J10 et 11 ◄ Prionora ☼ Je ne te mérite pas.

C'était étrange.
Léonora venait d'embrasser Priape et se mettre à rire comme une enfant. Ce comportement était digne d'une enfant de quatre ans. Léonora n'était plus la même lorsqu'elle était complètement défoncée. Priape était gêné face à sa meilleure amie et Léo', s'enfichait. Elle n'avait pas conscience que son geste pourrait être un impact sur leur amitié. La jeune femme fronça les sourcils et tira une moue. Elle haussa les épaules et tourna le dos à Priape.
- C'est toujours la même chanson, vous préférez tous les blondes féminines que les guerrières brunes. Tu m'étonnes que Athéna n'avait pas de mari ! Mais au moins, elle plaisait à Héphaïstos ! Putain, c'est toujours pareil !
Elle venait de passer de la rigolade à la colère. Elle rageait beaucoup à ce moment là. La brune entra à l'intérieur dans sa chambre en claquant des pieds. Quand je vous dis que c'est une gamine... Elle était vraiment bizarre ! L'amérindienne se tourna vers le grec et fit une moue.
- Bah quoi ? Tu peux dormir avec moi, si tu veux ! On est topains non ? Si t'es plus mon topain, tu peux partir, je ne retiens pas ! Je ne retiens perzonne ! De toutes manières, tu peux me laisser crever ! J'en ai maaaaaaaaarre de vouuuuuus !
Elle lui tira la langue et souffla dessus en serrant les poings. Elle était vraiment énervée. La jeune femme lui tourna le dos et s'assit sur son lit. Elle souffla fortement en retirant ses chaussures. Elle balança son sac à l'autre bout de la chambre et s'allongea sur son lit. Léo' serra son oreiller contre sa tête pour essayer de s'endormir alors que la porte était toujours grande ouverte.
- De toute façon, c'est nuuuuul ! On s'ennuiiiie !

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La jeune femme était surement pas en état de réaliser ce qu’elle venait de faire, du risque qu’elle prenait de compromettre notre amitié… Elle sembla vexée que je l’aie ainsi repoussée. « Ca n’a rien à voir avec ça Léo… » me défendis-je alors qu’elle ronchonnait que les mecs préféraient tous les blondes… Je savais à qui elle faisait référence également par cette remarque : Chase qui s’était mis en couple avec Sienna, une blonde. Je savais pas où Léo en était de ses sentiments pour lui, mais dans tous les cas, se jeter sur moi n’était certainement pas la solution et de mon côté, la laisser faire n’aurait pas été correct… Elle s’énervait de plus en plus, citant la vie conjugale d’une déesse grecque comme preuve tout en pénétrant dans la pièce. Elle se retourna vers moi en voyant que je ne la suivais pas. « Je sais si c’est une bonne idée que je reste… » tentai-je de lui expliquer mais elle était pas en état de comprendre quoi que ce soit. Elle s’énerva de plus belle avant d’aller s’installer sur son lit, tout en continuant de ronchonner. Je finis par entrer quand même, toujours inquiet. Je pouvais bien rester jusqu’à ce qu’elle s’endorme… Je refermai la porte derrière moi, m’avançai jusqu’au lit et j’attrapai la couette pour recouvrir tendrement les épaules de mon amie. « Arrête de grogner et ferme des yeux… » lui fis-je avec un brin d’autorité. J’avais l’impression que Léo stone retombait un peu en enfance. On aurait dit une petite fille en plein caprice parce qu’elle n’avait pas obtenu ce qu’elle voulait de moi. Je m’assis au bord du lit en l’observant un instant, attendant de voir si elle parvenait à s’endormir.

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Jamais, Léonora n'avait prit de drogues. Malheureusement, elle en prenait depuis deux bonnes semaines. Elle ne pouvait plus s'arrêter. Elle augmentait les doses d'anti-dépresseurs. Elle ne se sentait réellement pas bien. La jeune femme savait qu'il y avait ses proches qui l'aimaient. Mais elle se sentait de trop. Ce sentiment l'envahissait depuis le jour à Dineyland. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire désormais. Elle a fait des heureux en partant de Paris : Chase et Sienna. Elle a gâché son amitié avec Chase, mais ça commençait seulement à se tasser entre eux. C'était mieux que rien. La jeune femme se sentait mal vis-à-vis de plusieurs personnes : Sa famille, Léah, Romy, Priape, Talya et pleins d'autres encore. À cet instant précis, elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle faisait. Elle pouvait gâcher une nouvelle amitié sous l'emprise de la coke et des anti-dépresseurs. L'amérindienne n'arrêtait pas de ronchonner après avoir reçu un râteau par son autre meilleur ami.
Elle s'était allongée sur son lit en ronchonnant comme une gamine capricieuse. Ce n'était plus du tout la Léonora que tout le monde connaissait. La brune ferma les yeux et tentait de dormir, même sous l'ordre de Priape.
- C'est bon ! Je dors ! Tu peux dormiiiir !
Elle souffla fortement et serra son oreiller contre sa tête. Pendant plusieurs minutes, elle tentait d'arrêter de penser et c'était ce qu'elle faisait. Elle s'endormit complètement....

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Un petit sourire attendri étira mes lèvres lorsque je constatais finalement que mon amie s’était bel et bien endormie. Je m’étais dit que j’allais partir mais elle avait pris des trucs, je savais pas exactement quoi mais je craignais plein de choses : et si elle vomissait dans son sommeil, dans l’état où elle était elle n’aurait pas forcément le réflexe de se tourner sur le côté, elle risquait alors de s’étouffer… On voyait tellement de cas passer en médecine qu’on en devenait un peu parano. Alors j’allais m’installer sur l’un des fauteuils non loin du lit, pour la surveiller. Mes paupières étaient de plus en plus lourdes, je finis par sombrer, m’endormant dans une position particulièrement inconfortable, tordu en deux sur le sofa. Ce fut seulement au petit matin, quand les rayons du soleil percèrent à travers les rideaux que je finis par rouvrir les yeux.

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