Love Sucks || Silvia

J’avais quitté la salle de jeu et j’avais été faire un tour en moto histoire de me changer les idées et j’avais manqué de me prendre une bagnole en grillant un feu rouge… Je m’étais garé sur le bas-côté et je m’étais assis sur le trottoir… Je roulais sans casque et autant dire que si je m’étais fait faucher, je n’aurais pas été très frais après ça. Je soupirais doucement. Silvia me mettait la tête en vrac et il fallait que ça cesse sérieusement. Je pris mon téléphone pour composer un numéro de téléphone et je décidais à sécher les cours. Je serrais doucement les dents en demandant à mon pote de faire venir une fille… une fille du type latino comme Silvia et que j’étais prêt à mettre le paquet. Je repris ma moto et je partis à la villa que je partageais avec la femme de ma vie. Ce fut Arrow qui arriva dans mon champ de vision et je la caressais tendrement. Quand je pensais qu’elle ne se rappelait même pas que je lui avais offert cette petite douceur… Heureusement que j’étais incapable de pleurer sinon je serais déjà en mode madeleine. Un long soupire quitta mes lèvres alors qu’on sonnait à la porte que j’ouvris sur une putain de bombe anatomique… trois fois moins bandante que Silvia et je soupirais doucement en l’emmenant dans ma chambre… Quelques heures plus tard, la jeune femme se rhabillait et je lui filait sa monnaie alors qu’en bas Arrow jappait sans doute à cause de l’arrivée de la belle Silvia… Je raccompagnais la prostituées qui était visiblement de mauvaise humeur alors qu’en passant devant Silvia elle remettait sa robe… Je refermais la porte dans un soupire avant de partir vers la salle de jeu de la villa cette fois.

Si t’as faim, tu as le dîner dans le four…

Pas même un regard pour elle… Putain qu’est-ce qu’elle faisait de moi ? Je n’arrivais même pas à bander pour une autre fille… Je prie une queue de billard et je cassais violemment le jeu dans un soupire de frustration.

Je venais de casser mon jeu et j’observais la répartition des boules tout en prenant la craie pour en étaler sur le bout de la queue, la reposant doucement avant d’entendre la jeune femme revenir vers moi pour me demander si j’avais déjà mangé. J’eus un petit sourire amer qu’elle ne put voir parce que je venais de me mettre dos à elle en admiration devant mon jeu et je me pinçais doucement la lèvre en me disant qu’il fallait que je tente un petit coup de magie. Comment pouvait-elle penser que je pourrais manger sans elle ? Dès que je pouvais, je passais du temps avec elle depuis qu’elle était ici, même dans les moments les plus difficiles… mais il se trouvait qu’aujourd’hui, j’étais comme un animal blessé, un éléphant mourant qui boitillait en direction du cimetière des éléphants… Je soupirais doucement en me contentant de hausser les épaules.

Non… je n’ai pas faim…

Pas d’appétit, une érection impossible, sauf si je la regardais en face et voilà… j’avais le sentiment de ne plus être un homme et c’était terriblement frustrant, voir même blessant. Ma voix n’était pas froide, pas même méchante, simplement elle était blessée… Je tentais mon coup pour empocher la boule de manière magistrale. Je finis par soupirer avant de baisser les yeux…

Bon ap…

Heureusement que j’étais dos à la jeune femme parce que sinon je perdrais encore un peu plus la face et ce n’était plus une option… Ce soir je faisais mon deuil de notre relation qui aurait put exister et demain je redevenais cette machine violente et impitoyable que j’avais toujours été et plus jamais je ne laisserais ma carapace se fissurer à nouveau pour une femme… Et encore moins pour Silvia. Elle avait eu ce qu’elle voulait depuis le début, je n’étais plus sur sa route et je ne le serais plus jamais. Mais cela ne m’empêcherait certainement pas de profiter d’elle et de sa présence mais il n’y aura plus de cul entre nous, plus de calins, plus de douceur et plus le moindre espoir ! Je me contentais de l’ignorer à ses paroles parce que c’était complètement con ce qu’elle disait, je faisais tout pour qu’elle se sente ici comme chez elle… je n’avais pas faim, je n’avais pas besoin de la cuisine et en fait j’avais juste envie de disparaître sous terre… Quand elle tourna les talons pour quitter la salle de jeu je serrais les dents avant de commencer à nettoyer la table de jeu en un rien de temps, ayant finit alors que la jeune femme redescendait et sans trop moi-même savoir pourquoi, je balançais furieusement la queue à travers la pièce et si le billard ne pesait pas trois-cents kilos, il aurait volé aussi à travers la pièce. A la place, je me penchais dessus dans un soupire blasé… Elle m’avait rendu tellement faible… je n’arrivais même plus à me maîtriser et je devenais pitoyable… Si je m’écoutais, je prendrais une batte en aluminium et je commencerais à éclater toute la villa avec mais je ne pouvais pas faire ça… Je soupirais doucement avant de prendre la boule blanche que je jetais contre le mur pas loin… mais la villa était solide et la boule rebondit sur le mur et revint directement m’éclater les dragibus ce qui me plia en deux de douleur.

Putain de bordel de merde d’enculé de ta race de fils de pute !

Je soupirais doucement de frustration mais aussi de douleur… C’était la deuxième fois que je me faisais castrer aujourd’hui, en à peine seize petites heures et ouai, je commençais à vraiment très mal le vivre ! Je soupirais doucement avant d’entendre le bruit des pas de Silvia venir et je me contentais de fixer le sol, sans un regard et sans le moindre mot à son encontre. Quand elle voulut me pousser à m’asseoir, je me laissais faire dans une grimace de douleur. Je soupirais une nouvelle fois tout en tentant de me reprendre… Cette proximité avec elle me dérangeait… Ne pouvait-elle pas manger tranquillement et me laisser seul dans mon coin ? Quand j’étais avec elle je redevenais faible, je retombais sous sa maudite emprise et je détestais ça… Enfin non mais disons qu’il fallait que je commencer à détester ça sinon ça allait me détruire et je ne pouvais pas me laisser faire de la sorte… Je tentais de fuir son regard, d’ignorer ses paroles… Bon soyons clair, sa tentative de blague fut un échec cuisant car elle ne récolta aucune réaction de ma part. Pas même un petit sourire et encore moins un regard. Juste un long soupire alors que j’entendais le bip du micro-onde retentir depuis la cuisine et je serrais doucement les dents.

Ca va aller ne t’en fais pas… Le poisson ne sera pas bon si tu le refais chauffer…

Ouai et puis en même temps ça me permettrait de rester loin d’elle ce qui m’éviterait de reprendre espoir et d’avoir encore une terrible désillusion… Ouai je n’avais plus aucun amour propre depuis que j’étais à fond sur elle… Je finis par soupirer alors que mon regard se posait sur ses lèvres que je rêvais de prendre mais finalement je détournais le regard. Non… pas encore…

C’était étrange… J’avais envie qu’elle reste vivre ici parce que sinon je savais pertinemment que elle et moi n’aurions plus aucun contact l’un avec l’autre… c’était un peu ma façon à moi de la garder dans ma vie. Parce que ouai, j’avais besoin d’elle et de l’équilibre qu’elle m’apportait… J’aimais bien le Stefan que j’étais en sa présence, j’avais le sentiment d’avoir retrouvé mon innocence enfantine avec elle. Je soupirais doucement à sa réponse concernant le poisson et j’eus un simple haussement d’épaules alors que ma main massait légèrement ma virilité comme pour essayer de soulager la douleur. J’avais juste besoin d’être seul en fait… juste ce soir le temps de digérer, de faire le deuil de mes sentiments pour elle et demain je pourrais la fréquenter, faire comme si de rien était, rigoler avec elle comme si je n’avais jamais rien éprouvé de plus que cette amitié… Et tant que je ne coucherais pas avec elle, je ne risquais pas de repartir dans cette spirale infernale qui était en train de me compresser l’espace vide que j’avais à la place du cœur. Plus elle parlait et plus j’avais envie de l’embrasser, de la serrer dans mes bras, de sentir son corps contre le mien… Mais si je le faisais elle fuirait encore et je souffrirais encore… Quand elle parla de la glace, j’eus un soupire en relevant la tête sur et ma voix fut plus désespérée que méchante…

Ce dont j’ai besoin ce serait que tu me car…

En me rendant compte de ce que j’avais envie de lui dire, je fermais doucement les yeux en soupirant et en détournant la tête doucement, essayant de me lever dans une grimace de douleur.

… dormir… j’ai besoin de dormir ! Ca ira bien mieux demain, j’aurais… fait mon deuil… de mes couilles et de mes sentiments !

Et merde j’en avais encore trop dit… surtout que je me dirigeais vers une longue nuit d’insomnie… ce fut en boitillant que je partis vers la porte de la cuisine.