Night is the hardest time to be alive △ Chrissy

Les larmes de Chrissy s'asséchaient déjà, elle avait clairement plus de facilité à tout lui déballer à présent. Il lui avait suffi de savoir par quel bout commencer. Même si Thomas ne comprenait pas les raisons qui avaient poussé Chrissy à subir le choix de ses parents sans chercher à aller jusqu'au clash, il comprenait qu'elle avait une image, une popularité à préserver. Mais merde, vivre avec quelqu'un qu'on n'aimait pas, se réveiller à côté de quelqu'un qu'on ne désire pas et qu'on ne connaît finalement pas tant que ça, ça lui coupait le sifflet.
- T'as déjà tout sacrifié pour vivre selon les critères de tes parents, il est peut-être temps de faire face. Vraiment, dit-il en regardant Chrissy. Évidemment, c'était facile à dire pour lui ; il avait montré très tôt à ses parents qu'il était le seul maître à bord. Parole d'étudiant qui avait quitté le cocon familial dès que possible. T'as pas à partir, c'est chez toi Harvard... Il avait senti le tremolo dans la voix de Chrissy lorsqu'elle avait envisagée de partir de la fac.

the hardest time

thomas et chrissy

Et qu'est ce que t'allais faire une fois rentré au pays ? Aller dans une université lambda et tenter de reprendre le cours de ta vie comme si tout était normal ? Mh. Tu savais que tes parents trouveraient le moyen de te faire suivre des cours pas correspondance par punition. Histoire de te couper du reste du monde et rien que d'y penser, ça te fatiguais. Mais t'étais pas apte à te battre contre tout ça, tu l'avais jamais été. Les fortes de tête de la famille, c'était Carrie et Chrysta. Toi, t'avais toujours été dans les rangs parce que tu n'avais absolument pas le mental pour tenir tête à qui que ce soit. C'était comme ça. Y avait les gens forts et toi, tu ne rentrais absolument pas dans cette catégorie. « J'peux pas. Un jour, je serais reine de Suède et.. J'ai pas le droit de faillir à mes obligations. » Même si ça signifiait rester une éternité avec quelqu'un pour qui tu ne ressentais rien. Même si tu devais jouer un jeu constant juste pour satisfaire une royauté dont au final, tu te fichais totalement. T'étais "programmée" pour ça que tu le veuilles ou non. « J'veux pas partir. Mais j'sais pas si j'aurais le choix. » Et t'allais faire quoi ? Te planquer ? Mauvaise idée.

Thomas ne pouvait qu'imaginer ce qu'endurait Chrissy. Comment réagirait-il s'il risquait de quitter Harvard ? Laissant sur place huit années de souvenirs dans les murs de la fac, dire à ses meilleurs potes qu'ils s'appelleraient malgré son départ et ne jamais recevoir de coup de fil...Chrissy avait toujours eu cette image de femme forte à ses yeux, c'était peut-être la raison qui faisait qu'il se sentait aussi proche d'elle. Sur le fond, il savait qu'ils se ressemblaient. Si elle le voulait vraiment, elle avait la force de tout envoyer balader, d'oser dire non. Mais ce moment n'était pas venu, elle ne paraissait pas prête à tenir tête à ses parents.
- Et quand tu seras reine, ça risque pas de te manquer ? Tu risques pas de te dire que t'as manqué certaines occasions ? C'était le moment où jamais pour elle de vivre sa vie, d'en profiter avant de s'astreindre à un emploi du temps de folie sur le trône de Suède. T'en as parlé à quelqu'un de confiance ? Il pensait à sa famille, il y avait bien des personnes dans son entourage qui devaient être au courant.

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thomas et chrissy

Ce serait encore pire si t'agissais comme ça, tu pouvais pas. Et peut être bien qu'il fallait que t'arrête de lutter. T'avais pas de solution pour te sortir de tout ça, t'étais même sûre de ne jamais en avoir vraiment et peut être qu'il serait temps que tu arrêtes de te plaindre de tout. C'était ta destiné. T'étais princesse et un jour, tu devrais monter sur le trône. T'étais née comme ça et tu ne pouvais rien y changer. Peut être que tu aurais plus de chance dans une autre vie. Ouais, c'était beau d'espérer au moins un peu. « Je suis déjà en train de manquer les choses. Mais, c'est ma place. Peut être que je devrais juste apprendre à m'en accommoder comme tout les autres. » Après tout, tu ne devais pas être la seule dans ce cas, ce n'était pas possible. Et forcément que les gens se trouvant dans ta position faisait juste avec parce qu'il n'avait pas le choix. C'était ce que tu devais faire aussi. « Je t'en parle à toi. » Et c'était suffisant. Puis encore une fois, ça ne restait qu'une conversation. Ce n'était pas comme si les choses aller changer ou quelque chose dans le genre. Tu resterais princesse de Suède et tu passerais ta vie aux bras de Nemo. Magnifique mariage sans la moindre parcelle d'amour.

C'était impossible. Impossible de la laisser subir sa propre vie, plutôt que la vivre à fond. Il ne s'était jamais rendu compte à quel point elle était bridée par ses parents, par son rang, ça faisait mal au coeur de la voir comme ça. Il aurait voulu lui dire qu'il comprenait, que ça s'arrangerait, mais il n'y connaissait rien en matière de royauté.
- Je peux pas te laisser dire ça, c'est ta vie Chriss'. ça devrait aussi être ses choix. Tous les parents décidaient pour leurs gosses, mais ça devait se terminer un jour ou l'autre. Je peux pas imaginer la pression que tu subis au quotidien, mais tu as le droit de vivre comme tout le monde. Je t'en parle à toi, lui lança t-elle comme si c'était logique, il était la personne de confiance. Thomas s'empêcha à peine de sourire, quelque part, ça lui faisait plaisir.
- Et si tu en parlais avec tes parents maintenant ? Avant que ça éclate dans les journaux. Et si...tu provoquais la discussion ? Si vraiment, ils tiennent à ton image, ils chercheront une solution pour couvrir tout ça.