Is there something on my face ? ◘ Ft. Alicia // Ouvert à l'incruste

J'étais sapé comme un pingouin, perdant toute trace de personnalité. Sérieusement qu'est-ce que je suis parti foutre à ce bal de fin d'année ? Surtout que ça me fait rire de voir toutes ces personnes débarquées avec leurs robes et costumes hors de prix comme pour dire "J'ai du style" alors qu'on les a croisé toute l'année habillés comme des épaves. Enfin bon c'est une tradition ce bal, c'est bien un truc d'américain ça, tiens. C'est le premier bal que je faisais, pas seulement le premier à Harvard, mais le premier tout court, donc j'y allais aussi pour découvrir un peu pour voir ce qui s'y passe de si génial. J'entrais dans la salle bondée d'étudiants pour retrouver la seule chose qui m'est familière là-dedans : le bar. Je demande une bière au barman avant qu'il me refile un ponch. Je veux bien croire que j'ai un accent quand je parle mais je sais quand même différencier bière et ponch en parlant, nan ? Enfin j'avais pas la foi d'insister donc je lui faisais plaisir un avalant son ponch au passage dégueulasse. J'observais un peu les gens, et je remarquais quand même que la majorité se prenait vraiment pas pour de la merde.

Y a pas à dire je m'ennuyais comme un rat mort, ici, sans parler que j'avais vus un meuf avec la robe que j'avais l'an dernièr autant dire, que si je me retrouve à côté d'elle, elle va passer un sale quart d'heure. Je naviguais entre le bar et la terrasse, j'avais pas encore pointé mon bout de nez à ma table, je sais même pas si je le ferai, je picorais ce que je trouvais sur le buffet et pis voilà ça allait bien. J'avais même pas encore dansé. En fait s'était vraiment la mort, j'me faisais chier. Je retournais au bar, prendre un verre de tek autant dire que j'étais légèrement rincé, mais peut importe et pas autant que l'an dernier. Je regardais la salle et je ne pus m'empêcher de serrer les dents, en le voyant. Putain mais qu'est ce qu'il foutait là? Sérieux? Il pouvait pas s'en empêcher. Je m'approchais de lui, mon verre à moitié plein à la main. "T'es sérieux là? T'ose te pointer ici? Aujourd'hui? Tu le fais vraiment exprés ou quoi? Travis putain, tu peux pas foutre le camp une bonne fois pour toute?" J'avais pas remarqué le punch, Travis ne prenais que du Jack, mais j'en avais rien à foutre, il changeait, d'avis comme de chemise de toute façon. Chemise sur laquelle je versais intentionnellement on verre. "Et cette fois ci c'est pas de l'eau." Le rouge m'était monté au joux, peut-être que ça ne se voyais pas sous mon maquillage mais qu'importe. Je trouvais ça horrible de sa part de se repointer ici. J'pense qu'on peut dire que toujours après autant de temps, que je l'ai toujours dans la peau, et ça m'énervait encore plus.

Je les voyais tous plonger un à un dans l'ivresse, c'était drôle de voir à quel point ils étaient capable de tomber sous l'effet de l'alcool si vite, même chez moi les prépubères font moins pitié. Je me reprenais un ponch, au final ça se laisse boire. C'est au moment où je commençais à bien m'emmerder qu'une folle furieuse à commencer à débarquer vers moi. Je savais pas à qui elle parlait à la base, je pensais qu'elle avait un strabisme prononcé parce que j'avais l'impression que c'est à moi qu'elle s'adressait. Elle était vénère, c'est tout ce que j'ai compris. Ça me faisait plutôt rire, enfin du moins jusqu'à ce qu'elle me foute son verre sur ma gueule. J'ai commencé à gueuler des insultes dans ma langue avant de lui faire comprendre que si elle voulait faire sa belle elle a pris le mauvais cobaye. "T'es qui pour souiller mon costard, petite conne ?!" Oh que je suis vulgaire. "T'as intérêt à courir maintenant si tu veux pas que je te noie dans ce que tu viens de me jeter sur la gueule, traînée !" oui, vraiment vulgaire. Je me recouvrais d’essuie-tout pour tenter d'éponger mais moi-même je savais que c'était peine perdue. Sérieux, qui s'attaque comme ça au premier inconnu qu'il voit ?! Pays de fous.

J'étais sur le cul il osait se ramener aujourd'hui quoi. Aujourd'hui! Il se fout vraiment de ma gueule comme s'il me connaissait pas. J'vais le tuer. Y a rien d'autre à faire. C'est la seule façon pour que j'en finisse définitivement avec lui. Mais le pire c'est la façon dont il me parlait, à coup d'insulte nan mais il est sérieux là, il me menaçait en plus. "C'est toi le pauvre con Travis. Tu m'as obligé à revenir ici, pour être avec toi? Et toi comme le connard que tu es tu te barres." J'étais en colère contre lui, oui on peut dire que j'ai craqué mon string, que je n'avais pas mis ce soir. "Et le coup de la perte de mémoire on y repassera. Et les menaces aussi, tu me fais pas peur." J'avais envie de lui sauter au coup, de l'étrangler et lui prendre son dernier souffle, j'avais envie de l'achever, tout simplement. Il savait comment j'étais et je pensais vraiment qu'il avait arrêté de faire son connard.

Bon alors là moi je sais pas ce qu'ils font subirent à leurs gosses dans ce pays mais en tout cas on peut dire qu'elle, elle a dû commencer très tôt la fumette. "Travis" ? À moins d'avoir été victime d'Alzheimer mon prénom c'est Sergueï. "Bon écoute petite je crois que t'as du mal à tenir l'alcool donc c'est pas plus mal que tu m'aies jeter ton verre à la tronche. Maintenant casse-toi et arrête de m'emmerder avec ton pote imaginaire. ублюдок. " Complètement hystérique cette nana, et le pire c'est qu'elle avait l'air convaincue de ce qu'elle dit. "Ah et au passage tu me paieras le teinturier, la prochaine fois t'y réfléchiras à deux fois avant d'ouvrir ta gueule." Je repartais vers le comptoir, pas freiné par mon allure dégueulasse. Je savais que si je partais me changer je ne reviendrais pas au bal par flemme, alors autant rester avec une chemise pleine d'alcool et profiter des rafraichissements gratuits. Et puis de toute manière j'étais persuadé que l'autre emmerdeuse allait continuer avec son histoire.

Moi je tiens pas l'alcool? MOI? Nan mais il est sérieux lui? J'vais l'exploser, il était bien heureux de boire avec moi de consommer avec moi, de baiser avec moi, s'était facile, ça. "Tu te fous vraiment de ma gueule toi. En fait c'est à quel moment que t'as pris ton pied avec moi? Hein? Quand on couchait ensemble? Quand tu me voyais galérer façon à ton comportement de connard? Ou p'être quand j't'ai dis que j't'aimais et que j'tai logé? Ou même quand tu t'as réussis à me faire revenir ton mea-culpa, à me faire croire que tu voulais vraiment quelques choses avec moi. Ouai comme tu dis j'dois vraiment être trop conne pour t'avoir crue." Il s'était retourner pour se caler sur le bar et il voulait que je lui paye le teinturier. "Eh bah écoute ton teinturier, il va être remboursé par les 3 mois que t'as passé à Mainz. Hein j't'ai jamais rien demandé d'autre que de me respecter, mais même ça tu sais pas le faire."

J'avoue que des gens je m'en suis tapé un paquet. Je compte plus le nombre de mecs & meufs qui sont passés à la casserole avec moi, j'avoue j'avoue. Mais s'il y a bien une chose que je sais, c'est AVEC QUI j'ai pu couché. Et elle, avec son corps genre mannequin, si je me l'étais faite je m'en souviendrais trèèèès bien. Hors ce n'est pas le cas. Vu comment cette gonzesse est perchée, je suis sûr que c'est le genre de personne qui croit en l'invasion extraterrestre et tout ces trucs du genre complètement timbrés. J'avais même plus la foi de me justifier et de m'énerver tellement elle était bornée jusqu'à l'os. "Bon écoute ma grande je sais pas si tu racontes ta vie et celle de ton ex imaginaire parce que t'es tellement frustrée sentimentalement parlant mais il va falloir que t'arrêtes de me faire chier avant que je vois rouge, vu ?" Je savais qu'elle persévérerait mais j'allais pas garder mon calme plus longtemps, impulsif comme je suis. Il valait mieux que je lui dise qui j'étais avant que ça dégénère. "Moi c'est Sergueï, pas Travis. Je suis arrivé à Harvard en septembre, donc ça m'étonnerai que je puisse avoir eu le temps de te baiser, d'emménager avec toi, de partir, de revenir et tout le bordel et tout ça sur une période de 8 mois." Je pouvais pas être plus clair, putain. "Ah et au passage, t'es qui pour mérité mon respect ? À part une hystérique t'es rien, t'es personne." Je sentais que je commençais à bouillir, je pense que si elle lâche pas l'affaire je vais ma tailler d'ici.

Une vie imaginaire, putain mais ça serai tellement bien au finale, au moins je pourrai me faire soigner. Mais nan ça n'était pas imaginaire loin de là. " Vas'y frappe moi, t'façon y a que ça que tu m'as pas fais" C'est pas faux, la drogue, l'alcool, le sexe, j'crois que j'avais fait le tour de toutes les luxures avec lui, alors oui qu'il me frappe, ça changerai quoi? J'avais beau avoir un coup dans le nez, mais de là à me faire croire qu'il avait changé de nom faut pas se foutre de ma gueule non plus, comme s'il y avait jamais rien eu entre nous. Nan j'étais sur de moi et il n'y avait pas d'autre possibilité. T'façon il était toujours aussi braqué quand je lui donnais ses quatre vérités en face. Toujours aussi impulsif, s'était juste pas possible qu'il existe deux personnes comme lui. "Joue à ton con comme d'hab', t'façon je sais même pas comment j'étais pus avoir des sentiments pour toi. Ça a du vraiment te faire marrer. T'aurai pus au moins éviter de prendre deux ans et demi à pourrir ma vie sentimentale." Je serrai les poings, et les dents, oui j'allais lui en mettre une à un moment ou à un autre.

Keep going. Keep going. Elle ne lâchait rien et campait sur ses positions. Je sentais vraiment la pression monter en moi, et je déteste me voir comme ça car je sais que je peux parfois faire des choses que je regrettent amèrement quand je suis dans cet état. Je dois faire quoi pour lui faire comprendre que j'suis pas le putain de mec dont elle parle ?! Je commençais vraiment à monter en puissance. Je tape du point sur le comptoir comme pour éviter de le faire sur elle avant d'essayer de résonner encore une fois sa cervelle d'abrutie. "Je dois faire quoi pour que tu comprennes que je suis pas le mec dont tu parles, petit conne ?!" Et c'est en disant ça qu'une idée digne d'un gros débile m'a traversé l'esprit. Le genre d'idée à laquelle on pense une demie-seconde avant de se dire "Nan mais n'importe quoi". Sauf qu'avec toute la colère et la frustration que je venais d'accumuler ces dernières minutes j'ai pris mon idée au sérieux. Ni une ni deux, je baisse mon pantalon (caleçon compris). "OSE ME DIRE QUE TU AS DÉJÀ VU CETTE QUEUE ?!" Je sentais les regards se tourner vers moi, choqués de ce que je venais de faire, sauf que je n'allais pas remonter ce foutu pantalon avant qu'elle me réponde. C'est le truc le plus vulgaire qu'on puisse faire à un bal de fin d'année, mais peut-être qu'avec ça elle va enfin comprendre que je ne suis pas qui elle pense.

Oui je campais sur mes positions, y à pas photos, j'étais butté et c'est pas pour rien que je parlais toujours pas à ce "frère" parce qu'il ne l'était pas, et même s'il ne m'avait rien fait, enfin si un peu mais, comparé à ce grand con tatoué en face de moi, s'était rien, et je m'acharnais toujours sur ce frère même si j'avais pardonné à mon père. Et la j'étais après Travis comme un chien après son os à moelle, j'allais lui dire tout ce que j'avais à lui dire lui mettre bien plus qu'un simple verre de tek dans la tronche. Et il continuait à me traiter de conne, bon il avait raison, je suis qu'une conne, j'pleurais pour lui, après deux ans j'étais toujours accro, s'était quoi ce délire? Et il continuait de me dire que ce n'étais pas lui. "Excuse moi mais y à pas quatre connards avec les mêmes tatouages que toi..." Et avant même que j'ai finis dire ce que j'ai à dire, j'ai eu un mouvement de recule, li était tombé sur la tête ou quoi? Il venait de se foutre à poil devant moi!? Devant tout le monde, autant dire que ça s'était calmé autour de nous plus un bruit. Je jetais un coup d’œil sur la chose que je n'avais pas vus depuis longtemps, je restais pas longtemps à examiner son objet. Préférant lui prendre le paquet d'une seule main et les serrer à la hauteur de ma fureur. J'allais m'en prendre une claque ou bien pire même un poing, il s'en reprendrai un autre. Tant pis pour lui il est tombé sur la tête il à oublié mes séances de Krav.