priarlie ☆ i guess we have things to say...

I guess we have things to say...

priape & charlie

Il ne fallait pas être aveugle pour se rendre compte que lorsque tu parles d'Emrys, tu es sincère et en amour. Ça se voit dans tes yeux, ça se sent dans ta voix. Tu essaies de contenir ta joie, ton bonheur, mais en fait ça émane de toi, de tout ton être. On dit souvent que les gens amoureux et heureux dégage quelque chose qui rend aussi heureux les autres. Tu espérais sincèrement que tout le monde puisse ressentir ce bonheur que tu ressens. Parce que oui, là tu le sens réel et sincère, ce bonheur. « Comment tu fais Charlie ? » demanda finalement Priape alors que tu t'étais légèrement égaré dans tes pensées. Tu ne compris pas tout de suite ce qu'il voulait dire... « Comment tu fais pour donner une deuxième à quelqu’un qui t’a brisé le cœur ? » Oh. Tu soupiras doucement en fermant les yeux un instant. « J’adore Emrys, je l’aime même. C’est mon frère, un mec génial, un mec unique. Mais quand même, comment tu fais ? » Tu r'ouvris les yeux et regarda Priape, un sourire léger collé aux lèvres. « Tu sais ce qui est plus difficile que de pardonner ? » dis-tu doucement. « C'est de continuer à détester quelqu'un, même après les années. C'est d'avoir de la rancune, de rester immensément en colère contre la personne qui nous a fait du mal. » Tu pris une pause. « J'ai réussi à pardonner Emrys parce que c'était la seule façon pour moi d'avancer. Je ne te cache pas que oui, j'ai encore peur quelques fois, mais je ne suis plus seul. Je peux lui en parler dans ces moments-là. ». Nouvelle pause. Tu pris une grande inspiration. « Je crois que Talya a fait une erreur, mais s'en serait une encore plus grosse de tirer un trait sur votre histoire. » Eh oui, c'était la première fois que tu osais enfin aborder le sujet auprès de ton ami... Espérant que ça passe bien... ~

Et d’Emrys et Charlie, dont la relation semblait repartir sur des bases solides que j’admirais, on en vint à parler indirectement de Talya et moi. Parce que oui, c’était bien à la blondinette que je pensais lorsque je demandais à mon ami comment il avait trouvé la force de pardonner. D’après mon ancien coloc, que j’écoutais avec une attention toute particulière : pardonner c’était plus simple que de passer des années à détester quelqu’un, de rester dans la colère, dans la rancune… Le pardon avait été le moyen pour lui d’avancer. C’était toujours bon de prendre ses conseils, puisqu’il avait vécu une rupture difficile, surement différente de celle qui m’avait séparé de Talya, mais une fin d’histoire compliquée aussi. J’allais reprendre la parole mais je vis Charlie prendre une inspiration et je compris qu’il voulait ajouter autre chose : il n’était pas idiot, il avait très bien compris où ma question voulait en venir, et à qui je pensais en la posant. Il se lança alors prudemment pour m’exposer de manière très claire son opinion. Je baissais les yeux. Je l’avais déjà entendu cette chanson là. Le pire c’était qu’on me chantait ça ou son exact contraire : d’après les autres, soit je devais pardonner à la jeune femme et reprendre notre histoire, soit je devais tirer définitivement un trait sur elle. Mais dans tous les cas, ces deux solutions semblaient impossibles. « Je suis pas toi Charlie, j’arriverais pas à pardonner… J’arriverais pas à me sentir bien dans une relation avec une fille en qui je n’ai absolument plus confiance. » Ca rimait à quoi de sortir avec quelqu’un si c’était pour passer son temps à fliquer son téléphone, contrôler ses sms, ses appels ? « Et d’un autre côté, je peux pas non plus tirer un trait sur notre histoire. C’est la mère de mon futur enfant, elle comptera toujours un peu pour moi… » Alors voilà, j’étais coincé. Réponse A : tu pardonnes. Réponse B : tu la rayes de ta vie. Mais elle était où la réponse C ? C’était surement à moi tout seul de trouver le bon compromis, et surtout de faire en sorte que le bébé ne pâtisse pas de nos histoires.

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priape & charlie

Chaque histoire d'amour est différente. Elles ont toutes des similitudes, évidemment, mais lorsqu'on regarde ça de plus près, il y a effectivement beaucoup de différences. Les conseils qui marchent pour un ne marcheront peut-être pas pour l'autre et ainsi de suite. Tu avais suggérer à ton ami de pardonner à Talya, mais au fond... Seul Priape savait ce qu'il était juste à faire. Tu te sentais alors un peu mal à l'aise d'aborder ce sujet, mais tôt ou tard il aurait fini par t'en parler alors autant que ce soit maintenant... « Je suis pas toi Charlie, j’arriverais pas à pardonner… J’arriverais pas à me sentir bien dans une relation avec une fille en qui je n’ai absolument plus confiance. » Tu hochas la tête. C'était tout à fait compréhensible. « Et d’un autre côté, je peux pas non plus tirer un trait sur notre histoire. C’est la mère de mon futur enfant, elle comptera toujours un peu pour moi… » Mmm. Voilà, on revient à la grossesse... C'est sûr que ça, ça complique légèrement la chose... Tu pris une nouvelle inspiration avant d'émettre un hypothèse. « Et si tu ne prenais aucune décision pour l'instant ? Oui, je viens de te dire que tu devrais lui pardonner, mais... Je retire ce que j'ai dit. On est pas pareil toi et moi et... Emrys ne m'a jamais trompé pendant qu'on était en couple, alors je ne sais pas ce que tu ressens... » Pause. « Si tu laissais le temps agir ? Pour le moment, tu es incapable de pardonner, mais tu ne peux pas non plus l'oublier et la rayer de la map puisqu'elle porte ton enfant. Donc, d'une certaine façon, tu seras toujours lié à elle... Laisse faire les choses, voit comment ça va évoluer. Peut-être que ça va changer quand l'enfant va être là ? Peut-être que vous allez vous retrouvez, vous remettre ensemble ? Ou au contraire, ça vous éloignera et tu sauras que tu ne voudras plus jamais partager ta vie avec elle... Donc... Le conseil le plus judicieux c'est de n'écouter aucun conseil pour l'instant. D'attendre. » dis-tu doucement, un peu insatisfait de cette conclusion, mais il n'avait pas tort. Il était dans une impasse que seul le temps pourrait clarifier... Alors il ne lui restait plus qu'à attendre... ~

J’hochais la tête car oui, l’hypothèse de Charlie était surement la bonne : ne pas prendre de décision. De toute façon, c’était plus ou moins ce que j’étais en train de faire. Je me tenais en retrait. Charlie changeait d’avis, retirant son conseil selon lequel je devais lui pardonner. Talya et moi, c’était une toute autre histoire qu’Emrys et lui. Dans leur cas, il n’y avait pas eu de tromperie, juste une rupture douloureuse. Mon ancien coloc semblait tout à fait saisir le dilemme dans lequel je me trouvais, et un petit sourire étira mes lèvres, touché par son empathie. « Merci Charlie… Et je crois que tu as raison, dans ce genre de cas il faut se laisser du temps. » La sortir définitivement de ma vie était impossible, c’était la mère de mon futur bébé. Mais d’un autre côté, faire table rase, reprendre notre histoire comme si de rien n’était, je n’en étais pas non plus capable. Je ne revenais pas sur le sujet Talya, préférant rester sur ce sage conseil de n’en suivre aucun. Je repris finalement la parole : « Je vais te laisser finir de manger tranquille. Tu sais où me trouver si y’a quoi que ce soit… mon beau f’» ajoutai-je avec un petit sourire. J’aurais jamais cru que le statut de –beau frère- lui serait de nouveau revenu, mais j’étais content que ça soit le cas finalement. Ils avaient l’air bien ensemble, posés, savant où ils allaient. Ca faisait plaisir à voir et j’espérais que les choses allaient continuer sur cette voie pour eux. Je me levai et lui donnai une petite tape amicale sur l’épaule avant de m’éloigner.