AARON&LEYNA □ don't caught me out

Ces soirées-là. Vous savez, celles où l’on se retrouve à la fermeture de la boite de nuit, complètement saoule et défoncée dans une petite salle VIP où les seules personnes restantes sont celles qui bossent dans le dit établissement. Enfin il y a moi aussi. Une épave sur le sofa qui n’a aucune envie de retourner à la maison pour dormir. Parce qu’aller dormir signifie se réveiller le lendemain, cette fois sans l’effet de l’alcool sur vous, et avec les mêmes pensées tristes et déprimantes qui vous avaient emmené à vous mettre dans cet état. Ça commençait à devenir fréquent ces derniers temps, peut-être même trop fréquent. Tôt ou tard ça risquait de mal finir. Mais pour l’heure tout allait encore très bien si ce n’est que j’entendais des pas qui s’approchaient de moi et que je savais que cela voulait dire qu’il ne m’en resterait plus pour longtemps à être ici. Hypocrite, je fermai les yeux, feignant le sommeil ou le coma avec le mince espoir qu’on me laisse ici.

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Et la reprise du boulot, après quelques bonnes vacances. Il faut bien gagner de l'argent, même si dans le fond, il en a pas besoin. Mais bon, ça c'est son secret. Bref, alors que la nuit se termine, Aaron rentre à l'intérieur pour venir aider à tout ranger mais on lui annonce qu'il y a une jeune fille qui dormait sur le canapé et il décide de s'en occuper. C'est pourquoi, il s'avance vers elle, posant sa main sur son épaule pour essayer de la réveiller en douceur. Mademoiselle ? dit-il dans un premier temps avant de reprendre la parole. Il faut se réveiller, la boite va fermer.. Ah ça arrive ce genre de cas et Aaron est souvent prêt à aider ces gens à les ramener jusqu'à chez eux. Histoire d'être bien rassuré. Puis, il est comme ça, il ne peut s'en empêcher.

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Je comptais chaque seconde, chacun des pas qui séparait la personne de moi. Chacun de ses pas était un moment de plus dont je pouvais profiter pour rester confortablement installée. Je me disais qu'en feignant dormir, peut-être passerais-je inaperçue mais en vain. Lorsqu'il posa sa main sur moi je me redressai aussitôt, je n'avais aucune envie de me faire toucher par qui que ce soit. Je voulais juste un toit pour la nuit, étais-ce trop demandé ? « Y aurait pas moyen que je puisse rester là ? » Je posais la question sans vraiment n'avoir d'espoir d'une réponse positive. Les gens qui travaillent dans ces endroits ne sont pas réellement les plus compréhensifs qui soit, et encore moins les mecs. Ce n'est pas dans leur nature. Ils profitent de toi le temps d'une soirée et quand tu te retrouve à ton plus bas, ils te lâchent. Néanmoins je tentai quand même de faire les beaux yeux au videur je n'avais rien à perdre.

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Se rapprochant de la jeune femme, il fit un mouvement de recul quand elle se redresse assez rapidement. Il ne voulait pas non plus l'effrayer. C'est bien la dernière chose qu'il voulait. Malgré tout, il esquisse un petit sourire. Un sourire qui se veut rassurant, malgré les circonstances. Et sa réponse le ft hausser un sourcil. Vous n'avez pas un appartement, une maison ? demande-t-il assez intrigué pour le coup. Il regarde autour de lui avant de reposer son regard sur la jolie brune, qui n'avait vraiment pas l'air d'aller. Pas du tout, même. Si besoin, je peux vous raccompagner à votre domicile. Bien sûr qu'il peut faire ça, et avec plaisir même. Il ne faut pas trop juger l'apparence d'Aaron, on pourrait être surpris. Bien qu'il garde l'image d'un gars qui aime beaucoup s'amuser avec des filles qui le veulent bien.

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Ce que ça pouvait bien m'apporter de plus de dormir dans cette petite boite de nuit plutôt que dans mon lit douillet à la maison que je partageais avec mes meilleures amies ? Je l'ignorais. Peut-être de ne pas avoir à les croiser dans leur petit bonheur tandis que je me renfonçais un peu chaque jour dans le gouffre de la dépression. « Non c'est bon laisse tomber je vais marcher. » Ce n'est pas comme s'il était trois heure du mat et que je risquais de me faire agresser quoi... Seulement vous voyez j'étais peut être un peu trop intoxiquée pour réfléchir clairement actuellement. Ou même pour me rendre compte que le jeune homme devant moi était d'une gentillesse légendaire en me proposant de me ramener alors que nous ne nous connaissions même pas. « Les mecs vous êtes tous les même. » balançais-je sans aucune compassion à son égard. Je risquais de m'en mordre les doigts quand mon tôt d'ébriété reviendrait à la normale, mais dans l'heure rejeter l'aide d'un charmant garçon ne me faisait ni chaud ni froid. Je me levai difficilement du sofa pour prendre mon sac avec le seul objectif de passer la porte de cet endroit... à condition de la trouver à travers la pièce qui tournait.

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Pourquoi voudrait-elle dormir ici ? Ce n'est pas vraiment l'endroit pour ça et surtout, c'est interdit. Autant qu'elle dorme chez elle. C'est le mieux mais elle décide de refuser son aide et de vouloir partir à pied. Sauf qu'il ne sait pas, si c'est sûr pour elle à cette heure-ci et il se sent assez responsable pour le coup. Donc, c'est certain qu'il va insister sur ce point. Hors de question de vous laisser seule, dans cet état. Non, il ne le compte mais finalement, elle se redresse, lançant une remarque qui laisse imaginer le pourquoi de cet état. Une peine amoureuse. Malgré tout, il ne peut s'empêcher de lâcher un petit rire tout en venant la diriger vers la sortie. Oh il ne faut pas mettre les mecs dans le même panier. Je te rassure, nous sommes tous différents ... À notre manière. C'est vrai, il plaisante peu et cela peut faire du bien. Mais bon, il salue ses collègues de travail avant de quitter la boite, guidant la jeune brune, qu'il ne compte pas laisser. Et vu la fraîcheur, il vient à retirer sa veste pour la mettre sur ses épaules. Gentleman ? C'est surtout de son éducation. Il peut être surprenant.

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L'interdit. Oui je crois que c'est exactement cela que je recherchais, les sensations fortes. Cependant ce n'est pas ce soir que je risquais de trouver tout ça, ou du moins pas ici. Et j'en rendais responsable ce pauvre garçon qui ne souhaitait que m'aider et s'assurer que je rentre chez moi en toute sécurité. C'était à son honneur, sincèrement, mais j'étais trop idiote, triste et brisée pour accepter quelconque gentillesse à mon égard. J'étais si peu habituée à cela que j'en rejetais toutes les formes possibles et imaginables. Heureusement pour moi, il ne se laissait pas impressionné par si peu et si les mots faisaient tout sauf le remercier, j'espérais que mon regard le faisait pour moi. Ou du moins qu'il excusait mon attitude désagréable. Je n'ajoutai rien d'autre, laissant le jeune brun me guider en direction de la sortie. « Vraiment ? Alors quoi, tu es un gentil toi ? Tu n'es pas du genre à rejeter la seule fille qui puisse te rendre heureux bien que tu saches qu'elle se bat pour toi depuis deux ans juste parce que t'as peur que vos deux caractères de merde finisse par faire tout gâcher ? Non parce que c'est faux. Ça ne va rien gâcher du tout. » Il n'allait comprendre à ce que je racontais et c'était normal car on ne se connait ni d'Ève ni d'Adam. Au fond je parlais surtout pour moi je crois... C'est à cet instant qu'il déposa sa veste sur mes épaules pour me protéger du froid extérieur et enfin je lui adressai un sourire. Il commençait à être temps. « Merci pour ça. »

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Jamais, Aaron va laisser une personne dans ce genre d'état rentrer seule chez elle. Il se sent responsable, en quelques sortes et il peut rapidement s’inquiéter. Oui même pour une inconnue. De toute façon, elle n'a pas le choix. Même s'il réalise bien rapidement qu'il ne sait pas où elle habite. Peut être que le mieux est de la ramener chez lui et ainsi garder un œil sur elle jusqu'au petit matin ? Oui, il prend ce genre de rôle, très au sérieux. Peut être que le pourquoi de son état est compréhensible. Lui aussi ressent une peine amoureuse et il ne peut s'empêcher de l'écouter quand elle déballe un peu trop de choses. Je ne suis pas le genre de gars gentil. Je suis un con, je l'avoue. Tellement con que la fille que j'aime a préféré un autre. dit-il simplement. De toute façon, il ne cache pas cette blessure. Parfois, on a beau tout faire mais on se rend compte que nous sommes pas faits pour être avec cette personne.. dit-il tout n retirant sa veste pour la poser sur les épaules de la brune, tout en marchant. Je devrais te raccompagner chez moi... Si tu ne veux pas aller chez toi. Et pourtant, aucune arrière pensée, cette fois.

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Pourquoi est-ce que je me dévoilais comme ça à lui ? N'essayais-je pas justement de cacher à tous combien je souffrais ? Ce devait être l'alcool... Ou simplement le besoin d'évacuer mes démons pour une fois. En temps normal je n'aurais accorder aucune importance à ce que lui me disait, qu'est-ce que je pouvais bien en avoir à faire de ses soucis ? Et pourtant il vient me toucher droit au coeur. Il semblait lui aussi avoir été blesser par une flèche empoisonnée de cupidon et j'éprouvais de la compassion pour ce pauvre garçon. « C'est ce que tout le monde me dit. Mais cette idée est encore pire... Ça voudrait dire que tout ce qu'on a fait pour cette personne n'a servi a rien. Qu'on s'est battu pour quelque chose qui était déjà perdu d'avance. Que toutes les larmes, les rire qu'on a partagés ne veulent rien dire... » Plus les mots défilaient, plus j'avais l'impression que mes yeux se remplissaient de chaudes larmes salées. Je n'étais certainement pas prête à accepter cela, à faire une croix sur les deux dernières années, sur ce que je voulais. Je ne pouvais pas m'être trompée, pas moi. Mais quelque part j'avais l'impression que cet inconnu avait bien raison. Mes yeux vinrent à nouveau se poser sur lui lorsqu'il me proposa de me ramener chez lui. Ne devrais-je pas avoir peur d'un possible viol ? Vu les récents événements à Harvard ce n'était certainement pas sain d'accepter. Et pourtant j'avais l'impression que je pouvais avoir confiance en lui plus que je ne pouvais avoir confiance en beaucoup de gens que je fréquentais. « Je... Oui. Oui j'apprécierais. » Un nouveau sourire se dessina sur mon visage alors que je vins essuyer les larmes du revers de ma main droite. Il devait me trouver ridicule, pathétique, et il avait raison. Il fallait que je reprenne un peu sur moi là. « Je suis désolée pour ça je ne sais pas ce qui me prend. Je m’appelle Leyna. » Vaut mieux tard que jamais pour démontrer un minimum de politesse à l'égard d'un gentleman.

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Dans son travail, il lui arrive d'avoir ce genre de situation et d'entendre certaines confessions. Il tente de conseiller les gens du mieux qu'il peut et surtout dans l'état où ils sont mais au petit matin, parfois on oublie. Par contre, Aaron ne voit jamais autrement ces personnes. Il garde un œil quand ils viennent dans cette boite de nuit. C'est tout ce qu'il peut faire. Aaron est facilement oubliable. Le brun ne se décrit pas comme gentil ou quelqu'un de bien. Il est juste un petit con, qui plaisante un peu sur tout et qui ne fait pas vraiment attention aux choses. Même si les dernières semaines ont changés sa vie. Non, non. Je pense que tout combat sert à quelque chose. Même s'il n'y a rien au bout. Il ne faut absolument pas regretter... Il faut juste passer à autre chose, en prenant cette histoire comme expérience. Il ne sait pas si elle regrette ou non mais si c'est le cas, il ne faut pas. Pour lui, malgré tout ce qu'on fait, si à la fin on obtient pas ce qu'on désire, ce n'est pas grave dans un sens. Il n'a pas eu la fille qu'il voulait et il tente de faire avec même si c'est vraiment difficile. Puis, un sourire s'affiche quand elle accepte sa proposition. Ne t'en fais pas.. Et moi, Aaron. dit-il en gardant ce sourire amical.

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