Alors tu t'méfies de moi, c'est ça ? De toutes façons je me méfis de presque tout le monde dans cette vie, alors.. J’ai souris à cette question. Il en tire tout de même un trait étrange. Je ne serais pas la si il n’avait pas ce petit quelque chose qui me fait vibrer, c’p’tit truc qui m’fait scintiller. Je ne le connais pas vraiment et pourtant, j’ai l’impression que c’est tout l’inverse. J’pourrais surement rester des heures à ses côtés pas vraiment comprendre pourquoi je ressens cette envie, ce besoin. Non. Je l’ai d’une certaine façons, laissé entrer dans une première couche d’ma bulle personnel. Mon espace vital. Ce lieu si précieux dont trop peu de personne en détienne la clé. Je suis rentré dans le petit parc, les main dans les poches de ma vestes, mes cheveux qui se baladent au grès de la petite brise qui commence à pointer le bout de son souffle frais sur nos petits nez légèrement rosé. Parle moi encore Wynter. Qu'est-ce que tu aimes ? Ton plat préféré ? Je mets un pas derrière l’autre en restant bien à ses côtés, quelques centimètres sépare nos deux corps. Je fais de la boxe depuis toute petite, j’adore ça. Je redresse légèrement mon visage pour regarder devant moi en faisant mine de réfléchir. Mon plat préféré.. ? Un bon panini coppa mozzarella. J’ai souris en tournant ma tête vers lui. J’suis la plus heureuse avec un sandwich. On arrive sur le chemin d’un petit air de jeu pour enfant. Une balançoire, un toboggan.. A défaut d’avoir un banc ! J’ai pointé du bout du nez la balançoire vide qui bouge légèrement devant nous. J’me suis assise sur le rebord de la balançoire après avoir passé un coup de manche de ma veste pour enlever quelques résidus. Oh mio dio. Ca fait tellement longtemps que j’en ai pas fait ! Peut être même des siècles. J’ai le sourire d’une gamine sur cette balançoire. Un p’tit sourire innocent et fragile. Je revois cette p’tite fille qui se faisait pousser par ses frères, sa mère qui gueule à la gaminerie sur le pallié de la maison et le père encore et toujours entrain de parler affaire avec le voisin. J’ai pas eu une enfance comme tout le monde je crois bien.