If we stomp our feet, the ground will shake ♔ MARSHMARLO

j’arrive au luna café où je dois retrouver marshall, je dois avouer que ça me fait drôle de me dire que je vais le revoir mais ça fait aussi tellement plaisir.  depuis le temps. j’entre dans la salle que je scrute du regard, pas là, alors je décide de m’installer à une table en l’attendant. ça me fait bizarre de me dire que c’est lui que j’attends, mes souvenirs avec marshall remonte d’y a longtemps mais je ne les ai pas oublié. comment oublier de toute façon ? je saurais pas dire depuis combien de temps on ne sait pas vu mais j’me dis qu’il a forcément changé, comme moi je suppose. la serveuse vient me voir « j’attends quelqu’un » et là la porte s’ouvre, et le voilà ce quelqu’un que j’attends, ses lunettes sur le nez il a l’air, je n’sais pas, un peu changé ça c’est sûr, mais pas trop non plus. un immense sourire s’est dessiné sur mes lèvres et je me lèvre « REILLY » que je lance à travers le café.

il me repose et je ris en l’entendant « dis pas n’importe quoi reilly ! » j’avais toujours eu un mal de chien à accepter les compliments, surement un manque de confiance dû aux problèmes que j’avais accumulé depuis mes histoires d’amour désastreuses il y a deux ans. à peu près la dernière fois que j’avais revu marshall aussi, depuis j’avais essayé de changer, d’être une meilleure personne mais pour ma confiance c’était toujours pas ça. « c’est sûr, puis c’est peut-être un peu tôt pour ça » dis-je en riant, j’avais bien fini de boire comme ça, c’était juste pour des occasions, comme revoir marshall par exemple, mais pas avant une certaine heure. quand j’l’entends me dire que j’suis pas venue le voir à ses matchs j’me dis qu’il a raison et que pour le coup j’peux m’en prendre qu’à moi-même, je savais où le trouver, mais voilà, j’avais décidé de me plonger à fond dans mes études, dans ma musique, pour gérer. aujourd’hui je pouvais enfin respirer « oui j’sais, j’ai manqué à tous mes devoirs, j’étais un peu occupée… » dis-je en faisant mine de siffloter avant de rire, puis de toute façon j’en riais.

Marloes fit remarquer qu’il était un peu tôt pour boire du champagne et je souris en hochant la tête. Elle marquait un point. N’empêche, rien ne nous empêchait d’y aller plus tard. Je soulevai ensuite le fait qu’elle n’était pas venu me voir à mes matchs cette année. « oui j’sais, j’ai manqué à tous mes devoirs, j’étais un peu occupée… » Je balayai sa remarque d’un mouvement de main. « T’fais pas d’bille avec ça, t’auras tout le loisir de venir l’an prochain, tu pourras juste pas me voir jouer. » Je souris, déjà nostalgique de savoir que mes matchs de cette année avaient été mes derniers –probablement à vie. D’ailleurs, les études aussi.

la serveuse arrivait et nous commandions, un jus d’abricot pour moi et j’interrogeais marshall afin de savoir ce que lui souhaitait prendre. je l’écoutais un peu, « oui j’viendrais, pour sûr ! » puis surprise par la fin de sa phrase je ne pouvais m’empêcher de relever « mais attends… comment ça j’pourrais pas te voir jouer ? t’es plus dans l’équipe l’année prochaine ? » j’étais intriguée, j’savais bien que marshall n’aurait pas arrêté le foot comme ça, sur un coup de tête, il devait y avoir une raison. c’était quand même le capitaine. c’était aussi bizarre que de me voir poser ma guitare dans un coin et ne plus jamais la toucher, impensable.

La serveuse vint nous voir et je lui commandai une limonade, faute de boire de l’alcool. « oui j’viendrais, pour sûr ! » Je souris, content de l’entendre dire. À son expression, je savais pourtant qu’elle allait me poser des questions. « mais attends… comment ça j’pourrais pas te voir jouer ? t’es plus dans l’équipe l’année prochaine ? » Je ris doucement à sa question. Eh voilà qui devait bien arriver. « Parce que j’serai plus étudiant… J’me fais vieux moi chérie et c’est ma dernière année cette année. » La plupart des gens graduait rapidement au bout de trois ou quatre ans avec un bac en main. Moi, je glandais depuis déjà trop longtemps en psycho alors que je n’aimais même pas ce que je faisais. Cette année, j’aurais ma maitrise et je pourrais enfin faire autre chose de ma vie. Dans mon cas, coacher.

quelques minutes après elle ramenait nos boissons pendant que moi je croyais halluciner en attendant marshall « mais non tu déconnes ?! » j’en revenais pas « mais tu restes sur cambridge quand même ? tu vas faire quoi du coup ? vie active ? » je l’assomais de question, mais c’était l’effet du choc qui faisait ça. j’espérais quand même qu’il reste dans les parages, je venais de retrouver mon reilly c’était pas pour le regarder partir dans quelques mois, oh ça sûrement pas. c’est vrai qu’on allait pas rester toute notre vie à harvard de toute façon, que c’était juste un moyen d’accéder à notre future vie. même si la mienne serait proche d’ici ayant mes parents à boston.