut pas que je fasse des conneries sinon je risque de perdre Alaska et c'est la seule chose que je ne veux pas, je suis amoureuse d'elle depuis que j'ai 14 ans, ce n'est pas maintenant que ça va changer. Elle me connait plus que je ne le crois. Cette remarque me tire un petit rire, et on se cherche encore et encore inlassablement, comme à notre habitude. Ce qui me laisse un sourire indélébile sur mon visage, alors que mon regard est plongé dans le sien. « Montre le moi alors... » Ma voix n'est que murmure alors qu'elle m'explique pour son ex, je me sens mal parce que j'ai l'impression que ça lui fait du mal de parler d'elle mais je me trompe complètement, je souris quand elle me fait ce sous-entendu bizarre. Ce sous-entendu qu'elle seule est capable de me faire quand je suis dans mes pires moments de doutes, cela ne m'étonne pas d'elle, c'est comme ça que je sais qu'elle va bien, quand elle fait des sous-entendus à connotation sexuelle. Lorsqu'elle se rapproche de moi, je la laisse faire avant de déposer mes lèvres sur les siennes, comme deux aimants qui s'attirent, peu importe ce qui se passera par la suite, je ne regretterais pas, enfin je crois. Je n'ai pas envie de répondre à son micro discours, je veux rester silencieuse parce que le silence est la meilleure des réponses parait-il.
J'ai su exorciser mes vieux démons sur un bout de papier il y a quelques temps. Je pense que franchir cette étape était une bonne chose pour mon épanouissement personnel et pour sortir de cette longue phase de dépression que je m'imposais. Même si je continue de penser à elle, je pense que je ne dois plus me priver de vivre comme je le devrais et comme je l'ai toujours fait, même si dans le fond je pense qu'elle espère que je continue de souffrir parce que c'est un peu ma faute, tant pis, on a qu'une vie, elle est trop courte et trop fragile pour ne pas la vivre convenablement. Et Bird me fait comprendre qu'il faut profiter de chaque instant, c'est surement pour ça que je lui dis tout ça. Psychologie personnelle. Et la voir sourire, elle qui était si stressée en arrivant, c'est un peu ma récompense. Tu veux repasser sous mes doigts, si j'ai bien compris ? Mon regard ne lâchait pas le sien tandis qu'un sourire se tirait sur mon visage. C'est tout de même étrange ce retournement de situation, elle venait pour qu'on arrête tout ça, et au final, on se retrouve sur mon lit, à se défier du regard et à chercher à se séduire encore. Sans que je m'y attende, ses lèvres se joignaient aux miennes. C'est surement la meilleure réponse qu'elle m'ait fournie aujourd'hui. Absorbée par l'action, mes lèvres ne lachaient pas les siennes et la main qui se trouvait sur son corps s'accrochait à son t-shirt pour la rapprocher un peu plus de moi. Peu importe la continuité des choses, il faut les laisser se faire.
J'ai l'impression d'avoir une alarme dans ma tête qui me dit de tout arrêter de partir, de la laisser. Mais non, je ne peux pas, je suis électrisée, j'ai l'impression de ne pas pouvoir partir, de devoir rester ici. Il y a quelques minutes, j'étais un paquet de nerf, une vraie pile électrique et maintenant que je suis sur son iit, je suis soulagée, enfin, on peut dire ça comme ça. Je lui dis de me montrer le fait qu'elle aime me sentir sous ses doigts, c'est moi qui l'aguiche, c'est moi qui cherche et c'est moi qui voulait qu'on arrête. Preuve que je ne sais pas ce que je dis, ni même ce que je fais. Je me contente de secouer la tête en me mordillant la lèvre quand elle me demande si je veux repasser sous ses doigts avant de l'embrasser. J'aime beaucoup l'embrasser, et je me sens électrisée, j'ai l'impression que rien ne compte mais pourtant c'est le contraire. Je la laisse me rapprocher d'elle et je glisse mes mains sous son tee-shirt pour caresser sa peau du bout des doigts avant de venir lui mordiller son cou, mes doigts caressant toujours sa peau. « J'ai envie de sentir tes doigts Gwen... » Je soupire en me redressant pour retirer mon haut. Je fais une connerie. Une énorme connerie, mais tant pis.
Bird est le genre de fille qui change d'avis assez vite, elle ne sait jamais vraiment ce qu'elle veut, et quand elle oublie les conséquences de certains actes pour se consacrer à son propre plaisir, par exemple, elle ne cherche plus à comprendre ce qu'elle disait moins de dix minutes avant pour se laisser aller à ses envies. Comme maintenant. Certes, rien ne me dit que dans la minute qui suit elle va pas s'enfuir ou si elle va vraiment rester, mais au moins elle a le don de surprendre la personne qui est en face d'elle, et là en l’occurrence, c'est moi qui suit en face, vraiment très près d'ailleurs. Ses doigts venaient au contact de ma peau, elle se laissait aller à me mordiller dans le cou, et Dieu sait à quel point cette zone est un putain de point faible pour les femmes, et je ne fais pas exception à la règle. Mes doigts agrippent sa hanche avant qu'elle ne retire son haut en me disant qu'elle a envie de sentir mes doigts sur elle. Je me redresse légèrement pour toucher et embrasser sa peau dénudée, me redressant encore pour à mon tour retirer mon t-shirt. Tes désirs sont des ordres...
J'aimerais bien au moins une fois dans ma vie savoir ce que je veux et ne pas douter. Ne pas douter de moi, ne pas douter de ce que je veux et à contrario douter de ce que je ne veux pas. Être Roth-Spiegelman c'est compliqué, c'est chiant à vivre parfois, j'ai l'impression d'être un fléau pour moi-même. J'suis comme ça, venir pour quelque chose pour au final craquer et demander à ce que cette chose se produise. Contradictoire. Mais peut-être qu'avant d'avoir six pieds sous terre, je le saurais. Je saurais ce que je veux une bonne fois pour toute. Je cherche, j'émoustille, je prend la température subtilement et visiblement Gwen désire la même chose que moi. Génial. Je lui dis clairement ce que je veux, en l'occurence, elle. Je lui dis que je veux sentir ses doigts en moi. Et la subtilité de ses baisers, de ses caresses m'arrache un léger soupir incontrôlés. Lorsqu'elle ôte son tee-shirt, mes lèvres viennent à leur tour embrasser sa peau que je trouve divinement douce, comme dans mon souvenir. Mes doigts parcourent sa peau dénudée, s'attardent légérement sur la poitrine. Puis c'est la, le déclic. Je me recule, je fronce les sourcils. « Mais qu'est ce que je fous... » Je renfile alors mon haut, me jette dans mes chaussures. « Je ne peux pas faire ça Gwen, pas encore. Je ne peux pas. » Bien que je le veuille. Je respire un grand coup avant d'attraper ma besace et de m'enfuir comme une voleuse, claquant la porte de sa chambre. Je pars sans me retourner, bien que l'envie de son corps est présent, trop présent.