Heroe of the night - Demy

Ma mère avait tellement insisté pour que je prennes un appartement de cette taille en trouvant les excuses d'un besoin éternel de place lorsque l'on est étudiant, que j'avais fini par céder en pensant pouvoir aménager l'une des pièces en musée de l'automobile Jaguar. Seulement après avoir vécu une vingtaine d'année tant la promiscuité d'une grand famille très présente, le fait d'être seul ne m'enchantait guère, j'aimais la paisibilité mais j'appréciais encore plus la compagnie. « Tu es la bienvenue si tu le désire, je ne vois aucune objection à ce que tu viennes t'installer ici, être nouvelle en ville ce n'est jamais facile. Tu es étudiante à Harvard aussi je présume ? » Peut-être était-elle à une autre école ou alors travaillait-elle déjà, au final je n'en savais pour le moment pas beaucoup à son propos, mais je laissais les choses arriver comme elles le devaient. Je fis donc le tour de l'appartement en lui désignant la salle de bain, les toilettes ainsi que la chambre où elle allait passer la nuit. « Oh ne t'embête pas avec cela, c'est un plaisir de t'accueillir alors ne te sens pas redevable, il y a une boulangerie juste en bas alors j'en profiterai pour prendre quelque chose demain, profites plutôt de te reposer » Je ne voulais pas qu'elle se sente obligée de faire quelque chose alors qu'elle était mon invitée, mais ce geste me prouvait sa bonne volonté et son éducation, ce qui était des bons points si une colocation se profilait.

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L'appartement était vraiment sublime. Mais je n'allais pas te le répéter sans cesse. Mes parents voulaient également m'en offrir un mais toute seule ça ne m'enchantais guère. Sans ma départir de mon petit sourire, je répondis à la question de ce jeune homme. « Exact, j'arrive un peu à la fin du semestre, mais vu que j'étudiais les mêmes matières à Londres, je vais passer les examens ici. Tu es aussi d'Harvard? » demandais-je en te regardant dans les yeux. La chambre que Daryl me proposait était juste parfaite. Bien mieux que celle que j'avais réservé dans cet hotel 4 étoiles je ne sais où dans la ville. J'avais l'impression qu'une bonne étoile l'avait envoyée à moi pour me rendre la vie plus simple. Je ne me doutais pas du tout qu'il était héritier de l'entreprise Jaguar, à vrai dire, il semblait "normal" et ne se montrait pas supérieur aux autres. J'aimais les personnes simples qui n'essayaient pas de diminuer les autres.
« Habiter ici ? Ce serait vraiment bien merci mais je ne veux vraiment pas imposer ma présence. Parce que... Tu sais, les femmes sont réputées pour être chiantes. » Malgré moi je lâchais un petit rire, il ne me restait qu'à demander le loyer que tu souhaiterais percevoir mais ceci ne devrait pas poser de soucis. « En ce qui concerne le petit déjeuner, franchement ça me fait plaisir et je dois avouer que c'est la moindre des choses. J'ai horreur de profiter des autres.» J'espèrais le convaincre quand même, sinon j'allais me sentir mal à l'aise.

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A partir du moment où Emy prononcera le nom de la ville de Londres, je me sentis idiot de ne pas avoir reconnu cet accent avant. Bien sûr qu'elle en était native tout comme moi, cela coulait de source mais sûrement l'alcool avait endormi mes sens, dont l'analyse de cette symphonie anglaise. « Je suis d'Harvard depuis cette année, et anciennement d'Oxford, je viens également de Londres » Une compatriote, cela ne pourrait me faire que le plus grand plaisir puisqu'à mes yeux le Royaume Uni était la plus belle nation, et sa capitale était un pur trésor qui me manquait chaque jour. Au fil des conversations j'étais de plus en plus motivé par sa demande d'habitation ici, Emy me paraissait être une fille douce et paisible, et avec de la discussion pour égayer des soirées. Elle correspondait tout à fait au profil de la colocataire respectant les critères, bien que je n'étais pas réellement pointilleux sur ce point là, chacun ayant sa chance à mes yeux. « Tu ne t'imposes en rien, cela me ferait plaisir. Et ne t'inquiète pas à ce propos, je suis vraiment conciliant aussi bien envers les garçons que les filles » Je n'étais pas un capricieux ou un susceptible, mais un grand pacificateur et il fallait dépasser de très hautes limites pour s'attirer une once de colère. Je n'avais jamais eu à me plaindre car tous les gens que j'avais rencontré me respectait, grâce à ma généalogie ou mon physique. « Si tu insistes, je ne peux refuser, mais attends toi à ne pas avoir à faire cela tous les jours » Ajoutais-je avec un sourire bienveillant, ici les tâches étaient communes.

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« Merci alors ! » Disais-je avec un grand sourire. J'étais de nature assez tactile donc  je me fis force pour me retenir. J'étais ravie et cela se voyait sur mon visage, car un grand sourire avait envahi mes lèvres. Je me sentais bien ici, c'était chaleureux, accueillant et mon nouveau colocataire avant l'air vraiment quelqu'un d'appréciable. Rien que le fait qu'il soit également anglais me faisait penser que tout allait bien se passer. En espérant qu'il ne soit pas trop coincé quand même. La chambre que Daryl m'avait proposé me convenait tout à fait. «  Du coup, pour le loyer, tu as une idée ?» Le prix ne me faisait pas peur, mais on ne sait jamais. Pour en revenir au petit déjeuner, je reprenais :«  Ne t'en fais pas, mais au moins une fois ça me fait plaisir, tu me dis ce que tu aimes et ce sera fait demain.» Je voulais vraiment me montrer reconnaissante, parce que j'étais vraiment joyeuse d'avoir trouvé un endroit où j'allais pouvoir rentrer le soir. Disons que l'hôtel, ça a du charme, mais à la longue, ça me lasse un peu. J'aimerai bien en apprendre un peu plus sur mon colocataire, c'est pourquoi je demandais encore : « Tu étudies quoi à Harvard? » Je m'étais permise de m'asseoir en te demandant de cela. J'espérais que tu ne me trouves pas trop curieuse, de toute façon tu avais le droit de ne pas me répondre. Cependant, j'aurai trouvé ça dommage, car il valait mieux bâtir une bonne relation, basée sur la confiance en connaissant un minimum sur l'autre pour pouvoir cohabiter sereinement. Il fallait donc que je cache un peu la folie qui m'habitais car mon colocataire aurait pu être choqué ou ne pas aimer du tout ce trait de caractère surtout s'il est du genre pépère chez lui, tout calme.

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Même si j'adorai véritablement découvrir d'autres cultures et partager avec les étudiants étant étrangers, le fait d'avoir une Londonienne à la maison avait une sorte de côté rassurant, presque de souvenir à mon ancienne vie. Elle n'était pas simplement anglaise, elle venait tout bonnement de ma ville natale, celle où j'étais né et où j'avais grandi jusqu'à ce que je décide de prendre mon envol pour retrouver Moana outre-manche, malgré la vie parfaite que je pouvais continuer à mener sur le sol du royaume. « Ça peut paraître fou au vu de l'appartement, mais c'est "seulement" cinq-cent dollars, en réalité il s'agit d'un appartement en parti offert par un ami de ma mère, alors il me fait grâce de quelques charges » De beaucoup de charges en réalité, c'était payer une misère pour presque une maison comportant tellement de commodité, mais le monde des affaires était comme cela. Je me laissais convaincre par l'enjouement d'Emy en rapport avec le petit-déjeuner, elle semblait bien déterminée à s'en charger et je ne pouvais pas l'en empêcher si c'était ce qu'elle souhaitait. « Je ne suis pas très compliqué à ce niveau-là, je me contente de reproduire les mêmes petits-déjeuners qu'à Londres avec des scones, des muffins et du thé, mais après tu peux faire ce dont tu as envie » Même à l'autre bout du monde dans la ferveur américaine des céréales et café, je ne pouvais renier mon sang anglais et louper mon thé matinal ou même de l'après-midi, c'était juste impensable pour moi même si j'avais conscience d'être un total stéréotype. Enfin cela ne concernait que moi, peut-être qu'Emy était plus ouverte aux sujets des repas et qu'elle préférait d'autres saveurs, ce qui ne me déplairait pas non plus. « Je suis en cinquième année de relations internationales en majeur ainsi qu'en économie en mineur, et accessoirement je fais parti de la Winthrop House » Lui répondis-je en prenant place sur la chaise présente près du bureau dans la chambre. « Et toi, quels examens tu viens valider ici ? »

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