CHARY (+) I, i love you like a love song babe. (a)

Après une longue journée passée au soleil avec cette chaleur insoutenable, la nuit venait enfin nous délivrer avec sa fraîcheur folle. Profitant de cet instant pour m'en griller une dehors, je remarquais la chance que nous avions d'avoir un hôtel si luxueux. Qui contenant de plus une piscine et ça pour un temps aussi chaud que celui-ci c'était loin d'être bête. Je ne m'y étais pas encore baigné mais ça n'allait pas tarder. Arrivant devant l'hôtel, je sortais une cigarette pour la poser entre mes lèvres avant de l'allumer. En ce moment, je mettais en place la tactique de Royce avec Brynn et bizarrement ça me stressait de jouer ce rôle qui ne me convenait tellement pas. Mais c'était nécessaire pour que je l'a choppe enfin. Tirant sur une taffe, je regardais le ciel s'assombrir et bientôt les premières étoiles apparaître. Quel paysage merveilleux, c'était si magique loin d'Havard. Je me sentais à mon aise et proche de mon pays. Si seulement on pouvait aller en France un de ses jours. Je soupirai et laissait par la même occasion une fumée épaisse et blanche sortir de ma bouche avec hâte. Si seulement je pouvais rester ici toute ma vie, je serai le mec le plus heureux du monde.

Le Caire arrive à m'occuper grâce aux activités proposées par la confrérie, mais aussi par l'endroit somptueux dans lequel les winthrop voyagent. Tous les lieux à visiter arriveront à me changer les idées, j'ai confiance. Mais pour me distraire la nuit, la tache est beaucoup plus compliquée. Ca va être long, seul dans mon lit, à ressasser mes choix et mes mots, à m'imaginer les dégâts que j'ai fait et la répercution de ma rupture. Un programme de pensées qui va s’étendre pendant tout le voyage si ce n'est encore après. En plus il n'y a pas de soirées ce soir, ou alors je ne suis pas au courant ni même invité, ce qui me laisse songer pendant des heures. Bière en main, je sors de l’hôtel pour prendre l'air frais et trouve mon meilleur ami en train de fumer. « Hey man. » fis-je en venant vers lui. Sans problème, je lui pique sa cigarette pour en prendre un bouffée. « Je t'ais pas vu de la journée, t'as fait quoi ? » Je lui tends sa cigarette puis me cale contre un muret.

Fumant au clair de lune, j'entendais alors quelques notes, même une mélodie. Me semblait-il que c'était même une chanson de Beyoncé. Y'en a qui s'amusait à mettre la musique aussi forte que ça ? C'est sur "Love On Top", que je commençais à mouver mon corps au fil de la musique en me foutant carrément des personnes qui pouvaient passer. Oui, en ce moment même personne dans les rues, c'était plus facile de faire le con quand on est tout seul. Je me tentais alors quelques pas de danse en rentrant dans mon propre jeu, et finissait même pas murmurer la mélodie. Mais seulement en entendant la porte s'ouvrir que moi, Winthrop que je suis, s'arrêtait net pour tirer une taffe. Mon dieu, il était moins une. « Hey man. » Regardant Avery se pointer avec son accent américain pure souche, je ne pouvais qu'esquisser un sourire moqueur. Salut man. Répondis-je à mon tour en forçant sur l'accent, avant qu'il ne me pique ma cigarette et que je fronce les sourcils, faussement énervé. C'est pas bien de fumer.. Mauvaise foi mon dieu, à croire que ça devenait une habitude. Oh tu sais, pas grand chose, je me suis promener dans les environs. Répliquais-je en haussant les épaules Et toi ? Demandais-je à mon tour, curieux.

C'est pas bien de fumer.. Dit le gars qui sort pour griller une cigarette. « Yep. » Surtout pour des sportifs comme nous. Nos poumons sont essentiels en natation et en basket, mais  peu importe. C'est pas comme si je fumais un paquet par jour. Oh tu sais, pas grand chose, je me suis promener dans les environs. Et toi ? Les environs sont d'une splendeur unique, mieux que Lake Louise ou encore la Nouvelle Zélande. La présidence a fait un excellent choix en nous emmenant ici. Le seul problème reste la chaleur, mais à l'heure actuelle un petit vent rafraîchit mon corps. « Pareil. Je suis content d’être ici. »  Mon jugement est certainement influencé par mon refus d’être au campus et de croiser mon ex dans les couloirs. Plus loin je suis de Cambridge, mieux je me porte. D'ailleurs, il est temps que je tienne mon ami de la fin de mon mariage. Charlie va être heureux de savoir que j’ai rompu avec Holly. « Je suis plus avec Holly. » J’avais brièvement parlé à mon meilleur ami de ma jalousie pour Joshua. Le dire à voix haute, et non par sms, rend les choses plus vraies.. réelles.

Avery ne semblait pas très bavard, ça pouvait se comprendre avec ce que nous venions de manger et qui se trouvait être plutôt consistant. Couscous aujourd'hui, spécialité marocaine, pourtant c'était un vrai délice, meilleur que ceux aux Etats-Unis ou bien encore en France. D'ailleurs qu'est-ce que je donnerai pour une baguette bien fraîche de mon pays natale. « Pareil. Je suis content d’être ici. » Je souriais en comprenant tout à fait ce qu'il ressentait, c'était un pur bonheur d'être ici même si je devais jouer un rôle cet temps-ci. Mais c'est seulement en entendant qu'il s'était séparé de Holly que j'avais ouvert la bouche en n'y croyant pas un mot. C'était fini ? Encore ? Je plissais les yeux en sentant la petite vanne me disant que finalement c'était une blague. Mais elle ne venait pas me laissant en plan, plutôt choqué. J'étais pas aussi heureux que ça, surtout que mon pote en patissait énormément. « Merde. » Reprenant ma cigarette en même temps, je tirai une nouvelle taffe avant de pouvoir répliquer à nouveau. « Comment ça se fait ? » Je voulais savoir la vraie raison, en discuter un peu, comprendre.

Comment ça se fait.. eh bien j'en avais marre de voir ma copine nier l'ambiguïté avec son ex. J'en avais assez de tous ses beaux discours, et de ses crises de jalousie que je lui faisais. L'accumulation d'énervement et de la frustration de rien pouvoir changer à notre relation a fini par péter. « Son ex.. J’en pouvais plus. » Après plus d'un an de couple, c'est un putain de problème de jalousie qui vient tout foutre en l'air. C'est juste que j'avais l'impression d'être pris pour le dindon de la farce, plus maintenant. C'est une sorte de libération, mais c'est surtout de la tristesse. Parce que je suis triste. C'est pour ça que je fais l'idiot sur un chameau, que je demande à mon bizut de se mettre à poil devant tout le monde.. et encore le séjour n'est pas fini.

Son ex ? Y'a vraiment un autre mec dans cet université qui aurait succombé à son charme à deux balles. Mais tout le monde vit avec des lunettes vrillés ou comment ça se passe ? Je ne comprenais pas ce qu'on pouvait lui trouver, à part chercher les embrouilles, c'est tout ce qui semblait l'animer. Mais dans un même temps, ils s'étaient tellement de fois séparés que je doutais sur une possible réconciliation très prochainement. C'est que je commençais à comprendre le mécanisme. « C'est qui ce con ? » Demandais-je légèrement vulgaire pour soutenir mon ami. C'était ma façon de lui dire que j'étais avec lui et que l'autre là, il méritait juste une bonne claque dans sa gueule pour venir troubler son bonheur. « Et ils faisaient quoi ? C'était peut être amical ? » Demandais-je une nouvelle fois tentant de le faire un peu plus parler pour comprendre entièrement la situation. Fumant une autre taffe, je lui tendais afin qu'il puisse l'a prendre si jamais l'envie lui en donnait. Ça avait des vertus peut être morbide mais n'empêche que ça déstressait à mort.

Je devais m'énerver à un moment donné. Dire clairement ce que je pensais à Holly sur sa relation avec le quincy. C'est ce que j'ai vu au spring break qui a aggravé la situation. Imaginez un gars de nature plutot jalouse qui surprend sa copine faire une crise de jalousie à son ex. C'est pas le top. « C'est qui ce con ? » Ce con, c'est le cas de le dire. Puis on peut ajouter tout plein de noms d'oiseaux pour le nommer, y a pas de soucis. Sur ce point, j'aurai beaucoup d'imagination. « Joshua, un quincy. » Je ne sais absolument pas si Charlie est au courant de l'existence de ce mec à Harvard. Il lui pose des questions sur ce que Josh et Holly faisaient. J'aurais bien rappeler la fois où ils se sont embrassés, mais c'était en partie ma faute. « Au spring break.. Holly lui faisait une crise de jalousie. Le genre de crise que tu fais à ton copain tu vois, pas à ton putain d'ex. »

« Joshua, un quincy. » Plissant les yeux, j'essayais de former sa tête dans mon esprit, mais aucunes de mes connaissances portait un tel prénom. Je ne fréquentais pas vraiment les Quincy de plus, ce n'était pas une surprise que je ne connaisse pas le jeune homme. Mais à ce que j'entendais de la raison de leur rupture, c'était elle l'a vrai coupable dans l'histoire. Faire une crise de jalousie, ça n'avait rien de réconfortant pour lui et ça se comprenait aisément. « Avery, je crois que.. Tu devrais vraiment tourner la page avec elle. Et je ne dis pas ça parec que je l'a déteste mais regarde toi. Depuis que tu l'as connais, tu souffre beaucoup, est-ce qu'elle en vaut la peine à ce point ? » Demandais-je en le regardant, soupirant un instant en me posant la même question à propos de Brynn. Est-ce que ça en valait véritablement la peine ? De s'emmerder à créer des sentiments si c'était pour souffrir. La dernière fois avec Dixie, j'avais souffert pour finalement finir par la jeter parce que je ne ressentais plus rien. Est-ce que j'étais prêt à donner corps et âme à une femme si c'était pour me faire jeter à la fin ou bien même m'esquinter pour un rien ? Parfois j'avais envie de mettre les voiles et de retourner en France rien que pour arrêter avec l'amour. Peut être me faire curé ? C'était une idée à garder.

« Avery, je crois que.. Tu devrais vraiment tourner la page avec elle. Et je ne dis pas ça parec que je l'a déteste mais regarde toi. Depuis que tu l'as connais, tu souffre beaucoup, est-ce qu'elle en vaut la peine à ce point ? » C'est vrai que depuis que je la connais, je souffre. Certainement parce qu'elle m'a appris à aimer. Je ne crois pas au grand amour, mais la fille qui m'aura le plus marqué sera certainement elle. Meilleure amie, femme puis copine. C'est unique je pense. Mais Charlie a raison. Peut-être que ça ne vaut plus la peine de se battre. Que tous les efforts de l'année passée n'ont servi à rien. Même pas à adoucir la rupture. « Peut-être. » Je ne vais pas lui donner raison, mais je n’en pense pas moins. De toute façon, je suis si faible qu’on pourrait me faire gober pas mal de choses. Alors quand ça vient de la bouche de Charlie tout semble encore plus crédible. « C’est dur quand même. »