PRIALYA ❤ Là-bas, y a des tempêtes et des naufrages, le feu, les diables et les mirages

 « Tu ne me reconnais pas ? Mais ouvre les yeux bordel ! Je t'ai trompé et je suis la seule responsable de ça mais tu me prends vraiment pour la plus grande garce de la terre ? De t'avoir manipulé de la sorte et d'avoir mis un enfant en jeu là dedans ? Est ce que tu m'as déjà vu faire ça avec Charlie ? Je ne comprends pas ce qu'il se passe, je te comprends juste par rapport à ce bout de papier, par rapport au fait que tu sois comme ça parce que la preuve est écrite sous tes yeux... Mais moi, moi je fais quoi, je fais comment ? Je ne t'ai jamais trompé à part avec Matthéo quand j'ai fait la connerie de ma vie, tu veux que je prenne ce papier comment ? Et toi qui m'hurle dessus ta rage ? » Mes ongles s'enfoncèrent dans la paume de mes mains, j'étais folle de rage à cause de ce test, pourquoi est ce qu'il se passait ça ? Ce n'était juste pas possible que ça arrive, je ne comprenais rien. Est ce que l'hôpital s'était trompé en datant ? Non impossible... Alors comment était ce possible et comment Priape pouvait il croire que j'avais pu lui faire ça. Je n'étais pas ce genre de fille, je ne me reconnaissais même pas dans la coucherie que j'avais fait avec Matthéo, non pas parce que je n'en avais pas eu envie sur le moment mais bien parce que je n'avais jamais voulu trahir Priape et lui faire du mal, tout le contraire de ce que j'avais fait au final... « Et bien vas y, saute les deux pieds dedans... Je vous souhaite tout le bonheur du monde, tu m'en voudras juste pas de ne pas venir à votre mariage ! » Je me dirigeais vers la porte et l'ouvris en lui faisant un petit signe de tête tout en répondant à sa question, ce que je n'aurais pas dû faire d'ailleurs : « Maxwell est l'ami de mon frère avec qui je suis partie en Egypte, et il m'a proposé d'aller au bal ensemble, entre amis, mais je ne vois plus en quoi ça te regarde ! »

Le -je t'ai trompé et je suis la seule responsable- était un rappel qui sonna douloureusement dans mes oreilles, ne m’aidant pas à avoir les idées claires. Talya la plus grande des garces ? Talya la plus grande des menteuses ? Quand on connaissait un tant soit peu la jeune femme ça ne collait pas, non ça ne collait pas du tout même, c’était d’ailleurs pour cela que je ne la reconnaissais plus. Elle avait beau m’assurer ne pas avoir cherché à me manipuler avec cet enfant, je ne voyais juste pas d’autre explication à toute cette histoire, puisqu’au final je n’étais pas le père. Elle me jura qu’elle ne m’avait jamais trompé à part avec Matthéo, nouveau rappel, nouveau pincement au cœur. Même sorti de sa vie, le mather revenait sans cesse dans nos disputes, creusant toujours un peu plus le fossé entre nous. « Prend le comme tu veux… T’es bien enceinte de quelqu’un non ? Tu dois bien savoir de qui, c’est pas moi qui vais savoir pour toi. Et puis si y’a pas de père, ça sera l’opération du saint esprit hein, ça sera juste la deuxième fois de l’histoire que ça arrive. Peut être même que si c’est un petit mec tu pourras l’appeler Jésus. » Se défendre avec du sarcasme piquant, voilà ma seule option devant le refus de la jeune femme de m’avouer quoi que ce soit. Elle avait la preuve devant son nez, la preuve qu’en janvier elle avait été dans les bras d’un autre, et elle arrivait encore à nier. Ca me rendait fou… Et puis les révélations sur son lien avec Zoïa ne m’adoucirent pas, au contraire je m’en servais pour mieux la blesser : « Et bien tu sais quoi ça tombe bien parce que de toute façon on ne t’aurait pas invitée… » De mieux en mieux, si la rouquine m’entendait sous entendre qu’on entretenait une liaison ou qu’on envisageait un mariage, elle me tuerait d’un regard c’était certain. Enfin Talya m’ouvrit la porte, souhaitant me chasser de là, lâchant quand même quelques infos sur le dénommé Maxwell. « Bah vas y accepte donc sa demande, puisque ce séjour égyptien a du tellement vous rapprocher. » répliquai-je d’un ton froid, refusant néanmoins de sortir sans avoir posé une dernière question qui me brulait les lèvres : « C’était lui le baiser ? »

 « T'es pathétique Priape allez casse toi ! Je te jure que si tu sors pas dans les minutes qui arrivent j'appelle les flics pour qu'ils te sortent de chez moi ! On a plus rien à faire ensemble. » L'immaculée conception 2.0 non mais est ce qu'il était sérieux dans il parlait de ça et qu'il me prenait pour un truc du genre ? Je détestais son regard de dégout sur moi, je détestais ses paroles plus assassines les unes que les autres, je détestais le voir me descendre plus bas que terre minutes après minutes, secondes après secondes... Je le détestais tout simplement, et aussi fortement que je l'aimais comme une folle. Il n'y a souvent qu'un pas entre l'amour et la haine, s'il ne sortait pas j'allais surement le franchir et je n'étais pas sûre qu'il puisse y avoir un retour en arrière possible lorsqu'il se rendrait compte que je n'étais que sincère avec lui à propos de ce bébé. « Mais si tu savais ce qu'on a fait ? Tu sais quoi, y'a pas eu qu'un baiser ! Si j'avais pas été enceinte, je pense que je le serais maintenant tellement on a tout fait pour que ça arrive ! » Je secouais la tête et frappais la porte, il m'exaspérait plus que de raison et le prochain coup ne partirait pas sur la porte alors oui il fallait bien qu'il parte. « Donc oui je vais aller au bal avec lui, mais pas parce que tu m'y autorises, juste parce que j'en ai envie, après tout tu m'as pas demandé mon avis pour Zoïa non ? Alors qu'on était proche et qu'on partait sur de bonnes bases, t'as fait ça dans mon dos, moi j'ai rien fait dans le tien maintenant va t'en vraiment, je ne le répèterais pas une fois de plus ! »

Des menaces voilà tout ce que je récoltais en réponse à mes sarcasmes. « Je m’en vais t’en fais pas… J’ai aucune envie de rester une minute de plus ici… » assurai-je en lui lançant un regard plein de dégoût. Dégoût qui s’intensifia encore plus quand elle me raconta ce qui s’était passé avec l’autre con. « Dommage que ça se soit pas passé en janvier alors, parce que t’aurais pas besoin de jouer les vierges Marie comme ça, t’aurais l’identité du père.» rétorquai-je toujours et encore obsédé par ce fichu test. Mais je pigeais pas pourquoi elle niait, pourquoi elle refusait de reconnaître que soit il y avait eu une autre fois avec Matthéo soit il y avait eu un autre gars… On était plus ensemble, on était en train de se hurler des horreurs dessus, qu’importe ce qu’elle me révèlerait ça ne pouvait pas envenimer encore plus la situation. Alors que ces mensonges, ça, ça me mettait hors de moi. « Ouais on partait sur de bonnes bases : tu te faisais sauter en Egypte alors bon, paie tes bonnes bases… » rétorquai-je avec méchanceté. « Je me tire t’en fais pas… » Et joignant le geste à la parole, je passais la porte qu’elle m’avait ouvert et je quittai l’endroit encore plus furax que lorsque j’étais arrivé, sans me retourner.

 Il allait partir et cela me soulageait alors que je cherchais depuis des semaines à passer le plus de temps possible avec lui, c'était le monde à l'envers. Je l'écoutais en rajouter une couche, il n'était pas avide de sarcasme dans ce genre de situation, j'étais choquée de l'entendre encore et encore en rajouté, comme si toutes les horreurs qu'on venait de se balancer à la figure ne suffisaient pas. Il abusait sérieusement et encore plus lorsqu'il adapta mes paroles, mélangeant tout. « Et toi tu sautais ma cousine ! On est quite au moins ! Bon vent ! » Je fis signe de la main comme si je m'en fichais alors que ce n'était pas le cas. Qu'il parte oui. J'allais fermer la porte mais je ne le fis pas, je préférais ajouter : « Et n'essaie pas de me faire passer pour la pire garce du campus et de me faire une réputation de salope parce que je te jure que ça va vraiment mal se passer toi et moi ! » J'avais balancé cela alors qu'il était déjà dans les escaliers : bien plus pratique pour ne pas avoir à attendre l'ascenseur. S'il s'amusait à dire des conneries sur moi il allait savoir de quel bois je me chauffais !