You treat me just like another stranger (jacey)

You treat me just like another stranger

OKSANNA & JACEY

Misha m'avait fait souffrir, ça oui. Je ne sais pas s'il s'en est rendu compte sur le moment, mais il a presque détruit ma vie. Cela peut paraître un peu exagéré, mais j'ai réellement perdu toute motivation, toute envie d'être heureuse après qu'il ait disparu de ma vie. Un beau jour, j'ai trouvé une lettre de lui sur mon lit, dans laquelle il disait qu'il allait écouter son père et tirer un trait sur notre amitié. Qu'il préférait ne plus jamais me revoir ou me reparler, puis il est parti à Harvard. Il m'a laissée, seule, en Russie, sans plus d'explications. Il m'a abandonnée, le coeur brisé et je lui en ai voulu pendant longtemps pour cela. Sauf que voilà, c'était aussi de ma faute s'il a fait ça. Il faut croire que je l'y ai poussé involontairement. J'ai joué avec ses sentiments, j'ai essayé de le rendre jaloux pour voir s'il ressentait quelque chose pour moi, pour voir s'il m'aimait comme je l'aimais et il en a eu marre, il est parti. Son père avait raison, je jouais avec lui. Mais il pensait aussi que je lui ferais du mal, que je le nuirais ou quelque chose dans le style, alors que je sais que je n'en aurais jamais été capable. Or, j'aurais beau chercher toutes les excuses au monde, je ne pourrais jamais réfuter le fait que j'ai une part de culpabilité dans tout ce qu'il s'est passé. Et nous avons réussi à nous pardonner, nous sommes passés au dessus de notre fierté, de nos vécu pour pouvoir avancer, construire quelque chose de nouveau, de plus beau.
Et c'est tout ce que je souhaite à Jacey. J'espère qu'un jour il pourra pardonner à Misha, à sa petite-amie et aussi à lui même pour ce qu'ils ont vécu. J'espère qu'il pourra un jour s'adonner au bonheur et ne plus voir le mal qui les a rongés. Je peut paraître un peu niaise à penser ce genre de choses, mais je suis dans un état d'esprit qui dépasse celui de la colère. J'ai envie de voir des gens heureux autour de moi, amoureux, qui sourient à la vie. J'ai envie qu'on entère la hache de guerre car cette dernière a déjà fait bien assez de dégâts comme cela. Bien entendu, ce ne sera pas une chose facile. Cela prendra du temps, mais cela viendra. Et le fait de ne pas en vouloir à Jacey est déjà un grand pas je trouve. En essayant de me conduire de façon mature, ce qui est bien une première pour moi, je me dis que je montre peut-être le chemin. Après tout, peut-on vraiment m'en vouloir pour essayer de réparer les choses autour de moi ? Il a fallu que je tourne la page, pour mon propre bien, mais aussi pour celui des autres. La rancoeur ne mène à rien, sauf à la douleur, c'est bien connu. C'est pour cela que je suis ravie de voir que Jacey souhaite se rattraper pour le comportement qu'il a eu envers moi. Je vois qu'il me donne une chance. Une chance de montrer que je suis quelqu'un de bien, que je ne lui ferais pas de mal, et que Misha non plus d'ailleurs. Car en m'acceptant dans sa vie, je me doute que Jacey m'accorde un minimum de confiance par rapport à ma relation avec Misha. « Hé bien je dois t'avouer que j'allais justement me chercher une boisson à la cafétéria. » je lui réponds enthousiaste. « Si tu as le temps, on pourrait aller se chercher quelque chose tous les deux et discuter de nous sans forcément faire référence à d'autres personnes. » je lui propose. En effet, j'aimerais bien apprendre à le connaître en tant que Jacey, et non en tant que l'ami de Tasmin, ou bien en tant que le petit ami de la meilleure amie de Misha. Juste Jacey. J'aime bien pouvoir me faire ma propre opinion des gens et ce n'est pas en alimentant des rumeurs ou des on dit que je vais pouvoir découvrir par moi-même qui est Jacey.

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(Invité)

Au fond, Jacey ne connaissait pas réellement Oksanna. La jeune femme n’était qu’une amie de Tamsin, il l’avait jugée assez vite étant aussi liée à Misha, mais elle semblait pleine de ressources et d’être une personne qui en valait la peine. Il se trouvait bête de l’avoir cataloguée, alors qu’au fond, sa copine était également une personne formidable et elle avait également fréquenté le Russe. Il n’était pas bon de compartimenter les relations ainsi. Il savait qu’il avait fait une grosse erreur mais son erreur était pardonnable, et la demoiselle s’efforçait d’accepter ses excuses, alors autant les honorer. C’était ainsi qu’elle le conviait à se rattraper en voulant boire un verre avec lui. Il avait accepté, mais quelque chose l’intriguait. Pourquoi cherchait-elle autant à apprendre quelque chose sur lui ? Il ne se savait pas si intéressant que ça, lui qui avait toujours parlé à tout le monde et qui ne s’était jamais mis en avant. Jacey avait l’impression que la jeune femme souhaitait apprendre quelque chose de lui en particulier. Certes, il avait une longue histoire et sa vie était compliquée à souhait, mais il avait eu énormément de chance dans sa vie et il s’estimait bien heureux que tout se goupille comme il le souhaitait, même si le parcours avait également été semé d’embuches. Il avait beaucoup souffert par le passé à cause de personnes mal intentionnées, mais il avait toujours bénéficié du soutien indéfectible de sa famille adoptive, et ce n’était pas négligeable. En dehors des insultes qu’il avait pu subir et de la tempête que son couple avait traversée, Jacey avait eu une vie riche en bons moments, et il se considérait ainsi comme banal, comme un mec plein de chance, à qui la vie a souri et qui profite à fond de cette bénédiction. Les drames de sa vie restaient présents dans sa tête, mais sa capacité à rebondir était admirable. Aussi, perdu dans ses pensées pour tenter de savoir pourquoi Oksanna semblait si intriguée par sa personne, il revint à lui quand elle lui proposa de venir avec elle pour discuter de ce qu’ils représentaient chacun d’eux sans faire d’allusion à qui que ce soit d’autre, révélant chacun leur identité propre. Il acquiesça alors, conquis par cette idée qui ne lui ferait pas de mal, car au fond, Jacey ne se confiait pas tellement. « Oui j’ai un peu de temps devant moi. Allons-y ! »La seule qui connaissait sa vie de A à Z c’était Jade, et Eä qui avait toujours fréquenté sa famille connaissait la plupart des détails, mais le reste avait une image tronquée de ce que l’enfant adoptif des Brooks représentait. Il était un melting-pot de plein de choses. Il pouvait s’identifier à de nombreux domaines. Il se mit donc en route aux côtés d’Oksanna, qui était une belle femme, mais qu’il ne regardait en rien avec des idées derrière la tête. Il était totalement aveuglé par ce que représentait la femme de sa vie. Elle était parfaite en tout point, et voir Oksanna autrement que comme une possible amie n’était pas du tout envisageable. Il avait muri, et à cette idée, il se sentait rassuré. Tandis qu’ils marchaient en direction de la cafétéria, le jeune homme se tourna vers la jeune femme aux cheveux blonds et lui posa une question basique : « Bon alors, qu’est ce qui t’amène à Harvard concrètement ? » Pourquoi avoir fait tant de chemin pour étudier ici alors que les Russes ont leurs propres universités ? Qu’est-ce qui l’avait poussée à venir ici ? Il aurait pu commencer par lui demander de raconter sa vie entière, mais il ne souhaitait pas qu’elle se sente agressée, comme mise à nue d’entrée de jeu. Tout ceci viendrait plus tard dans la conversation. Il préférait d’abord en apprendre sur elle avant de raconter son passé complexe. Ce n’est pas qu’il était méfiant, mais il n’aimait pas donner des informations qui le rendaient vulnérable, car quoi qu’il puisse en dire, Jacey était contrarié à l’idée de mentionner le triste sort de sa mère biologique, comme de parler des retrouvailles avec son père, qui n’aurait jamais le droit aux yeux de l’état, de l’être véritablement puisqu’il était adopté.

(Invité)

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OKSANNA & JACEY

La confiance que Jacey m'accorde enfin me tient beaucoup à coeur. Je sais que c'est un sacré geste de sa part, lui qui semble avoir traversé de nombreuses épreuves et trahisons. Son coeur a été meurtri, il a été malmené par les aléas de la vie et c'est normal qu'il soit méfiant envers les inconnus, les personnes qui n'ont pas encore eu le temps de lui prouvé leur valeur et leur bonne volonté. Pour ma part, la seule preuve que j'ai pu lui apporter était le fait que j'avais tant cherché à mettre les choses en ordre avec lui et la promesse de ne jamais lui nuire, à lui, à son couple, à ses proches. Ce n'était pas grand chose et j'en ai bien conscience. Mais je comptais bien me tenir à cette promesse et faire mes preuves par la suite. Il finira bien par voir ce que je vaut, si je suis digne de son amitié. Selon moi, je le suis. Je me connais, je sais que je ne suis pas parfaite, mais je sais aussi que je suis pas quelqu'un de foncièrement mauvais. Je suis pas du genre à chercher les ennuis en règle générale, même si je peux avoir mes différends avec certaines personnes. Mais Jacey ne fera pas partie d'elles. Jacey ne correspond pas à ces quelques individus que je ne porte pas dans mon coeur. Je vois en lui un homme qui est prêt à réparer ses erreurs, à changer pour le bien de ses proches et en cela je le respecte énormément. La rédemption est un concept qui me parle pas mal en ce moment. J'essaye moi aussi de changer, de m'améliorer.
Je suis donc contente quand Jacey me dit qu'il a du temps devant lui. Nous allons peut-être construire une belle amitié et j'en suis ravie. Depuis que je suis à Harvard, j'essaye de m'entourer plus de mes proches. En effet, j'ai eu tendance à tous les rejeter pendant ces cinq dernières années et je me suis rendue compte de mes erreurs. Alors aujourd'hui, j'essaye de me racheter, de faire mieux. Je vais plus vers les gens, je veux apprendre à les connaître, les aider et ne plus toujours être focalisée sur ma propre personne et mes ennuis. Je veux regarder plus loin et profiter des petits bonheurs de la vie. Cela peut paraître un peu con mais je me dis qu'en vivant de la sorte je vivrais mieux. Je serais plus heureuse et en fin de compte, c'est tout ce que je veux retenir. Je suis fatiguée de me prendre la tête pour tout et rien. Je veux avoir l'esprit léger. Je marche alors aux côtés de Jacey en direction de la cafétéria et l'écoute me poser une première question. Il me demande ce que je suis venue faire à Harvard. C'est un peu compliqué car la vraie raison de ma venue est Misha. Mais je préfère ne pas en parler, ne pas aborder ce sujet avec lui. Je sais qu'il ne voudrait pas parler à nouveau de Misha, puis c'est un peu trop personnel à mon goût. J'ai pas envie de crier sur tous les toits que je suis venue pour un garçon. Alors je choisis mon autre version de l'histoire. « Je m'ennuiais trop en Russie, j'avais besoin de changement. J'aime voyager et bouger donc passer 24 ans dans la même ville ça fait beaucoup pour moi. Du coup ma meilleure amie m'a convaincue de venir étudier ici, avec elle. » je lui dis tout simplement. C'est vrai, entièrement vrai. Mais il y a plus à cela. Peut-être qu'un jour je lui raconterais la suite de l'histoire de ma venue, mais pour aujourd'hui ce sera tout. Après quelques pas, c'est à mon tour de me tourner vers lui. « Et toi, tu es ici depuis longtemps ? Tu étudie quoi ? » je lui demande, curieuse d'en savoir plus. Car Tasmin n'avait pas encore eu l'occasion de me renseigner d'avantage sur Jacey et je suppose que c'est important de savoir cela. Après tout, nous sommes étudiants à Harvard, la moindre des choses est de savoir ce que nous étudions.

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(Invité)

Oksanna est le genre d’Eliot qui doit faire mentir les Mathers. Le genre de personne en qui on peut avoir confiance, qui n’étale pas sa richesse, et qui ne fait pas sentir aux autres qu’elle vaut mieux qu’eux. Elle apparait comme une erreur de casting, comme l’exception qui confirme la règle, et le jeune homme voit bien qu’elle ne le trompera pas. Ca se voit dans ses yeux qu’elle est sincère. Mais Jacey ne peut s’empêcher de se méfier légèrement. Après tout, il s’est rendu compte qu’il accordait bien trop facilement sa confiance aux gens puisqu’il était facilement bernable et que même la personne qu’il aimait lui avait menti. Sans parler de sa famille. On lui avait caché que son père était vivant, il avait appris le décès de sa mère par son père biologique et tout s’était bousculé dans sa tête. Mais à présent, il s’était remis d’aplomb, se promettant d’être bien plus vigilant à n’importe quel signal. C’était également comme cela qu’il progresserait dans son futur métier. Le tout n’est pas d’être le meilleur en ne s’attachant qu’à ce que l’on est, c’est au contraire de s’intéresser toujours plus aux observables sur le terrain pour devenir infaillible. Il voulait donc donner une chance à Oksanna d’être totalement honnête avec lui et de la découvrir en tant que personne à part entière et non via son entourage. Il ne fallait pas qu’il prête attention aux « on dit » qui pouvaient être bien erronés et porter préjudice à la réalité. Ainsi, tout en marchant vers la cafétéria, les deux jeunes gens s’adonnaient à une discussion simple mais très enrichissante sur le plan personnel. Oksanna lui apprenait la raison de sa venue, elle disait s’ennuyer en Russie, et c’était compréhensible car bon nombre de gens ont besoin de voir autre chose et de voyager. Pour sa part, Jacey aimait voyager car il adorait connaitre de nouvelles cultures, tout savoir sur le monde qui l’entourait, et parce qu’il adorait le dépaysement. Il serait même prêt à suivre Jade en France si elle lui demandait de rentrer dans son pays. Il apprendrait même le français si elle le désirait. Oksanna parlait d’une meilleure amie et il était curieux d’en savoir plus. Aussi, il demanda une fois de plus : « Qui est ton amie ? Elle étudie la même chose que toi ? » Oksanna devait avoir un dossier sacrément bon pour avoir été acceptée ici, et il comprenait ses envies d’ailleurs. D’autant plus si elle n’avait pas connu d’autres endroits. « Et ça te plait les Etats-Unis ? » Même si évidemment Cambridge ne définissait pas toute la richesse du sol américain. Jacey devait à présent faire face à une question, et celle qui fut posée le fit sourire. « Je suis là depuis quatre ans, je suis arrivé de New York, de l’Upper East Side. J’étudie le droit. Je veux devenir avocat. » Comme bon nombre de gens à la Law School d’Harvard. Il se rendit compte qu’il ne savait pas ce qu’elle étudiait, et il lui renvoya la question : « Et toi, Oksanna, tu étudies quoi ? » Il avait encore beaucoup à apprendre d’elle. C’était drôle, il avait la sensation de ne plus savoir aborder quelqu’un et parler simplement sans se prendre la tête. Il s’apercevait qu’il n’avait plus fait de rencontres depuis bien longtemps et que tout son petit monde ne tournait qu’autour de Jade et des rares personnes le fréquentant depuis longtemps. Si bien qu’il avait perdu l’habitude de se lancer dans un interrogatoire anodin. Ils ne mirent pas longtemps pour arriver à la cafétéria, et Jacey demanda alors : « Tu prends quoi ? Je te l’offre. » Bien sûr il n’y avait aucun problème d’argent des deux côtés, mais Jacey avait des principes et comptait s’y tenir. Ce n’était pas à la femme d’offrir, mais à l’homme. On est un gentleman ou on ne l’est pas.

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OKSANNA & JACEY

Plus je passe de temps auprès de Jacey, plus je pense que nous sommes semblables. Sans même avoir eu de grandes et longues conversations, j'arrive à nous trouver des points communs, des similitudes. Comme ça je ne saurais pas exactement dire ce qui nous relie, hormis la méfiance que nous avons envers les autres, les inconnus. Mais je suis persuadée que plus j'en apprendrais à son sujet, plus je l'apprécierais. Après tout, c'est peut-être pour ça que j'ai absolument cherché à le connaître. C'est peut-être cette sensation qui m'a poussée à ne pas le laisser filer entre mes doigts. Dès notre rencontre, j'ai senti que nous pourrions devenir amis et j'ai décidé de faire confiance à mon instinct. Ce dernier se trompe très rarement. Ou du moins je le pense pour Jacey. D'autant plus que je me dis que nous pourrions avoir besoin l'un de l'autre. Nous avons tous deux traversé pas mal de choses et compter sur quelqu'un en plus est toujours bénéfique.
Quand il me demande de parler de ma meilleure amie, je ne peux cacher un large sourire. Je souris dès que je pense à elle, dès que je parle d'elle. Je l'adore, c'est pour cela. « C'est Antonia Windsor. » je lui réponds, me doutant que ce nom lui parlerait. La princesse d'Angleterre ne passe en général pas innaperçu. Je ne me suis jamais vantée de la connaître et d'être proche d'elle, mais je ne peux cacher que je suis très fière de l'avoir auprès de moi. Pas par rapport à son titre, mais par rapport à la personne géniale qu'elle est. C'est une fille très inspirante et je suis plus qu'heureuse d'être son amie. « Non, nous n'étudions pas la même chose. Nous ne vivions même pas dans le même pays, c'est pour dire. » j'explique à Jacey. En effet, Antonia a vécu en Angleterre et moi en Russie donc il arrive bien souvent que nous ne prenions pas les mêmes chemins. Nous sommes assez différentes, mais cela ne nous a jamais empêché d'être très fusionnelles. Je suppose que c'est cela qui fait notre amitié. « Oui, c'est super. Ca change de la Russie. » je lance en riant. Les Etats-Unis et la Russie, c'est le jour et la nuit. Mais cela ne me dérange pas, pas du tout même. Je suis contente de voir comment ça fonctionne dans d'autres pays. J'ai toujours été très attirée par la découverte d'autres cultures et sociétés, d'où mon choix de cursus. Par la suite, Jacey m'explique d'où il vient, quelles sont ses études. Je suis envieuse de voir qu'il sait déjà exactement ce qu'il veut faire, d'autant plus que c'est un sacré métier qu'il a choisi. Pour le moment, je suis encore un peu perdue, cherchant ma place. « Ma meilleure amie aussi est en droit. Je suis sûre que tu feras un bon avocat. » je lui réponds avec sincérité. Jacey a des valeurs et ce sont elles qui le mèneront loin, car trop peu de gens en ont encore de nos jours. Puis il me demande quelles sont mes études. « Je suis dans les Relations Internationales et les Langues. J'avais déjà choisi cela lorsque j'étais à Moscou. » je me permets de préciser. Cela fait à présent sept ans que je suis dans cette filière et que je m'y plais. Je suis presque triste de me dire que d'ici deux ans j'en aurais terminé. J'aimerais ne jamais avoir à arrêter les cours afin d'en apprendre toujours plus, toute ma vie. Une fois arrivée à la cafétéria, nous nous dirigeons pour vers le comptoir et Jacey me demande ce que je veux. C'est gentil à lui de me l'offrir, bien qu'en réalité je n'en aurais pas besoin. Encore une fois, je vois que c'est un homme avec des valeurs. « Je prendrais un smoothie, merci. » je le remercie, avant de chercher du coin de l'oeil une table ou nous pourrions aller nous asseoir. Par chance, il n'y a pas beaucoup de mon aujourd'hui et nous avons donc la cafétéria pour nous. Une fois nos boissons préparées, j'avance entre les tables et en choisis une sur la terrasse. Il fait beau, autant en profiter. « Cette place te convient-elle ? » je lui demande avant de poser mon sac sur l'une des chaises.

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(Invité)

Les gens ne détestent pas Jacey d’ordinaire. Il a été si bien élevé, qu’on dit souvent de lui qu’il est le gendre idéal. Il est poli, a le cœur sur la main, et a toujours défendu les causes qu’il juge justes. Mais il n’a pas toujours fait les bons choix. Il reste encore très jeune et il a appris à ses dépens qu’il était loin d’être aussi mature que ce qu’il croyait être. Au fond, Jacey veut s’accorder le droit d’exister et d’être libre, et s’il a parfois dérapé, il a toujours fait en sorte de corriger le tir, de s’améliorer. Il est un bosseur qui ne manque pas d’ambition, mais on ne peut être ambitieux sans travail. Il est le genre de garçon qui dit ne pas s’attacher à ce que l’on pense de lui, maniant l’autodérision à merveille, mais il n’en reste pas moins déçu quand il renvoie une image négative de ce qu’il est. Et ce n’était pas cette image qu’il avait voulu confectionner pour Oksanna. Il avait voulu la protéger de ses sautes d’humeur. La protéger d’une histoire de haine viscérale entre deux hommes qui n’avaient jamais cherché à se connaitre. L’épargner mais aussi s’épargner, car si elle était proche de l’autre, il pouvait craindre qu’elle ait une face cachée et qu’elle cherche à venger son ami ou peu importe ce qu’il était à ses yeux, en cherchant à le connaitre pour le blesser plus aisément. Mais Jacey décida qu’il pouvait baisser la garde, elle ne semblait pas de ce genre-là. Elle lui raconte d’ailleurs être venue pour son amie, qui n’est autre que la princesse de Grande Bretagne, Antonia Windsor. Il ne connait cette fille que de nom, mais elle semble être très appréciée à Harvard. Cela dit, quelque chose le perturbe. Oksanna vient de Russie, et Antonia du Royaume-Uni. Comment peuvent-elles être meilleures amies ? Ont-elles tant voyagé ? Et elle confirme ses pensées en lui disant qu’elles ne vivaient effectivement pas dans le même pays et qu’elles étaient loin de faire les mêmes études. « Mais alors comment vous êtes vous rencontrées toutes les deux, si vous viviez si loin l’une de l’autre ? Et comment avez-vous réussi à tisser un lien aussi fort ? » Il se rendit compte qu’il posait des questions un peu trop personnelles, et il préféra s’excuser : « Je te demande pardon, ça ne me regarde peut-être pas. Je suis juste curieux… » La jolie blonde disait se plaire en Amérique, et que ça lui changeait de la Russie. Jacey voulait bien le croire. En bon Américain patriote, il pensait au conflit de la guerre froide et à tout ce qui les avait opposés, et il songeait aux différences de climats, aux deux cultures distinctes, mais il était rassuré de voir qu’à présent, le monde dépassait cette séparation des deux blocs qui avait tant fait parler d’elle pendant plus de 45 ans. Il sourit à Oksanna, et il ajouta : « Je ne sais pas si c’est pareil chez toi, mais on a la chance aux Etats-Unis, d’avoir une multiplicité de paysages divers. Rien ne se ressemble ici. » Sauf les maisons qui étaient toutes les mêmes, mais c’était une volonté de l’architecture américaine afin de mettre tout le monde sur un pied d’égalité dans le même quartier. Elle lui confie qu’Antonia fait aussi des études de droit, et il n’y avait pas fait attention, et peut-être que ça lui donnerait l’occasion de lui parler à elle aussi. Il n’a pas envie de paraitre arrogant, mais au compliment qu’Oksanna lui fait, il ne peut s’empêcher de répondre : « Le meilleur. Je dois être le meilleur. » Son ambition dans ce métier n’avait pas d’égale. Il considèrerait avoir réussi qu’une fois qu’on vanterait ses mérites partout. Le chemin était encore long. Quant à la Russe, elle étudie dans un tout autre domaine, et très intéressé, Jacey se met à poser plusieurs questions : « Tu sais ce que tu vas faire après ça ? J’imagine du coup que tu es polyglotte ? » Il trouve intéressant que certains jeunes se passionnent pour d’autres cultures et pour les liens entre les divers pays, car sans eux, le monde n’évoluerait pas. Oksanna commande un smoothie, et Jacey en fait de même. Rien de plus sain. Réglant, il suit la jeune femme jusqu’à une table, et acquiesce en s’asseyant pour lui signaler que l’endroit lui convient. Il fait beau, et la journée s’annonce tout aussi agréable.

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OKSANNA & JACEY

C'est drôle cette faculté que j'ai à parler aussi facilement avec Jacey. En général, j'aime pas trop parler de moi et m'attarder sur les détails de ma vie, mais avec lui c'est comme si c'était naturel. Peut-être est-ce le manque de confiance qu'il éprouvait envers moi il y a encore même pas une heure qui fait que j'ai confiance en lui. S'il n'avait pas été digne d'en apprendre plus sur moi, il aurait justement été du genre à en vouloir trop et trop vite à mon propos. Il ne m'aurait pas évitée suite à notre rencontre. Cela m'a rassuré je suppose car je n'aime pas les gens trop intrusifs lorsque je ne sais pas si j'ai des points communs avec eux. Je suis une personne plutôt solitaire alors j'ai horreur qu'on se montre familier avec moi sans raison valable. Que Jacey soit une personne réservée est une qualité à mes yeux car cela prouve qu'il n'a pas de mauvaises intentions envers qui que ce soit. Je me permets donc de lui parler de ma meilleure amie et de notre relation sans avoir le moindre doute à son propos. En temps normal, c'est une information que je garde pour moi. Je n'aime pas crier sur tous les toits que je suis proche de la princesse d'Angleterre car Antonia a elle même déjà souffert de ce que son rang signifiait aux yeux des gens. Je n'aimerais pas que quelqu'un s'intéresse à moi uniquement parce que je lui permettrais accès à une famille royale. « Nous nous sommes rencontrées alors qu'elle venait en vacances en Russie. On a gardé contact et nous nous sommes souvent rendu visite. Je suppose qu'on a fait beaucoup d'efforts pour que notre amitié perdure. » j'explique à Jacey, heureuse de parler de cela avec quelqu'un. Je me rends compte qu'en fait, ça fait du bien de se confier, même à propos de choses aussi légères que cela. C'est ainsi que je l'excuse dès qu'il dit poser trop de questions. « Tu n'as pas à t'excuser, moi aussi je suis une personne curieuse. Puis j'aime bien te parler donc ça ne me dérange pas. » je dis avec un sourire aux lèvres. D'autant plus que ses questions ne sont pas intrusives ou indiscrètes. Ce sont de simples questions que n'importe qui aurait put me poser sans avoir d'idée derrière la tête. Ce sont des questions que l'on pose lorsqu'on veut en savoir plus à propos de quelqu'un, voilà tout. « Tu as certainement raison. Je n'ai pas encore eu le temps de m'aventurer au delà de Cambridge mais j'avoue avoir déjà vu plus d'un documentaire à propos des Etats-Unis et j'ai hâte d'en connaître chacun des Etats. » je lui confie. C'est tout de même un comble qu'une personne comme moi, qui aime découvrir, partir à l'aventure et voyagé, n'ait même pas voyagé au cours de sa vie. C'est un échec auquel je compte bien remédier dans les prochains mois et années de ma vie. Puis Jacey réponds à mon compliment qu'il doit être le meilleur. Je ne pourrais pas être plus sur la même longueur d'ondes. Nous sommes tous deux des personnes ambitieuses et c'est vraiment une qualité que je respecte chez les gens. Quelqu'un qui n'a pas d'ambition manquera de valeur à mes yeux. On nous donne la vie pour qu'on l'exploite à fond, pour qu'on en tire le maximum. Il est naturel pour moi de toujours chercher à apprendre plus et à me dépasser. J'ai été éduquée comme ça. Mais cela ne m'empêche pas de savoir ce que je ferais plus tard et c'est pour cela que je hausse les épaules à la prochaine question de Jacey. « Je t'avoue que je ne sais pas trop. Pour le moment je me concentre essentiellement sur mes études. Mais j'aimerais devenir quelqu'un d'influent avec beaucoup de connaissance. Pourquoi pas ambassadrice ? » je dis en riant. Je pense que je verrais bien d'ici la fin de mes études. Avec les Relations Internationales, beaucoup d'opportunités devraient se présenter à moi. « En effet, je parle plusieurs langues. C'est un peu comme une passion pour moi, j'ai toujours eu des facilités à apprendre de nouvelles langues. Puis je trouve que c'est un moyen de s'ouvrir au monde et aux autres. De découvrir d'autres cultures. » j'explique. En effet, quand on apprend une langue, on découvre comment telle ou telle culture ou société fonctionne. C'est pas juste savoir parler, c'est aussi savoir écouter, partager, découvrir. Pour moi, c'est la clé de la connaissance.

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