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« Mais qu’est-ce qui te prends, qu’est-ce que tu racontes … » Je ne savais pas du tout quelle serait la réaction de Paradise face à ces révélations. Je ne lui avais pas dit directement qui nous étions l’un pour l’autre, mais mon exemple, mon souvenir, énonçait bien la suite. Je ne sais pas pourquoi je lui ai raconté ça, mais je ne voulais absolument pas qu’elle croit être un montre. Dans l’histoire, dans notre histoire, ça n’était pas elle le monstre, c’étaient eux. Nos parents. Si on pouvait les appeler comme ça vu tout ce qu’ils nous avaient fait vivre. J’avais terriblement peur : peur qu’elle ne me croit pas, peur qu’elle ne veuille plus jamais me revoir, qu’elle me prenne pour une folle. Je n’avais pas beaucoup de preuves de notre passé, à part quelques photos que j’avais pu prendre, mais ça s’arrêtait là. Maintenant que je lui avais dit, je voulais qu’elle me croit, sans que je n’ai besoin de lui montrer d’autres preuves. « Tu n’en sais rien, ton histoire est très belle et je suis désolé si tu as perdu une sœur, mais ça ne me ressemble pas. » Je fronçais les sourcils, et je sentais mes yeux se remplir de larmes. Je pris une grande inspiration, essayant de les retenir de couler sur mes joues. Je ne devais pas pleurer : je détestais montrer mes faiblesses face aux gens. Je serais les poings, ne quittant pas ma sœur du regard. Elle avait l’air perdu, et totalement tiraillée entre l’idée de me croire ou de me prendre pour une tarée. Je relevais ma main droite pour essuyer mes joues déjà remplies de larmes. « Je…mon histoire est loin d’être belle Paradise…notre histoire est loin d’être belle… » Je me pinçais la lèvre et je regardais Lauriana cacher son visage entre ses mains. Doucement, je me rapprochais un peu plus d’elle, posant ma main sur son épaule en soupirant, essayant de retenir ses larmes de rouler sur mes joues. J’avais déjà les yeux qui brulaient. « C’est une histoire de fou … » J’hochais la tête négativement en reniflant, je commençais à paniquer à l’idée qu’elle ne puisse pas me croire. Qu’est-ce qui fallait que je fasse ou que je dise ? Je regrettais déjà de lui avoir parlé de la cicatrice, je regrettais déjà d’avoir craquée et de lui avoir racontée une partie de la vérité sur nous, sur elle. Prenant mon courage à deux mains, j’arrivais à retenir les larmes logées dans mes yeux et je fermais les yeux avant de murmurer, « Tu me manques et… j’ai tellement peur qu’ils me retrouvent…. » Je soupirais doucement et j’ouvrais les yeux, continuant, « Ton vrai nom est Lauriana, nous sommes sœurs…enfin…nous avons été adoptés toutes les deux, mais nous avons grandis ensemble… il y a environ deux ou trois ans…nous avons essayé de nous enfuir de chez nous parce que…comment dire…on nous traitaient très mal…tu as réussi à t’enfuir mais pas moi, tu m’avais promis de revenir me chercher mais…tu n’es jamais venue…. » Je la lâchais et je ne pu me retenir de pleurer à nouveau, silencieusement. « Je t’ai attendu pendant un an…mais…tu m’as laissée toute seule avec eux… si tu savais tout ce que j’ai fait pour te retrouver… »
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