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Elastic Heart
w/ Naomi
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Il y avait comme un léger quiproquo. Elle avait mal interprété ce que je venais de dire. En aucun cas je cautionnais ce qu’Aaliyah avait fait. C’était d’ailleurs pour cette raison que je n’avais pas gardé bien longtemps pour ce qu’elle avait fait et que j’avais tout de suite mis Nolwenn et Darnell au courant. Et puis, mettre ça sur le compte de la drogue. Je ne comprenais même pas pourquoi elle était allée consommer ce genre de drogue. Pourquoi ? Pour imaginer un monde totalement utopique où tout est faux ? Où elle se retrouve à coucher avec un homme pris alors qu’elle-même est prise ? Je ne comprenais pas les intentions des personnes autour de moi. Comme si tout le monde était faux et moi la première. Quoique non, pas la première, mais j’en faisais tout de même partie. Et c’est triste de se rendre compte que personne n’est honnête autour de nous. « Calme-toi Naomi ! Je veux juste dire par là que leurs conneries ne doivent pas vous gâcher la vie ! Si elle voit que ça t’atteint beaucoup trop, elle se dira qu’elle est gagnante ! ». Je connaissais ma sœur comme si je l’avais faites et je connaissais son côté peste encore mieux. Si Naomi se focalisait trop sur elle et ce qu’elle avait fait, si elle lui montrait qu’elle était mal, Aaliyah saura qu’elle a tout gagné. C’était très triste à dire mais je voulais qu’elle prenne conscience qu’elle était la grande perdante de l’histoire. Qu’Andrew lui en fasse baver, qu’elle comprenne que la tromperie n’a pas que des avantages. Qu’elle n’en a aucun d’ailleurs. Qua Naomi et Darnell lui en fassent bien plus baver. Qu’elle se reprenne en main et qu’elle arrête de se comporter comme une… Une Silvia ou une Nicki tout simplement. Et là voilà qui me demandait de lui parler de quelque chose de bien plus joyeux que le sujet actuel. Je trouvais que c’était le bon moment pour lui parler de ma grossesse mais sa réaction me laissait un brin sceptique. J’arquais un sourcil. Poule pondeuse. Je trouvais ça tellement rabaissant comme adjectif. Me pleurer ou me féliciter ! « J’opterai plutôt pour la seconde option ! ». J’avais beaucoup trop pleuré à cause de cette grossesse, à cause de notre rupture, de notre réconciliation aussi. J’avais versé beaucoup trop de larmes pour qu’elle ne le fasse aussi à présent. Puis avec sa rupture, elle devait être sèche comme le désert du Sahara… Comme moi. « J’ai pensé à tout ça. Je ne voulais pas le garder. Je voulais supprimer tout ce qui pouvait me rallier de près ou de loin à Jacey. Pour moi, c’était comme un boulet qu’on enchainait à mes pieds. Mais je ne sais pas trop pourquoi, je ne suis pas allé au bout de mes idées ! Je voulais avorter, je ne pensais qu’à ça, mais… ». Je voulais qu’elle comprenne que j’y avais bien réfléchis et que le garder n’avait pas été facile pour moi. Ça ne l’était toujours pas aujourd’hui. Fini la vie de Mather dévergondée, fini la danse et ce, pendant un bon bout de temps. Fini la belle vie d’étudiante. J’en avais bien conscience et l’entendre me dire ça, et même entendre ces mots sortir de ma bouche firent couler les quelques larmes qu’il restait dans mes stupides glandes lacrymales. Mais j’essuyais rapidement mes yeux. Je ne voulais pas pleurer, j’en avais assez de le faire et je savais que c’était en partie dû à mes hormones car en temps normal, je ne pleurerai pas pour ça. Je ne pleurerai pas aussi vite, aussi facilement. « Pour être honnête, je le sais tout ça et je me demande encore moi-même si j’ai fait le bon choix. Je me le demande sans cesse et je me poserai encore la question quand le bébé sera là, dans mes bras ! ». C’était certes dégueulasse de parler de son propre enfant comme ça mais je ne pouvais pas lui cacher ce que je ressentais. « Jacey pensait que j'avais avorté et il était vraiment heureux en voyant que ce n'était pas le cas. J'ai pleuré en réalisant que le bébé était encore là, en le sentant poser sa main sur mon ventre ! ». Je me sentais tellement pathétique en disant tout ça.
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