La colère et la déception des dernières semaines déformaient le visage de Priape, ce visage d'ordinaire souriant, agréable et pas aussi marqué qu'actuellement. Je m'en voulais de le voir ainsi mais là pour le coup je n'étais pour rien dans tout ce qu'il se passait. Il y avait un problème quelque part, ce n'était pas une supposition c'était sur. Soit à l'hôpital, soit au labo, enfin je n'en savais rien mais le bébé ne pouvait pas être de quelqu'un d'autre que de Priape, malgré mon écart avec Matthéo, il savait quand même que j'étais d'ordinaire une femme fidèle et très amoureuse non ? Comment parvenait il à tout remettre en question comme ça ? En même temps c'était compréhensible, tout le monde l'aurait fait avec ce papier sous les yeux. Etait ce une blague ? Ca n'en avait pas l'air. Je sortis complètement de mes gonds, mes paroles noyées par mes larmes devinrent plus audibles à cause de la colère même si ma voix partait un peu dans tous les sens : « Qui est le père ? Tu ne vois pas ma tête là ? Je suis en face de toi ouvre les yeux je ne comprends rien à cette histoire !!!! J'ai merdé une fois, une seule fois, mes talents d'actrice sont peut être pas mauvais comme t'as l'air d'avoir plaisir à le croire mais est ce que j'ai l'air de jouer là ? SERIEUSEMENT REGARDE MOI BORDEL ! » J'essuyais rapidement mes joues d'un revers de main, qu'est ce qu'il nous arrivait encore, alors qu'on commençait juste à se rapprocher, à se retrouver... J'étais maudite. En plus d'être maudite je restais là interdite par la dureté des paroles que je prenais dans la figure. Doutait il de moi à ce point ? La réponse je l'avais maintenant et c'était un grand oui. Au moins c'était clair. « Le but de ce voyage c'était de retrouver un ami qui a promis à mon frère de toujours veiller sur moi avant son décès, un ami avec qui j'avais coupé les ponts parce que justement c'était ambigu mais impossible entre nous, un ami qui a vu que je n'allais pas bien en ce moment et qui a donc voulu m'emmener loin pour me donner un peu d'air : un ami qui n'est qu'un ami et qui n'a pas tenté d'en profiter pendant le voyage et qui a juste su apprécié le temps qu'on a passé ensemble en sachant très bien que c'est toi que j'aime ou que j'aimais peut être plutôt après toutes les horreurs que tu sais me balancer ! » J'avais cracher les derniers mots avec rage alors que je n'en pensais pas la moindre miette. C'était fou qu'on se déchire encore. « ARRETE DE PARLER DU PERE BORDEL, TU CHERCHES QUOI AVEC QUI JE T'AI TROMPE EN JANVIER ? PERSONNE ! » Et il le savait très bien... Mais la colère l'aveuglait et il ne pouvait pas entendre raison... C'était plus fort que lui. « Tu veux quoi ? Le nom du mec qui m'a embrassé et que j'ai repoussé ? Pour quoi faire ? Lui mettre ton point dans la gueule parce que tu penses que je t'ai trompé avec lui en janvier ? TU REVES ! » S'il voulaitl e nom il le chercherait de lui même mais sérieusement j'espérais qu'il n'irait pas trouver Raphaël car malgré son écart je l'appréciais vraiment et je n'avais pas envie de perdre un proche de plus à cause de Priape. Lorsque vint enfin le moment où il m'avoua qui était sa cavalière, ma bouche s'ouvrit, mon coeur manqua un battement, ma respiration se coupa. Zoïa ? Sérieusement, Zoïa ? Zoïa Rosenbach ? Ma cousine. Celle à qui j'ai demandé de dégager ses sales pattes de l'homme que j'aime et père de mon bébé. Zoïa de qui Priape est très proche et veut encore plus se rapprocher étant persuadé que je ne la connais pas. Lorsque je parvins enfin à retrouver un rythme respiratoire normal, je cligne des yeux plusieurs fois pour voir si je ne suis pas en train de rêver mais non malheureusement, enfin de cauchemarder plutôt. Alors je prends une grande inspiration pour répondre le plus froidement possible : « Alors tu sauras que c'est de famille de te mentir apparement... Parce que si elle t'a dit qu'elle ne me connaissait pas elle t'a menti. » Puis ce fut beaucoup trop pour que je reste aussi calme et froide, je finis par éclater à nouveau lui parlant, mais me parlant aussi et surtout à moi même. « Zoïa, Zoïa, Zoïa, sérieusement pourquoi je n'ai pas vu arriver ma garce de cousine dans le coin, celle qui n'a jamais été jalouse de ma vie selon elle mais qui prend un malin palisir à la détruite un peu plus à chaque fois qu'elle le peut. Oui tu sais quoi ? Ta Zoïa que je suis censée ne pas connaitre, c'est ma cousine, pas une cousine éloignée non, ma cousine germaine, nos deux mères étaient soeurs tu vois ! »