Mon coeur fait boum boum (Priape)

Tu aurais peut-être dû lui parler de la bêtise que tu avais faite lorsque tu étais retournée vivre à Seoul, parce que tu lui avais caché ça et tu savais que ça lui plairait pas... Donc tu espérais sincèrement qu'il ne remarque pas les cicatrices que tu avais aux poignets, parce que tu savais qu'il te poserais la question... Lorsqu'il t'attira contre lui pour un autre câlin, tu sentais tes bracelets qui bougeaient un peu trop, et tu devenais pâle lorsque Priape te posais cette question que tu redoutais tant... Tu te redressais brusquement de son lit, lâchant par inadvertance le verre que tu avais dans tes mains, un air de chien battu sur ton visage... "Ce n'est rien...je me suis blessée en prenant des cours de cuisine à Seoul..." tu lui mentais, tu savais que c'était pas bien, et tu remettais nerveusement les bracelets en place sur tes poignets.

La jeune femme se crispa, bredouillant que ce n’était rien, une blessure en cuisinant. « Les couteaux ont ripés accidentellement sur ta peau ? » demandai-je avec un sarcasme qui signifiait bien que je n’étais pas dupe. Mon regard ne lâchait pas ses poignets alors qu’elle tentait maladroitement de re cacher ses cicatrices à l’aide des bijous… « Arrête ça May… Pas avec moi, je t’en prie. » On était trop proches, on avait vécu trop de choses ensemble pour qu’elle me mente, pour qu’elle essaie de me cacher quelque chose d’aussi important. « Tu sais que tu peux tout me dire. » Oui j’étais mal en ce moment, j’étais pas au meilleur de ma forme, mais je voulais être là pour elle.

Tu savais parfaitement que Priape n'était pas dupe, t'aurais pu lui sortir une autre excuse, du genre c'était le chat de ton frère qui avait pris un malin plaisir à te griffer à ce niveau, mais ça sonnait tout aussi faux que les cours de cuisine. Tu sentais que tu devenais nerveuse, tu n'avais pas envie de dire à Priape que tu t'étais fait ça pendant que tu n'étais pas bien, et tu ne voulais pas non plus lui dire que ton médecin t'avais dit que tu faisais une dépression nerveuse... Tu sentais des larmes venir couler sur tes joues, ta vue se brouillait petit à petit alors que Priape te rassurait en disant que tu pouvais tout lui dire... Comment est ce qu'il te regarderais après la séance confession ? "Je..." tu cherchais un coin à regarder, pour ne pas avoir à regarder Priape, mais tes yeux se posaient sur le jeune homme, pendant que tu étais encore debout. "J'étais pas bien à Séoul, enfin surtout les premiers jours après avoir quitté Cambridge... J'avais besoin de me blesser pour vérifier si j'étais toujours bien vivante..."

Je la regardais hésiter sur les mots, bafouiller dans ses explications, les joues inondées de larmes. Mes yeux la scrutaient avec une triste lueur de compassion et quand elle m’avoua ce qui c’était véritablement produit, je laissais échapper : « Oh May, je suis désolé… » Ma main vint essuyer ses joues avec délicatesse. Je m’en voulais tellement de pas avoir été là pour elle et d’un autre côté je comprenais un peu ce besoin qu’elle avait eu : elle avait utilisé une lame pour se blesser là où j’accumulais les verres. Au final c’était le même besoin de se sentir vivant qui nous avait mené vers une conduite auto destructrice. Je passais mon bras autour de son épaule et l’attirais à moi pour la serrer avec douceur contre mon torse.  

T'avais le regard brouillé, c'était surtout à cause de toutes ces larmes que tu avais essayé de retenir ces 4 derniers mois, t'avais tenu bon, jusqu'à ce soir, en te retrouvant dans les bras de ton super héros. Et t'avais besoin de lui, y'avait que lui qui semblait te comprendre, comme personne d'autre, et t'appréciais ça chez lui. Alors quand il vint te serrer contre lui, rien que sa chaleur te faisait du bien, tu fermais les yeux, tu voulais profiter de cet instant. Tu posais ta tête contre son torse, ton coeur battant rapidement, trop d'émotions pour ce soir, puis tu souriais, parce que t'étais bien, alors tu séchais tes larmes, relevant ton visage vers celui de Priape. "Mais je suis pas venue ici pour pleurer, alors faut qu'on bouge, qu'on passe une soirée inoubliable, rien que toi et moi, t'en dis quoi mon beau ?"

Je relâchais doucement mon étreinte et May me fit part de son envie de ne plus pleurer, de profiter. « J’en dis que les désirs de mademoiselle Chan sont des ordres. » Et sur ces mots, je saisis mon verre pour l’avaler d’une traite. Je me levais et avançais jusqu’à ma chaîne hifi. Je l’allumais et les enceintes se mirent à cracher un rock endiablé : « On réveille la dunster house ? » rigolai-je alors en augmentant un peu le son. Il était pas encore trop tard, cela ne risquait pas de trop déranger mes voisins de chambres…

Tu regardais Priape se lever, allumer la chaîne hifi de sa chambre, tu pensais pas qu'il était capable de faire ça, alors tu te levais à ton tour, venant danser près de lui. "Chiche !" tu le faisais, un grand sourire, ce sourire que t'avais l'habitude de lui faire, rien qu'à lui. Tes larmes n'étaient plus là, ta bonne humeur était de retour, alors tu attrapais la main de ton ami pour danser avec lui "Pour le bal, je veux que tu me promettes une danse mon Pripri." tu rajoutais, lâchant ensuite sa main pour tourner sur toi-même. Puis tu reprenais sa main, l'entraînant avec toi dans une danse endiablée, tu te moquais si la musique réveillerait les habitants de la Dunster House, ce soir c'était votre soirée à Priape et toi. Et rien ni personne ne viendrait vous enlever ça.

La main de May se glissa dans la mienne alors que la musique résonnait dans la chambre. Je fis tournoyer la jeune femme en rythme avec la mélodie, elle lâcha ma main avant de la reprendre, me réclamant au passage une danse au bal. « On pourrait même être à la même table, comme ça tu es sûre que je t’oublierais pas… » fis-je alors. Et puis c’était aussi parce que l’idée d’être en compagnie de mon amie pour la soirée du bal me plaisait beaucoup. « C’est qui ton cavalier au fait ? » Je saisis ensuite May par la taille et la fis basculer en arrière, la retenant juste de ma main dans le bas de son dos.

Tu riais bêtement quand tu dansais avec ton Priape, puis il te proposait que vous vous installiez à la même table, sa cavalière, ton cavalier, lui et toi, et tu pouvais pas refuser, parce que ça signifiait que tu passerais une bonne soirée. Il te demandait ensuite avec qui tu irais au bal, mais t'eus pas le temps de lui répondre, parce qu'il te fis basculer en arrière, comme les couples lorsqu'ils dansaient une danse romantique. Tu rougissais bêtement, t'étais pas habituée à ce genre de danse, et sa main dans ton dos te fis presque frissonner. Depuis quand il était devenu aussi charmant ? Tu te redressais rapidement, un peu perturbée et tu passais ta main dans tes cheveux "J'y vais avec Nemo, et toi, tu y vas avec qui ?"

J’eus un petit sourire amusé en voyant les joues de ma coréenne préférée s’empourprer alors que je la faisais basculer en arrière. Manquait plus que la rose dans la bouche et on aurait l’air d’un parfait couple de danseurs de tango. D’ailleurs, je lui demandais pour son cavalier et après s’être redressée elle m’informa qu’il s’agissait de Nemo. « Oh ma petite brindille ! J’adore ce mec, on a joué au rugby ensemble pendant le SB. » C’était l’un des seuls à avoir été cool ce jour là alors que tous les autres me jetaient des regards noirs à cause de Talya, alors il avait grandement gagné des points dans mon estime. « Tu crois qu’il sera pas trop jaloux si je lui pique sa cavalière pour une danse ? » demandai-je alors avant de répondre à mon tour concernant l’identité de ma partenaire de bal : « J’y vais avec Zoïa. C’est une ancienne Eliot tu la connais peut être ? »