Say hi to your mom for me ✖ PRIAPE

Bon d'accord...J'avais dépassé les bornes et je laissais la plupart du temps mon impulsivité prendre le dessus sur ce que je ressentais mais franchement, comment réagir lorsqu'on vous file une photo de la femme de votre vie embrassant un des mecs que vous détestiez le plus au monde ? Elia avait beau m'affirmer que ce n'était qu'un montage, que tout était faux et que quelqu'un cherchait à nous faire du mal, une voix continuait de raisonner en moi pour me dire que quelque chose était encore et toujours très louche entre ces deux-là. Et Dieu seul savait à quel point cela ne me plaisait pas. J'avais quand même réussi à décrocher un bon coup dans la gueule de ce cher Priape lorsqu'il était apparu à notre table avant de foutre le camp et de m'en prendre violemment à ma fiancée lorsqu'elle était venue me demander des explications, mais rien ne m'avait soulagé. J'avais déjà une bonne bouteille de vin dans le sang et mes idées n'étaient certes plus très claires. Étant rentré à nouveau dans le salle de bal avec Elia, je la laissais quelques instants pour qu'elle puisse se diriger vers les lieux d'aisance avant de m'accouder au bar, guettant la foule et me commandant un Martini, fin un truc à boire quoi. J'avais pas l'intention de me saouler mais j'avais besoin d'un truc pour m'aider à assimiler cette foutue photo qui me foutait plus la gerbe qu'autre chose...

J’étais fou, je voulais bien faire des efforts avec Théo, futur mari de ma meilleure amie mais là, il avait dépassé les bornes non ? Avec ce coup, il avait perdu le droit de récolter mes efforts et ma sympathie et il fallait que l’on s’explique. C’était surement pas prudent de le faire là, vu mon état, la conversation risquait bien de dégénérer étant moins dans le contrôle de mes nerfs. Mais lorsque mon regard se posa sur la silhouette du garçon accoudé plus loin au bar, je ne reculai pas et avançai jusqu’à lui, déterminé à mettre les points sur les i avec ce dernier, et peut être également mon poing dans sa gueule si il le fallait. L’idée étant d’abord d’écouter son explication, il y avait Elia, et je en voulais pas ruiner sa soirée. Elle n’y était pour rien dans cette histoire, son seul tord était d’avoir très mauvais goût en terme de fiancé. Arrivé à côté du winthrop au bar, le serveur venait de poser un verre devant lui et je m’en emparai, l’amenant jusqu’à mes lèvres pour le boire d’une traite. Je le reposai ensuite vide, sur le comptoir, devant le jeune homme. Provocation, surement un peu. Il m’avait frappé alors je pouvais bien lui voler son verre.  

Accoudé au bar, j'attendais tranquillement Elia...Non faux, je l'attendais tranquillement en apparence alors que dans mon esprit c'était pire qu'un champ de bataille de Bagdad. J'en voulais un peu à la terre entière et ce n'était ni les galipettes que j'avais pu faire un avant avec ma fiancée ni ses explications qui avait su me calmer...Bon si grimper au septième ciel avait pu me détendre mais c'était tout. Attendant donc la jeune femme au bar, je m'étais commandé un Martini et plongé dans la contemplation de sa réalisation, je ne remarquais pas tout de suite qu'une silhouette s'approchait de moi pour se positionner à mes côtés. Non je la remarquais pas...jusqu'à ce qu'elle me vole le verre que le barman venait de poser devant moi. Choqué, je tournais mon visage pour voir qui était ce voleur qui reposait bruyamment le verre sur le comptoir. Malgré tous mes efforts pour calmer ma colère, celle-ci remonta d'une traite en reconnaissant mon ennemi number one. « Même ça t'es obligé de me le voler, crevard ? » demandas-je méchamment en me tournant entièrement vers lui. Mon poing dans sa face ne lui avait donc pas suffit ? Apparemment pas. Mon regard lui lançait des éclairs tandis que la photographie dans la poche intérieure de ma veste, me brûlait le torse.

Théo se tourna vers moi, visiblement agacé. Son regard trahissait complètement sa colère et sa rancœur et il s’excita contre moi parce que je venais de boire son verre. Je le regardais m’aboyer dessus et tenter de m’intimider avec un air septique. J’avais presque l’impression qu’il allait m’en coller encore une, mais pourtant ça aurait du être moi le plus énervé des deux après le coup de tout à l'heure. Une chance pour le winthrop, ce soir je n’avais pas l’alcool mauvais, je me contentais de riposter verbalement : « Hé ho, joue pas les plus gênés avec moi pour un malheureux verre !!! C’est toi qui viens de me planter ton poing en pleine gueule alors je crois que tu me dois bien ça… » Puis je fis signe au serveur de nous resservir. Peut être qu’il allait se calmer avec un nouveau verre mais je me doutais que ce n’était pas que cela. Il y avait autre chose là dessous. J’essayais de comprendre pourquoi il avait agi aussi bizarrement, il me détestait mais de là à m’en coller une devant tout le monde à table… « C’est encore pour cette histoire avec ta tante c’est ça ? » La mission avec Aby lui était peut être restée en travers de la gorge, et si c’était vraiment pour cela qu’il m’avait frappé, j’espérais simplement qu’il n’allait pas s’en prendre à la brune ensuite.

« Hé ho, joue pas les plus gênés avec moi pour un malheureux verre !!! C’est toi qui viens de me planter ton poing en pleine gueule alors je crois que tu me dois bien ça… » Parles donc l'ami, j'adore ta compagnie. Me tournant une nouvelle fois vers le Dunster, je lui lançais un regard noir. Son calme pas si olympien que ça me déstabilisait un peu. Comment pouvait-il être aussi...irritable rien qu'en remuant la bouche ? Mais je ne lui devais rien du tout, ni même un verre. Il avait juste mérité qu'une bonne et nouvelle fois, mon poing. D'ailleurs lorsqu'il mentionna ce que j'avais osé lui faire à la table face à tout le monde, un sourire se dessina sur mes lèvres. « J'adore les moments ou je te fous mon poing dans la gueule. Je les salue de la main quand je les vois passer. » Et maintenant je pouvais les compter sur les doigts d'une main. J'avais parlé d'une voix rieuse comme si l'homme à côté de moi était mon ami de toujours. Non...Une seconde...J'avais l'envie de vomir rien qu'en imaginant ça. « C’est encore pour cette histoire avec ta tante c’est ça ? » Je l'avais observé du coin de l’œil recommander des verres et je n'avais pu qu'hausser les épaules, avant de grimacer face à ses propos. « Pardon ? Non l'ami, c'est pour bien pire. » Lui montrer ou pas ? Là était la question. « Non juste qu'on a eu la gentillesse de me transmettre quelque chose dont je me serais bien passé. » Sortant la photographie de la poche intérieure de ma veste, je la fis glisser sur le comptoir, pour arriver pile sous le nez de ledit Priape. « Vois-tu, je n'ai aucune sympathie pour toi ni même la patience de prétendre le contraire et mon impulsivité est bien trop forte à mon goût. » Ce baiser sur papier justifiait mon poing selon moi. Haussant les épaules, je bus d'une traite le verre que venait de remplir le barman avant de le reposer bruyamment.

Le petit rappel sur son pétage de plomb de tout à l’heure sembla l’amuser, puisqu’un sourire apparut sur les lèvres du garçon. Aucun signe de regrets, non, il m’affirma même qu’il adorait foutre son poing dans ma gueule. Mon regard s’assombrit un peu et je serrais les poings, dominant mon envie de lui en coller une à mon tour… Il fallait quand même que je lui laisse le bénéfice du doute, pour Elia, que j’essaie de comprendre ce qui l’avait conduit à s’en prendre à moi. L’histoire de sa tante, non apparemment ce n'était pas ça. Le terme qu’il utilisa pour me qualifier me surprit presque plus que son –crevard- cela dit, et je ne pus m’empêcher de le souligner : « L’ami ? D’où ça sort ça ? » En tout cas j’eus le droit à un début d’explication de la part du winthrop : on lui avais transmis quelque chose qui lui était resté en travers de la gorge. Je le vis farfouiller dans sa poche. « Si c’est une photo de famille avec ta tante c’est pas la peine, c’est bon j’ai compris mon erreur… » ronchonnai-je mais lorsqu’il fit glisser le cliché devant moi, je me tus un instant. Fronçant les sourcils, j’examinais l’image, intrigué. C’était l’alcool qui me faisait dérailler ou bien je voyais clair ? « Oh… On dirait Elia… Et on dirait moi là. » fis-je en désignant nous désignant tour à tour sur le papier glacé. Oui c’était troublant, d’autant plus troublant que je savais très bien n’avoir embrassé Elia qu’à une seule occasion, qui remontait à presqu’un an désormais, et ça s’était produit lorsqu’on était saouls, seuls, dans une chambre d’hôtel et en aucun cas nous nous étions amusés à photographier ce moment. « C’est une photo bidon… » affirmai-je donc en la poussant à nouveau vers Théo après quelques minutes de réflexion. Je retournai ensuite la tête vers mon interlocuteur et ajoutai : « Donc je crois que tu me dois des excuses pour le coup.» Comme si mon explication suffirait à dissiper sa colère. Enfin comment pouvait-il croire ça ? Moi j’étais le volé, pas le voleur. Après avoir appris que ma copine couchait avec son meilleur ami, je serais bien incapable de faire subir le même sort à un pauvre type, même si c’était Théo, que je le détestais, et que j’aimerais mieux savoir Elia avec quelqu’un d’autre.

« L’ami ? D’où ça sort ça ? » J’arquais un sourcil avec consternation. Il ne me demandait pas vraiment ça, hein ? A croire que si. Ce n'était qu'une façon de parler et il ne devait en aucun prendre ce genre d'interpellation au premier degré. Je secouais une main, embrassant l'air, comme pour lui dire de laisser tomber. Puis, comme il croyait que mon poing dans sa sublime gueule était dû au quiproquo avec ma tante, il ne m'avait fallu que quelques secondes avant de lui montrer le pourquoi de mon mécontentement. « Si c’est une photo de famille avec ta tante c’est pas la peine, c’est bon j’ai compris mon erreur… » Je levais les yeux au ciel avec agacement avant de lui coller la photo qu'on m'avait filé sous le nez. « Elle te semble bonne la photo de famille ? » demandais-je d'une voix presque hargneuse alors qu'il semblait mettre du temps à comprendre ce qu'elle représentait. « Oh… On dirait Elia… Et on dirait moi là. » Sans blague ? « T'vois, même moi je suis capable de te reconnaître avec plus de rapidité et Dieu seul sait à quel point je haie ta tronche. » J'avais débité cela sans aucun reproche et pourtant, le simple fait de le voir dévisager la photo me donnait envie de lui faire goûter mon second poing. « C’est une photo bidon… » Le papier de nouveau face à moi, j'eus du mal à comprendre la simplicité de ses paroles. « Donc je crois que tu me dois des excuses pour le coup. » Un grand rire sonore s'échappa de ma gorge tandis que je prenais conscience que j'avais une conversation avec un type que je n'appréciais guère. Mais mon amusement fut bref, car je repris bien vite pied dans la réalité. « Tu veux aussi que je t'appelle monsieur et que je m'agenouille devant toi chaque fois que je te verrais ? » Non ça ne marchait pas comme ça. « Si tu crois que parce que tu dis qu'elle est bidon je dois m'en contenter, tu te fous le doigt dans l’œil ! » Je le croyais pas ni n'avait l'intention de le faire. « Avoues que c'est ton œuvre, que tu voulais tout bonnement me faire chier ! » disais-je enfin sur un ton plein de reproches. Fallait que ce soit lui le coupable...Sinon, qui cela pouvait-il bien être ?

Ce mec avait le don de m’énerver. Et je ne disais pas cela uniquement parce qu’il venait de m’en coller une non. Rien que son petit geste de main pour clore le sujet accentuait ma colère. Je devais redoubler d’effort pour ne pas perdre patience et lui laisser sa chance de s’expliquer. Je le vis donc sortir une photo de sa poche, ne sachant pas très bien dans quoi il allait m’embarquer. Donc, pas de photos de famille en vue. Je plissais les yeux observant l’image avant d’en venir à la conclusion que les deux jeunes gens échangeant un baiser sur le cliché étaient censés être Elia et moi. Théo souligna mon manque de perspicacité sur le coup. Je lui lançais un regard noir pour toute réponse, avant de lui rendre son bien, annonçant qu’il s’agissait d’une photographie bidon et de réclamer ce qu’il me devait amplement : des excuses. Sa réaction fut immédiate : un franc éclat de rire. Se foutait-il de moi ? Surement vu la proposition qu’il me fit ensuite. Mais j’étais un peu trop saoul pour saisir l’ironie. « Monsieur Zacharias. » corrigeai-je avec un petit sourire satisfait en imaginant la scène d’un Théo repentant à mes pieds. « Et tu pourrais aussi venir faire le ménage chez moi pour te faire pardonner. J’ai un nouvel appart maintenant et… » Mais le winthrop mit fin à mon délire : non il n’allait pas s’excuser, non il n’allait pas se contenter de ma parole qui lui affirmait pourtant la fausseté de ce cliché. Je ne pouvais pas le prouver mais je le savais, et si il avait si peu confiance en Elia au point de l’imaginer en train de me rouiller des pelles, c’était surement pas la peine qu’ils se marient tous les deux. « C’est un montage qu’est-ce que tu veux que je te dise de plus ? » Mais en fait, ce qu’il voulait c’était que j’avoue que c’était mon œuvre. Ce fut à mon tour de laisser échapper un petit rire tellement l’idée était ridicule. « Tu m’as déjà vu sur un ordi ? Je sais déjà à peine me servir de paint alors me lancer dans une manip de photos, c’est carrément pas à hors de ma portée tu vois. » expliquai-je rapidement avant qu’il ne s’énerve davantage. « Et puis tu crois pas que si ça avait été moi l’auteur, j’aurais au moins anticipé un peu ton coup de poing pour éviter d’avoir la gueule en vrac ? » La véritable raison pour laquelle je n’aurais jamais fait cela c’était bien sûr que je voulais le bonheur d’Elia, mais c’était pas le genre d’argument à avancer devant Théo, sinon il allait encore s’imaginer que j’étais amoureux de sa fiancée alors…

« Monsieur Zacharias. » Plaît-il ? Mais voyons, s'il pensait que j'allais l'appeler ainsi, il se fourrait le doigt dans le troufion. Mais restons polis. « Et tu pourrais aussi venir faire le ménage chez moi pour te faire pardonner. J’ai un nouvel appart maintenant et… » Et j'explosais de rire. « Demain je passerais avec plaisir monsieur Zacharias...histoire de foutre un peu plus la merde. » J'avais commencé par parlé avec une voix joyeuse avant de terminer d'une voix dure. Je n'avais nullement l'envie de mettre les pieds chez lui et s'il me demandait d'y faire le ménage, je ne voulais même pas imaginer l'état des lieux. Puis, je lui avais montré la photographie qui m'avait fait péter un boulon et sa seule réponse fut que c'était un montage. Je ne me contentais donc pas non plus de cette réponse qui ne faisait que me mettre encore plus sur les nerfs. Elia avait eut beau me dire exactement la même chose, je ne comprenais toujours pas. Qui aurait pu faire un truc pareil et quel en serait l'intérêt ? « C’est un montage qu’est-ce que tu veux que je te dise de plus ? » Que t'es le roi des cons. Je levais les yeux au ciel avec un soupir d'agacement, me demandant comment il pouvait supporter cette conversation. « Tu m’as déjà vu sur un ordi ? Je sais déjà à peine me servir de paint alors me lancer dans une manip de photos, c’est carrément pas à hors de ma portée tu vois. Et puis tu crois pas que si ça avait été moi l’auteur, j’aurais au moins anticipé un peu ton coup de poing pour éviter d’avoir la gueule en vrac ? » Je tournais alors mon visage dans sa direction avec un sourire forcé, levant le pouce, l'index et le majeur de la main droite pour énumérer des choses.. « Primo, non je ne t'ai jamais vu sur un ordi et il existe un truc très courant que font tous les humains : mentir. Secondo, qui me dit que ce n'est une photo qui date de votre idylle...ou peu importe ce que c'était ? Tercio, je t'aime pas mais je te trouve quand même bien malin et dans mon pays, se faire passer pour la victime pour bien se faire voir, c'est très courant. » Sur que chez les Grecs, l'on faisait pire. « Et j'imagine que tu joues bien la comédie...Mais, j'ai une conscience, donc navré pour ça.. » Par ça, je mimais un coup de poing. J'avais promis des efforts à Elia et comptais bien en faire...Pour les cinq secondes à venir.

Ok, ok, il fallait que je me rende à l’évidence : je n’aurais pas d’excuse ce soir de la part de cette tête de mule. Il se foutait de moi et malgré mes explications, succinctes certes et se résumant à l’explication que son papier n’était qu’une manip photo, il s’obstinait à croire que j’y étais mêlé. Je relevais la tête vers lui, blasé mais l’écoutant quand même me démontrer pourquoi, selon lui, je pouvais même en être l’auteur. Du grand n’importe quoi. J’adoptais le même ton que lui, bien décidé à lui démontrer aussi par A + B qu’il était en pleine crise de paranoïa : « Primo: le mensonge est peut être une seconde nature chez toi, mais ne fais pas de ton cas une généralité. Secondo: notre –idylle- comme tu l’appelles n’a duré qu’une nuit. Y’a rien eu de plus que ce dérapage entre nous et désolé, maos on n’a pas pris le temps de faire des photos souvenirs tu vois, on était bien occupés. » Petit sourire mauvais, mais il m’énervait tellement. Je commençais à perdre patience. « Et enfin  tercio : faut vraiment que je te rappelle comment j’ai perdu ma dernière copine ? » Talya avait couché avec son meilleur ami quoi, je serais bien le dernier des hypocrites de vouloir piquer Elia au garçon. « Je ne t’aime pas non plus tu sais, et même si j’ai pas sauté au plafond en apprenant vos fiançailles, j’aurais pas fait ça. » Un montage d’Elia et moi, mais quelle idée ? Je voyais bien que la perspective de leur mariage rendait la brunette heureuse. « Le rôle du meilleur ami briseur de couple, c’est pas pour moi. Ancre toi ça dans le crâne. »