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oksania † L'amour est aveugle. L'amitié ferme les yeux.

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L'AMOUR EST AVEUGLE

L'AMITIE FERME LES YEUX
OKSANNA & ANTONIA

Il était 15h30 et des poussières. La belle Antonia savait qu'elle n'allait pas être en retard. Elle ne pouvait pas laisser sa meilleure amie attendre ça non. Et de plus elle détestait être en retard et de devoir faire attendre les personnes. Elle a toujours été comme ça la belle anglaise, toujours très courtoise, toujours très aimable. C'est sûrement pour ça qu'Oksanna devait l'aimer n'est-ce pas ? Du plus loin qu'elle se souvienne, leur amitié remontait à leur enfance. Elles avaient 10 ans quand elles s'étaient rencontrées en Russie. Quand Antonia avait aperçu la belle russe, elle pensa instantanément qu'elle devait être amie avec cette fille. Et la Windsor, très maligne et direct fit du rentre dedans à Oksanna, se présentant comme princesse d'Angleterre et lui demandant simplement si elles pouvaient être amies. Ah douce innocence. Ce temps était révolu, mais leur amitié avait perduré dans le temps, et chacune connaissait l'autre sur le bout des doigts, elles ne se cachaient rien et c'est ce genre d'amitié rare dont vous avez le droit de jalouser. Antonia enfila une combinaison blanche, s'arrêtant tout juste au dessus de la cheville. Elle enfila de beaux escarpins assortis et attachait ses cheveux en une queue de cheval simplette. En toute situation elle se devait d'être classe pour sortir, les journalistes pouvaient être n'importe où. Elle s'était habituée à les avoir dans les parages mais ce n'était souvent pas pour longtemps. Quand vous voyez sa belle cousine, Kate Middleton, véritable icône de mode en Angleterre, la compétition était rude. Elle envoyait un sms à sa meilleure amie avant de sortir et se retrouva 15 minutes plus tard à Inman Square, devant un petit resto sympa où elles avaient l'habitude d'aller. Alors au final, c'était Oksanna qui était en retard ? Antonia souriait à l'idée d'imaginer sa meilleure amie en panique, car elle non plus, elle n'aimait pas être en retard.

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Lorsque je regarde l'heure, je me rends compte que je suis en retard. C'est pas vrai à la fin, qu'est-ce qui m'arrive en ce moment ? Cela fait déjà deux fois que je fais attendre une amie en ville alors que nous nous y donnons rendez-vous. Il y a quelque chose qui cloche chez moi, c'est pas possible. Moi qui ai une sainte horreur d'arriver en retard ou que l'on soit en retard avec moi, je trouve que c'est un comble. Je me maudis intérieurement tandis que j'essaye de me trouver une tenue convenable pour retrouver Antonia. Ne faisons pas attendre la princesse d'Angleterre. J'enfile un short en soie, une blouse et une belle paire de sandales. Je fais simple, mais toujours raffiné. J'ai horreur de me montrer sous un mauvais jour dehors, cela fait partie de mes priorités que d'être présentable. J'attrape mes clés et file hors de l'appartement afin d'aller rejoindre Antonia le plus rapidement possible. Je m'en veux, mais je sais qu'elle ne m'en voudra pas vraiment. Cela fait tellement de temps que nous nous connaissons à présent. Quinze ans je dirais. Quinze ans qu'elle est ma meilleure amie, et que nous partageons tout. Si c'est pas une belle amitié, je ne sais pas ce que je c'est. Après une course effrénée, ou pas en fait, j'arrive sur notre lieu de rendez-vous, un petit restau où nous avions l'habitude d'aller. Je regarde autour de moi, puis reconnais son visage dans la foule. Je le reconnaîtrais parmi mille, avec ses grands yeux et son teint hâlé. « Antonia ! » je l'appelle en faisait un signe de la main pour attirer son attention. Je lui adresse un grand sourire quand nos regards se croise et marche jusqu'à sa hauteur pour la prendre dans mes bras. « Désolée pour mon retard, j'avais la tête ailleurs je suppose. » je m'excuse. Cela ne me ressemble tellement pas d'être en retard et d'avoir la tête dans les nuages. Mais il faut dire que venir vivre à Harvard a changé beaucoup de choses dans ma vie, plus rien n'est pareil.

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Leur amitié remontait à tellement d'années, 15 ans. Et jamais, pas un seul jour, même en période de froid ou de dispute, Antonia avait regretté d'avoir eu Oksanna dans sa vie. Elle n'était pas trop girl's power, du moins avec des inconnues, mais quand il s'agissait de sa meilleure amie, de Mary ou de toutes personnes avec qui elle était proche, elle donnait tout. Oui, Antonia était dotée d'un très grand coeur, même si depuis son kidnapping elle s'était un peu refermée sur elle-même et avait décidé de faire plus attention à qui elle abordait. Oh et elle devait annoncer à Oksanna ce qu'elle avait apprit sur Gabriel, même si cette dernière lui avait sommé de ne plus jamais reparlé de ce, je cite : " Ce salaud complètement imbu de lui-même qui est né par le derrière de sa mère et qui ne porte pas ses corojones !" Elle faisait souvent rire Antonia avec cette réflexion, mais elle se devait de lui dire. La jeune eliot savait qu'Oksanna le detesterait encore plus qu'elle ne le déteste elle-même.
Alors elle était là, devant leur restau favori, et elle attendait sagement son amie. Elle en profitait pour naviguer un peu sur les réseaux sociaux, profitant de faire un petit selfie snapchat à ses amis. La belle princesse était très branchée réseaux sociaux. Elle ne manquait rien et elle savait tout, sur tout le monde, et surtout elle observait avec attention quel article était susceptible de parler d'elle. Soudain elle entendit la voix de sa meilleure amie au loin, elle lâcha son iPhone qu'elle prit soin de bien remettre dans son sac et s'avançait vers Oksanna. Cette dernière s'excuse pour son retard, ce qui fait rire la princesse. Elle la prends dans ses bras et la serre contre elle, comme si ça faisait un mois qu'elles ne s'étaient pas vus. " T'as même pas à t'excuser, pas de courtoisie entre nous voyons ! Même dans une heure je t'aurais rien dis. " Elle prend le bras de sa meilleure amie et entre dans le restaurant très chic d'Inman Square. A vrai dire, Antonia n'a pas vraiment faim, elle voudrait juste une part de gâteau ou une bonne glace, vu la chaleur. Les deux eliots prennent place à une table à côté d'une fenêtre dont le rideau est baissé. La jolie brune, toute excitée à l'idée d'entendre les dernieres news de sa bff, prend la parole en première : " Tu m'as l'air super fatiguée toi. Et puis, on dirait que.. quelque chose à changer. T'as vu un fantôme ? " elle commande une glace à la vanille et fraise en attendant la réponse de son amie. Sommant le serveur qu'elle avait vraiment pas envie de manger quelque chose de chaud.

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OKSANNA & ANTONIA

Je remercie Antonia pour ne pas me tenir rigueur de mon retard d'un nouveau sourire. Je le savais bien qu'elle ne m'en voudrais pas, je la connais bien la princesse. Entre nous, il n'y a jamais eu de chichis. On fait simple, on fait de notre mieux pour ne pas nous prendre la tête. Car bien entendu, ce genre de choses peuvent arriver après tout. Nous tenons tellement l'une à l'autre que nous ne voulons que le bien de l'autre alors parfois il nous arrive de ne pas être d'accord sur tout. Je me souviens avoir dut batailler avec elle pour qu'elle oublie ce sale type qui l'avait malmenée. Sur le moment, cela ne lui a sûrement pas plu que je me mêle à ce point de ses affaires et que je décide de la prendre en main, mais je n'y ai pas fait attention, car tout ce que je voulais, c'était qu'elle aille mieux. Antonia, c'est une princesse et elle mérite plus que n'importe qui sur cette planète. Et pas juste à cause de son titre. C'est une personne formidable à mes yeux alors noble ou pas noble, j'aurais toujours remué ciel et terre pour ses beaux yeux.
Une fois excusée, je la laisse me prendre par le bras et me guider entre les tables du restaurant. Je me doute que nous n'allons pas prendre un menu complet, pas à cette heure-ci. Mais je suis tout de même contente de pouvoir m'asseoir quelque part avec elle, autour d'une petite friandise. J'ai envie de l'entendre me parler de sa vie palpitante, j'ai envie d'avoir ses conseils aussi, car la mienne est plutôt chamboulée en ce moment. Nous prenons place derrière des rideaux baissés, ce qui m'arrange plutôt bien. Avec Antonia, nous ne sommes jamais à l'abris d'un photographe et je préférerais qu'ils nous laissent en paix quelques minutes. Je m'assois donc en face d'elle en posant mon sac à main sur ma droite puis jette un oeil sur la carte des desserts. A cet instant, ma meilleure amie prend la parole et me demande ce qu'il m'arrive. Je relève les yeux, cherchant quoi lui répondre. « Oui, c'est un peu la folie en ce moment. » je commence par expliquer. Mais le serveur vient et je commande une glace à la fraise. Une fois ce dernier partit, je vois le regard insistant d'Antonia et je comprends qu'il va falloir que je lui réponde. « J'ai revu Misha. » je laisse tomber. J'aurais préféré lui dire ça de façon plus subtile mais en même temps je me vois pas passer par quatre chemins avec elle. C'est ma meilleure amie, elle me connaît mieux que personne. Elle sait donc ce que cette phrase signifie, puisqu'elle a toujours été là pour moi. Elle connaît toute l'histoire, et je sais qu'elle a un point de vue bien clair à ce propos. Je redoute donc ses prochains mots, car je me souviens comment j'ai moi-même été la fois où elle a eu son coeur brisé à son tour.

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OKSANNA & ANTONIA

Antonia connaissait Oksanna sur le bout des ongles, les yeux fermés elle pourrait tout vous dire sur la jolie blonde. Alors en la voyant à table, la tête fourrée dans la liste des repas et fuyant son regard, Antonia savait d'avance que quelque chose clochait. Maintes et maintes fois, elles avaient dû s'entraider pour remonter la pente, tourner une page et réparer un petit coeur. Les amies c'étaient fais pour ça, et ce genre d'amitié, ça ne se trouvait pas à tous les coins de rues. Elle entend Oksanna lui dire un peu tristement que c'était la pagaille dans sa vie. Antonia fronça les sourcils en entendant de tels propos. Elle venait d'arriver et c'était déjà le chamboulement ? Ca devait être plus grave que ce qu'elle ne pensait. La jeune femme s'avança un peu plus vers sa meilleure amie, essayant de deviner quel était le sujet en question. " J'ai revu Misha." à l'annonce de cette phrase, Antonia tomba des nues et ne sut plus quoi dire. Sa bouche était grande ouverte et elle observait toujours sa meilleure amie, choquée. Elle n'imaginait pas à quel point ça avait dû être dur pour elle en le revoyant, là, face à elle. Mais elle était un peu frustrée qu'Oksanna ne l'ait pas appeler dès l'instant où elle l'avait vu. Mais elle comprenait, après tout elle ne lui avait pas encore dit pour Gabriel. Et cette relation si spéciale qu’entretenait la jolie blonde avec Misha, avait parfois le don de rendre jalouse Antonia. Parce que de un, elle était très possessive et quiconque rentrait dans le coeur d'Oksanna, s'attirait les foudres de la Windsor. Mais surtout parce que la première fois où Oksanna lui avait parlé de cet homme, elle avait comprit, tout de suite, sans même que son amie n'en dise plus, qu'elle était amoureuse de lui. Oui elle savait que sa bff devait ressentir quelque chose, un brin de sentiment pour Misha. Et lorsque Oksanna avait souffert à cause de lui, elle avait failli essayer de le retrouver et de lui faire la peau. Oksanna ne montre pas souvent ce qu'elle ressent, c'est un fait, mais avec le temps, Antonia avait aperçu qu'elle n'en laissait bien plus apparaître qu'elle ne le voulait. Par exemple, à chaque fois que Misha entrait dans une pièce, Antonia voyait les yeux d'Oksanna s'écarquiller. Ahhhh parfois elle la jalousait, car son amie arrivait à admirer un homme depuis tellement d'année! Enfin bon, elle ne devait surtout pas oublier ce qu'il lui avait fait !
La princesse secoua la tête et d'un air surpris elle posa énormément de questions : " Oh mon dieu raconte moi. Comment c'était ? Où ? Quand ? Comment ? Tu portais quoi ? Et lui comment il a réagit ?! Ne me dis pas que tu as pleuré devant lui ou quoi ? Dis moi que tu l'as insulté s'il te plait ? Que tu l'as maudis ? Non mieux encore, que tu lui as roulé dessus avec ta voiture. " Elle soupira, laissant tomber ses épaules. " Non sérieux.. ça va toi ma chérie ? J'imagine que ça a dû être dur. Après tant d'années.."

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La tête que fait Antonia suite à ma révélation ne m'étonne pas. Les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, cela ne m'étonnerait pas si elle avalait une mouche. Et cela me ferait presque rire si l'heure n'était pas si grave. En tout cas, je sais que ce n'est pas rien pour ma meilleure amie d'entendre cela de ma part. En effet, elle a supporté mes éliges de Misha pendant des années, puis elle a du me ramasser à la petite cuillère quand il m'a abandonnée et enfin nous avons partagé les pires insultes que nous pouvions trouver à son sujet. Alors oui, je me doute bien qu'elle doit être sous le choc. C'est légitime, c'est comme si nous parlions d'un fantôme, d'un souvenir de mon passé qu'elle m'avait aidée à enterrer très loin sous terre. Bien entendu, aurait dut s'attendre que j'aurais finit par le recroiser puisque nous étudions à présent dans la même université. Ce n'était donc qu'une question de temps en réalité. En tout cas, sa panique ne m'étonne absolument pas d'elle. Car après son silence ébété, c'est une série, que dis-je, une multitude de questions qui me tombent dessus. Certaines sont plus ou moins pertinantes, je sais déjà que je n'aurais pas besoin de lui décrire ma tenue car en réalité, qui s'en préoccupe ? Mais je doute que les réponses que je vais devoir lui apporter lui plaisent vraiment, puisqu'elle s'attend à ce que je l'ai écrasé avec ma voiture. J'avas oublié qu'elle le détestait presque autant que je le détestais. C'est pour cela qu'il va falloir que je choisisse bien mes mots. Beaucoup de choses se sont passées entre lui et moi depuis la première fois que nous nous sommes vus, et je n'en ai même pas parlé à Antonia. A vrai dire, j'avais justement peur de ce moment, peur de ce qu'elle pourrait me dire. Alors j'avais préféré tout garder pour moi, le temps de savoir où j'en étais. Je me racle alors la gorge, puis prends une grande inspiration, histoire de me donner du courage, un peu de contenance. « C'était il y a quelques jours, devant la Eliot House. Je passais par là et il était là. » je commence à dire. Mieux vaut commencer par le commencement, ce sera plus simple pour elle de comprendre. « Je suis allée le voir dans l'intention de lui faire savoir que le revoir ne me faisait ni chaud ni froid, mais j'ai pas réussi. Il s'est excusé, il m'a parlé de lui et j'ai pas pu lui en vouloir. » j'admets, un peu honteuse de décevoir Antonia. Elle ne sait pas tout, elle ne sait pas ce qu'il a vécu, ce qu'il m'a dit donc forcément elle va péter un câble. Elle ne sait pas que le revoir est la meilleure chose qui me soit arrivé en fin de compte.
Je me penche alors vers elle et continue : « Je sais, tu vas dire que je suis folle, mais tu comprendrais si tu avais été là Antonia. » J'essaye de la convaincre, de lui faire voir mon point de vue. Mais tout ce qu'il y a à dire, c'est que je n'ai pas été assez forte pour lui en vouloir. J'ai été en colère, brisée pendant cinq ans et quand je l'ai revu, tout ce que je souhaitais c'était mettre ma rancoeur de côté, pouvoir nous donner une nouvelle chance. Après tout, c'est aussi de ma faute s'il est parti. Je n'avais pas à jouer avec ses sentiments, avec son frère.

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L'attention d'Antonia n'était que sur Oksanna. Elle comprenait sa douleur, compatissait à sa peine et elle pensait bien évidement que son amie eliot n'avait pas dû laisser Misha s'en tirer comme ça. Elle se rappelait encore comme si c'était hier, leurs longues nuit dans le lit de l'une ou de l'autre, parlant de leurs malheurs, insultant et trouvant des noms tout aussi horrible les uns des autres à leurs ennemis. Et comment cet homme avait pu briser Oksanna, Antonia le détestait pour ça. Elle savait qu'elle pouvait un jour le pardonner, mais pas comme ça. En fait, elle ne connaissait pas tellement ce Misha, elle ne le connaissait surtout que par l’intermédiaire de sa meilleure amie qui, généralement, ne lui en parlait qu'en cas de soucis ou de dispute. Du coup Antonia avait vraiment une très mauvaise image de ce Misha, qu'elle considérait comme un véritable salaud. Alors il est vrai que l'esprit d'Antonia, toujours dans le besoin de rajouter une pointe d'humour en toute situation, se mit à poser des questions inutile, mais essentielle. Elle voulait savoir chaque détail pour se projeter la scène en tête. Des détails sordides allant même jusqu'au vernis qu'elle portait ou la marque du T-shirt de Misha. Mais Oksanna alla droit au but, elle ne passa pas par 4 chemins. Antonia l'écouta attentivement, sans rien dire, sans broncher ni même bouger un seul cils. Lorsque la blonde eut terminé de lui raconter son aventure, le serveur arriva, interrompant le silence de plomb qui régnait. Antonia le remercia par un sourire chaleureux, mais sans parler, ce qui témoignait qu'elle était vraiment très mitigée par le récit qu'elle venait d'entendre. Elle n'osait même pas toucher la glace en face d'elle, c'est pour dire. " Oksanna.. Je te comprends pas. Ce mec ne te laisse qu'une simple lettre pour son départ, alors que tu venais de perdre un homme à qui tu tenais beaucoup, certes que tu n'aimais pas, mais.. enfin je veux dire, il t'a délaissé, comme une merde. Un ami n'est pas censé faire ça, et tu as le droit d'avoir de la rancoeur contre lui. 5 ans Oksanna. 5 ans. Et le voilà, que tu le revois, il te sort ses grands discours et tu retombes dans ses bras? " Son dicours était un peu rude, elle devait l'admettre, mais pleins de vérités. Elle disait juste ce qu'elle pensait à Oksanna, et elles étaient comme ça, pas d'hypocrisie entre elles. Antonia avait vu trop de fois son amie pleurer pour cet homme, et elle refusait qu'en quelques phrases elle lui ait pardonné. Ce mec était un beau parleur, peut -être qu'il avait changé avec le temps, qui sait. Mais elle ne lui faisait pas confiance. Elle avait juste peur que sa meilleure amie souffre une nouvelle fois, et le repêcher à la petite cuillere, elle n'aimait pas faire ça. Elle préférait sa meilleure amie frivole et pleine de vie. " Je pense que tu aurais dû attendre qu'il te montre certaines choses avant de lui pardonner entièrement. Mais bon. Ce qui est fait est fait et je peux plus rien y changer. Je suis juste un peu stupéfaite.. Je ne dirais pas déçue, ce serait trop fort comme mot, mais ça m'étonne de toi. Ce mec te rend vraiment faible Oksanna, je sais pas si tu te rends compte. " Elle planta sa cuillere dans la glace et y prit une très grosse bouchée histoire de refroidir.

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OKSANNA & ANTONIA

Quand nos glaces arrivent enfin, je n'ai qu'une envie : plonger ma tête dedans. Antonia n'adresse même pas la parole au serveur qui nous apporte nos commandes, et malgré le sourire que son visage arbore l'espace de quelques secondes, je sais qu'elle est contrariée. Je sais qu'il y a quelque chose qui la dérange dans mon discours, quelque chose qu'elle n'apprécie pas. Mais comment pourrais-je lui en vouloir pour cela ? Sa méfiante est plus que légitime dans toute cette histoire. J'ai moi-même toujours dit que je tuerais Misha de mes propres mains si je le revoyais. J'y ai cru jusqu'au dernier moment, même lorsque je lui ai fait face pour la première fois depuis cinq ans. J'ai tout essayé pour lui en vouloir autant qu'au premier jour, pour lui dire qu'il n'était qu'un con et que cela tombait finalement bien qu'il n'ai plus voulu me voir, car à présent c'était aussi mon cas. Tout ce que je souhaitais, c'était qu'il souffre autant qu'il m'avait fait souffert, car je le détestais au plus profond de moi. Mais je n'en ai jamais eu la force. En le voyant, en entendant sa voix, en le sachant plus près de moi qu'il ne l'avait jamais été depuis ces cinq dernière années, j'ai craqué. Je lui ai pardonné, je lui ai même promis que je ne le laisserais plus me filer entre les doigts. Alors quand Antonia me dit qu'elle ne me comprend pas, je ne peux qu'être d'accord avec elle. Je me doute que de son point de vue, cela doit être difficile à accepter, ou même à imaginer. Elle m'a vue souffrir à cause de lui, elle l'a maudit avec moi, tout ce qu'elle pouvait concevoir de cette rencontre était que je lui en colle une. Mais j'espère aussi qu'un jour elle pourra se faire à l'idée que Misha n'est pas si mauvais que ce que j'ai bien voulu laisser paraître. Que j'ai besoin de lui et que je ne veux plus penser au passer. Car je ne souhaite rien de plus au monde que de pouvoir partager mon bonheur avec ma meilleure amie. Je veux qu'elle soit heureuse pour moi, qu'elle ne s'inquiète pas pour moi.
Mais quand je m'entends penser, je me dis que je suis en réalité sacrément gonflée. Je serais la première à lui interdire de revoir celui qui a brisé son coeur. Je serais la première a vouloir mettre mes proches dans une grande bulle pour les empêcher de souffrir ou d'être blessés par qui que ce soit. Je supporte que j'en demande trop en voulant que mes amis et ma famille se comporte différemment de la façon dont moi je me comporterais. Pour le coup, je comprends où ma demi-soeur veut en venir quand elle me dit que je suis un peu trop sur son dos. Maintenant je me rends compte de ce que c'est qu'avoir quelqu'un qui veut un peu trop son bien. Et le pire est à venir car mon coeur se serre quand j'entends Antonia me dire que Misha me rend faible. A-t-elle vraiment raison ? Est-ce vraiment ce qu'elle pense ? Car c'est bien la pire chose que l'on puisse me dire car je pense au contraire que Misha m'ouvre les yeux. Que jusqu'à présent, j'ai vécu dans la peur de souffrir à nouveau et c'était ça qui me rendait faible. « Nous avons décidé de nous donner une chance. J'aimerais que tu puisse en faire de même. » je lui dis, un peu refroidie par ses paroles. En même temps, j'aurais du me douter qu'elle réagisse comme cela. Et j'espère sincèrement qu'avec le temps, sa méfiance puisse disparaître. « Je t'assure que tu finiras par changer d'avis à propos de lui. D'accord, il a fait des erreurs, mais moi aussi, rappelle toi. Il ne serait pas parti si je n'étais pas sortie avec sous frère pour le rendre jaloux. » je lui dis pour lui rafraîchir la mémoire. Tout ce temps j'en ai voulu à Misha alors qu'en réalité j'aurais plutôt du m'en vouloir à moi-même. Mais je sais qu'Antonia est ma meilleure amie, et qu'elle trouvera toujours quelqu'un d'autre à blâmer que moi dans cette histoire. C'est aussi pour cela que je l'aime tant.

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Tout ce qu'Antonia venait d'entendre lui avait retourné la tête. Ca l'étonnait tellement d'Oksanna. Elle se rendait compte à quel point les hommes rendaient les femmes faibles. En pensait cela, elle repensa à Gabriel, oh oui cet homme qui lui avait volé tellement de choses, sa fierté surtout. Et elle avait peur, très peur pour sa meilleure amie. Elle voulait pas qu'elle fonce encore dans un mur. Elle n'était pas contre elle, loin de là, elle veut juste qu'elle fasse le bon choix, qu'elle soit sûre et certaine. Parce que chaque erreurs, chaque faux pas de Misha, Antonia y serait à l'affût. Elle planifia d'ores et déjà de lui rendre visite d'ailleurs, histoire de lui faire un petit sermonnage de quelques minutes et d'apprendre à mieux le connaître. Car si le choix d'Oksanna était de suivre Misha, Antonia n'allait pas s'y opposer. Elle aurait pu, elle n'était pas étouffante à ce point-là. Mais si les choses tournaient mal, elle ne manquerait pas de dire à sa meilleure amie tu vois j'avais raison. Ce qu'Antonia souhaitait, c'était seulement le bonheur d'Oksanna. Elle en avait le droit, bien plus qu'elle. Elle avait tellement vécu, par ses histoires d'amour ou de famille. La jolie brune prit une seconde bouchée de sa glace et écoutait les propos de son amie, qui tentait vainement de se justifier. " Une chance ? Je ne parle pas avec lui tant qu'il ne lui demande pas lui-même, je ne suis pas du genre à trainer derrière ce genre de personne. " Oksanna ne pouvait rien dire, elle ne pouvait pas le défendre car si la haine d'Antonia était si forte, c'était de sa faute. C'est elle qui lui racontait tout et qui remontait Antonia contre lui. " Bon.. c'est vrai je l'avoue. Toi aussi tu as commis des erreurs mais.. je sais pas tu ne méritais pas ça. Au lieu de fuir, il aurait dû rester pour que vous vous consoliez à deux non ? Ensemble ? Et remonter la pente main dans la main, si vous étiez autant amis que ça. Parce que souviens toi Oksanna, la personne dont tu avais le plus besoin à ce moment là, c'était lui. Moi j'étais insuffisante pour toi, et même si tu me dis le contraire, je le savais parce que j'aurais réagis pareil. Donc si on résume bien.. la faute vient de toi et de lui. Mais plus de lui parce qu'il n'avait pas à partir en te jetant comme une vieille chaussette. Par une simple lettre. " Antonia faisait fort, elle remuait un gros couteau sous la plaie d'Oksanna. Elle était trop directe et c'était un de ses défauts, elle avait déjà essayé de régler ce défaut, impossible. Silencieuse, et un regard dignement dirigé vers l'horizon, elle poussa un soupir. Elle ne devait pas être aussi rude. Elle prit la main de sa meilleure amie et lui fit un petit sourire en guise d'excuse. " Excuse moi, je suis un peu secouée par les événements, moi aussi j'ai quelques soucis. Mais quoi qu'il en soit Oksi, je suis avec toi. J'approuve pas forcément maintenant, mais peut-être qu'avec le temps, je m'y ferais." Parce que le but ce n'était pas qu'elles se prennent la tête et qu'elles débattent des heures, chacune ayant son propre point de vue des choses, mais surtout de se soutenir l'une l'autre.


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OKSANNA & ANTONIA

J'ai assez tardé avant de parler de Misha à Antonia. Nous avons eu le temps de nous voir deux fois, une première fois lors de nos retrouvailles et une autre fois à la piscine car nous nous étions donnés rendez-vous. Je n'en ai pas parlé à ma meilleure amie, et je ne lui en aurais toujours pas parlé si je ne l'avais pas vue aujourd'hui et si je n'avais pas été une terrible menteuse avec elle. Or, si j'ai agis de la sorte, c'est justement parce que je redoutais la réaction d'Antonia. Et pourtant, je dois admettre que je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit à ce point énervée et réactive au prénom de Misha. Je savais qu'elle me mettrait en garde, qu'elle me dirait ce qu'elle en pense, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle lui en veuille à ce point, à ce qu'elle ne puisse pas du tout comprendre mon point de vue. Cela m'attriste un peu car cela m'a fait beaucoup de bien d'avoir revu mon ami, ou plutôt l'homme que j'aime. C'était comme si nous nous étions jamais quittés, comme si nous n'avions jamais eu tous ces problèmes entre nous. Je lui fais confiance pour le coup et j'aimerais qu'Antonia me fasse confiance elle aussi. Puis quand j'entends ma dernière amie dire qu'elle ne lui donnera pas de chance tant qu'il vient la lui demander, j'ai envie de rigoler. C'est tout elle ça. Bornée et fière, une vraie princesse celle-là. Mais je ne me marre pas, car je sais qu'en réalité ce n'est pas vraiment fait pour me faire rire. Si elle est aussi déterminée à lui en vouloir, ça veut dire qu'elle ne lui pardonnera pas de si tôt. Et si nous voulons nous donner une seconde chance comme je l'ai dit, ce serait plus facile si nos proches nous encourageaient et ne nous mettaient pas des bâtons dans les roues. Je pense notamment à mon frère qui doit certainement penser pareil qu'Antonia. Je soupire discrètement à cette idée. Cela ne sera définitivement pas aussi facile que ce que j'aurais imaginé.
Puis elle aborde à nouveau le fait qu'il m'a laissée tombé. Ce sont des souvenirs auxquels je n'ai plus envie de penser. Elle a raison, j'ai vécu de terribles choses et il aurait mieux fait de rester avec moi afin de me soutenir. Et il aurait surtout mieux fait de ne pas me laisser une stupide lettre pour m'expliquer son départ. J'ai beaucoup souffert, je m'en souviens comme si c'était hier. Aujourd'hui encore, cela me fait mal au coeur d'y penser. Mais je me dis que c'était peut-être quelque chose de nécessaire. Une séparation qui permettrait de mieux nous retrouver ? En tout cas, j'ai besoin d'y croire, j'ai besoin de me dire que tout va s'arranger et que notre passé est loin derrière nous. Je garde alors le silence suite à la tirade de ma meilleure amie, les yeux fixés sur ma glace, dans laquelle je joue avec ma cuillère. Je ne me sens pas la force de lui répondre tout ce que je pense, en grande partie parce que je sais qu'elle ne changera pas d'avis aussi facilement, mais aussi parce que je ne sais pas trop quoi penser de tout cela. Tout ce que je veux, c'est être heureuse et profiter de ce que j'ai, même si cela ne durera peut-être pas. Puis le contact de la main d'Antonia sur la mienne me sort de mes pensée. Je relève les yeux vers elle et contemple son sourire pendant qu'elle s'excuse. « C'est pas grave, je comprends ton point de vue. J'espère juste que tu changeras d'avis. J'en suis même sûre, car je ne vois pas cela autrement. » je lui dis pour me rassurer et pour la convaincre. Puis je décide de changer de sujet, car de toute façon, il n'y a plus grand chose à dire à propos de Misha. D'autant plus qu'il m'a semblé avoir entendu Antonia dire qu'elle aussi avait des soucis. Et quand ma meilleure amie a des soucis, ça veut dire que j'en ai aussi. « Toi aussi tu as l'air sacrément préoccupée en ce moment. » je lui fais remarquer, avant d'avaler une bouchée de glace. « Qu'est-ce qu'il t'arrive à toi ? » je lui demande, lui indiquant que c'est à son tour de se confier.

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