MAXWAN ✮ Taking a break

Bien sûr qu'elle ne permettra pas qu'il trie ses amis. Max ne se laisse pas marcher sur les pieds, et ce depuis bien longtemps. Au moins, on ne peut pas reprocher à la brune d'être le petit chien de Ric. Heureusement pour nous. « Je sais. » Juste pour confirmer ce que les yeux disent. Je me reçois un coup d'épaule pour ma plaisanterie. Si j'étais une mauvaise fréquentation, tu ne serais pas venue vers moi ce soir, ni même il y a des années. « Totalement. La meilleure. » Tout ça sur le ton de l'humeur. Je n'aurais pas la prétention de le dire sérieusement. Un rire sincère s'échappe de ma gorge laissant la bonne humeur nous atteindre. Et ça continue. Désormais, c'est miss McAllister qui s'amuse en attisant ma curiosité. Elle tourne le regard, comme si sa petite révélation n'allait pas m'interpeller. Tu sais très bien que ça marche, ne cherche pas de l’intérêt dans la décoration. « Tu voulais me voir gagner un award. Trop gentil. » Car pour moi, il est inconcevable qu'elle puisse inscrire mon nom pour un razzie. Pour m'embeter peut-être, qui sait ? « Et lequel ? » C'est bien le plus interressant. J'ai également voté pour elle dans une catégorie. Peut-être la même.  

« Je sais. » Elle c'est moins glorieux, elle a douté. Parce que Maxym ne connait pas le Antwan amoureux, et a eu peur qu'il l'éclipse, au profit d'un avenir prometteur avec sa dulcinée. Peut-être que ça arrivera, un jour. Mais en attendant, ils font tout pour repousser le moment où leur relation posera problème. Déjà, ils apprennent à ce qu'elle n'en soit pas un pour eux. Réussissent plutôt bien. « Totalement. La meilleure. » Possible. Ca dépend pour qui. Oh, ses propres parents l'adorent, ça sera sûrement moins le cas pour Ricardo. Le rire masculin provoque un large sourire sur les lèvres maquillées. Tu vois qu'elle est pas perdue ta bonne humeur, et ça me fait du bien de voir que je sais toujours l'attiser. Continue, donc. Provoque sa curiosité l'air de rien, tout en se réjouissant par avance de l'effet souhaité.  « Tu voulais me voir gagner un award. Trop gentil. Et lequel ? » Quitte la déco, le regarde lui, taquine. « Qui t'as dis que c'était un award ? J'trouve pas tes blagues très drôles, tu sais.. » Mais évidemment que c'est un award, voyons. Pour la blague, elle aurait pû, mais voulait trop le voir sur l'estrade heureux. « C'est trop facile si je te le dis comme ça. Mérite-le. » Le défie de son regard joueur.

Je n’ai jamais été confronté à une telle situation. Celle où Lizie me demande d’éviter Maxym à cause d'une quelconque raison. Mais qu’elle se rassure, je n’aurai pas fléchi sous les remarques de ma petite amie. L’affection pour l’eliot est bien trop grande pour pouvoir tirer un trait dessus.  « Qui t'as dis que c'était un award ? J'trouve pas tes blagues très drôles, tu sais.. » Bien sûr que tu me voulais sur l'estrade avec un beau sourire. « T’as toujours rigolé pourtant. » C'est ma seule défense contre le razzie qu'elle veut me coller. Et comme si on ne s'y attendait pas, Maxym demande quelque chose en retour de cette information. « Que je le mérite. » Mmh.. qu’est-ce que je peux bien faire pour entendre la catégorie. Maxym peut être difficile à convaincre. « Pour te supporter depuis des années je le mérite. » J’exagère. Quoi que. Si je continue dans cette lancée adieu la réponse. « Dis moi ce que j'dois faire pour le mériter. »  

L'amour, ça fait faire des trucs idiots. Ca t'enlève une partie de réflexion, t'engluant dans l'affluence des sentiments. Maxym a trop vu les épris oublier le reste du monde. Ne s'en rappeler que lors des mauvaises passes de leur passion. Ils seraient plus forts que ça, n'est-ce pas ? « T’as toujours rigolé pourtant. » Ses pupilles s'ouvrent d'avantage, se surprennent de cette jolie vérité balancée. Parce que j'ris même quand t'es pas drôle, Antwan. Ca va avec tout le reste. « Je suis bon public. » Se contente-t-elle d'éluder, l'Eliot mâle marquant le point sur ce coup. A toi de prendre le prochain, mademoiselle. Le fait mariner avec cette histoire de prix, sachant qu'il allait plonger dedans directement. Forcément, quand t'aiguises la curiosité et l'ego d'un bleu, il ne peut que se déclarer. « Que je le mérite. Pour te supporter depuis des années je le mérite. » Le regard sombre féminin se fait insistant. Vraiment, c'est comme ça qu'il persuade quelqu'un ? « T'es le pire négociateur qu'Harvard connaisse. » Qu'elle cède dans un léger rire, secouant la tête. « Dis moi ce que j'dois faire pour le mériter. » Trop facile, et ose me dire que tu ne t'en doutes pas. « Non. » Réponse sans appel. « C'est trop simple si je te le dis ! Tu veux savoir, tu trouves. » Toute fière la Maxym, se dandinant presque sur le banc. « J'en sais rien moi, t'as qu'à sortir la carte du gentleman. » Ouais, me demandez pas pourquoi elle a toujours de vielles idées. Peut-être cette robe de princesse qui lui monte à la tête. Sinon, reste la solution de la torture quoi.

Elle est bon public. Mouais, trouves toi des excuses. Je lève les yeux au ciel - mais ne peut pas contredire la brune - puis entame la négociation pour obtenir l’information. C'est facile d'entrer dans le jeu de Max. Elle s'en amuse et m'a même donné un zéro en négociation. On comprend pourquoi je n'ai pas choisi de filière commerciale. Mais peu importe, j'enchaine en demandant le mode d'emploi. Comme si elle allait me balancer une technique pour l’amadouer. Son « Non. » catégorique ne m'étonne pas, j'en souris même. Au moins, les choses sont claires sur ce point là. « J'en sais rien moi, t'as qu'à sortir la carte du gentleman. » Je la regarde pendant quelques secondes cherchant à savoir si elle est sérieuse. Visiblement, madame a des envies particulières ce soir. Etre taquine, voir ce que j'ai dans le ventre. Très bien. Je me lève, sourire en coin, reste mystérieux quelques secondes. Ma main se tend vers elle, un air de défie dans les yeux. « Danse avec moi. » Gentleman ou torture. Question de point de vue.

C'est comme retrouver ses marques sur un chemin qu'on a tellement foulé qu'on en connait chaque recoin. Tu devines mes répliques avant même qu'elle passe la barrière de ma bouche Antwan. On s'est juste égaré de cette belle route maîtrisée, on s'est éraflé les genoux, et blessé le reste, le plus enfuit, sûrement, alors on est retourné sur celle sans ronce. On est bien là, à se taquiner en tenue de gala. C'est ce qu'on a toujours fait. Deux Eliots qui s'amusent, sans écouter les autres. Je teste un peu tes limites, je regarde ce à quoi j'ai le droit. Propose de te pousser dans ces recoins que ton costume attise. Tu ressembles à un gentleman, proche du prince charmant, tu n'as qu'à en être un. Juste pour me montrer que je ne suis qu'une fille, cachée en dessous de l'ironie et la haine du trop rose. Le mystère au bord de tes lèvres m'intrigue, et tes yeux révèlent la provocation. « Danse avec moi. » Ca réveille un peu les miens, d'un sombre d'avantage profond. Les doigts féminins se serrent contre le banc, comme luttant contre cette évidence. Fait pas comme s'ils n'allaient pas se poser sur sa main. C'est ce qui se passe, se levant en même temps. « ..Voilà, par exemple. » Petit sourire en coin, qu'elle veut défiant, mais qui ne l'est plus vraiment. Face à face, avec Maxym qui est presque gauche à rester comme ça, leurs mains l'une sur l'autre, n'osant pas vraiment poser ses doigts sur le costume masculin.

Elle me voulait gentleman. Ses souhaits sont exaucés rapidement. La brune se lève à ma demande, dépose sa main sur la mienne. L’autre contre le costume. N’ai pas peur de le toucher. Ca ne va pas les tuer. Le contact visuel y est. Les yeux de l’un dans ceux de l’autre. Du moins, quand les deux sont d’accord. Je me laisse simplement bercer par l’instant, par la lenteur de nos pas, par ces moments que j’arrive encore à partager avec cette amie. Des mois plus tôt, je pensais que tout ce qu’on avait pu construire s’était effondré. Ou trop fissuré pour espérer un maintien. Regardez-nous maintenant. Elle n'est jamais devenue la fille que je voulais éviter dans les couloirs de la fac. Il ne faut pas les laisser briser ça d’accord ? Pris d’un élan, je fais tournoyer la brune. Princesse McAllister. « J’ai droit à ma reponse ? » Brise l'ambiance qui s'est immiscée entre les deux bleus avec un nouveau sourire taquin sur le visage. Prouvons que ce slow n'est pas uniquement danser pour la proximité des corps et des visages.  

Parfois, les billes s'accordent. Se croisent presque par erreur, qu'on pourrait croire. Sauf qu'ils ne font pas d'erreur, eux deux. Ou si peu. S'en est une ? Ca, de suivre le rythme d'une chanson trop effacée pour qu'elle batte réellement la mesure. De se retrouver contre Antwan, et de prendre l'apparence d'une gamine un peu maladroite. Elle, l'adroite par excellence. Maxym ne mettrait pas ce terme sur ce moment. Après tout, qu'importe. Ils ont dansé ensemble plus jeunes, dans ces endroits trop guindés. Quand ça ne posait de problème à personne que leurs pas prennent la même direction. Ses doigts se font au tissu, prennent leurs aises. Voyez comme cette torpeur ne dure jamais longtemps. On est plus fort que toutes ces conneries qui sont capables de détruire des amitiés. Pas la notre. Je valse même, tourne, avec comme point fixe sa main. Qui me retient. Me ramène à lui. J'ai bien essayé, de mettre de la distance entre nous. Presque faillit tout foutre en l'air. Mais voit comme je reviens vite contre toi, me rapprochant d'avantage. De la faute à l'élan, de la faute à la danse. On dira ça. « J’ai droit à ma reponse ? » Retour à la réalité, à son sourire qui s'amuse. « J'ai voté pour toi dans la catégorie de ... » Se fraye un chemin jusqu'à son oreille, dans laquelle elle souffle : « La meilleure cabot ! » Finit-elle par pouffer tout en se reculant juste pour le voir pester. S'écarte assez pour attraper les deux mains masculines des siennes, tournant du côté, façon ronde. On rompt pas le contact, on le rend juste moins sérieux.

Je me suis tu assez longtemps pour apprécier une danse sans ambiguïté avec son amie. Maintenant, je la questionne en sachant que l'ambiance crée par le slow va disparaître. C'est mieux pour nous et pour les autres. Bref. Le sourire amusé, j'attends une réponse de McAllister qu'elle ne tarde à me souffler près de l'oreille. La meilleure cabot. Vraiment ? « Tu mérites le razzie des blagues ratés. » fis-je plissant les yeux pour donner à mes mots une valeur plus sérieuse. Maxym prend mes mains et commence à tourner. Je ris à cette manière enfantine de dire au revoir au sérieux du slow. Je suis partisan de la ronde, tourne avec elle jusqu'à voir un flou derrière la chevelure brune. Clairement, je ne vois plus qu'elle en face de moi. Mon tournis naissant m’empêche de continuer dans la vitesse et petit à petit je  diminue le rythme. Doucement. Puis toujours avec ce petit sourire, je la fais virevolter une nouvelle fois pour que son dos se colle à mon torse. Miam des cheveux de Maxym sur le visage. « J'aurais préféré celui du plus beau. » Puis je laisse le contact se rompre, la laisse s'éloigner.  

« Tu mérites le razzie des blagues ratés. » D'accord, elle était facile, mais ça ne la rend pas moins bonne. Si ? Bon, okay, Maxym le méritait. Et ça la fait rire, en plus. Peu importe si c'est la seule. Et on s'en va dans une ronde. Enfantine, gamine, chaste. Ca t'fais perdre la notion de l'endroit, la notion des difficultés. Musique lointaine, accompagne ces pas tournants. Ne lâche pas l'ami du regard, seule manière pour ne pas laisser le tournis vous gagner. Trouver un point fixe. Et l'mien, c'est ses yeux. On ralentit le rythme, doucement,progressivement, jusqu'à l'arrêt. Quasi arrêt. Puisque Maxym tournoie, finissant sa course le dos plaqué contre le torse masculin. Sa bouche laisse un petit éclat de rire, idiote qu'elle est. Joyeuse qu'elle est. « J'aurais préféré celui du plus beau. » Tourne ses traits vers l'autre, glissant un malicieux : « On a pas toujours ce qu'on veut, Wayans, tu devrais le savoir. » et retrouve sa place, face à lui, à distance que tous qualifierait de raisonnable. Lève d'un coup la tête. « Tiens d'ailleurs, ça commence ! » Le Doyen venait de chopper le micro et convier les étudiants à se réunir. Large sourire, et qu'elle s'écrit : « Allez vient ! » Attrape sa main, ne laisse pas le temps gâcher cet instant.

Fin du sujet