C'est dingue ce qu'il a toujours le don de détourner mes paroles, ou alors on se comprend très mal tout les deux. Mais, peut-être a-t'-il raison peut être bien que je sous-entendais quelque chose. Peut-être par dépit ou je ne sais pas. Parfois, je me dis qu'il est temps d'enterrer tout simplement les vieilles haches de guerre avec Colt et d'essayer de refaire connaissance autrement que comme nous l'avions fait il y a quelques mois. Qu'il est temps pour moi de voir le jeune homme autrement que comme le dealer du campus et le poison qui a marqué ma petite déchéance. Mais, ce n'est guère facile je vous le dis. Il règne une sorte d'incompréhension latente entre nous. On a pas du tout le même genre d'humour, humour que je prend souvent pour de la provocation pure et simple venant de sa part. Pour tout avouer, je ne suis pas mécontente que nous ayons fini de débarrasser l'appartement parce que ce moment prend des allures de règlements de comptes. Je souffle même de dépit. Puis je regarde mon compagnon qui une fois de plus cherche à me provoquer enfin selon moi. Parfois, je me demande pourquoi je suis autant sur la défensive avec lui. Ne t'inquiètes pas j'aime pas les vieux et ta compagnie me semble mieux que celle du gardien de l'immeuble. lachais-je de but en blanc en faisant une petite moue enfantine. Je me retourne tournant le dos à la porte de l'appartement dans lequel j'ai vécu de longs mois, dans lequel même des choses se sont passées entre Colt et moi et souvent pas les meilleurs je pense. C'est un peu comme si en accordant plus le moindre regard à cet endroit, j'enterrais tout ce qui avait pu s'y passer pour avancer de l'avant à présent. Bien entendu, je n'en disais rien au jeune dealer tout simplement parce que cela n'était pas une nécessité je crois. Il le découvrirait bien assez tôt. Je le laissais fermer le tout et me rejoindre à la voiture avant de l'aider à fermer la porte arrière de sa voiture et de m'éclipser rapidement pour rapporter les clés au gardien. Je ne mis que quelques petites minutes avant de revenir auprès de Colt qui m'attendait adossé à sa bagnole. Je haussais alors les épaules dans un geste léger. Il était en train de fumer une clope, une mauvaise manie que j'avais acquise en même temps que celle de l'herbe mais, dont je m'étais débarrassée aussi à présent. On attends que tu finisses ton poison avant de monter en voiture, j'ai arrêté de fumer moi. Je me retourne alors pour regarder l'immeuble une dernière fois. En route pour une vie nouvelle... lâchais-je doucement.
Ma compagnie est meilleure que celle du gardien ? J'espère bien oui ! Manquerais plus qu'un vieillard soit plus intéressant que moi… Mais le fait de l'entendre de la bouche de ma partenaire c'est assez hum… Etrange. Ouais c'est ça étrange, puisque même si la réponse n'est pas vraiment étonnante, le fait que Némésis prenne le risque de le faire est par contre très étonnant. Ouais ça ne lui ressemble pas les compliments, je me demande d'ailleurs si j'ai déjà eu la chance d'en avoir. Hum… Non j'ai beau cherché, je ne trouve rien, sauf peut-être celui d'avoir une voiture assez grande pour transporter les cartons. Ouais c'est pas terrible pas vrai ? Mais pourtant je n'ai pas mieux en stock. Enfin bon, tout ça n'est pas très important, surtout que le déménagement approche de sa fin, il ne reste plus qu'un carton et ensuite nous allons pouvoir quitter cet endroit. La jeune femme ma d'ailleurs déjà pris de vitesse puisqu'elle est partie rendre les clés, me laissant ainsi descendre le dernier carton jusqu'à la voiture. C'est justement là-bas que je marque ma dernière pause pour m'en griller une. Une habitude que j'ai depuis des années et que j'aurais sûrement toujours, et ça pour le plus grand malheur de la petite blonde qui ne se gêne pas pour me faire une remarque à son retour.
« J'avais l'intention de me prendre une ou deux bières avant de partir et pourquoi pas un joint avec… J'oublie tout ça ? »
Tout comme la jeune femme, je pose une dernière fois mon regard sur le bâtiment que nous venons de quitter, avant de baisser les yeux vers la blondinette. C’est en entendant les dernières paroles de celle-ci que je viens me glisser dans son dos, déposant une main sur sa taille tandis que mes lèvres s’approche de son oreille.
« A toi de voir si tu veux me garder dans celle-ci. »
Je reste alors volontairement proche de ma meilleure ennemie, avant de me détacher de son corps et lui donner une petite tape sur les fesses en commençant à rire.
« Allez en route sinon tu vas te mettre à chialer ! »
Rapidement, je grimpe côté conducteur et patiente quelques instants pour voir la belle me rejoindre. Nous échangeons alors un dernier regard et sans attendre plus longtemps, je démarre le véhicule et quitte le parking pour prendre la direction du campus. La nouvelle chambre ne sera franchement pas terrible mais bon, c’est le choix de la jeune femme et je ne suis pas vraiment en mesure de critiquer celui-ci. Après tout ça reste sa vie, si elle préfère cet endroit alors elle en a le droit. J’espère juste qu’elle ne me téléphoneras pas dans deux semaines pour me dire que finalement le coin est merdique et qu’elle souhaite bouger encore une fois…
« Ça va être chiant, où est-ce que tu vas aller avec tes conquêtes maintenant ? La nouvelle chambre n’est franchement pas bien grande et côté discrétion c’est pas terrible. »
Oui, encore une fois je taquine volontairement l’étudiante qui m’accompagne. Espérant qu’avec un peu de chance, celle-ci finisse par comprendre qu’il n’y a rien de méchant là-dedans et que mon objectif est simplement de l’embêter un peu.
Colt aimait la franchise et je lui en donnais, pour une fois car ce n'était guère tous les jours que je lui avouerai préférer sa compagnie. Pourtant c'était le cas, je pense qu'en fait avec lui je ne m'ennuyait pas. Voilà tout, je n'avais pas le temps de m'ennuyer. Soit il me harcelait, soit il me piquait mais, dans le fond rien n'était pathétique et plat. Oui oublie les bières car sinon je serais obligée de tout porter seule dans ma chambre et pour le joint ben écoute je préférerais que tu ne fume pas en ma présence si possible, je suis encore en sevrage. Oui c'est clair qu'il n'était pas la meilleure des fréquentations pour moi. J'étais bien devenue la marraine de Léo dans notre groupe de parole mais, je n'étais pas encore complètement hors de danger de rechute. Il m'extirpe de mes pensées alors que je regarde une dernière fois cet immeuble où j'ai vécu presque six mois en s'approchant dans mon dos, je sens sa main glisser sur ma taille et son souffle chaud dans mon cou. Sur le moment cela me procure un long frisson que je suis obligée de contrôler pour ne pas frissonner. Oh non pas un frisson de dégoût mais, si j'avais frissonné c'est très certainement ce que le jeune homme aurait premièrement pensé. Alors j'étais restée là alors qu'il était tout contre moi, me moquant complètement qu'on ai l'air d'un couple encore une fois. Un couple qui quitte son chez soi... Voulais-je le garder dans ma nouvelle vie? Pourquoi n'avait-il de cesse de me dire des choses dans ce genre. Il voulait me troubler ou totalement me paumer. Un coup je te fais des allusions et un coup je prends la fuite en me rétractant. Avec Bradford, je ne savais sur quel pied danser à croire qu'il venait d'un autre monde...
[color+salmon]Tu n'as pas dit que ce serait invivable? Pour que je veuille faudrait aussi le vouloir toi.[/color] Je m'étais fin au contact puisqu'il préconisait qu'on y aille. Rassures-toi je prends bien ce nouveau départ, il est temps de changer tout. dis-je énigmatiquement. Changer de vie, changer d'avis, changer de pensées. Changer tout. J'entrais alors dans la voiture n'attendant pas qu'il m'ouvre la portière, attendant juste qu'il me conduise sur le campus pour que je puisse m'installer avec son aide plus que précieuse à mes yeux. Mais, évidemment une fois installé il ne pu s'empêcher de me narguer à nouveau. Ma main vint se poser sur sa cuisse et se crispa plus qu'un peu exerçant une forte pression. Tu vas finir par arrêter ça ou pas? Tu me prends pour une de ses pouffes comme ta miss blondie ou quoi? Je ne ramènes jamais de conquêtes, conquérir et jeter comme des kleenex les mecs c'est pas mon genre. Jamais ça n'a été mon genre d'ailleurs, charmer peut-être, coucher non sauf quand je me laisse berner comme une conne.
Qu’est-ce que je cherche avec ce rapprochement ? Franchement j’en ai aucune idée, j’ai simplement envie de me rapprocher de la jeune femme et oui dans le fond de la perturber un peu en me faisant passer pour son petit ami. J’aime repousser les limites lorsque je suis avec Némésis, tout simplement parce que je suis incapable de les connaître. Et plus ça avance, plus j’ai l’impression de ne jamais découvrir ces fameuses limites ou alors bien trop tard. Ouais je pense que cette histoire va vraiment mal finir, mais en attendant je continue d’en profiter, voir même d’en abuser dans l’espoir d’avoir tort et de voir la petite blonde me prouver qu’elle ne fait pas que me détester. Si je suis en train de perdre la tête ? Oui il y a de grandes chances… En même temps ça fait déjà plusieurs mois que j’essaie de comprendre comment fonctionne Némésis et j’avoue que je commence à être à bout même si bien sûr je n’ai bizarrement pas envie de lâcher prise. Oui, cette histoire me rend vraiment dingue et les réactions de Némésis aussi, puisque celle-ci ne me pousse pas lorsque je me glisse dans son dos. Non elle écoute simplement mes paroles et attend que je m’éloigne pour faire la même chose, glissant au passage une remarque que je ne sais pas comment interpréter. Comme bien souvent malheureusement…
« Tu as raison, oublie cette idée. » Lâchai-je un peu sèchement en m’éloignant de l’étudiante pour rejoindre le véhicule. Je me glisse alors derrière le volant et attend quelques secondes que mon interlocutrice fasse la même chose, pour ensuite démarrer et prendre la direction du campus. Enfin prendre la direction c’est un bien grand mot, puisqu’une fois de plus je taquine ma partenaire et comme souvent, celle-ci tombe immédiatement dans le panneau, allant même jusqu’à poser sa main sur ma cuisse pour commencer à serrer celle-ci. Pour le coup je suis bien content qu’elle ne soit pas en train de serrer quelque chose qui se trouve plus haut…
« Tu en as pas marre de toujours croire que je te compares à d’autres ? »
Je secoue lentement la tête de gauche à droite avant de baisser les yeux jusqu’à la main de la jeune femme. Je fixe alors celle-ci quelques instants, avant de revenir porter mon attention sur son visage. C’est quand même dingue de voir a quelle vitesse elle peut s’énerver et surtout croire n’importe quoi.
« Essaie d’être un peu moins sur la défensive et tu verras que les choses iront beaucoup mieux. »
Tout en terminant ma phrase, je me penche volontairement de la petite blonde, laissant alors ma main sur poser sur son bras, tandis que mon visage se trouve bien vite à quelques centimètres du sien. Un rapprochement qui j’espère va la perturber encore un peu plus. C’est en tout cas ce que je cherche, en plus de chercher autre chose bien entendu mais ça, je n’ai pas franchement envie d’en parler pour le moment.
« Tu es peut-être moins folle que l’ancienne Némésis, c’est peut-être même une bonne chose mais… » Je marque une pause pour rapprocher encore un peu plus mes lèvres des siennes. « Depuis que tu es sage, tu donnes l’impression d’être une bonne sœur ! » Lançai-je finalement en reculant mon visage et en commençant à rire. J’accompagne finalement ce rire d’un clin d’œil avant de reporter mon attention sur la route pour enfin m’engager sur celle-ci.
Je n'avais pas pu m'empêcher de laisser ma main se crisper sur sa cuisse en entendant les dernières paroles de Colt. Pour être franche, je ne supportais pas tout ses allusions fiévreuses qu'il faisait sur mon soi-disant comportement. Je ne sais pas pourquoi ça m'horripilait carrément et parfois j'avais de furieuse envie de le claquer ou même de tout simplement le planter là et m'en aller... Je sais pas si tu compares et à vrai dire j'aime mieux pas mais, je sais une chose c'est que tes allusions bidons ne me plaisent pas du tout. Je ne suis pas une greluche qui emmène les mecs chez elle le premier soir, ôtes-toi ça de la tête. J'ai fais quelques erreurs de parcours c'est vrai mais vous les mecs vous êtes doués pour jouer la comédie pour tenter d'obtenir ce que vous désirer. Oh que oui je remettais mes petites erreurs avec certains sur leur dos car à mes yeux s'était bien le cas. Moi, je cherchais du sérieux et pas du jeu. Je m'étais faite avoir comme une idiote mais, chaque jour je regrettais d'avoir été aussi naïve et surtout de tomber aussi facilement amoureuse que je pouvais le faire. Je lâchais alors sa cuisse en le regardant dans les yeux. Ce qu'il venait de me dire était justement plus facile à dire qu'à faire. Je n'étais pas toujours aussi sur la défensive mais, quand ces remarques venait de Colt, je me mettais en colère en moins de temps qu'il n'en faut pour une aiguilles des secondes à faire le tour du cadran d'une montre. [color:salmon]Avec toutes tes remarques c'est difficile de ne pas l'être. Même quand j'essaie d'être sympa tu en fait...[/color] Et c'était bien vrai j'avais beau tout faire pour lui paraitre sympa, il ne pouvait s'empêcher de me faire des remarques. Sans que je ne m'y attende, Colt rapproche son visage du mien, ses lèvres des miennes, instinctivement je recule quelque peu le visage, qu'est-ce qu'il fiche là? Je me contente de le regarder dans les yeux. Une bonne soeur? Pourquoi donc parce que je ne me frotte pas à lui toute les deux secondes? Ben désolée que la nouvelle Nem' ne te plaise pas, si pour toi ne pas te chauffer chaque fois que l'on se voit c'est être une bonne soeur, ça me donne une bonne idée du genre de nanas que tu fréquentes. Je me rembrunissais dans le fond du fauteuil passager, passablement vexée par ses paroles, oui oui les choses étaient en train de partir en live entre nous encore une fois. Décidément, il ne comprenait vraiment pas à quel point il pouvait me mettre hors de moi avec ses propos. Je le laissais alors démarrer, pressée que ce déménagement prenne fin. Et dire que je pensais que les choses s'arrangeaient entre nous...
Et voilà que j’ai le droit à un magnifique discours sur les bonnes et les mauvaises filles, ou un truc du genre quoi. Mon dieu c’est pas possible de voir que cette fille est tout simplement incapable de s’amuser ! La moindre petite remarque se transforme en agression et il faut bien avouer qu’au bout d’un moment ça devient quelque chose d’extrêmement difficile à gérer. Non mais c’est vrai, comment est-ce que je dois me comporter si chaque mots qui sort de ma bouche se transforme en insulte aux yeux de la jeune femme ? C’est tout simplement impossible à vivre et pourtant ça fait déjà de longs mois que je lutte pour ne pas exploser alors que même une petite plaisanterie qui à la base n’a rien de méchante provoque une nouvelle dispute entre nous. C’est justement ce qui vient de se passer aujourd’hui et ce qui est toujours en train de se passer d’ailleurs. Ça devient même pire que ça puisque cette discussion se transforme peu à peu en règlement de compte. Sympa pour un déménagement non ? Mon dieu cette histoire va vraiment mal finir…
« Bordel mais rentre un peu tes griffes ! Arrête de penser que je suis toujours en train de te juger ou de te vouloir du mal ! Je plaisante c’est tout ! Pas besoin de chercher plus loin et de t’imaginer des choses. » Lâchai-je dans un long soupir qui montre bien à quel point cette discussion me prend la tête. Oui je suis lentement en train de perdre le contrôle et je pense que ça peu se comprendre quand on voit la tournure que prend ce foutu déménagement non ? « Je fais des remarques oui et j’en ferais toujours mais ouvre les yeux et tu verras qu’elles n’ont rien de méchantes ! Si je voulais te faire du mal, pourquoi j’aurais accepté de venir te donner un coup de main aujourd’hui ? Désolé mais je ne suis pas maso, je n’aime pas m’en prendre plein la gueule pour rien ! » Et de nouveau un soupir quitte mes lèvres, alors que je reporte mon attention sur la route et commence à rouler en direction du campus. Non vraiment il est temps de mettre fin à ce petit tête à tête avec que l’un de nous pète un câble et même si habituellement je suis capable de me contrôler, aujourd’hui je dois bien avouer que les risques de me voir hurler sont aussi importants que ceux de la petite blonde qui est à mes côtés et qui comprends tout de travers depuis plusieurs minutes déjà.
« Je dois vraiment perdre mon temps s’il n’y a aucune chance pour que tu viennes te frotter à moi alors. »
Ouais j’en rajoute une couche mais bon ça arrive souvent quand je suis énervé et de toute façon la discussion ne peut pas vraiment être pire, alors pourquoi se retenir ? Pour ne pas que cette dispute continue pendant des jours ? Ouais c’est peut-être une bonne excuse, mais pour le moment je n’ai pas vraiment envie d’y penser. Alors je continue de rouler, laissant le silence s’installer dans le véhicule alors que le campus apparaît dans mon champ de vision. Lèvres toujours fermée, je conduis la voiture jusqu’au parking de la Dunster House et lâche un nouveau soupir avant de tourner la tête sur le côté pour observer la belle.
« Accompagne moi au bal de fin d’année. »
Une demande surprise ? Ouais c’est un peu ça, tellement surprise que même moi j’ai du mal à croire ce que je viens de dire et c’est pourtant vrai, je viens bien de faire cette proposition à cette fille qui rêve de m’étrangler.
J'avais les bras croisés, le dos calé dans le siège de la voiture, j'avoue je fulminais, c'était dingue ce qu'il pouvait me mettre dans tout mes états avec ses paroles, avec ses taquineries, enfin ça c'était lui qui me disait que s'en était. Mais, moi je ne savais jamais quand il était sérieux ou quand il faisait exprès de me tanner avec tout ça. Nous étions en train de laisser la discussion s'enflammer bien malgré nous encore une fois. Il me disait de rentrer mes griffes comme si j'étais une tigresse prête à bondir et à le mettre en pièce à tout moment, qu'il rigolait tout simplement mais, ce que Colt n'arrivait pas à comprendre c'est que moi ça ne me faisait pas du tout rire. Je lui jetais des regards alors que visiblement de son coté il s'énervait aussi. Je l'écoutais me dire toutes ces choses, comme quoi il aurait du mal à ne plus me narguer, que c'était loin d'être méchant. Moi, je souffrais des apparences, mon vécu passé me tiraillait. Je n'aimais pas être jugée et ce même pour rire. Venant de toi, le soucis c'est que c'est loin de me faire rire moi tu vois. dis-je tout simplement et plus calmement que la fois d'avant. Si l'on continuait comme ça, c'est certain nous allions partir en vrille. Je lui jetais par moment des œillades, je me demandais si j'avais bien fais de lui demander de l'aide ou pas. Je pensais que oui, je l'ai cru du moins. Mais, vu comment la conversation était en train de tourner je me demandais si je n'avais pas fais un mauvais choix, si ce n'était pas trop tôt. Comme ça de but en blanc je pense oui, ça ne risque pas de se produire surtout avec toutes ses chamailleries de gosses. dis-je d'un ton un peu sec, c'est vrai s'il attendait que je lui tombe dans les bras comme ça d'un coup après tout ce qui s'était passé, c'est qu'il ne me connaissait pas. Il allait falloir un peu plus de raisons motivantes que tout ça. Un silence s'installa suite à ça et puis d'un coup, le jeune homme reprit la parole. Je le regardais étonnée, non plutôt carrément bouche bée, pantoise. Il venait de m'inviter au bal, ou j'avais rêvé? Alors à celle-là, je ne m'y attendais pas. J'installais encore un blanc quelques secondes, le temps d'intégrer ce que je venais d'entendre. Tu me demandes d'être ta cavalière pour le bal. Oui il avait fallu que je le répète tout haut pour réaliser moi-même ses paroles car ce n'était pas du tout une question. J'accepte oui. finis-je par dire alors que nous arrivions sur le campus devant la maison des Dunster.
Ca faisait quelques minutes déjà que les choses étaient sur le point d’éclater, et finalement il n’aura pas fallu grand-chose de plus pour déclencher cette explosion et une violente dispute. Je pourrais même dire que c’est la première depuis bien longtemps mais ça serait mentir, puisque la plupart de nos tête à tête se terminent de cette façon… Donc non il n’y a rien de nouveau là-dedans, sauf peut-être le fait que ma partenaire se livre beaucoup plus que d’habitude, m’expliquant que les remarques ne la font pas rire parce qu’elles viennent de moi. Qu’est-ce que je dois comprendre exactement ? Qu’à ses yeux je suis incapable de plaisanter et que mes remarques sont obligatoirement faite pour faire du mal ? Non franchement je ne comprends pas alors je ne relève pas, en tout cas j’essaie de ne pas relever mais c’est bien plus fort que moi, je suis toujours obligé de répondre aux propos de la belle qui comme toujours cherche à me faire passer pour le méchant de l’histoire.
« Pourquoi venant de moi ? Qu’est-ce qu’il y a de particulier ? Je n’ai pas le droit de plaisanter ? J’ai dit quelque chose pour que tu penses que chaque remarque ressemble obligatoirement à une attaque cachée ? »
Je sais vraiment pas quoi faire de plus, j’ai beau lui dire clairement qu’elle se trompe mais elle ne semble pas vouloir me croire ou même m’écouter. Voilà donc comment va finir cette journée, par une superbe dispute qui va nous éloigner encore un peu plus alors que nous étions sur le point de nous rapprocher. Je vais être franc, ce genre de situation me fout vraiment un coup au moral et la jolie blonde doit d’ailleurs le remarquer puisque comme elle, je ne cherche pas à en dire plus, préférant garder le silence pour le restant du trajet. Un silence que je parviens tout de même à briser lorsque nous arrivons devant le bâtiment de la Dunster, puisque je propose tout simplement à la jeune femme d’être ma cavalière pour le bal. Non je ne plaisante pas et pour être franc, même moi j’ai du mal à réaliser ce que je viens de dire… Je n’ai pourtant rien pris avant de venir lui donner un coup de main, alors comment est-ce que je peux balancer des trucs comme ça ? C’est vraiment n’importe quoi, j’ai l’impression de donner le bâton pour me faire cogner. C’est en tout cas ce que je crois jusqu’à entendre la voix de Némésis qui essaie de réaliser ce qui est en train de se passer.
« Oui c’est bien ce que je te demande. » Lâchai-je pour répondre à ses premières paroles, avant de détourner le regard, prêt à encaisser un nouveau refus de sa part. Sauf que cette fois ce n’est pas le cas. Non, cette fois la belle accepte ma proposition, me laissant tout simplement sans voix pendant quelques secondes. « Tu es sérieuse ? » Voilà la seule chose que j’arrive à dire, alors que je tourne la tête sur le côté pour avoir la belle dans mon champ de vision. « Tu veux vraiment m’accompagner au bal ? » Merde pour le coup je ne sais vraiment pas quoi dire, voilà que je reste comme ça à fixer la blondinette en espérant que celle-ci n’est pas en train de me faire une mauvaise blague pour se venger. Non, je sais bien que ce n’est pas son genre mais c’est comme ça, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer le pire, ça fait partie de moi, je suis comme ça depuis que je suis gamin et ça ne changera sûrement jamais.
« Rassure toi, je propose pas ça pour que tu viennes te frotter contre moi. »
D'un déménagements, nous en venions à de nouvelles provocations, de provocations en défenses nous en venions à des explications. J'ai été franche, je lui ai dis que ses soi-disant taquineries, que ses piques bien lancées ne me faisaient pas rire. C'était la vérité, bien souvent elles me faisaient enrager, me mettaient mal à l'aise, me bousculaient et me heurtaient. Et là maintenant, Colt voulait savoir pourquoi. Si seulement je savais quoi lui répondre, quoi lui dire, si seulement je comprenais moi-même pourquoi je n'arrivais pas à en rire. Seulement, je n'étais pas certaine de le savoir, de tout comprendre. Je hausse alors les épaules en le regardant. J'en sais rien quand tu les dis je me sens pas bien, je me sens triste et heurtée. Je ne sais pas si c'était une réponse concluante, c'était au moins un début de réponse mais, après lui dire pourquoi ça me faisait cet effet-là ben je ne le sais pas. Je zappais alors tout ça alors que nous arrivions devant la maison des dorés, sur le campus. C'est ce moment qu'il choisit pour me faire sa demande, une demande à laquelle je ne m'attendais pas. La seconde de la journée. Une colocation et maintenant une invitation au bal. Il faisait fort en ce moment j'avais bien du mal à le suivre et à le comprendre. Moi qui pensait qu'il me détestait. Qu'il ne me supportait pas. Ceci dit quand j'ai dis oui il sembla aussi sonnée que moi mais, oui c'est bien ce que je venais de dire, un oui. On ne peut plus sérieuse sauf si toi tu ne l'étais pas en me le demandant... offris-je pour toute réponse. Il parla encore de cette histoire de se frotter. Je me mis alors à sourire grivoisement. Tu mens très mal Bradford. Il venait de se garer et je sortis de la voiture sans lui laisser le temps de se défendre. J'allais dans son coffre retirer ma valise lui laissant la charge des cartons et je me rendais devant la porte de la grande maison pour l'ouvrir. Bon retour à la DH, Némésis.
Une invitation plutôt étonnant que j’avais accepté, puis une nouvelle dispute et enfin une nouvelle proposition encore plus étonnant que la précédente. Si je devais résumer rapidement cette journée voici ce que je dirais. Et si je devais prendre le temps de chercher, je dirais que c’est la première fois que j’ai autant de surprises dans une après-midi… Mais malgré cette dispute complètement débile, je dois bien avouer que j’ai apprécier ce nouveau moment passé avec la petite blonde. Tellement apprécié que j’ai pris le risque de l’inviter à m’accompagner au bal. Oui, entre nous c’est vraiment le jour et la nuit, un moment tout ce passe bien et deux minutes plus tard c’est une véritable guerre. Pourtant même en sachant ça, j’ai pris le risque d’inviter la belle à être ma cavalière et de son côté elle a aussi pris le risque d’accepter cette demande. Et même si la championne a l’air sincère dans sa réponse, je ne peux m’empêcher de me demander si elle n’a pas répondu ça simplement à cause de la surprise. Parce que oui, je viens de la surprendre avec cette proposition et je suis bien placé pour savoir que la surprise peut souvent faire dire n’importe quoi. Mais après confirmation, je comprends que Némésis veut vraiment m’accompagner au bal. « Je plaisante rarement avec ce genre de proposition. » Lâchai-je avec un mince sourire pour faire comprendre à mon interlocutrice que je suis aussi très sérieux avec cette demande. Oui, je veux aller au bal avec miss Zacharias, même si je suis incapable de prédire le final de cette étrange soirée.
Ce que je peux prédire par contre, c’est que cette petite peste va encore une fois m’énerver si elle commence à fuir comme ça sans me laisser le temps de répondre ! Bon bien entendu cette fois je ne suis pas vraiment en colère et je le prouve sûrement avec ce petit sourire accroché à mes lèvres alors qu’à mon tour je quitte le véhicule pour contourner celle-ci et rejoindre Némésis à l’arrière.
« Bon… Je verrais si je suis capable de crocheter les serrures de ce bâtiment. » En faisant cette remarque, je fais bien sûr un clin d’œil à l’une de mes premières rencontres avec la jolie blonde. Celle-ci ne va d’ailleurs avoir aucun mal à comprendre le message même si pour le moment elle préfère avancer jusqu’au bâtiment où je vais la rejoindre quelques instants plus tard pour finir ce déménagement.
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