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C’est compliqué… Oui, voilà la seule excuse que j’avais bredouillée, mais qui suffit pourtant à convaincre mon interlocutrice qui acquiesça. Pas la peine d’épiloguer sur la situation, de faire des tartines sur sa cousine dont elle ne veut pas entendre parler et qui tient pourtant une place désormais irremplaçable dans ma vie puisqu’elle porte mon enfant. Alors où cela allait-il nous mener Zoïa et moi ? C’était quoi la suite ? –C’est pas toi c’est moi- -je préfère qu’on reste amis- ? A quoi cela rimait-il ? On avait l’air d’un couple d’ado là, au milieu de ce couloir, ce malaise pesant entre nous. Zoïa releva néanmoins les yeux et nos regards s’affrontèrent. Les mots qu’elle prononça alors me firent penser que le verdict était tombé : elle avait déjà décidé, c’était clair, c’était une affirmation : je ne gagnais rien à rester près d’elle. « C’est pas ce que j’ai dit. Je… » la contredis-je sans pouvoir finir puisque déjà le –pourquoi- surgissait faisant d’abord s’installer un nouveau silence gênant entre nous que je brisai finalement. « Je reste parce que, contrairement à ce que tu penses, j’y gagne... » J’avais du mal à croire que Zoïa n’avait pas conscience de la place grandissante qu’elle avait pris ces dernières années dans ma vie. Mais puisqu’il fallait lui ouvrir les yeux, je poursuivis, clarifiant donc : « T’étais là ce fameux 31 décembre quand j’en avais besoin, t’étais encore là, derrière ton plexiglass, quand l’épidémie a frappé la fac, t’étais là quand je n'étais pas bien à cause de Caly… T’as peut être été aux abonnées absentes quelques temps mais t’étais partie sauver des vies alors t’es toute pardonnée. Et puis regarde, quand ça a commencé à aller mal de nouveau à cause de tu sais qui, tu as encore été là pour moi… Tu te donnes des airs comme ça, mais au final, t’es quelqu’un de bien et si je reste c’est pour ça, pour toi… » Puisque j’étais sur mon élan de franchise, autant poursuivre jusqu’au bout et lâcher le morceau concernant la nuit du bal. J’ajoutai donc : « Je veux pas laisser une nuit dont je ne me souviens même pas nous éloigner… »
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