Cabot's House --> "Un jour mon prince viendraaaa..." |Judanna&Billian|

Voilà plusieurs jours que Jude et Julian se retrouvaient fréquemment pour mettre au point la surprise qu'ils feraient à leurs cavalières respectives.
Le plus dur avait été de trouver des moments de libre pour qu'elles ne soupçonnent rien, heureusement les examens leur avaient été d'une grande aide.

En début d'après-midi, Julian sentait déjà la nervosité grimper petit à petit et le faire stresser doucement mais méchamment. Il allait se faire remarquer comme pas possible, s'enfoncer dans un cliché qui habituellement lui filer la gerbe mais il voulait marquer le coup et offrir un bal de promo inoubliable aux deux étudiantes. Lorsqu'il en avait parlé au président des Mathers, ce dernier s'était montré plus qu'emballé par l'idée et bien vite les choses se sont mises en place.

Deux heures avant le début des festivités, le jeune brun commença à se préparer. Après s'être coiffé et rasé, il revêtit le smoking sur-mesure qu'il avait fait faire pour l'occasion et sortit pour rejoindre Jude devant Mather House.

" - T'es prêt à te taper l'affiche copinou?", plaisanta Andrews, un sourire complice aux lèvres.

Je me demandais, comment Julian avait réussi à m’entrainer là-dedans. J’étais loin, très loin d’être l’homme le plus romantique au monde, mais bizarrement, lorsque le jeune Eliot m’avait parlé de son projet pour le bal, je n’avais pas pu m’empêcher de ne pas dire non. Peut-être pour surprendre Roxanna. Parce que l’avis des autres, j’en avais, mais vraiment, rien à foutre. Avec la chimio que j’avais commencé en début de semaine, j’avais hésité à dire à Julian que je laissais tomber le plan, mais depuis jeudi, je me sentais beaucoup mieux, je supportais mieux la chimio et je n’avais plus trop d’effets secondaires. Je en savais pas si c’était bon ou mauvais signe, mais je m’en foutais, tant que j’étais en forme pour le bal. J’avais acheté un costume avec Elia, qui m’avait aidée avec son instinct féminin pour me trouver le truc parfait. Une fois le costume enfilé, et avoir vérifier dans un miroir que je n’avais pas la tronche de zombie – voir même de vampire à la Edward Cullen – que j’avais depuis que j’avais commencé mon traitement, je sortais de la maison des Mather pour rejoindre Julian. J’avais hâte de voir la tête de Roxanna, et celle de Billie aussi. Après tout ce qui s’était passé, on avait tous les quatre besoins de rire un peu. « T'es prêt à te taper l'affiche copinou? », me lança Julian une fois que j’arrivais à sa hauteur. Un sourire se dessina sur mes lèvres et je lui serrais rapidement la main avant de glisser celles-ci dans les poches de mon costume en haussant les épaules. « J’adore me taper l’affiche, tu l’as bien vu à la soirée hp ! », répondais-je en riant un peu. C’est vrai, me faire remarquer, j’avais plus que l’habitude de ça.

Plus stressée que moi à cet instant précis, tu meurs. « Billie j'ai grossi, j'rentre plus dans ma robe, je vais mourir ! » Cette dernière, déprimée, s'approcha de moi en me faisant remarquer que j'avais tout simplement mal mis ma robe dans mon dos, et m'aida à refermer la fermeture éclair. Je soupirais de soulagement, avant de me lever en toute hâte pour vérifier mes cheveux. Pour une fois, j'avais rehaussé ma chevelure, laissant seulement quelques mèches rebelles se permettre d'aller au devant de mon visage. Je me parfumais, avant de me tourner vers Billie : « Ca va ...? Oh bon dieu .. » Billie venait de se redresser, se tournant vers moi. Elle était absolument magnifique, rien à voir avec les petites robes qu'on mettait lors de nos sorties, on aurait dit une princesse. « T'es magnifique puce.. » Dis-je alors en souriant, la prenant par les épaules en souriant. « Bon, ils font quoi les garçons ? » Dis-je alors après avoir jeté un regard vers mon réveil. Ça y est, je commençais à stresser.

« J’adore me taper l’affiche, tu l’as bien vu à la soirée hp ! », Julian éclata de rire en donnant une petite tape amicale sur l'épaule de Jude tout en lui serrant la main et se mit en marche juste après.
L'Eliot était ravi que son camarade, et logiquement pire ennemi, ai accepté de le suivre dans cette idée folle. D'un côté, comment refuser une proposition pareille? Les deux jeunes cavaliers avaient l'occasion parfaite de faire parler d'eux et de surprendre les deux demoiselles, en plus de booster les votes pour Jude et Roxanna qui étaient en lice pour être le couple de l'année.

Les deux acolytes marchèrent quelques minutes en direction de Cabot's House, là où se trouvaient leurs cibles. Un peu à l'écart de la maison, un petit groupe s'affairait. Julian se présenta et parla quelques minutes avec le responsable de ce tumulte. Après quelques minutes, deux capes rouges furent posées sur leurs épaules et on les coiffa d'un chapeau avec une plume blanche pendant qu'Andrews taquinait gentiment son ami, « Quel prestance Jude! », mais de son côté, il ne donnait pas cher de sa propre apparence.

Debout devant le miroir de la salle de bain, j'étais en train de zipper ma robe sur mon flanc gauche lorsque j'entendis des cris. Immédiatement alertée, je me rendais presque en courant dans la chambre de Roxanna et la trouvai en train de se débattre avec sa robe. Je levai les yeux au ciel et allait l'aider, touchant simplement le tissu qui s'était enroulé dans son dos. « T'as rien grossi du tout, andouille ; t'avais juste fait un boudin avec ta robe ! » Je m'écartai un peu, dos à elle puis me penchai en avant afin d'enfiler mes escarpins. Je me redressai au moment où Rox fit demi tour et je me sentis immédiatement intimidée. « Ça va ...? Oh bon dieu .. » Le rouge me monta aux joues et je croisai mes bras sur ma poitrine, prenant enfin en compte l'allure de Rox. J'ouvris la bouche à mon tour, le souffle coupé. « Wow .. Et toi, alors. Superbe, » dis-je en lui rendant son étreinte avant de commencer à la sentir s'agiter. Elle stressait, et je devais avouer que j'allais m'en amuser un peu. « Je sais pas. En tout cas ils préparent un truc pas net, c'est certain. Et si ça se trouve, ils ont décidé de nous laisser pour y aller l'un avec l'autre et on va être obligées d'y aller ensemble, portant toute la honte sur nos épaules. » Je m'assis au coin du lit, croisant l'une de mes jambes par-dessus l'autre et lui lançai un regard malicieux ; il fallait vraiment qu'elle se détende.

J’avais vu le petit délire que Billie et Julian avaient eu sur formspring, mais jamais je n’aurais cru que Julian l’aurait fait vraiment, et jamais je n’aurais cru qu’il m’aurait embarqué dans cette immense connerie. Je suivais alors Julian après l’avoir bien fait rire, en route vers la maison des Cabot pour aller chercher nos cavalières. Une fois arrivé là-bas, un peu en retrait, quelqu’un nous attendait, pour nous mettre nos capes rouges sur les épaules ce qui me fit éclater de rire, soit dit en passant. Et encore plus quand je vis le chapeau qu’on nous mit sur la tête. « Quel prestance Jude! » Je ris et je regardais Julian en haussant un sourcil, « Je vous retourne le compliment très cher », répondais-je avec une voix de snobe qui m’étonna moi-même. Je souris et on nous amena les cheveux que nous avions loué le temps de faire le trajet. Nous nous étions entrainés à monter un cheval, du moins, à savoir un minimum le faire avec Julian, mais je commençais à trouver cette idée, de plus en plus cinglée. On nous aida à monter chacun sur notre cheval, et je me tournais vers Julian. « Prêt camarade ? », lançais-je au jeune Eliot, le sourire aux lèvres.

« T'as rien grossi du tout, andouille ; t'avais juste fait un boudin avec ta robe ! » Bon ok, peut-être que je dramatisais un peu trop. Lorsque Billie attacha ma robe, je soupirais, soulagée de voir que non je n'étais pas devenu un boudin en quelques semaines à peine. « Andouille toi-même ! » Soufflais-je plus bas, en grommelant. Mais je ne grognais pas bien longtemps, puisque dès que je vis Billie face à moi, ou plutôt, la princesse qui me faisait face. J'en décrochais ma mâchoire de surprise, et elle fit de même. « Wow .. Et toi, alors. Superbe, »Dit-elle, me faisant sourire et rougir par la même occasion. Je commençais à tourner en rond dans la chambre, agacée par le temps que mettaient les garçons à venir. « Je sais pas. En tout cas ils préparent un truc pas net, c'est certain. Et si ça se trouve, ils ont décidé de nous laisser pour y aller l'un avec l'autre et on va être obligées d'y aller ensemble, portant toute la honte sur nos épaules. » Dit-alors Billie d'un air désintéressé et amusé, s'installant au coin de mon lit calmement. Je fronçais le nez, secouant la tête de gauche à droite. « Dis pas de bêtises toi, comme si je stressais pas assez ! » Je commençais à me faire un tas de films : Et si Jude allait mal finalement ? Ou est ce que l'autre là, Samara, l'avait appelé pour lui parler de son bambin ? Je soupirais, retournant dans la salle de bain peaufiner mon maquillage.

Tandis qu'il lissait sa plume tout en jetant un coup d’œil aux deux chevaux blancs qu'on leur amenait. Heureusement qu'ils avaient eu la bonne idée de prendre quelques cours pour savoir les monter. « Je vous retourne le compliment très cher », répondit Jude en prenant un air snob. Son compagnon le regarda d'un air dubitatif, haussant les sourcils brièvement avant d'éclater de nouveau de rire en montant sur sa monture. On les aida à bien mettre leurs capes sur les croupes de leurs chevaux et Montgomery demanda à l'Eliot s'il était prêt. « - Prêt camarade ? - Plus que jamais! », rétorqua le brun, sentant l'adrénaline se mettre à circuler dans ses veines.

Julian donna un léger coup de talon pour se mettre en route, imité par Jude et après quelques mètres, un petit orchestre se joignit à eux et ils prirent la direction de la maison des Cabots. Sur le chemin, les musiciens se mirent à jouer comme prévu. Il ne restait plus qu'à espérer que les filles n'étaient pas déjà sorties de la chambre de Roxy même si les garçons leur avaient dit qu'ils viendrait les chercher. Andrews regarda son acolyte et se redressa, prenant un malin plaisir à se donner en spectacle.

« Plus que jamais! », Ça, je me doutais bien qu’il était prêt ! Je souris et Julian s’élança le premier vers la maison des Cabots, et je le suivais, regardant autour de moi. Heureusement que je me sentais bien aujourd’hui, parce que vu comment la chimio m’avait achevé ces derniers jours, ça aurait été impossible de faire cette petite ‘surprise’ vu l’état dans lequel j’étais. Je plissais les yeux pour regarder droit devant moi, et je constatais que les filles n’avaient pas l’air sorties. Rapidement, je pris mon téléphone pour dire à Roxanna qu’elle et Billie devraient sortir dehors car nous arrivions, et j’écalais de rire en voyant l’orchestre qui était venu nous rejoindre. Décidément, Julian n’avait vraiment pas fait les choses à moitié ! Nous continuions d’avancer jusque devant la maison, et le jeune Eliot et moi nous arrêtions face à la maison l’un à côté de l’autre, toujours sur le cheval en attendant que les filles arrivent. J’avais hâte de voir leurs têtes.

« Dis pas de bêtises toi, comme si je stressais pas assez ! » me dit Roxanna en passant devant moi comme une tornade pour rejoindre la salle de bain. Je restai assise sur le lit un moment, fixant l'endroit par lequel elle venait de s'échapper. J'étais devenue particulièrement sensible à ma relation avec elle ; prudente. J'avais toujours l'impression de faire quelque chose de travers.
Aussi, avec les récents évènements, je m'étais secrètement dégonflée pour le bal. La veille, j'avais décidé de ne pas m'y rendre. Mais lorsque j'avais vu ma meilleure amie stresser, presque au point de me faire une syncope, j'avais à nouveau changé d'avis. J'avais décidé qu'après tout ça, je me devais d'être présente dans tous les moments importants de sa vie, surtout ceux dont je savais qu'elle allait se mettre dans un état de stress pas possible. Je me levai et la rejoignis discrètement dans la salle de bain. Elle était debout face au miroir, retouchant son maquillage. Je me glissai derrière elle et enveloppai mes bras autour de ses hanches pour la serrer contre moi, fixant mon regard sur le reflet de ses yeux dans le miroir. « Ça va aller. Les garçons vont arriver dans quelques minutes et on passera une bonne soirée. » J'embrassai sa joue puis la forçai à reposer son maquillage sur le comptoir, la faisant ensuite faire demi-tour pour poser mes deux mains sur ses joues, lui offrant un petit sourire. « C'est ta soirée, et rien ne la gâchera. D'accord ? »