Time to talk + Pandemona

Time to talk

C'était déjà la fin de la deuxième journée du séjour au Népal, jour entièrement passer à essayer de rapporter un peu de réconfort aux enfants de cet orphelinat où le groupe de voyage avait été envoyé. Ces moments passés en compagnie de ces petits bonheurs m'avaient rappelé ceux datant de ma propre enfance avec mon frère et ma sœur. Malgré les durs évènements de la vie ils avaient toujours ce sourire chaleureux sur le visage et ils nous avaient accueillis comme si nous étions les nouveaux héros d'Hollywood. Mais j'étais heureuse que cette journée soit finie, j'étais exténuée par le décalage horaire et toutes les activités que j'avais pu faire. Je ne savais même pas si il y avait une soirée ce soir, et de toute façon je n'y serai sûrement pas aller car à part Panda, je ne connaissais personne d'autre alors je n'y voyais pas d'intérêt. D'ailleurs je n'arrêtais pas de penser au fait qu'elle m'ait invité à venir, c'était vraiment très gentil de sa part et surprenant également, tout était allé si vite depuis notre rencontre, mais c'était étrangement normal. Les Quincy étaient réellement adorables, je comprenais pourquoi elle était fière d'en faire partie, mais cela me confortait tout de même dans mon choix de student, la collectivité m'oppressant trop. En descendant de la voiture nous ramenant à l’hôtel j'interpellais Panda pour la prévenir de mes intentions pour le reste de la soirée. « Panda ? Je suis déjà fatiguée, alors je retourne directement à la chambre, si tu veux je viendrai te rapporter les clés si tu veux rentrer plus tard ? »

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La journée avait été longue et le décalage horaire impactait beaucoup sur ma forme physique. Cela faisait déjà deux jours que nous étions au Népal pour un voyage humanitaire organisée par ma maison et j'avais choisi d'emmener ma nouvelle amie, Mona. Elle avait parut surprise de l'invitation et je pouvais un peu le comprendre, ça ne faisait pas très longtemps que nous nous connaissions. Pourtant tout allait très vite et paraissait normal. Discuter se faisait très naturellement, j'avais d'ailleurs vraiment peu de retenue envers elle pour lui parler de moi. Malgré tout, je ne parlais pas beaucoup de ma famille ayant encore bien trop de mal à en parler. La journée à l'orphelinat venait à peine de finir et nous rejoignons déjà l'hôtel en voiture. Mona avait les traits tirés sans doute par la fatigue mais restait toujours aussi jolie. J'ouvrais la porte pour rejoindre notre chambre, soudain Mona m'interpella pour me dire qu'elle était fatiguée et souhaitait ne rien faire ce soir. Elle me proposa aussi de me ramener les clés si je décidais de faire quelque chose sans elle. " Ne t'inquiète pas, je crois que je suis aussi ko que toi, mieux vaut qu'on rejoigne la chambre, j’appellerai la réception pour commander des smoothies ça te va ? " demandais je espérant lui faire plaisir. Au moins, j'avais la certitude que les fruits ne me feraient pas grossir. De plus, j'aurais la chance d'en apprendre un peu plus sur Mona en passant une soirée au calme avec elle.

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Je n'avais pas beaucoup voyagé depuis mon arrivée aux États-Unis, je n'avais d'ailleurs posé le pied qu'ici et en Italie, et celui-ci était une chance gracieusement permise par Panda, je lui en étais réellement reconnaissante. Seulement mon organisme très peu habitué aux folies des transports avait dû endurer tout cela alors que mon dernier trajet en avion datait d'il y avait presque dix ans. Puis le climat n'était pas le même, et tout cela s'en ressentait aussi bien sur mon physique que mon moral. Déjà que je n'étais pas très encline à participer aux fêtes les plus folles, mais après ces derniers jours je l'étais encore moins et je ne rêvais que d'une soirée tranquille. La proposition de Panda me rassura, j'étais conquise par ce qu'elle venait de dire. « Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir, ça fera un bien fou après ces deux jours de folie. On y va maintenant ? » Je l'invitais à me suivre en prenant la direction de la chambre et en sortant les clés de mon sac à dos. J'ouvrais avec impatience la porte de notre petit coin de repos avant de littéralement me laisser tomber sur mon lit comme après une course éreintante. « Je n'en peux plus ! Qui aurait cru que jouer avec des enfants était aussi épuisant ? »

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« Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir, ça fera un bien fou après ces deux jours de folie. On y va maintenant ? » demanda Mona avec un air soulagé. J’acquiesçais et la suivais donc pour rejoindre notre chambre et une fois arrivée à la porte, je me rendis compte en touchant mes poches que j'avais oublié mon badge à l'intérieur. L'espace d'un instant, un mini stress m'envahit lorsque je pensais au temps que nous allions perdre à appeler la réception pour nous ouvrir la porte. Je n'avais qu'une envie, m'écrouler sur mon lit et fermer les yeux quelques minutes, histoire de digérer toutes les choses que j'avais pu voir aujourd'hui. Finalement, Mona n'avait pas oublié sa clé et ouvrit la porte rapidement et se jeta sur son lit. " Décidément, on a eu la même idée " déclarais je amusée en faisant de même. C'était toujours comme ça entre elle et moi, nous avions souvent les mêmes envies au même moment ce qui était agréable selon moi. Mona m'avoua qu'elle était exténuée et qu'elle ne pensait pas que jouer avec des enfants pouvait être aussi fatiguant. Je souriais devant tant de naïveté. " Tu n'as pas de petit frère ou de petite soeur ? " demandais alors, curieuse. " Je n'ai qu'un grand frère mais j'ai été babysitteuse plusieurs fois et c'est un métier vraiment fatiguant.... " Mes parents n'avaient jamais eu beaucoup d'argent, c'est pourquoi je les aidais de temps à autre dès que je le pouvais en gardant les petits de mes voisins.

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J'avais remarqué l'expression paniquée de Panda à notre arrivée devant la porte de la chambre, et je la soupçonnais d'avoir égaré son pass durant la sortie ou le trajet en voiture jusque là. Heureusement pour nous je sortis victorieusement le mien de la poche pour pouvoir accéder à mon lit dont je rêvais depuis le matin même. Je tournais la tête vers elle quand elle me confia avoir fait de même. « Les grands esprits se rencontrent on dirait ! » En même temps qui ne languissait pas le retour au confort après une journée à divertir des petites piles électriques en manque d'amour et d'attention ? Je roulais sur le côté en appuyant ma tête dans ma paume face à elle. « Si, j'ai bien un frère de mon âge que j'ai materné comme pas possible, et une petite sœur ayant trois ans de moins, alors les jeux ça me connait, mais ça remonte à présent » En réalité suite au décès de notre mère, j'avais arrêté tout jeu, même avec Medea et Lucio pendant un moment. « Les enfants sont fatiguant, mais ils nous comblent tellement de bonheur que cela n'est pas trop grave quand j'y repense » Même si j'avais presque eu le rôle d'une mère pour ma famille, j'espérai tout de même un jour pouvoir fonder la mienne, car être la chef de famille par substitution, ce n'était pas le travail d'une enfant de quatorze ans.

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« Les grands esprits se rencontrent on dirait ! » répliqua Mona lorsque je m'écroulais sur le lit et remarquais qu'elle faisait de même. " Exactement " dis je à mon tour en prenant conscience que cette vérité était agréable. Etre en désaccord était assez rare pour nous deux mais j'imaginais tout de même que ça ne serait surement pas tous le temps comme ça si nous étions en couple. Il m'arrivait d'imaginer cette hypothèse et cela même alors qu'il n'y avait pas encore eu de rapprochement entre nous. Je n'étais pas le genre à me jeter sur la première nana qui croisait ma route mais je sentais que quelque chose se passait entre Mona et moi. C'était indéniable, elle m'attirait sans que je comprenne réellement pourquoi. Alors que je prenais mon aise dans mon lit, mon amie me répondit qu'elle avait bien un frère et une soeur mais que tout remontait à loin. Je me demandais ce qu'elle voulait dire par là mais ne voulait pas la mettre mal à l'aise avec mes questions alors qu'on se connaissait encore peu. Elle acheva en disant que les enfants étaient fatiguant mais que ce n'était rien comparé à ce qu'ils nous apportaient. " Je te le fais pas dire, quand j'en garde certains j'ai envie de me jeter par le balcon " plaisantais je. " Et question un peu bête, pourquoi as tu choisis Harvard comme université hormi pour sa renommée planétaire ? " Soudain, un toc toc se fit entendre et provenait sans aucun doute de la porte de notre chambre. Je me levais et découvrais avec plaisir nos deux smoothies posés sur un plateau. Je les ramenai et en tendis un à ma colocataire du soir.

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Panda me distrayait beaucoup, et cela d'une manière fort plaisante. Il ne s'agissait pas du genre de fille dont on se moque par sa naïveté, ses manières exagérées ou je ne sais quoi. Il émanait d'elle une certaine légèreté et douceur, à la fois rassurante mais intrigante. C'était la première fois que je me rapprochais aussi rapidement d'une personne et que je la laissais entrer dans ma vie de la sorte, j'étais d'un naturel très méfiant et fermé mais elle était parvenue à s'immiscer très naturellement dans mon quotidien en un temps record. Je ne savais pas trop quoi penser de cela en réalité, je ne cherchais pas à me rapprocher spécialement des autres personnes en dehors de ma famille mais quelque chose me donnait envie d'aller vers elle pour en savoir plus et partager des moments comme ceux-là. « Et de les emporter avec toi par la même occasion, je connais bien cela » Les enfants n'étaient pas toujours des anges, ils étaient d'ailleurs plus diablotins la plupart du temps alors je comprenais les propos de Panda. J'écoutais sa question à propos d'Harvard, un sujet légèrement sensible mais qu'il fallait bien aborder un jour. Je saisis mon smoothie tout en la gratifiant d'un sourire, prenant une position en tailleur sur le lit. « Avec mon frère nous avons eu la chance d'avoir des bourses pour Harvard spécifiquement, j'ai un assez bon niveau de danse alors je penses que c'est un moyen pour l'université de gagner en réputation dans ce milieu là » Je portais la boisson à mes lèvres savourant la fraicheur et la légère amertume des ingrédients. « Et pour toi, pourquoi celle-ci en particulier ? »

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Mona devait avoir de l'expérience avec les enfants car elle semblait comprendre ce que je tentais de lui expliquer. Malgré quelques gosses un peu durs à tenir, j'aimais être babysitteuse, rien que pour les regarder dormir une fois épuisés de mes activités. Alors que je lui posais une question sur sa venue à Harvard, le regard de mon amie s'assombrit soudain sans que je sache pourquoi. Ses parents lui avaient ils foutu la pression pour qu'elle y aille ? Ça n'aurait pas été étonnant, beaucoup de gens étaient à Harvard pour satisfaire les égos de parents trop gourmands. Ne voulant pas trop lui demander si la raison que j'imaginais était la bonne, je me taisais pour l'écouter tout simplement. Elle me parla de son frère et de sa chance d'avoir eu une bourse. Nous venions donc du même milieu ; cette révélation me rapprochait encore plus de Mona. " C'est donc ton talent qui t'a amené jusqu'ici ... " lâchais je, à la fois pensive et admirative. Je n'avais jamais été très coordonnée de mon corps, c'est pourquoi j'avais vite abandonné de m'améliorer dans ce domaine. " En fait c'est un peu compliqué pour moi. J'ai du partir de chez moi et ma grand mère m'a accueilli. Avec de la chance elle habitait juste à côté de l'université, du moins dans une ville assez proche. J'ai beaucoup travaillé pour me payer la première année. " Je stoppais là, me remémorant les raisons de mon départ. J'attendais toujours le pardon de mes parents, avec la nette impression qu'il ne viendrait jamais. " D'habitude je ne parle pas de ça ... mais mes parents m'ont surpris avec une fille, c'était un peu mon premier amour tu vois. Mon père m'a jeté à la rue et renié. " Tout remettre sur le tapis me faisait mal, mais j'avais besoin que ça sorte. Au moins, elle ne pourrait plus ignorer mon homosexualité et pourrait partir dans le cas où une amitié aussi ambiguë ne lui plairait pas.

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Il m'était déjà arriver de penser à ce qu'il serait advenu de nous si Harvard ne nous avait pas accepté. A l'heure actuelle nous serions sûrement obligés de travailler dans des conditions peu enviables ou alors d'étudier dans une autre université à bas-prix ... Mais je m'empêchais toujours de m'éterniser à ce sujet là car nous y avions échapper, Harvard était une porte de sortie et la garantie d'un bon avenir à condition d'y étudier avec ferveur et minutie, de ne pas se laisser aller à n'importe quelle tentation futile, mais bien plus agréable parfois. Je lâchais un léger rires à la remarque de Panda en rapport avec la raison de mon admission au sein de cette prestigieuse école. « Talent je ne sais pas, mais assiduité et répétitions acharnées oui, j'ai travaillé dur pour parvenir à ce niveau et donc fouler les planches des salles d'Harvard » Tout n'avait pas été facile, mais c'était derrière moi à présent et ce n'était pas une soirée propice à se replonger dans des évènements aussi déplaisants que ceux-là, je devais profiter de la présence de ma nouvelle amie pour en apprendre davantage et donc concrétiser cette amitié. « Je vois que ça n'a pas été facile pour toi non plus, mais on y est arrivée ! On peut être fière de nous » Mon ton se voulait réconfortant et je lui adressai un clin d’œil complice, compatissant à son début d'histoire. La suite me provoqua une sorte de black-out lorsqu'elle parla de son premier amour. Je baissais mon regard vers le sol tout en buvant une gorgée de mon smoothie, tentant moi-même de refouler mes années lycées. « Je trouve ça radicale comme décision, surtout venant des parents ... » Je m'appliquais à détourner mon regard vers l'ensemble de la chambre, étant surprise de cette révélation.

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Vu la manière dont elle parlait de la chance qu'elle avait d'être à Harvard, le chemin pour y arriver n'avait pas du être aisé. Je comprenais ce qu'elle pouvait ressentir, il était bien difficile d'entrer à Harvard sans un bon paquet d'argent et des parents avec de l'influence. Les personnes souhaitant bénéficier de la bourse avaient intérêt à mettre en avant un talent pouvant mettre en avant l'université. Lorsque je révélais à mon amie mon homosexualité, celle ci parut à la fois surprise et trouvait la réaction de mes parents complètement démesurée. " Quelque part je les comprends tu sais... ils sont très croyants.. et puis c'est écrit dans la bible que c'est interdit. Ils ont sans doute eu peur. J'aimerai bien les revoir parfois " dis je d'une voix fébrile. Le regard de Mona sembla se perdre dans le vide et je compris que la révélation que je venais de faire la mettais mal à l'aise. " Je suis désolée " dis je, en ayant cette peur indescriptible de la perdre. En regardant le reste de la chambre ainsi, je compris qu'elle ne souhaitait pas croiser mon regard. J'eus la nette impression que j'étais en train de la perdre, je décidais donc de tenter le tout pour le tout en l'embrassant sur la bouche. Mes lèvres se mêlèrent aux siennes et le temps sembla s'arrêter quelques instants.

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