You're not supposed to be here. [Sergueï]

You're not supposed to be here

C'est toujours plus facile de fuir.

T'expires, t'inspires. Tu fais comme si sa présence te chamboulait pas, comme si t'avais pas envie de toucher sa peau, d'embrasser ses lèvres comme tu l'as fais si souvent durant votre courte relation. Tu sais que ton attachement, voire même tes sentiments, étaient réciproques. C'est bien pour ça que la rupture s'est faite si facilement. Ni l'un ni l'autre ne voulait dire au revoir à sa liberté. Toi, tu comptes plus le nombre de mecs qui sont passés dans ton lit et même les filles. Tu t'es réconfortée dans les bras de Palmyr quand t'as quitté Sergueï et t'as cru qu'avec le temps, ça passerai. Il paraît que tout passe après tout mais lui c'est différent. Vraiment différent et t'as l'impression que ça t'écrase les poumons, que t'étouffes, que t'arrives plus à respirer. La vérité, c'est que t'en souffres. Comme au premier jour et t'aurais finalement préféré ne jamais le revoir.

Quand il te réponds, tu peux pas t'empêcher de ressentir une petite pointe de jalousie. La veille, il était pas seul. Forcément. Tu t'en doutes bien de ça, qu'il s'éclate à droite et gauches et que bon nombre de mecs et de filles sont passés après toi. Et ça aussi, ça fait mal.

- Bah ... Je suis venue rejoindre une bande de potes.

Tu hausses les épaules. Tu rajoutes rien de plus. Y en a pas mal d'entre eux qui te draguent, t'as déjà couché avec l'un d'entre eux. Plus d'une fois même. Et sans doute que t'aurais pu le ramener dans ton lit ce soir encore si tu n'avais pas croisé Sergueï. Douée comme t'es, tu serais capable de gémir son prénom à lui et non celui de ton pote. Tu baisses les yeux un instant puis tu les relèves. Tu plantes ton regard dans celui du tatoué et tu cherches. Tu ne sais pas quoi mais tu cherches. Une étincelle, quelque chose qui te dirait qu'il est dans le même cas, que lui aussi il étouffe juste par ta présence près de lui.

(Invité)

Entre nous ça m'aurait arrangé qu'elle me réponde qu'elle était venue accompagnée. Au moins quelqu'un m'aurait remplacé et j'aurais eu aucun soucis à continuer à lui parler si je savais qu'il n'y avait pas moyen qu'il se passe quelque chose. Malheureusement ce n'était pas le cas. J'espérais que parmi cette bande se trouve son futur mec ou du moins quelqu'un sur qui elle avait des vues. Là tout de suite je voulais qu'une seule : qu'elle me remplace pour que chacun de notre côté on puisse passer à autre chose. Mais je la connaissais. Trop peut-être. Je savais pertinemment qu'elle n'avait aucune envie de se mettre en couple sérieusement et qu'elle n'était pas prête pour ça, tout comme moi.

Ah, les gros cas sociaux qui gueulent dans le bar ? Je rigolais pour ne pas qu'elle le prenne trop au sérieux, c'est ses potes quand même. C'est pour ça que j'ai vite fais de boire ma bière et de sortir, sérieux faut les dompter un peu ces mecs. Je comprennais pas ce qu'elle foutait avec des mecs comme ça. Pas que ce soit une princesse, mais bon eux ils étaient vraiment atteints. Des bons gros mathers pur jus.

Ce sentiment de gêne ne partait pas. Plus la discussion avançait, plus c'était gênant. Peut-être est-ce tout simplement parce qu'on est tous les deux conscient qu'on perd notre temps à se parler comme si rien ne s'était passé entre nous auparavant. Ou tout simplement par peur de replonger.

(Invité)

You're not supposed to be here

C'est toujours plus facile de fuir.

Tu n'as pas besoin qu'il parle pour savoir ce qu'ils pensent de tes amis. Tu sais pas si tu t'en fous ou pas, tu sais pas trop ce que tu veux en fait. Tu sais pas ce que t'attends de lui. Tu sais pas non plus si t'as envie de replonger ou non. Alors tu détournes le regard, tu fermes les yeux un instant et tu inspires. Tu sais que c'est à toi de mettre un terme à tout ça.

- Ouais, c'est eux. D'ailleurs, je vais aller les rejoindre.

Tu reposes ton regard sur lui et t'attends quelque chose. Un signe, un geste, qui te ferait comprendre que tu ne dois surtout pas tourner les talons et t'en aller. T'attends alors quelques secondes mais rien ne vient. Alors tu souris, un sourire faux, forcé, mais tu souris quand même. Puis tu tournes le dos et tu t'en vas, tu n'attends pas plus longtemps. A quoi bon ? Ca serait vous faire du mal autant à l'un qu'à l'autre. Tu retournes au bar et tu commandes une vodka, pure. Ce soir t'as besoin de boire, t'as besoin d'oublier alors bien vite, t'avales l'alcool malgré le goût horrible qu'il a. Tu grimaces et tu secoues la tête en reposant le verre sur le comptoir. Puis t'en commandes un autre. Tant pis. Tu ne seras pas raisonnable ce soir. Tu ne sais pas si tu lui en veux ou si tu le remercies. Mais au fond, qu'il parte ou qu'il te rejoigne, les deux t'iraient. Les deux seraient douloureux et mauvais pour toi, mais tu t'en fous. T'es tellement paumée de toute façon. Alors un peu plus ou un peu moins. T'entends tes potes hurler, siffler les stripteaseuses mais tu ne te retournes pas. Tu t'enfiles la deuxième vodka et t'inspires. T'aurais presque envie de pleurer tiens.

(Invité)

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