HARSKA ✰ go away, come closer

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Ce bal me foutait sur les nerfs ce soir, et j'avais absolument pas envie de m'amuser. J'étais juste posé au bar à regarder les autres profiter de leur bal, qui est le dernier pour certaines d'entre eux, et moi je me faisais royalement chier. Enfin jusqu'à que quelqu'un me sorte de mes pensées obscures. Alaska, se tenait devant entourant ma taille ses fines mains. « On s'fait pas vraiment la gueule ? Tu restes mon connard préféré... » Bien évidemment, elle avait bu... Je soupirais. Alors quoi ? Tout à l'heure elle m'engueule et maintenant elle vient me faire les yeux doux ? Tellement prévisible. Je ne répondis rien pendant quelques secondes, j'allais pas rentrer dans ce jeu, pas cette fois. Notre conversation m'avait refroidit tout à l'heure et j'étais toujours agacé par son comportement. C'est bon dégage Alaska dis-je froidement en retirant ses mains de ma taille. J'étais énervé contre elle pour tout à l'heure mais par dessus tout parce qu'elle m'avait fait me poser des questions moi aussi. Ca n'avait pas de sens, je m'en foutais. Du moins je suis censé m'en foutre mais je vais bien le lui montrer. Elle m'a reproché de ne pas être assez connard ce soir, elle allait voir le résultat.

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Ce mec est une tête de mule. Je le regarde soupirer. Je sais déjà ce qu'il va faire. Il est tellement prévisible, je sais qu'il va me rembarrer, c'est ce qu'il sait mieux faire. Il prends tout de même son temps pour venir retirer mes mains de sur ses hanches. J'ai comme l'impression qu'il fait ça parce qu'il est hors de questions pour lui de se plier. Non, ça va rester comme ça, il va me faire payer ma crise de colère. J'm'en fou. J'suis bourrée et j'ai aucune envie de perdre mon temps avec lui. Mais s'il veut rentrer dans ce jeu, je ne peux pas m'empêcher d'y rentrer aussi. Il aime me mettre en colère et j'aime en faire tout autant pour lui. Je lui dépose alors un baiser à la commissure de se lèvres. « On parlera quand tu seras moins con ! » dis-je avec un sourire aux lèvres. Je tourne ensuite les talons pour me diriger vers la piste de danse pour me défouler un peu. Ils avaient enfin terminé de passer des slows et tout le monde prenait enfin plaisir à danser et se défouler. Pour ma part, j'allais pouvoir me déhancher en essayer de ne pas trop tituber.

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Clairement ça me faisait chier qu'elle ai cassé tout notre truc. Tout était simple depuis le début mais non fallait compliquer les choses. Et là j'aurais bien aimé rentrer dans ce jeu et je sais comment ça aurait fini mais notre conversation m'en empêchait. Quand je vous dis que je suis pas dans mon état normal ces temps ci, je blague pas. J'veux juste pas me retrouver dans une situation qui ne m'avantage pas et qui ne me correspond. J'veux pas que notre "relation" amène ni elle ni moi à ce qu'on se pose des questions. « On parlera quand tu seras moins con ! » Je la laissais partir une nouvelle fois, après qu'elle ai déposé un baiser au coin de mes lèvres. Une fois qu'elle fut partie, le barman m'apportait mon verre. Je m'en emparai sans changer de position toujours face à la piste de danse. Je voyais Alaska danser au loin, enfin du moins elle essayait. Elle dansait un peu avec tout le monde, et des mecs. Je regardais tout ça d'un oeil attentif, et ça me saoulait. Et je me saoulais moi même d'être saouler. Wtf. Je bu une grande gorgée de mon verre lorsque nos regards se croisaient furtivement, avant de le reposer sur la bar et de me diriger vers la sortie prendre l'air. J'avais besoin de fumer. J'avais besoin de me détendre, et je ne savais même pas pourquoi.

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Danser faisait un bien fou. J'adorais la musique, elle me faisait voyager. Puis, ça me défoulait et ses derniers temps, j'avais l'impression d'en avoir vraiment besoin. Ce n'était pas une bonne chose de me défouler sur des personnes. Il fallait que j'arrive à gérer ma colère et ma haine. Je pensais de plus en plus sérieusement à faire de la boxe, j'en avais déjà parlé à mon meilleur ami. Puis, j'aimais bien être entouré de monde, j'avais besoin de sentir de la présence autour de moi, je restais tout de même solitaire, du moins, j'aimais bien être tranquille. Bon, c'est dernier temps, c'était pas vraiment le cas. Parfois, mon regard croisait celui d'Hardin. J'aurais espéré qu'il me rejoigne, c'est vrai. J’aurais voulu que lui aussi lâche prise, que l'on oublie quelques instants les problèmes que j'avais créé plus tôt. Mais au lieu de ça, je le vois disparaître vers l’extérieur. Je n'hésites pas une seconde à le suivre, comme la fille collante que je suis. J'ai la vague impression que les rôles se sont inversés et que cette fois, c'est lui qui va péter les plombs. Je m'approche doucement de lui alors que nous sommes seuls à l’extérieur, me frottant doucement les bras pour lutter un peu contre l'air frais. L'alcool va me donner du courage, j'en suis sûre. J'attends qu'il croise enfin mon regard pour parler. « Tu n'as pas le droit de te montrer omniprésent pendant des mois et me demander de ne plus t'approcher du jour au lendemain... » m'exclamais-je d'une petite voix. J'avais un peu de mal à réfléchir, mais je m'en sortais très bien.

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L'air frais me faisait un bien fou, il faisait une chaleur pas croyable à l'intérieur et je regrettais carrément d'avoir un costume. J'aurais juste eu envie de tout jeter pour pouvoir m'en débarrasser mais je pouvais tout simplement pas me retrouver à poil à ce putain de bal. J'étais con mais pas à ce point. Non je me contentais simplement d'allumer une clope, en m'adossant contre le mur. Je me vidais la tête, essayant d'oublier tout le bordel qu'il y avait actuellement dans ma tête. C'était tellement chier d'être comme ça là. Quelques personnes sortaient puis rentraient toutes les deux minutes, mais je n'y prêtais pas attention. Du moins jusqu'à ce que j'entende quelqu'un qui s'approchait et que je croise le regard d'Alaska, comme par hasard. « Tu n'as pas le droit de te montrer omniprésent pendant des mois et me demander de ne plus t'approcher du jour au lendemain... » Je soupirais, recrachant à le même occasion de la fumée. Je baissais les yeux sur elle, le regardant de bas en haut. Pourquoi je pourrais pas ? Tu m'as dis tout à l'heure que t'en avais rien à foutre de moi, alors qu'est-ce que ça changerait à ta vie que j'arrête de te voir ? Je suis une distraction, Alaska. Pourquoi tu l'oublies ? Pourquoi j'ai l'impression que c'est plus pareil là ? Ouais je comprenais pas pourquoi ça changeait autant comme ça. Comment ses mots avaient pu faire que je veuille plus la voir, trop questions en tête. Et j'avais horreur de ça, vraiment horreur.

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Cette bagarre ne ressemblait pas au autre. Habituellement, on faisait ça avec un sourire aux lèvres. Là, nous nous regardions et j'me demandais lequel des deux allait étrangler l'autre en premier. Le truc, c'est que j'avais l'impression que l'alcool m'avait donné du courage, mais qu'en contre partie, ça m'avait affaibli. Hardin me détestait, ce n'était pas nouveau. Pourtant, j'me sentais bien dans cette routine, le croiser tous les jours, voir son sourire et me le taper après une soirée bien arrosée. J'me sens tellement conne à ce moment là, en le regardant face à moi. J'ai l'impression d'être à des kilomètres de lui en réalité, d'être déconnectée de ce monde merdique. À chaque fois qu'il m’aboie dessus, j'ai l'impression d'être qu'une enfant. Pourquoi il ne pourrait pas s'enfuir comme un voleur ? Parce que je suis une putain d’égoïste et une conne qui a laissé les sentiments s’installer. J'veux pas qu'il me laisse toute seule, j'veux plus être toute seule. « Non ! » dis-je comme une illuminée. « Comment j'pourrais en avoir rien à foutre de toi ? J'sais pas, j'sors des trucs pour t'emmerder, pour essayer d'te faire du mal... j'ai jamais dit que j'les pensais ! » m'exclamais-je en haussant la voix. Je paniquais légèrement quand même. Je mettais ma fierté de côté, je n'étais plus la fille forte qu'il croisait tous les jours à ce moment là. Alors s'il y mettait pas du sien et s'il me disait clairement que l'on ne se verrait plus, alors là, je serais la fille la plus dégoûtée au monde. Et le plus égoïste, encore. « Tu n'as jamais été qu'une distraction, enfin peut-être au début... mais non, ce n'est plus pareil maintenant et tu ne peux pas nier que tu ne l'as pas remarquer putain ! » Je passe une main dans ma nuque nerveusement. « On s'tour autour comme deux vautours en manque d'affection ! » dis-je tout bas comme si je voulais me parler à moi-même, mais trop fort.

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« Non ! » Non ? Comment ça non ? « Comment j'pourrais en avoir rien à foutre de toi ? J'sais pas, j'sors des trucs pour t'emmerder, pour essayer d'te faire du mal... j'ai jamais dit que j'les pensais ! » Je la regardais en l'écoutant attentivement, j'écoutais chaque mots qui sortaient de sa bouche comme s'ils étaient tous d'une importance capitale. Et la vérité, c'est qu'ils le sont. « Tu n'as jamais été qu'une distraction, enfin peut-être au début... mais non, ce n'est plus pareil maintenant et tu ne peux pas nier que tu ne l'as pas remarquer putain ! » Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, ce qu'elle faisait. Pourquoi tout à coup elle changeait d'avis. Comment on avait pu en arriver là ? A cette discussion ? Elle comme moi on a toujours été sur la même longueur d'ondes, on s'attache pas, on se déteste et c'est tout. « On s'tour autour comme deux vautours en manque d'affection ! » Mais bordel Alaska, arrête de parler. N'en dis pas plus. Mais putain Alaska pourquoi tu te prends la tête comme ça ? explosai-je, en écrasant ma clope au sol. Tu te rends compte de ce que t'es entrain de me dire ? T'es en train dire que tu t'es attaché à moi, Alaska ! C'était pas censé arrivé ça, on était pas censé.. Merde quoi ! me coupai-je me rendant compte que je parlais de nous deux réunis. Non j'avais pas envie de me demander si oui ou non j'étais attaché à elle, au fond de moi je savais très bien que je ne la détestais pas pour qui elle était mais pour ce qu'elle me faisait. La détester est une barrière pour m'empêcher de ne serait-ce que réfléchir sur mes sentiments mais si elle me l'enlève, je ne sais pas comme ça va finir. Toi et moi.. on est pas comme ça. On peut pas faire ce genre de truc. dis-je en m'approchant d'elle. J'pouvais pas m'attacher, j'voulais pas m'attacher. Mais il avait fallu qu'elle me pose toutes ces questions et que ces dernières s'installent aussi dans mon esprit.

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Oui, c'est vrai. Pourquoi j'me prends la tête comme ça ? J'sais pas. J'suis du genre spontanée, surtout quand j'picole. Je me sentais pas bien et les pétages de plombs, j'les contrôlais pas vraiment en réalité. J'étais pas bien et pour une fois dans ma vie, je m'ouvrais à quelqu'un, alors qu'il se sente privilégié. Mais en fait, je me rends compte que je suis en train de nous détruire, le peu que nous sommes tous les deux. Je sais que quand il va m'envoyer chier une bonne fois pour toute, ça sera fini. Plus d'Hardin à embêter tous les jours. Plus d'Hardin avec qui s'abandonner quelques soirs. J'le déteste, mais l'truc c'est que quand il sera plus là, je sais bien que je ressentirais un manque affreux. Mais, j'l'ai bien cherché nan ? Je fais un bon en arrière quand il me dit que je suis en train de lui avouer mon attachement. Je ne le voyais pas comme ça, enfin, je ne voulais pas le voir comme ça. Il n'y avait rien de plus horrible de s'attacher à quelqu'un et que cela ne soit pas réciproque. Je chasse aussitôt le parallèle avec mon enfance. Pas la peine de me faire encore plus de mal. J'avais la gorge nouée, ses derniers propos étaient certainement les pires. J'avais croisé mes bras contre ma poitrine en le regardant. Je ne savais pas quoi lui dire. Peut-être bien que je m'étais attachée à lui; Désormais, il était au courent et il n'était clairement pas d'accord avec ça. Je voyais pas ce que je pourrais dire de plus. « Alors on a plus rien à se dire ! » affirmais-je avec la voix tremblante.

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Je me sentais con, tellement con à ce moment là. Je savais qu'elle avait raison, mais je pouvais juste pas. Je pouvais pas me résoudre à tout changer, à aller vers quelque chose de nouveau. Je crois surtout que j'avais pas le courage pour m'ouvrir à elle, à personne d'autre. Je veux pas redevenir comme j'étais avant, sensible, dépendant de quelqu'un. En une soirée, elle avait réussi à retourner complètement le cerveau, ces dernières minutes là surtout. Comment j'aurais pu me douter une seule seconde qu'elle me dirait tout ça, et que je me rendrais compte que je le pensais aussi. Je chassais ses idées de mon esprit, c'était juste impossible. Mieux valait tout arrêter maintenant, avant d'aggraver encore plus les choses. Je pensais juste pas que j'aurais du mal à dire stop. J'ai jamais eu de mal à envoyer chier toutes les filles qui s'étaient attachées à moi, je m'en foutais. Mais Alaska c'était différent, parce que si je la jetais, ça changerait des choses. Peut être qu'elle me manquerait ? « Alors on a plus rien à se dire ! » Elle avait dit ça d'une voix tremblante, et je ne l'avais jamais vu comme ça. Je ne la connaissais pas fragile et c'est à ce moment que je comprenais qu'on était les mêmes; Qu'on avait tous les deux une carapace difficile à briser et je sais que si je continue à rester près d'elle, elle aura le pouvoir de briser la mienne. C'est mieux comme ça Je le pensais dans un sens, car c'était pas pour moi de m'attacher, d'avoir des sentiments, je voulais pas de tout ça. Mais d'un autre côté je ne le voulais pas, parce que malgré moi, je tenais à elle. Merde.

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C'est mieux comme ça. D'accord. Alors maintenant, je tire un trait sur lui ? Bizarrement, un vide commence à se creuser rapidement en moi. Le même que celui que j'ai connu quand j'avais cinq ans. Pourquoi j'ai soudain l'impression que nous nous séparons alors que nous n'étions même pas en couple ? Je ne sais même plus si j'ai envie de tout défoncer sur mon passage ou bien de me faire engloutir par la terre que j'ai sous mes pieds. Disparaître à ce moment précis serait la meilleure chose que j'aimerais faire. Mais c'est impossible. Alors au lieu de ça, je regarde Hardin une dernière fois et je le dépasse pour partir dans l'obscurité. Pour moi, le bal c'est terminé.

FIN

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