an other night in my hell | ft. zoya

Anéanti, tu ne veux même pas penser à ce que ça fait que d'être un homme divorcé, alors que c'est pourtant ta condition actuelle. Depuis l'annonce, tu es passé par toute la gamme d'émotions. L'incompréhension, qui ne t'a pas lâchée. La colère, la rage, la haine ; elles n'ont plus ne t'ont pas lâché. La tristesse, mais elle... elle s'est dissipée bien vite. Car la rage prend le dessus. À un point si fort, que ça te gruge de l'intérieur. Pour l'engourdir, tu bois. Oh, il faut bien commencer quelque part, et l'alcool est ton réconfort. La cigarette, ce n'est plus assez pour te calmer. Assis au comptoir du Lord Hobbo, tu te perds dans l'exploration du nectar qui se trouve dans ton verre, rempli pour une énième fois : tu ne les comptes plus depuis longtemps... Longtemps? Ça doit bien faire tout près d'une heure et demie que tu es là. Si ce n'est pas un peu plus. Tu perds facilement la notion du temps, depuis un moment. Déjà bien bourré, tu tournes ton verre dans tout les sens, ne trouvant rien de mieux à faire que de laisser ta gorge brûler sous ce malsain plaisir. T'es tellement engourdi, tellement bien, et pourtant... ta rage ne se dissipe pas. Ça prouve bien à quel point tu es en colère. Tu as envie de tabasser quelqu'un, n'importe qui. Mais tu ne le feras pas. Ah... Les nuits comme ça, t'avais jamais vécu ça. Mais là... Quelle... libération.

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Encore en retard, pour ne pas changer les bonnes vieilles habitudes, Zoya se précipita sous la douche aussi vite qu'elle le put ; elle s'était encore éternisée à la boxe plus longtemps que prévu, oubliant qu'elle avait rendez-vous avec ses amis au Lord Hobo ce soir. Elle se coiffa à toute vitesse et enfila les premières fripes qui lui tombèrent sous la main avant de se précipiter en direction du point de rendez-vous de sa meute.
Le Lord Hobo était encore plus bourré de monde que d'habitude ce soir là et comme la jeune russe ne trouvait pas ses amis dans la foule, elle décida d'aller s'accouder au bar le temps qu'ils répondent à ses messages. Elle commanda un whisky et aperçut un peu plus loin, installé au bar, le mari d'Olive qui avait aussi participé au voyage des Mather. Etant de nature sympathique, elle ne put s'empêcher d'aller le saluer au lieu de l'ignorer comme une ingrate. Elle se planta dans son dos, lui tapota l'épaule et lui adressa un grand sourire avant de s'exclamer : " Hey Warren, tu t'es bien remis du voyage? " A peine eut elle finit sa phrase qu'elle se rendit compte que soit la réponse à sa question était non, soit le jeune homme avait une bonne raison de s'alcooliser dans un bar. Embarrassée de le voir dans cet état, elle ne savait pas si elle devait lui tenir compagnie ou si il préférerait un peu de solitude. Ne pouvant le laisser là tout seul, elle lui demanda d'un ton plus sérieux : " Warren.. Tu vas bien? "

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Le bar fermait ses portes à trois heures du matin. Alors, tu resterais jusqu'à la fermeture. Le barman semblait avoir besoin d'un peu de compagnie. Ou c'est toi qui t'incitait à croire ça, car c'est plutôt toi qui en avait besoin. Pathétique, Warren. Tu es pathétique, te répètes-tu sans cesse depuis... ce matin. Et depuis hier, et avant-hier... Et tous les jours précédents. " Hey Warren, tu t'es bien remis du voyage? " Une voix féminine, dans ton dos, parvient à tes oreilles. Tu te crispes, bien malgré toi, de peur de retrouver Olive. Tu te l'imagines partout, aussi. T'es en train de devenir fou, ça c'est clair. "Hum..." C'est le seul son, comme un léger grognement inaudible, que tu parviens à émettre. Tu reconnais Zoya. Elle était au voyage des Mathers, c'est une Mather, évidemment. Que de... mauvais souvenirs, de ce voyage. Ça te fait souffrir rien que d'y penser. Encore. Tu te retournes entièrement vers elle, pour lui faire face. Oh. Elle est jolie. Faut croire que ton état est lamentable, dans le moment. T'es ridicule. " Warren.. Tu vas bien? " Aller bien? Comment aller bien? T'es bourré, et tu n'retiens pas ce que tu dis. À quoi bon? T'es un homme fini. "Si le divorce équivaut au bonheur, alors.. je dois sûrement aller bien. Sûrement... Et toi?" Et tu lâches un rot dégoûtant. C'est plus fort que toi, avec tout l'alcool que t'as pris. "Je ne savais pas qu'il y avait d'aussi jolies femmes, à la Mather. Enfin... j'en apprends chaque jour!" Tu disais ça pour la complimenter, en la mattant de façon un peu trop prononcée... même si quoi, tu l'avais déjà vue une fois ou deux, justement.

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Le divorce?? Zoya fut surprise de l'apprendre car il n'y avait même pas une semaine, Olive et lui partaient en voyage ensemble avec les Mather. Cependant, en réfléchissant bien, elle se rappela qu'elle ne les avait pas beaucoup vu passer du temps ensemble et commença à s'interroger sur la raison de leur séparation : " Oh.. C'est trop indiscret de demander pourquoi vous divorcez? " Le barman arriva avec sa commande et la tendit à Zoya qui sirota une gorgée de scotch tout en regardant Warren agir de la manière la moins civilisée possible. Elle ne lui en tint pas trop rigueur et s'assit sur le tabouret à côté de lui. Elle aurait put apprécié le compliment.. S'il n'avait pas été accompagné d'un regard lourd de sens. Dommage, elle le trouvait à son goût mais elle savait que c'était l'alcool qui parlait pour lui : " Soit gentil, regarde moi dans les yeux quand tu me parles. " Ce n'était pas parce qu'il était malheureux qu'il pouvait se permettre de l'insulter de la sorte, il y avait des limites à la souffrance.

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" Oh.. C'est trop indiscret de demander pourquoi vous divorcez? " Tu te mets à rire. Très nerveusement. C'est ta façon de te retenir de pleurer, ou bien d'imploser. Tu réponds, sans même le temps de mâcher tes mots, d'être un peu plus doux dans la manière d'expliquer le problème. Maintenant, tu t'en contre-fiche : "Elle aimait trop offrir son vagin à tous les mecs." T'es crû? T'es chiant? T'es pathétique. Probablement. Mais t'es bourré, aussi. Et si t'avais pas encore essayé de te shooté, ça ne devrait pas tarder. " Soit gentil, regarde moi dans les yeux quand tu me parles. " Tu lèves la tête vers elle, pour planter tes yeux dans les siens, mais finit par rapidement secouer la tête de gauche à droite. "Faut pas. Vous allez toutes finir par me transformer en pierre..." Comme la célèbre Medusa. Celle qui avait des serpents au lieu des cheveux. Tu prends la dernière gorgée qu'il reste de ton verre, et le dépose lourdement sur le comptoir. Le tenant toujours pourtant d'une main, tu le fixes, les larmes aux yeux. "Pourquoi? Tu veux bien m'dire pourquoi? Après on dit qu'ce sont les hommes, les connards.. Tu sais quoi? J'aurais dû m'en douter. Je l'ai suivie jusqu'ici, à Boston, pour lui faire la surprise. Car j'l'aimais déjà, à l'époque. Elle était en train de baiser, quand j'l'ai trouvée. On s'est mariés, et elle a baisé. Et là on s'divorce, car elle a baisé encore. Encore, toujours.." Tu prends une grande respiration. "Désolé, j'suis con. T'as envie de... danser, peut-être?"

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Face au rire nerveux de Warren, Zoya ressentit comme un pincement au coeur. Elle connaissait cette douleur que provoquait l'abandon, elle en avait longtemps souffert et encore aujourd'hui il lui arrivait d'avoir mal. Elle l'écouta se confier à elle plutôt facilement sous l'effet de l'éthanol et eut envie de poser sa main sur la sienne, mais elle se retint. La jeune russe avait un passé traumatisant qui faisait d'elle une femme pour qui l'engagement et la famille étaient sacrés. Elle n'en revenait pas de savoir qu'Olive avait put brisé le coeur de son mari plusieurs fois durant leur relation. Quand il lui dit qu'il ne pouvait pas le regarder dans les yeux, elle lui dit : "Je compte pas te transformer en quoique ce soit Warren.. Tu passes un moment difficile mais ce n'est pas parce que tu a été prit pour un con cette fois que toutes les femmes te veulent du mal. " Puis elle l'écouta parler, les larmes aux yeux et ressentit une peine sincère pour lui. Comment pouvait-on être cruel à ce point envers une personne qu'on aime? " Désolée mais j'ai pas plus d'explications que toi à donner. Je ne comprend pas non plus pourquoi elle a agit comme ça. Mais il y a une chose dont je suis sûre, c'est que le divorce est la meilleure chose qui puisse vous arriver à tous les deux. Ptet qu'elle était juste pas prête pour un pareil engagement. " Quand elle lui demanda si elle voulait partir danser, elle but une gorgée de scotch puis lui sourit avant de dire : " Tout ce dont j'ai envie c'est de rester avec toi. C'est mieux de se soûler à deux non? "

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"Je compte pas te transformer en quoique ce soit Warren.. Tu passes un moment difficile mais ce n'est pas parce que tu a été prit pour un con cette fois que toutes les femmes te veulent du mal. " Ça, tu le sais. Mais ton subconscient te convainc du contraire. C'est difficile de se convaincre du mieux, lorsque l'on a le coeur brisé. C'est plus facile de croire au pire, dans des moments comme celui-ci. "J'serai plus prudent, maintenant... J'ai eu ma leçon." Une sacrée leçon que tu aurais dû apprendre depuis le début de votre relation, ouais. Elle te lançait des signaux dans le genre constamment. Quand elle avait refusé tes fleurs. Quand elle s'était énervée contre toi à maintes reprises. Quand elle te disait que le romantisme, ça puait, etc. Et pourtant... La seule explication était que tu es un grand naïf. " Désolée mais j'ai pas plus d'explications que toi à donner. Je ne comprend pas non plus pourquoi elle a agit comme ça. Mais il y a une chose dont je suis sûre, c'est que le divorce est la meilleure chose qui puisse vous arriver à tous les deux. Ptet qu'elle était juste pas prête pour un pareil engagement. " Tentant de sécher tes larmes rien qu'en reniflant, pour ne pas avoir l'air du mec ridicule qui pleure à cause d'une rupture difficile, tu réponds : "Elle n'était pas prête. Je sais. Et pourtant, elle a accepté, quand j'lui ai passé la bague au doigt. Elle a dit oui, devant tous ces gens, devant le prêtre. Elle m'a promis de ne pas recommencer...", souffles-tu, lentement, nerveusement... " Tout ce dont j'ai envie c'est de rester avec toi. C'est mieux de se soûler à deux non? " Un fin sourire se dessine enfin sur tes lèvres. Tu pivotes la tête vers elle. T'es déjà bien bourré, et tu dis plein de conneries, mais t'as encore légèrement conscience de ce qui se passe autour de toi et de ce qu'elle peut bien te dire, la belle. "C'est une bonne idée.. C'est moi qui paie, d'accord?", murmures-tu en commandant quelques shooters. Trois chaque. Faut bien commencer - ou recommencer, la soirée, pas vrai? "T'es venue seule, ou bien y'a un gars jaloux qui se cache derrière nous et nous espionne?", demandes-tu sur un ton d'ironie, les yeux brillants par l'alcool.

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La prudence était quelque chose que Zoya connaissait bien. Enfin non, c'était pire que ça chez elle, c'était de la méfiance. A cause de son passé difficile, elle avait beaucoup de mal à accorder sa confiance totale et aveugle à quelqu'un et n'avait jamais eu de relation de couple vraiment sérieuse : " Elle a pas dut réaliser à quel point c'était un engagement fort.. Vu la facilité avec laquelle on divorce de nos jours, je pourrais presque la comprendre. " Elle eut un sourire pour Warren, finit son scotch d'un trait avant d'ajouter : "Même si ce n'est pas le cas. " Dans cette situation, elle était totalement pro-Warren mais elle osait espérer que c'était parce qu'elle avait seulement sa version de leur histoire. Peut être qu'Olive avait des circonstances atténuantes après tout.. Elle avait envie de croire que la jumelle d'une de ses meilleures amies n'avait pas si mauvais fond. Zoya lui répondit ensuite : " Ça me gène que tu paies tout, on paie une tournée sur deux? " Elle lui adressa un clin d'oeil et ajouta : " Je suis pour la parité " Il commanda trois shooter par personne et lui demanda si elle était venue accompagnée. Elle but un premier shooter et répondit : " T'inquiète pas, il est pas venu le jour où je me ferais espionnée par un gars jaloux. " Elle n'était pas le genre de fille sulfureuse ou séductrice et avait peu confiance en elle en ce qui concernait les mecs. La raison était que son père mafieux n'était pas du genre à la laisser fricoter avec des mecs et était tellement protecteur et présent qu'aucun garçon de son âge n'osait l'approcher.

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" Elle a pas dut réaliser à quel point c'était un engagement fort.. Vu la facilité avec laquelle on divorce de nos jours, je pourrais presque la comprendre. " Elle a raison. Et justement, avec tout ça, tu réalises que jamais tu n'aurais dû lui demander sa main, à Olive. Si t'avais su comment ça se terminerait, et aussi vite que ça... tu n'aurais même pas pris la peine de te donner tout ce mal. "Tu t'rends compte que j'ai même payé une fortune pour lui construire un petit parc aquatique privé pour faire venir son orque, Jumper, directement d'Ohio?" Ouais, t'avais fait ça naïvement... " Ça me gène que tu paies tout, on paie une tournée sur deux? " Toi qui se l'est toujours joué gentleman à fond, - et les femmes aimaient ça, d'ordinaire, tu es étonné qu'elle s'offre pour en payer la moitié. Tu hausses les épaules, déjà un peu dans les vapes depuis un bon moment. "D'accord! Mais pour ça, tu devrais m'offrir une danse, tout à l'heure.", dis-tu en revenant sur ce point. Tu lui fais un clin d'oeil, soulevant un shooter dans les airs, l'analysant comme si t'étais un expert en alcool. C'est loin d'être le cas : tu faisais juste boire, rien de plus. " T'inquiète pas, il est pas venu le jour où je me ferais espionnée par un gars jaloux. " Tu pivotes entièrement vers elle ; ton corps, ta tête, tout en te donnant un coup sur le bord du comptoir pour faire pivoter ton tabouret. Tu manques de tomber au sol. Merde. Tu rigoles un peu avant de reprendre ton sérieux. "On sait jamais ce que l'avenir nous réserve, Zoya.." Tu ajoutes, tout sourire, sans roter cette fois : "Mais tu es une fille sublime. Ça ne devrait pas tarder.", lui souffles-tu, alors que tu attrapes de nouveau ton shooter. "On se les enfile d'un coup, ça t'dit?"

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Waow, en effet, y'avait de quoi être dég' à la vue de tous les efforts qu'il avait fait pour elle. C'est pas tous les mecs qui accepteraient un orque domestique dans leur vie aussi facilement. Zoya s'adossa au dossier de sa chaise et lâcha un court rire jaune avant de répondre : " Au moins t'as aucune raison de t'en vouloir.. Si? " Zoya fut ravie qu'il accepte qu'elle paie la moitié, même si en contrepartie elle devait lui accorder une danse. Elle lui sourit, flattée qu'il veuille danser avec elle mais se ressaisit rapidement en se rappelant qu'il était fraîchement divorcé et que tout cela ne voulait sans doute rien dire pour lui. Puis Warren fit pivoter son siège et manqua de tomber à la renverse ; Zoya eut le réflexe de tendre son bras pour le rattraper mais il ne tomba pas de son siège. Elle rit avec lui, jusqu'à ce qu'il lui dise qu'on ne savait pas ce que l'avenir nous réserve et qu'elle était magnifique. Si elle était du genre à rougir, elle serait probablement rouge tomate à cet instant précis. Se rendant compte de sa gêne, elle se ressaisit à nouveau en prenant peut être un peu trop vite son shooter, ce qui la trahit légèrement. Puis elle trinqua avec Warren et s'exclama : " A l'avenir alors! " Puis elle but d'une traite ses shooter, tirant une légère grimace à la fin. Cette tirade lui donna une claque d'énergie et elle sauta de son siège en s'exclamant : " Ça y est, tu peux m'emmener danser! " Il fallait absolument qu'elle lui change les idées, qu'elle lui fasse penser à autre chose qu'à Olive l'espace d'un instant.

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