livraison de douceur - marlen

j’avais sms warren dans l’après-midi pour savoir comment il allait et quand est-ce qu’il sortait puis j’avais appris que sa sortie se ferait dans la journée. j’avais été très inquiète de savoir comment il allait, parce que j’avais l’impression de me voir six mois auparavant et je voulais tellement pas que ça s’aggrave. moi j’avais eu adonis pour s’occuper de moi, et warren m’aurait moi. j’y avais pas réfléchis, ça c’était décidé comme ça. il savait que je passerais mais sans vraiment savoir quand. j’étais sortie de la quincy house en lui envoyant un message où je lui demandais si il n’avait rien de prévu ce soir, j’voulais pas m’imposer non plus, puis j’étais allée chercher des pizzas. j’avais pas voulu pensé au pire, je savais qu’il n’était restée qu’une semaine à l’hôpital et ça m’avait clairement rassuré, je me disais que c’était pas si pire au niveau physique. mais je savais que son mental n’était pas au plus haut, alors inconsciemment j’essayerais de le réparer. j’arrivais devant la porte de chez warren et toquait « room serviiiiice » lançais-je à travers la porte. j’avais les pizzas dans une main et je remettais une mèche derrière l’oreille, je savais pas s’il pouvait se déplacer jusqu’à la porte ou pas, alors j’attendais qu’il vienne m’ouvrir, ou qu’il me dise d’entrer.

L'hôpital.. Tu aurais vraiment préféré ne pas te retrouver dans un lit d'hôpital. Pourquoi? C'est bien simple. Car être à l'hôpital, ça signifie souvent que l'on va se réveiller bientôt. Et toi, tu ne voulais pas te réveiller. Pas du tout. Cet accident, il n'était pas volontaire, mais si tu y avais laissé la vie, tu n'en aurais pas été plus triste. Enfin, tu n'en aurais pas eu conscience du tout, de toute façon. Bref, tu t'es réveillé, tout autant déprimé qu'avant de t'endormir d'un sommeil si profond, que tu aurais pu ne pas en sortir. Mais c'est de l'histoire passé. Aujourd'hui, c'est ta sortie d'hôpital officielle. Tu ne sais même pas si on est venu te rendre visite. Peut-être Salomée? C'est avec elle que tu étais au téléphone, au moment de l'accident... C'est elle qui a téléphoné les secours. Tu t'en veux de lui avoir fichu la trouille. Tu es retourné à la maison, chez toi. Une maison vide et silencieuse, déprimante... Tu détestes être ici, maintenant. Allez savoir pour quoi. Tu le sais, et Dieu le sait. C'est tout ce qui compte. M'ouais.. « room serviiiiice » Perdu dans tes pensées, cette voix derrière la porte de ta maison te ramène à la réalité. Tu n'es pas bien loin de l'entrée. Avec tes béquilles - car tu ne peux marcher sur ta jambe en compote, tu te rends lentement, mais sûrement à la porte. Tu tournes la poignée pour découvrir cette jolie blondinette, Marloes. Tu la vois tenir une boîte de pizza. Miam. Comment réjouir le coeur d'un homme en une seconde! "De la pizza? Et une jolie fille? Rien que pour moi. Putain, finalement c'est pas si mal de pas être mort.", dis-tu, avec une moitié de sourire. "Allez, entre, entre! Tu vas pas rester là, hein!", souffles-tu en refermant la porte d'un coup de main puissant. "Comment ça va?"

j’attends un peu devant la porte et la voilà qu’elle s’ouvre sur un grand boiteux, je souris en entendant le début de sa phrase et un peu moins à la fin, je fronce les sourcils « si c’est pour entendre ça je repars avec mes pizzas ». je voulais pas l’entendre dire des trucs pareil, c’était genre hors de question. puis quand il me dit d’entrer je fais une petite moue, et je passe la porte. « bon d'accord, de toute façon faut bien que quelqu'un s'occupe de l'handicapé » dis-je en riant un peu. bien sûr que ce qu’il avait dit juste avant m’avait fait beaucoup de peine mais je passais au-dessus, parce que j’allais essayer de faire tout mon possible pour que son moral aille mieux, pour lui chasser ces idées noires. « moi plutôt bien, comme toujours, mais toi ? … » je regrettais un peu d'avoir dit ça, bien sûr qu'il n'allait pas bien. je restais là plantée dans l’entrée j’étais un petit peu gênée d’être chez lui, parce que c’était la toute première fois, que je savais aussi que cette maison il l’avait partagée avec son ex. que voilà c’était sa vie. j’avais l’impression de m’immiscer dans son intimité, mais après tout est-ce que l’aider à aller mieux n’était pas ça aussi ? « je pose ça où ? » dis-je en regardant les pizzas qui étaient dans mes mains.

« si c’est pour entendre ça je repars avec mes pizzas » Mine de rien, tu t'effraies de la voir partir. Tu supportes mal la solitude depuis... Depuis ça, justement. "Non, reste. J'dis des conneries.." Tu tends le bras vers la petite salle qui sert d'entrée à ta maison, pour l'inciter à y pénétrer. « bon d'accord, de toute façon faut bien que quelqu'un s'occupe de l'handicapé » Hochant la tête de haut en bas, un léger rictus s'échappe d'entre tes lèvres. Ah.. L'handicapé, vraiment? Tu fais la moue, mais elle disparaît bien vite en sentant l'odeur de la pizza. Elle savait comment prendre le coeur d'un homme, elle. « moi plutôt bien, comme toujours, mais toi ? … » Ton regard se perd dans une obscurité maintenant de plus en plus présente. Non, tu ne vas pas bien. Non, tu ne sais pas non plus quand ça ira mieux. Tu as perdu ta femme, t'as presque perdu la vie, t'as perdu ta dignité, tu te sens ridicule dans cette situation à laquelle tu aurais dû ouvrir les yeux bien avant. Et merde. "Ça va, ça va... Allez, laisse-moi prendre les pizza, j'vais.. m'en occuper." Débrouillard, le p'tit Warren. Bien que, si tu parvenais à les transporter jusqu'au comptoir de la cuisine, ce serait un exploit, avec tes béquilles, en plus. "Ta bouille m'avait manqué. T'es prête pour le bal, dis-moi?" Comment changer de sujet en même pas deux secondes, quoi!

quand il te demande de rester tu souris doucement, évidement que tu ne comptais pas partir, t’avais prévu de lui changer un peu les idées de t’occuper de lui. puis je le suis et souris, t’attrapes sa joue « c’est affectif » mais tu sais bien qu’au fond il le sait, parce qu’il sait à quel point tu l’apprécie, à quel point tu t’es inquiétée, à quel point tu veux être là pour lui. fin tu sais pas vraiment si il le sait, t’espères juste. un hochement de tête quand il te dit que ça va, tu sais bien que c’est pas le cas mais t’as pas tellement envie de remuer le couteau dans la plaie alors tu fais comme si t’y croyais. puis tu le vois un peu galérer avec les pizzas et ses béquilles, alors tu déposes ton sac au sol, attrape les pizzas sans vraiment lui demander son avis « laisse j’le fais » puis tu les poses sur le plans de travail. tu te retournes vers lui et m’adosse contre le plan « c’est vrai ? » dis-tu avec un doux sourire sur tes lèvres et les joues un peu rougies, « toi aussi tu m’as manqué » en faisant un petite moue sur ton visage, parce que oui il m’avait manqué, mais aussi surtout fait peur. « j’ai un peu peur, parce que j’t’ai pas dit mais tu sais j’ai un groupe, et on s’est proposé pour jouer, et ça a été accepté » comment changer de discussion et la rendre un peu plus agréable. puis je me retourne vers les pizzas « t’as quelques chose pour les couper ? » tu prenais un peu les choses en mains parce que tu savais qu’il allait galérer avec ses béquilles, puis surtout qu’elles commençaient à refroidir.

« c’est affectif » Tu souris au contact et à ses paroles. "Je sais ma belle, je sais." Tu te sens comme un bébé qu'on a besoin de bercer avant le coucher, car il n'arrive pas à dormir. Arriveras-tu à dormir, maintenant? Seul, dans un grand lit vide, autrefois partagé par deux personnes amoureuses? T'en sais rien. Ce sera la première fois, cette nuit. « laisse j’le fais » Maugréant dans ta barbe de quelques jours - tu n'as pas pu la raser, à l'hôpital, tu la laisses malgré tout faire, car elle a plus d'habiletés et de facilité que toi, présentement. "Merci..." Tu te sentais tellement inutile, de ne rien pouvoir faire par toi-même. En plus de ta jambe dans le plâtre et de tes béquilles, tu avais aussi les bras en compote, autant par l'usage des béquilles que par l'Accident en lui-même. « toi aussi tu m’as manqué » Tu remarques évidemment ses jolies pommettes rougies par la timidité face à ton compliment. Marloes est comme ça, si mignonne dans ses réactions spontanées. Tu t'approches d'elle, vers le comptoir, bien que ça te prenne plus de temps que d'ordinaire. « j’ai un peu peur, parce que j’t’ai pas dit mais tu sais j’ai un groupe, et on s’est proposé pour jouer, et ça a été accepté » D'un coup, tu souris maintenant à pleines dents. Étonné, mais content pour elle. "Quoi, t'es sérieuse?! J'ai hâte de voir ça, j'serai aux premières loges. T'es super talentueuse, normal aussi qu'ils aient accepté!", dis-tu en rigolant, mais très sérieux. « t’as quelques chose pour les couper ? » Tu réfléchis, levant un bras pour pointer le tiroir du haut. "Ouais, juste là. Prends les ciseaux et viens, on va s'asseoir, déguster ça." Tu la regardes faire, un mince sourire aux lèvres. Vraiment, sa présence te rassure. "Comme ça... t'avais envie de jouer les infirmières, aujourd'hui. J'suis choyé, dis donc. J'ai la plus belle de toutes.", souffles-tu en tirant ta chaise pour t'y installer, attendant qu'elle arrive avec tout l'nécessaire pour manger la pizza!

tu lui laisses pas vraiment le choix, tu vas pas le laisser faire alors qu’il a du mal à traverser la pièce. t’as jamais eu de béquilles mais tu te doutes que ça doit pas être la joie. tu t’occupes de tout ce qu’il y à a faire, attrape le ciseau dans le tiroir et coupe les parts « oui j’suis sérieuse » dis-tu en souriant. puis tu te retournes vers lui quand il te complimentes, parce que mine de rien ça te redonne du poil de la bête « c’est vrai tu trouves ? » t’as une petite moue qui se dessine sur ton visage, faut dire que tu stresses à mort et même si vous passez votre temps à répéter tu flippes de pas être à la hauteur le jour-j. tu t’approchais avec les pizzas coupées et les déposais sur la table « j’étais inquiète.. » dis-tu en faisant une petite moue puis, tu rougis encore plus « tu m’fais rougir cooper, c’est pas cool » dis-tu en riant à moitié. puis tu t’installes sur la chaise « alors pepperoni et poulet ananas » dis-tu en désignant les deux pizzas « j’espère que ces les goûts que t’aimes.. » t’aurais été con sinon.

« oui j’suis sérieuse » Alors là, vraiment, tu ne peux que te réjouir pour elle. Elle est tellement talentueuse, aussi. Normal quoi, comme t'as dit. Marloes arrive à la table avec les ustensiles, la paire de ciseaux, et toi t'ouvres la boîte de pizza. L'odeur te parvient directement dans les narines et miam, qu'est-ce que ça sent bon! "J'te dirais pas ça si j'le pensais pas, princesse." Tu lui souris, attrapant les ciseaux pour te découper une pointe de poulet ananas. Tu la laisses se servir, ne sachant quelle des deux sortes de pizza elle choisirait. « j’étais inquiète.. » Tu baisses la tête. Et si tu n'avais plus été là? Plus du tout, j'veux dire. Ceux qui tiennent à toi seraient devenus quoi? Comment ils s'sentiraient, présentement? Rien qu'à voir son expression, tu regrettais presque d'avoir envisagé à de nombreuses reprises cette option.. "Faut pas. J'suis là, t'sais. P'têtre pas sur mes deux jambes et en pleine forme, mais j'tiens le coup. J'ai été con." T'avais pas dit à Marloes que si t'avais percuté un arbre, c'était pour retrouver de l'adrénaline, des sensations perdues. T'avais essayé par tous les moyens possibles et inimaginables, jusqu'à cette fois-là. « tu m’fais rougir cooper, c’est pas cool » Tu te mets à rire de bon coeur, posant tes yeux sur la blondinette. Ah lala! Les femmes.. Elles sont belles. Elels sont charmantes, dans leurs manies. Elles sont belles, quand elles rougissent. "C'est souvent l'effet que j'fais aux femmes, tu savais pas?", murmures-tu en glissant la boîte de pizza vers elle, pour qu'elle se serve. « j’espère que ces les goûts que t’aimes.. » Hochant la tête, tu lui souris, encore. "C'est parfait. J'suis pas difficile." Puis, t'ajoute, en croquant la première bouchée : "Putain, Marloes..Tu sais comment conquérir le coeur d'un homme. D'la pizza. Il manquerait plus que d'la bière." Et tu rigoles. "J'crois qu'il y en a dans la réfrigérateur. Tu veux bien aller en chercher, s'teplait? Si t'en veux, sers-toi!"

ça te touche vraiment ce qu’il te dit, parce que la musique c’est un peu ta vie, sans elle tu meurs, alors qu’il te dise que t’as du talent c’est l’apothéose. « merci … beaucoup » t’as la banane accrochées sur tes lèvre. puis tu te rends compte que t’aurais pas du lui dire que tu t’étais inquiétée parce qu’il a une petite mine tout d’un coup et que t’es pas venu pour ça, mais faut aussi qu’il comprenne qu’y a des gens qui tiennent à lui et que même si y a plus olive, qu’on peut pas remplacer olive, y a des gens pour lui. « je sais qu’t’es là, et heureusement » tu t’en serais mordue les doigts sinon, de n’avoir pu rien faire. enfin, faut plus trop penser à ça, faut aller de l’avant maintenant. d’ailleurs il arrive bien à faire changer l’ambiance, parce que t’exploses de rire en l’entendant « excuse-moi monsieur le tombeur, j’ignorais que t’avais un fan club » et tu continus de rire doucement, puis quand il pousse les pizzas vers toi tu les regardes avec attention, tu sais pas trop laquelle choisir, mais la poulet ananas te fait quand même de l’œil alors tu te sers une part et franchement t’es pas peu fière de ton choix, elle tue. « si seulement c’était si simple » dis-tu en riant quand il te dis que t’as trouvé la recette magique pour conquérir un homme. la preuve ça fait un bout de temps que t’as personne. tout de suite tu te lèves et vas voir dans le frigo à la recherche des bières, tu reviens « tu veux que j’te l’ouvre où tu vas pouvoir t’en sortir » dis-tu pour le taquiner un peu.

« merci … beaucoup » Elle n'a même pas besoin de te remercier. C'est naturel, voilà tout. Comment ne pas remarquer son talent, sa passion? Tu ne la connaissais peut-être pas depuis si longtemps, car tu n'étais arrivé à Harvard qu'en début novembre, mais tu savais reconnaître les belles choses, quand t'en voyais, ou quand tu en entendais. Et là, y'avait autant cette beauté de l'ouïe que celle de la vue, chez Marloes. « je sais qu’t’es là, et heureusement » Tu devrais bientôt t'excuser auprès de Salomée. C'est elle qui était au téléphone avec toi, au moment de l'accident. Tu ne pouvais pas ne pas prendre de ses nouvelles. C'était ta meilleure amie, tout de même. Tu hoches la tête, en silence, dégustant ta pizza agréablement. « excuse-moi monsieur le tombeur, j’ignorais que t’avais un fan club » Tu hausses un sourcil, relevant la tête vers elle, et affiche un air de tombeur, celui qui fait craquer n'importe quelle fille - dans tes rêves, oui. "Tu savais pas? Pourtant, t'es la première inscrite sur la liste!", dis-tu de la plus innocente des manières. « si seulement c’était si simple » Cette fois, tu fronces les sourcils. L'observant se lever pour aller vers le réfrigérateur, tu déposes le reste de ta pointe de pizza dans ton assiette en te secouant les mains au-dessus de celle-ci. "Arrête-moi ça. Qu'est-ce qu'il y a de compliqué pour toi à trouver THE man? Si ce n'est que tu as à faire à des hommes aveugles, j'vois pas où ça pourrait être difficile, pour toi..." Nah mais c'est vrai, quoi. Elle est jolie, talentueuse, intelligente, drôle. Quoi demander de plus, comme qualités? Des gros seins? Pas besoin. Des fesses bien formées? Pas besoin non plus. Des lèvres pulpeuses? Ew. « tu veux que j’te l’ouvre où tu vas pouvoir t’en sortir » Tu lui arraches presque la bière des mains, un rictus aux lèvres. "J'ai la jambe dans le plâtre, je ne suis tout de même pas un incompétent. N'importe quel homme, même s'il n'a plus ses bras, va trouver le moyen d'ouvrir sa bière. C'est viril, ça. C'est une affaire de mâle. Pas d'femelle, princesse.", dis-tu en riant, pour la taquiner à ton tour. Puis, malgré toi, dans le court silence, tu ne peux t'empêcher de retrouver une certaine tristesse. "J'ai l'impression de ne plus être chez moi, ici. Y'a son parfum partout." À elle, quoi. À Olive. "J'suis pathétique, tu vas m'dire...