Chrissy (+) You're crazy!

Après un long moment de silence, d'acharnement à parler pour qu'elle crache enfin le morceau, la jeune femme répondit enfin, me donnant la réponse que j'espérai. Enfin, pas que je voulais puisque c'est affreux en soit, mais parce que je m'en doutais un peu. Comme si j'avais eu un pressentiment l'a concernant. Le regard dans le vague à ressasser ses mots dans mon esprit, je réfléchissais. Ce genre de cas n'est pas isolé, combien de jeunes femmes rentrent dans ce genre de spirale infernale sans arriver à sortir la tête de l'eau. Au courant sur ce sujet qui m'avait pourtant pas touché, je restais silencieux à mon tour en ne trouvant pas les mots. Souffrait-elle ? Même en ayant la réponse, j'étais enseveli par la multitude de question qui se présentait à moi. Dans ses yeux, j'avais l'impression de voir une certaine faiblesse. Elle n'était pas à l'aise et vu son comportement et ses mots rêches, et même si elle refusait, j'avais envie de l'aider. « T'es anorexique, boulimique ? » Dis-je en m'étant le doigt sur le mot, tant qu'à faire puisque la jeune femme ne semblait pas vouloir le faire. Une maladie. C'est ainsi qu'on appelle ce genre de chose. Je trouve ce mot inapproprié à mon goût, pas assez subtile. « T'es vraiment jolie, c'est dommage de t'embêter avec ça. » J'avais vu une pub à la télévision qui disait que nous étions libres, alors pourquoi se creer des dépendances ? Et en somme, c'était une vérité. Pourtant, nous sommes tellement compliqués, humains que nous sommes, que nous adorons nous faire du mal. Mais je faisais parti de ce groupe, je fume souvent, et donc me créer une dépendance qui nuit aussi à ma santé.

Au final, tu devrais être la seule à déterminer ce qui était bien pour toi ou non. Personne ne pouvait choisir à ta place pour la simple et bonne raison que c'était fatiguant. Et peut être que là tu te détruisais plus qu'autre chose, du moins, c'était ce que les gens devaient penser en te voyant agir de la sorte mais.. T'en avais besoin. C'était une addiction comme une autre. Certains préférait la cigarette, l'alcool ou encore le sexe et toi, c'était te faire vomir. Chacun son truc en fait. Il disait les deux mots désignant cette "maladie" et tu fuyais à nouveau son regard totalement mal à l'aise. God, c'était dur à entendre, t'imaginais même pas ce que ça pourrait être d'y répondre. Et pourtant, est ce que tu pouvais réellement esquiver ? Oui. Mais tu prenais aussi le risque qu'il en parle. Peut être qu'en étant sincère avec lui, en te montrant un peu plus aimable, il tiendrait sa langue. Tu l'espérais. « Anorexique. » Paraitrait-il. Les mèdecins avaient mis mainte et mainte fois ce mot sur ta personne. Ta maigreur affolante, ta façon de te répugner face à la bouffe ne trompait pas. Et si parfois tu semblais prendre le dessus sur tout ça, ce n'était qu'éphémère. « Si tu le dis. » Jolie n'était pas le mot que tu aurais employé. Tu ne le pensais absolument pas d'ailleurs. Des joues trop grosse, des hanches trop dévelopés. Personne pouvait comprendre ce mal être qui t'habitais. « T'en parleras pas, hein ? » Pitié, garde le secret.

J'avais vu son regard fuyant quand j'avais posé des mots sur cette maladie. Je ne pensais pas en rencontrer une un jour et l'a prendre en flagrant délit. J'avais déjà vu des reportages sur ça, et je me sentais tout de même mal à l'aise face à elle. Elle était semblable à une boîte noire qu'on pouvait ouvrir mais qui renfermait tellement de chose en elle que c'était bien souvent effrayant. Je n'avais pas à me mêler de sa vie privée, pourtant j'avais envie de l'aider même si je ne savais pas comment m'y prendre. Je veux devenir vétérinaire, je suis plus en confiance avec des animaux que les hommes. Les comprend étaient parfois bien plus facile que le cerveau humain et toutes ses déviances. Je vois. Répondis-je seulement puisque je ne savais pas du tout quoi rajouter. Elle était une énigme pour moi. Quand elle répondit feignant mes mots sur sa beauté, je fronçais les sourcils. Je le dis, pour preuve je serai prêt à me jeter sur toi. T'es vraiment jolie. Je ne savais pas si c'était rassurant de savoir qu'un mec était charmé, devant vous et dans un espace confiné. J'espérai ne pas lui faire peur. Non, c'est bon, j'en parlerai pas mais faut vraiment que tu fasses gaffe. C'est pas mon pour ton corps mais ça j'imagine que tu le sais. Grimaçais-je en soupirant comme face à un enfant ayant fait une bêtise. Et la prochaine fois essaie de ne pas te faire chopper. Ouais parce que là, c'était moi mais si jamais elle tombe sur un emmerdeur pire que moi, se serait surement un tour par un médecin obligatoire ou je sais pas quoi. Je trouvais ça dommage qu'elle s'enlaidisse toute seule, à quoi ça sert ?

T'étais prête à le supplier, vraiment. Tu ferais n'importe quoi pour qu'il garde le secret, il pouvait vraiment te demander ce qu'il voulait. Toi, t'avais juste envie que ce petit accident reste entre vous. Parce que dans le cas contraire, ce serait vraiment la merde. T'avais absolument pas envie que ça s'ébruite. Tu vivais dans un monde compliqué où le droit à l'erreur n'était pas accepté. Alors non, tu ne pouvais pas te permettre que ce genre de chose ce sache. T'avais besoin de garder ça pour toi et il fallait à tout prix qu'il garde ça pour lui aussi. « Te jeter sur moi ? » T'haussais un sourcils l'air légèrement sceptique. En fait, t'avais aucune idée de comment le prendre. C'était aussi simple que ça. Enfin, tu te rendais bien compte que c'était comme un compliment mais fallait avouer que venant de la part d'un inconnu, apprendre qu'il était à limite de se jeter sur toi c'était pas vraiment rassurant. « Bah.. Merci. » Enfin, tu croyais qu'il fallait le remercier mais t'en étais pas vraiment sûre. Tu passais un peu d'eau sur ton visage alors qu'il reprenait la parole. ֿ« Ouais, je sais tout ça. Mais.. Y a ce genre de truc et.. On sait à quel point c'est nocif mais on continue quand même parce que c'est tout ce qu'on a. » T'haussais les épaules et au fond, t'avais l'impression d'essayer de te convaincre toi même. C'était con non ? Tu savais même pas comment t'avais pour en arriver là. « Ouais. » Tu deviais une nouvelle fois le regard avant de reprendre. « Au fait, moi c'est Chrissy. »