TG 3 ❋ reconstruction du nord de l'île de Cebu

Il y avait aussi peu de monde sur le chantier de l'école que pour la reconstruction de la route. Seuls quelques volontaires s'acharnaient sur les murs avec marteaux et clous à la main. Thomas distingua de loin deux silhouettes féminines, dont une qui ne pouvait que lui être familière. En bon supporter, Thomas avala rapidement les derniers mètres qui le séparait de Nevada et Marloes et s'arrêta devant un mur flambant neuf. Elles avaient plus que bien bossé, clouant plusieurs planches afin de créer un nouveau rempart contre les éléments.
- Chapeau les filles, le résultat était carrément bluffant. Vous avez bien bossé...dit-il en sifflant, admiratif.

il nous restait encore plusieurs panneaux de cette taille à faire, vu le nombre de maisons saccagées. ça me bouleversait mais en même temps je devais me donner à fond, pour les habitants, pour les familles. parce que moi j’avais un toit pour dormir, et plutôt confortable. j’étais pas du genre à m’auto-flageller pour autant, parce que c’était comme ça et que personne n’avait choisi de vivre ici ou ailleurs, les choses étaient comme ça et je ne pense pas qu’on puisse faire grand-chose. je prenais la bouteille d’eau et buvait une gorgée avant de lui tendre, « j’crois qu’on doit juste continuer à faire des panneaux » dis-je simplement, pour le coup on faisait du sport et quoi de mieux avant l’été que de se muscler un peu pour la plage. je m’asseyais sur une pile de planche de bois en discutant avec nevada « mais là j'suis morte, j’fais une mini-pause je crois. » parce que mine de rien ça faisait bien deux heures que t’étais là à clouer des planches. j’avais pas vu le mec de notre maison s’approcher, thomas je crois, je savais pas qui il était, j’savais juste qu’il était avec nous, il connaissait sûrement nevada. « merci » dis-je en lui adressant un léger sourire.

La détresse, la misère, le désespoir pouvait se lire sur chaque visage que je croisais dans ce pays. Un pays bien différent de celui d'où je venais, et pourtant, ces habitants n'étaient pas bien moins différent de nous. Ce n'était peut-être pas notre faute ce qui leur arrivaient, ce n'est pas nous qui avons créé ce typhon, mais ce n'est pas une raison pour ne pas les aider, bien au contraire. Alors même si le bricolage et moi, nous ne nous entendions pas très bien, j'étais venu en aide aux habitants pour les aider à reconstruire leur maison, à se reconstruire tout simplement. J'avais rejoint un groupe s'occupant de retaper l'école primaire du village. Habillé d'une tenue que j'utilisais généralement pour mon footing, je ramassais les planches de bois pouvant être réutilisées, ainsi que quelques matériels que je pouvais récupérer par-ci par-là, pour offrir à ses enfants la chance d'être éduqué comme n'importe quel enfant américain.