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Il comprenait mon souhait de travers. Et dans le fond, je ne le comprenais pas moi-même. Il était beaucoup trop complexe pour être réalisable. Evidemment que je ne voulais pas qu’il abandonne son rêve. Ce serait dégueulasse de ma part de vouloir ce genre de chose. Et puis, pourquoi je lui demanderai de faire ça alors que nous n’étions même pas ensemble. Je savais pertinemment que si Naomi le lui demandait, il lui dirait non, alors je ne vois pas pourquoi je m’aventurerai à le faire. Je ne suis pas stupide à ce point. Je riais nerveusement à sa réponse qui ressemblait plus à une accusation qu’une réponse en elle-même. Je te demanderai jamais d’abandonner ton rêve, t’es pas bien ou quoi ? Je lui avais posé cette question en étant un peu sur la défensive, c’est vrai, mais ce qu’il venait de me dire ne m’avait pas plu. Comment pouvait-il penser une seule seconde que je serai capable de lui demander une telle chose ? Tu dois savoir mieux que moi que les joueurs de la NBA passent énormément de temps sur le terrain et puis, il y a énormément de choses à côté. T’auras pas tellement le temps de revenir à Cambridge ! J’étais tellement blasée en disant ça. Je jouais alors avec mes cheveux tout en regardant le sol. Je n’arrivais pas à croire que ce que je venais d’entendre sortait de ma bouche. En toute logique, c’était Naomi qui devait lui dire de telles choses, pas moi. Mais en même temps, ce qu’il se passait entre nous n’avait rien de logique. Il fallait que je me rende à l’évidence. Je finis par accepter mon envie de capturer ses lèvres et de les garder pour un temps indéfini contre les miennes. C’est ainsi que je m’approchais de lui afin d’échanger un baiser avec la tentation qu’il représentait à mes yeux. Je pensais que ce baiser ne s’arrêterait pas aussi rapidement que les autres car, je savais que je n’y mettrais pas fin pour une fois, mais non. Ce fut Ashton qui y mettait un terme pour me demander la raison de mes pleurs, de ces larmes qui ne cessaient de couler. Je ne savais pas comment y répondre sans paraître absurde ou égoïste, une fois de plus. Mais tant pis, je me lançais. Je savais qu’il n’abandonnerait pas sans avoir sa réponse de toute façon. Je regardais par-dessus son épaule avant de commencer, soupirant un bon coup, rompant donc notre étreinte réconfortante. Je me rends juste compte que ce que je cherchais depuis longtemps, ce dont j’avais besoin ces dernières semaines, je l’ai trouvé chez toi et pas chez celui qui m’a proposé de passer le restant de ses jours avec lui. Au lieu de penser à lui, je pense à toi, sans arrêt ! A ta voix, à ta façon de m’écouter, de me parler ! Tu me rends dingue, ça me frustre aussi et j’ai peur ! Peur qu’au moment où tu prendras l’avion pour vivre ton rêve, je me retrouve de nouveau seule à pleurer, dans mon coin, à hurler pour extérioriser ma douleur, sans que personne ne m’entende ! Je le lâchais pour lui tourner le dos et sécher mes larmes, marchant jusqu’à la fenêtre de la chambre, regardant à l’extérieur de celle-ci. Je ne voulais pas lui dire tout ça, c’était beaucoup trop personnel mais je l’avais tout de même fait et maintenant, je me sentais horriblement mal. Penser à une chose, ça passe, mais l’entendre et savoir que ça sort de notre propre bouche, ça fait un drôle d’effet.(Invité)