babylone ○ i admit, i'm in and out of my head.

Qui aurait cru que la grande cloche était brisée, hum ? Je me rappelle encore de ma toute première année à Harvard, lorsque j'habitais encore ici dans le Yard comme toutes les premières années. Ma chambre se situait juste devant, et ça me réveillait à 8h du matin pile. Mais ce n'était pas la vrai cloche, c'était des hauts-parleurs avec une fausse imitation de cloche. Mais passer devant le Memorial Church tous les matins pour aller en cours, me rappelait d'excellent souvenir. Voilà maintenant bientôt cinq ans que j'ai quittée l'Espagne, que j'ai quittée tout ce que j'ai toujours connue... Mais je ne regrette rien, ma vie est bien meilleure ici. Mon père est plus heureux, je suis plus heureuse, Royce est plus heureux aussi... Parfois j'me demande si Babylone n'est pas plus heureuse sans m'avoir dans le décor, même ma mère. Ça devait être stressant d'se dire que je pouvais être à n'importe quel coin de rue par hasard non ? Je marchais pour me rendre à mon cours d'histoire de l'Amérique lorsque je croisais une étudiante qui me semblait familière. Quelques pas plus loin, je m'arrêtais de marcher, fronçant les sourcils. Je venais d'halluciner Babylone ?

   
  Pourquoi est ce que t'avais l'air aussi à l'ouest aujourd'hui ? Bonne question. Mais t'étais vraiment ailleurs. Pour preuve, tu percutais pas vraiment les choses et à peine étais tu sortit de ton premier cours que tu t'appuyais contre un mur avalant un cachet contre les maux de tête. God, c'était vraiment pas ton jour. T'avais l'impression d'être cassé de partout et t'étais prête à parier que les trois heures de danse de cette après midi allait probablement t'achever. Non, t'étais vraiment pas d'humeur. Mais en attendant, t'avais une petite pause et t'en profiterais sûrement pour aller te chercher un café histoire de décompresser un peu. Ouais, c'était une bonne idée ça. Tu poussais un soupir remettant en place une mèche de cheveux rebelle avant de faire un pas et.. Azalee ? Non, non, non. C'était pas le moment. Vraiment pas. Et pourquoi ton coeur battait soudainement plus vite ? Non. Tu ne lui avais pas parlé depuis des années et ça n'allait pas commencer aujourd'hui. Tu lui tournais rapidement le dos espérant qu'elle ne t'ais pas reconnu mais.. Autant dire que t'avais peu de chance pour que ça soit le cas.
   
   

   
J'avoue que j'étais un peu hors de mes gonds ces derniers temps. Épuisée par la somme de travail à remettre avant la fin de l'année, épuisée par les examens... et même le travail tout court. Mais là, je vous le jure que j'avais bien dormi, que j'étais prête à aller en cours et tout ! Il n'y avait absolument aucune raison pour que je fasse des hallucinations... si ? Je ne pensais même pas à Baby, là. Même pas un peu. Je me suis remise à marcher en ligne droite, avant de m'arrêter de nouveau. Ça allait m'énerver si je ne mettais pas tout ça au clair tout de suite... Je fis donc demi-tour, marchant rapidement pour la rejoindre et une fois derrière elle, j'accélérai le pas pour me mettre à côté. Excuse-moi... ?

   
   

   
Gosh, pourquoi fallait-il qu'après tout ce temps tu tombes sur elle ? Pourquoi fallait-il que vous soyez dans la même université ? Et pourquoi, pourquoi est ce que dans un si grand campus, vous vous tombiez dessus par hasard ? C'était dingue quoi. Parce que non, tu ne voulais pas lui parler. Tu ne voulais pas la voir sourire ni même prendre une moue boudeuse. Les choses étaient beaucoup trop compliqués et merde quoi. Tu ne voulais pas. T'avançais sans te retourner continuant à croiser les doigts jusqu'à ce que le son de sa voix te fasse sursauter. Excuse-moi... ? Tu te crispais soudainement plantant tes ongles dans les paumes de tes mains avant de t'arrêter. Respire, surtout, respire. « Oui ? » Qu'est ce que tu pouvais lui dire hein ? Et qu'est ce qu'elle pouvait bien avoir à te dire elle aussi ? Parfois, il était mieux de laisser le passé là où il était et très honnêtement, tu préférerais qu'elle fasse ça aussi de son côté. Ça éviterait une conversation bien trop douloureuse.

   
   

   
J'attendais ce moment avec impatience depuis plus de cinq ans maintenant... J'ai étudiée avec elle. C'est grâce à elle, grâce à sa patience que j'ai réussi à enfin réaliser mon rêve d'intégrer Harvard. C'était placardé partout dans ma chambre : des bannières, des affiches, des tee-shirt, des sweat, tout. Harvard était avec moi autant physiquement que mentalement... Babylone s'arrêta de marcher et me répondit comme si de rien était. Comme si j'étais une pure inconnue... Mais je l'avais reconnue du premier coup. Oui ? Elle pensait peut-être me donner un regard vide... Un regard d'inconnue à inconnue, mais elle me mentait. Et je la connaissais par cœur, même dans ses mensonges j'y trouvais la vérité. Je figeais quelques minutes, savourant pleinement ce moment atrocement douloureux. Moment que j'avais bien mérité... Je... J'ai dû me tromper de personne. Je lui souriais, penchant la tête sur le côté. J't'ai prise pour une amie à moi... J'suis désolée, te rend pas en retard à un cours à cause de moi. Ma gorge s'écorcha. Mais putain... elle le savait que je serais ici, je l'ai sms juste avant de partir à Harvard et elle m'a répondu... Pourquoi est-ce qu'elle s'est inscrite ici aussi ? Elle aurait pu m'éviter en allant n'importe où sauf ici quoi... À moins que c'est ce qu'elle voulait. Je tournais les talons et recommençais à marcher doucement... Je ne pensais déjà plus à mon cours auquel je devais assister.
   
   

   
Et puis, elle aurait du comprendre non ? Comprendre que tes silences, tes non réponses étaient la pour une bonne raison. Elle n'avait pas le droit de t'aborder sans que ça reste sans conséquence. Et bien sûr que ça te rendais malade tout ça, bien entendu que tu n'avais jamais voulu que toute votre histoire tourne au chaos. Mais t'avais du faire un choix et puisque tu avais déjà perdu ta soeur, t'avais pas voulu prendre le risque avec ta famille. Et puis d'ailleurs, qu'est ce que ça changeait ? Ce n'était qu'un trouble, une histoire rapide et au final, tu n'étais même pas vraiment sûre de pouvoir le qualifier d'histoire. C'était sûrement ça le plus gros souci. Je... J'ai dû me tromper de personne. Celle là tu ne l'avais pas vu venir et t'avais l'impression de prendre comme un claque en plein visage. C'était affreux, peut être un peu plus douloureux que ce que tu aurais pensé et tu restais juste un peu conne sans trop savoir quoi lui dire en retour. J't'ai prise pour une amie à moi... J'suis désolée, te rend pas en retard à un cours à cause de moi. C'était une blague non ? Avec tout ce qui avait déjà pu avoir entre vous, elle n'aurait pas pu faire pire que faire comme si tu n'étais qu'une inconnu. T'étais blessée, blessée au plus profond de toi comme si elle venait lamentablement de t'écorcher. Et comme toujours, tu répondais à la douleur par la douleur. « T'en fais pas, j'me mettrai jamais en retard dans quoi que ce soit pour toi. » Et peu importait si c'était faux. Donnant donnant diras t'on.

   
   

   
C'était surement une erreur de parcours de se retrouver ici, après autant d'années. Mais en même temps... pourquoi ? Pourquoi me faisait-elle ça ? Est-ce que ça l'amusait de me détruire un peu, de me suivre... Alors que c'est elle merde. Elle qui a coupé les liens entre nous, elle qui a voulu suivre les paroles de ses parents alors qu'elle aurait pu tout avoir avec moi. Tant pis. C'est elle la pire là-dedans, je suppose qu'on peut dire que j'ai bien recomposé ma vie depuis... J'ai intégrée la meilleure université du monde, j'ai des amis d'enfer et une vie que j'aime. Mon père est heureux, mes amis aussi et moi aussi. J'ai pas besoin d'elle, si ? T'en fais pas, j'me mettrai jamais en retard dans quoi que ce soit pour toi. Paf, dans ta gueule Aza. Si je n'ai pas besoin d'elle alors pourquoi est-ce que ça fait aussi mal ? Je m'arrêtais de marcher, de m'éloigner pour me retourner. Je savais que c'était toi. J'te laissais juste la chance de t'enfuir comme tu l'fais à chaque fois sans dire un mot. Je pris une grande inspiration, devenant aussitôt froide. T'façon, ça m'étonne pas. La Babylone que t'es devenue n'est en retard pour personne. La Babylone que je connaissais aurait insisté pour que je sèche les cours pour passer du temps avec elle. T'es une version de moi maintenant, mais juste pire. Je ne la blâme pas de m'en vouloir pour toutes ces fois où je l'ai délaissée, toutes ces fois où je l'ai sacrifié pour mes études mais merde... Jamais je ne l'aurais abandonnée comme elle le fait.
   
   

Peut être qu'au fond, elle savait que tu mentais. Parce qu'elle te connaissais très bien et elle savait que quand tu t'sentais blessée, tu répondais par des attaques puissance mille même si tu ne pensais pas un traître mot de ce que tu pouvais dire. Au final, peut être que t'étais égoïste. Tu te mettais en colère contre elle alors que t'avais toutes les fautes dans cette histoire. C'était toi qui l'avait sortit de ta vie comme ça. Toi qui avait refusé de lui parler ou de lui donner des nouvelles. Et même si tes parents avaient joués un rôle dans tout ça, t'avais accepté sans broncher ce qui faisait que tu ne pouvais même pas t'inocenter avec ça. « Mais quelle adorable attention. J'savais pas que t'étais devenu de ce genre là Aza. » Du genre à vouloir faire mal. Du genre à sortir ce genre de parole. Mais ce n'était rien comparé à ce qu'elle pouvait dire par la suite. « Disons juste que la Babylone du passé en avait marre de tout donner et de n'avoir rien en retour. » De voir ses désirs passer en dernier et de toujours faire comme si ce n'était pas grave. De passer en second plan à chaque fois. Tu croisais les bras sur ta poitrine lui lançant un regard mauvais. « Alors quoi Aza ? Tu voulais me parler juste pour me faire comprendre à quel point tu m'détestes ? C'est inutile, je le sais déjà. »

   
J'ai toujours été comme ça. J'ai toujours eu de la répartie, toujours attaquée ceux qui me font chier en retour... Et souvent, je gagne la bataille, l'autre pleure et s'enfuit ou fini par fermer sa gueule et m'écouter. Ouep, au jeu du plus fort, j'suis souvent celle qui a le dernier mot. Mais la nuance avec Babylone c'est que je n'en avais pas envie... Je ne l'avais jamais vu comme une proie ou quoi que ce soit, je n'avais pas envie de m'emmêler avec elle et même encore aujourd'hui. Mais quelle adorable attention. J'savais pas que t'étais devenu de ce genre là Aza. Je fronçais les sourcils, n'appréciant pas qu'elle oublie qui je suis. J'suis la même que j'étais, Baby. Pourquoi je m'acharne ? Pourquoi est-ce qu'elle est venu à Harvard ? Pour me hanter et continuer de me blesser ? Disons juste que la Babylone du passé en avait marre de tout donner et de n'avoir rien en retour. Je riais nerveusement. Ouais bah Azalee en a marre de courir après la fille qui en a rien à foutre. Alors tu m'excuseras hein, mais j'me mettrai pas en retard non-plus. J'étais prête à la faire. Sécher mon cours pour elle. J'ai atteint mon but maintenant, j'suis à Harvard, j'ai des notes parfaite, ce n'est pas sécher un seul cours qui va me nuire. Alors quoi Aza ? Tu voulais me parler juste pour me faire comprendre à quel point tu m'détestes ? C'est inutile, je le sais déjà. J'arquai un sourcil. J'ressens pleins d'choses pour toi, mais la haine n'en fait pas partie.
   
   

Et comment pourrait-elle faire autrement que te détester après que tu l'ais lâchement abandonnée de la sorte ? T'avais au moins le mérite de ne pas te voiler la face. Tu savais que t'étais fautive et.. Tu faisais avec. Parce que tu n'avais pas tellement le choix et que ce qui avait de pire que vivre dans le remord c'était sûrement le mensonge. « Ouais, j'étais peut être juste trop aveugle pour me rendre compte avant que t'étais garce. » C'était très mal partit. Vraiment. Et t'avais aucune idée de comment les choses allaient s'passer mais très honnêtement, tu le sentais mal. T'avais pas tellement envie de voir une guerre éclater mais vos deux caractères entrant en collision risquait de faire des étincelles. « Pardon ? J'suis toujours passé en second plan pour toi et j'suis celle qui en a rien à foutre ? » Un rire crispée sortait de tes lèvres alors que tu serrais les poingts enfoncant tes ongles dans ta peau blanche. Non, t'accepterais pas qu'elle puisse dire que tu t'en fiches parce que c'était absolument faux. Tu ne t'en fichais pas. Et si c'était le cas, tu ne prendrais certainement pas la peine de lui répondre. « Et tu ressent quoi alores ? »