Tamsin&Misha - If i die i'm a legend

• Blablabla. C'est tout ce que j'entends, c'est tout ce que je comprends. Qu'est-ce que j'en ai à foutre de toutes ces conneries que les gens peuvent sortir. Rien qu'ils racontent leurs vies, qu'ils parlent de leurs pseudo avenir à la mord moi le noeud. Bordel, j'en ai rien à foutre que plus tard tu reprendras l'entreprise de ton putain de père ou que tu finiras par trouver un vaccin contre le sida. Bordel, c'est bien, franchement, si tu y arrives, tu ferais un putain de truc, mais, j'm'en branle, ce soir, j'ai pas envie d'écouter ça, j'ai juste envie de passer une petite soirée, pas un truc avec plein de bourges qui ont l'air de tout connaitre à la vie. C'est pourquoi j'venais de quitter ma table, pretextant avoir besoin de prendre l'air. J'étais passé au bar pour me servir et j'avais finit mon chemin dehors, assis sur les marches, mon verre à mes côtés et une clope dans la main. Bordel, qu'est-ce que ça fait du bien un peu de calme. •

Le bal c'était cool, surtout quand comme moi, on aimait bien danser sur tout ce qui passait. ça détendait, ça libérait et puis ça fatiguait. Je dormirais certainement mieux ce soir, grâce à ça. Le soucis c'est qu'il fait rapidement chaud et qu'on a très vite besoin d'air. C'était la troisième ou quatrième fois que je sortais dehors juste pour prendre l'air. J'y restais en général cinq minutes, le temps d'une chanson, et y retournait plus folle que jamais ensuite. Là j'étais sortie et.. n'est-ce pas Misha ? Ce même gars qui me fait un pincement au cœur quand je le vois. Il fallait bien que je me lance un jour, à lui parler, à lui dire. Lui demander s'il l'aimait elle, s'il l'a voulait réellement. Juste savoir. J'approche et me met à croupie derrière lui, passant mes mains sur ses yeux. Ma bouche approche de ses lèvres et je murmure, "devines." parce qu'une voix murmurée est plus compliquée à deviner qu'une voix haute.

• J'sais pas combien de temps j'vais rester ici encore. Je verrais ça avec ma cavalière, si elle a prévu une fin de soirée différente que celle qui était prévu, si elle a envie de partir avant la remise des prix ou non, car, personnellement, j'savais très bien que je n'allais avoir aucun prix, ou peut-être, le prix du plus gros connard... J'suis là, assis sur ces marches, mon verre à côté de moi, je tire doucement sur ma cigarette, je suis enfin au calme, quelques personnes passent par là, mais, elles n'ont pas pour but d'y rester, non, elles veulent aller au centre de la fête elles. "Devines." Des mains viennent se poser contre mes yeux, et je sent le souffle de la jeune femme à quelques centimètres de mes lèvres. Je sais très bien qui c'est, j'ai pas besoin de deviner. "C'est un sac poubelle?" Avais-je lâché. J'voulais voir sa réaction, mais surtout, j'avais aucune envie de lui faire du mal. •

J'avais juste besoin de savoir, est-ce que je pouvais t'attendre, Misha, ou bien est-ce que c'était plus la peine d'espérer ? On était que des inconnus, maintenant. Nous n'étions plus que ça. On se regardait à peine, on se ratait, on s'ignorais. C'est beau, quand ça devient l'ignorance. "C'est un sac poubelle?" je rigole et secoue la tête, "C'est toi l'sac poubelle !" espèce de déchât ambulant. Je souris et m'assoit à côté de lui, là, sur les marches. Je regarde devant moi, me met à être silencieuse. J'ai des tas de chose à dire, mais là rien ne sort. "Tu.. profites bien d'la soirée ?" sourire débile, conversation en carton. "Ta cavalière s'amuse, tout vas bien ?" un peu jalouse, rien qu'un peu.  

• Est-ce que j'ai pris une décision ? Est-ce que j'ai trouvé ce que je voulais ? Non, pas vraiment. En réalité, j'suis toujours aussi perdu que les semaines qui ont passé, je souris un peu plus, c'est tout, j'arrive à cacher la chose plus simplement. Alors, quand la jeune femme arriva à mes côtés, j'étais content de la voir, mais, ça me faisait chier. J'étais complètement perdu, et la voir me retournerait le cerveau encore plus qu'avant, mais, j'voulais pas lui dire de partir, non. "J'sais pas... J'pense que ouais, elle doit bien s'amuser..." J'savais très bien qu'au fond, elle en avait rien à foutre qu'elle s'amuse ou pas, c'était juste un petit pic comme ça. "J'aime bien ta robe..." Elle lui allait parfaitement bien, sa robe... •

Pour dire vrai, je me moquais de sa cavalière. J'espérais qu'il s'en moque tout autant de moi. De toute façon, c'est qui cette fille ? Une fille vue par hasard sur le campus, trouvé comme ça ? On s'en fout des autres, y a que nous qui comptent. Pendant ses prochaines minutes, y a que nous. "J'sais pas... J'pense que ouais, elle doit bien s'amuser..." il pense. Il s'en fout d'elle. Bien, on est deux. "J'aime bien ta robe..." je baisse les yeux vers ma robe et me met à rire un peu, "tu l'aime bien parce qu'on voit les trois quarts de mon corps ?" c'est la robe qui l'aime bien Tamsin, pas toi dans la robe. ça tilte, je comprends enfin. "J'te laisserais l'essayer à la fin du bal si tu veux !" un petit rire, tout petit. Parce que j'oublie pas que t'aimes Jade.

• J'sais pas si la voir ce soir était un bon point pour moi, ou même pour elle. J'veux dire, ont étaient venue chacun accompagné d'une autre personne, ont étaient chacun à notre table, et, si je ne serais pas sorti prendre l'air, peut-être que ce soir, je ne l'aurais pas vu, peut-être que ce soir, je n'aurais pas pensé à elle... J'sais pas vraiment ou j'en suis, et, si c'est une réponse qu'elle vient chercher ce soir, elle se retrouva tout comme moi, façe à un mur, façe à un putain de mur qui galère à tomber. Mais, j'vais quand même faire le gars normal, et, c'est pourquoi je lâche un petit rire à sa phrase. "Tout de suite tu me colles cette étiquette sur la tête toi ! J'l'aime bien, parcequ'elle est bien !" Alors ça, c'est de la réponse, je l'aime bien parcequ'elle est bien. "J'ai de trop gros seins pour rentrer dedans, ça va être chaud j'crois !" J'voulais pas me retrouver dans une pièce, seul avec elle, et surtout, si elle enlève sa robe. •

"Tout de suite tu me colles cette étiquette sur la tête toi ! J'l'aime bien, parcequ'elle est bien !" j'explose de rire et hoche la tête, "tu l'aimes bien parce qu'elle est bien ?" la robe est bien, pas toi dans la robe tamsin, prends note. "c'est profond c'que tu dis! je suis épatée !" que je lui lance, taquine. Oui, j'ai un peu envie de jouer. D'avoir une atmosphère différente, d'être plus légère. "J'ai de trop gros seins pour rentrer dedans, ça va être chaud j'crois !" allez savoir pourquoi, mes yeux dévient et vont vers son torse, comme pour vérifier. Je sais que c'est faux, mais je le fais quand même. Je rigole, "ouais ça doit être ça." je regarde face à moi et mes yeux se perdent dans le vide. Bizarrement, j'ose demander, "ça va avec Jade ?" juste pour savoir. A titre d'informations, c'est tout.

• Bien sûr que j'aimais bien sa robe, et, ça, malgré le fait qu'on puisse voir limite toutes ces formes se dessiner dessous. Après tout, je n'avais plus grand chose à dire là-dessus, j'pouvais me contenter de fermer ma gueule et de faire comme si de rien était. Au final, si elle était heureuse, ce n'est pas ça le plus important ? Ce que moi j'pense, on s'en branle, non ? "J'suis un mec profond, t'avais pas compris depuis le temps ?" Avais-je répondu à sa petite taquinerie. Et là, sa dernière question me lâcha un léger sourire. Sérieusement ? Elle est en train de me demander comment ça va avec Jade ? Je soupire. J'sais même pas moi même comment ça va avec Jade, j'sais même pas comment ça va avec elle, et j'sais encore moins comment ça va avec moi. J'suis perdu dans ces trois personnes, qu'est-ce qu'elle veut que je lui réponde ? "J'en sais rien... J'en ai aucune idée de comment ça va." Et, elle était pas là pour essayer de me conseiller ou autre, j'vous assure. De toute façon, j'avais pas besoin de conseil, si elle demandait ça, c'était surtout pour se tenir au courant, j'pense, de savoir si elle allait devoir lui faire la guerre ou non. •

Si ça fait mal ? Dire que non serait mentir. Putain Misha je t'ai vu te prendre un mur, je t'ai vu essayer de te détruire. et je t'observe nous détruire, à petit feu, comme si t'y prenais plaisir. "J'suis un mec profond, t'avais pas compris depuis le temps ?" Je souris et secoue la tête, sourire faux, sourire forcé, presque triste. Je me rends compte qu'il s'en fout. "J'en sais rien... J'en ai aucune idée de comment ça va." il s'en fout de tout. De moi, de Jade, de comment on va, comment on tient, qu'est-ce qu'on fait. ça a toujours été le cas, j'en suis certaine. Tu t'es bien foutu de moi, Misha, c'était drôle. J'ose même plus le regarder. "Alors ça va être comme ça.." nous deux, j'veux dire. "on va faire comme si on s'était jamais connu.." petit moment de pause. Réalise, Tamsin. Deux étrangers. Ne plus jamais le voir, ne plus jamais le voir grognon, plus rien de tout ça. Un sourire éclaire mon visage, et je me relève, "ça me va !" c'était sympa de t'avoir connu. Allez éloigne toi maintenant, laisse toi avoir un peu mal, Tam.