you are my sister, and i hate you (chrissy)

Frapper Carrie, c’était quelque chose que je n’avais jamais fais, et je savais que dans le fond, j’allais finir par le regretter, mais qu’est-ce que j’y pouvais après tout ? J’étais en pleine crise, et j’étais sûre que je ne savais même plus comment je m’appelais. Je lui donnais alors une gifle monumentale, alors qu’elle avait les larmes qui montaient aux yeux. Aucune remise en question, lorsqu’elle me poussa plus loin d’elle, en me criant que je n’allais pas bien. Pour toute réponse, je la poussais beaucoup plus fort et avec une violence que je ne me pensais pas d’avoir un jour sur ma sœur jumelle. Carrie. Elle était tout pour moi, et j’étais entrain de lui faire du mal, mais jusqu’où ça allait ? J’avais peur de faire une bêtise et pourtant je n’étais plus maitresse de mon corps, de mes actions et de mes paroles. J’étais une toute autre personne, et je détestais cette partie là de moi, même si sur le coup, je ne pouvais rien y faire.

T'étais perdue dans toutes tes indécisions. Tu savais que ce n'était pas elle et comme à chaque fois tu trouvais le moindre truc pour ne pas la blamer. Mais tu ne pouvais pas non plus la laisser te taper dessus comme si tout était normal. Alors quoi ? Tu faisais quoi maintenant ? Tu te protégeais du mieux que tu pouvais en attendant que sa colère passe ? Probablement. T'avais la trouille, la trouille de ce qu'elle pouvait te faire. T'avais déjà vu Carrie à l'oeuvre alors bien sûr qu'il était totalement normal que tu ne sois pas rassurée. T'essayais de la contourner pour trouver un échappatoire mais elle revenait à la charge te poussant une nouvelle fois. Beaucoup plus fort, beaucoup trop fort. Tu basculais perdant totalement l'équilibre. Le reste s'enchaînait un peu trop vite. Pas le temps de te rattraper à quoi que ce soit. Ta tête percutait la commode se trouvant à côté un peu trop violemment. Une douleurs attroce, la vision soudainement flouttée, tu fermais les yeux restant à terre.

Pour le coup je devais être carrément effrayante, dans le genre psychopathe, on pouvait probablement pas faire mieux. Mais j’en avais rien à faire, en réalité, j’avais une haine pour elle qui était apparu dans un coup, et je ne savais pas pourquoi. Même si c’était ma maladie qui parlait et pas la véritable Winny. Je la poussais alors violemment en arrière, alors que j’avais vu la panique dans ses yeux. Je la voyais alors basculer en arrière pour finalement venir se cogner contre une commode, et tout se passa bien trop rapidement. Je secouais négativement la tête, comme-ci je venais de me rendre compte de la grosse connerie que je venais de faire. Carrie ? Carrie ?! Je m’approche d’elle, alors que je l’observe tremblante. Qu’est-ce que j’avais fais ? Je venais de reprendre mes esprits, Chrissy avait reprit le dessus sur Cassy, et la douleur était insupportable. Je venais de blesser Carrie, ma jumelle.

T'avais l'impression d'être carrément loin pour le coup. Peut être un peu trop. Comme si peu à peu tu t'échappais. T'ouvrais la bouche mais aucun son n'en sortait. T'entendais Chrissy mais tu ne comprenais pas. T'avais mal. Une douleur fulgurante au crâne et t'arrivais pas à réaliser. Comme si tu te déconnectais entièrement de tout. Tu pouvais même pas dire si ça faisait du bien ou pas. Tu percutais plus les choses. T'étais plus là. Où tu avais l'impression de ne plus l'être. Au final, tu ne savais pas trop. T'étais juste incapable de parler ou de bouger. Tout semblait noir autour de toi. Le vide absolu, peut être. Le souci, c'était que tu n'étais sûre de rien. T'essayais d'inspirer mais même ça te faisais mal. L'incompréhension, l'abandon de toi même. Tu te perdais peu à peu essayant d'attraper la main de ta soeur sans grand succès. Le silence t'enveloppais. Perte de connaissance, sûrement.

Je venais de percuter ce que je lui avais fais et je détestais ça. Comment j’allais pouvoir me pardonner un tel acte ? J’étais une bombe, une personne qui valait mieux disparaître de la Terre pour arrêter de faire du mal aux gens qui avait de l’importance. J’inspirais alors profondément, paniqué, alors que je sortais avec rapidité mon téléphone de ma poche afin d’appeler les secours. Oui, c’est ça l’hôtel. Dépêchez-vous, elle vient de tomber dans les pommes. Je raccrochais alors rageusement, alors que je pris la main de Carrie dans ma main, les larmes s’écoulant en flot sur mes joues. J’étais mal, je venais de lui faire ça, et une chose était sûre, c’est que jamais je ne me le pardonnerais s’il lui arrivait quelque chose à cause de ce qu’il venait de se passer. Les secours arrivèrent alors, la prenant en charge, je lui lâchais la main à contre cœur alors que je laissais les médecins s’occuper d’elle. Je détournais le regard, c’était bien trop difficile pour moi de regarder ça, en sachant que tout était de ma faute.

Le noir puis la lumière. Des bruits de pas, une attraction soudaine. C'était pour toi ? Peut être. Des bribes de son, des éclats de voix. Peut être te parlais t'on. T'en savais trop rien. Perdu entre deux monde, tu n'étais pas réellement là. Pourtant, tu te sentais quitter le sol. On te déplaçais doucement sans que tu ne connaisses la destination. Etais-ce important ? La réponse ne venait pas. Le noir à nouveau. Une nouvelle déconnexion. Par fraction de seconde. Je vais bien. T'aurais voulu le dire, laisser les mots franchir tes lèvres mais tu ne pouvais pas. Tu n'y arrivais pas comme soudainement privée de tes capacités. Une odeur étrange remontait jusqu'à toi sans que tu ne puisses l'identifier. Des voix que tu ne connaissais pas. L'endroit encore moins. Des bruits trop intense te donnant l'impression que ton crâne allait exploser et plus rien. Juste ce noir étouffant.