Invité
est en ligne
Invité
Je n'étais pas tendre avec elle, mais ce n'est pas parce que je bosse dans un bar que j'accepte forcément l'alcool . Surtout pour une femme enceinte. Je ne suis pas certaine qu'elle se rendecompte à quel point l'alcool est toxique pour le bébé, que ce soit en grande ou en petite quantité . Je ne veux pas la juger, mais c'est plus fort que moi là, car il n'est pas question que d'elle. Je tenais pas à voir ça, que ce soit avec elle ou un autre client. Les alcooliques, je leur sers de l'eau ou du café quand je distingue leur regard vitreux, ou je demande à ma collègue de les servir car c'est trop dur pour moi. Mon boulot, je l'aime. Créer des cocktails, rencontrer de nouvelles personnes, m'intéresser à eux, mais comme tout métier, il y a des inconvénients, des difficultés que je n'arrive pas à relever, et Esmé en fait partie. Je préfère la regarder s'éloigner, plutôt que de l'avoir devant moi. Le coup de sifflet de la mi-temps venait de retentir, les autres clients affluèrent devant le comptoir. Derrière le bar, je n'ai pas une minute à moi durant les 10 minutes de mi-temps, faisant le plein des verres vides, remplissant les ramequins de biscuits apéritifs, calculant l'addition de chacun, tout en n'oubliant pas les clients étant resté à leur table. Durant ces 10 minutes, j'espère qu'Esmé a réfléchi à mes dires. Elle est toujours présente, installé dans un coin du pub. En la fixant, je ne peux m'empêcher de me mordre légèrement la lèvre, me sentant mal à l'aise de lui avoir parlé de cette manière. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais j'aimerai qu'elle comprenne mes craintes. D'un pas, pas très rassuré je me dirige vers sa table, jetant des regards derrière moi, pour m'assurer que plus aucun client n'a besoin de moi, maintenant que le match a repris. Je m'installe face à elle avant de prendre la parole en la regardant. « je veux pas te juger tu sais ! Mais.... » Je joue nerveusement avec mes mains, j'aime pas parler de ma vie, de moi en général. « … j'ai déjà vu les désastres que peut causer l'alcool sur une famille ... » j'en étais la cause, de manière secondaire. « et même si tu dis que tu n'es pas alcoolique, ton bébé, il est plus sensible que toi à cette boisson. » je relève doucement les yeux vers elle. « et si toi , tu ne peux pas devenir accro avec une bière, lui il le peut, je crois. Et lorsqu'il sera en manque, toi aussi tu le seras. » je me mord de nouveau la lèvre, je n'étais pas sûr de moi, je tenais à le préciser, mais il me semble que l'alcool, c'est comme la drogue ,voir pire même. « Je veux pas qu'il vive dans une famille détruite encore plus. » comme la été la mienne avec un parent absent, et le second alcoolique. « Après c'est ta vie et celle de ton bébé... » dis-je finalement en me levant.
(Invité)