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Je déteste l'hôpital et pourtant, je dois y passer le restant de ma vie à venir en consultations et dire le restant de ma vie est un putain d'euphémisme. Qui me dit que je ne vais pas mourir demain ? Que ce cancer ne va pas revenir comme ça du jour au lendemain, me laissant au fond du trou jusqu'à ce que je finisse six pieds sous terre. Tapant du pied dans la salle d'attente, je regarde autour de moi les personnes malades, les cancéreux, les gens comme moi. Ma mère m'a forcé à aller à ce rendez-vous et Théo voulait m'accompagner mais j'ai refuser. Je ne veux plus que mon frère mette un pied dans un hôpital à cause de moi. Je me sens déjà bien trop coupable de lui avoir fait vivre cela même s'il me répète inlassablement qu'il ne m'en veut pas. J'ai bousillé sa jeunesse en le forçant à me suivre dans des endroits plus lugubres les uns que les autres et il ne m'en veut pas. Mon frère, l'homme de ma vie. J'envoie un message à mon père pour lui dire que je viendrais sûrement pendant les vacances d'été à Los Angeles et je répond à un texto incendiaire de ma mère qui e dit que j'ai oublié mon traitement chez elle. J'y repasserais et puis c'est tout. Tant pis. Le médecin qui me suit sort de son cabinet et m'appelle, je soupire avant de saisir ma besace et d'attraper mon dossier avant de serrer la main de mon médecin.
Une quarantaine de minutes plus tard, les examens terminés je sors de son cabinet avec une envie de tout casser. Il m'énerve tous à me prendre pour une attardée, j'avais un cancer pas une case en moins. Attrapant mon téléphone dans mon sac, je le rallume et appelle mon frère, qui ne répond pas bien évidemment. L'un des médecins qui m'a suivi quand j'étais plus jeune sort de son bureau et me salue, je ne lui répond pas. Je soupire et lorsque j'entend la voix du praticien qui brise le silence, je me retourne à l'écoute du nom qu'il a prononcé. Alaska Harrison-Florès Ca ne peut pas être elle, malheureusement je me suis retournée trop tard, la porte est déjà close. Mais je ne melaisserais pas faire. J'ai encore du temps à perdre. Sortant de l'imposant bâtiment, je m'installe sur le muret qui fait face à l'entrée et allume une cigarette en attendant, lisant le dernier Batman pour pouvoir en parler avec Théo quand je le verrais. Son rendez-vous dure visiblement moins longtemps que le mien, puisque je la vois ressortir toute pimpante. C'est bien elle. Alaska. Mon Alaska. Je range alors mon comics avant de descendre de l'endroit ou je me trouve et de me planter devant elle « Alaska ? C'est toi ? » Quelle question stupide.(Invité)